Description
La grande enquête de 1666.
Les usurpateurs de titres de noblesse
dans les anciens diocèses de Montpellier et Lodève
* Historien des communes et des familles de la région de St-Guilhem, Argelliers et Viols,
11000 Carcassonne
La fièvre des prétentions nobiliaires dans la France de Louis XIV provoqua de nombreux abus fiscaux et de notoriété. Cette situation conduisit la monarchie à procéder en 1666-1669 à un sévère contrôle des titres de noblesse. L’enquête fut particulièrement rigoureuse en Languedoc, amenant à exclure du champ de la noblesse environ 500 familles, pour l’actuel département de l’Hérault, qui s’étaient prévalues au cours des années passées de ces titres. Les registres de l’époque, accessibles sur le serveur Gallica de la Bibliothèque nationale de France, soulignent les stratégies de familles en recherche d’ascension sociale. En effet, ces dernières se construisent dans la réalité ou la fiction de leurs prétentions nobiliaires. […]
Fever for aristocratic pretentions in the France of Louis XIV has provoked many tax and reputation abuses. This led monarchy to proceed in 1666-1669 to a strict control of titles of nobility. The investigations were particularly rigorous in Languedoc, leading to the exclusion from the scope of nobility of about 500 families, for the present department of Herault. These families had taken advantage of these titles during several years. The registers of that period, available on the server Gallica of the National Library of France, emphasize the strategies of these families in search of social recognition. Indeed, these families were built in the reality or the fiction of their aristocratic claims.
Le généalogiste, comme l’historien, n’est jamais à l’abri de bonnes comme de mauvaises surprises dans ses recherches, pensant parfois s’être trouvé un ascendant noble, ou avoir trouvé un noble détenteur d’un domaine donné, en parcourant de vieux registres paroissiaux ou notariaux des XVIe et XVIIe siècle, généralement avant les années 1670.
Mais, celui-ci n’apparaît curieusement dans aucun armorial ou nobiliaire connu (Anselme, Aubais/Baschi, Courcelles, La Roque, Moreri, Saint-Allais, etc.). Pensant à une omission, chose fréquente pour certaines familles éteintes en quelques générations à peine, ou par inachèvement fréquent de certains nobiliaires envisagés pour l’ensemble du pays, travail de plusieurs décennies, il ne retrouve pas davantage cette famille dans les registres relatifs aux anoblissements anciens (Hallez-Claparède, 1869), même en ayant pensé à rechercher dans les multiples documents du Cabinet des titres, en grande partie disponibles, mais hélas dans la plus médiocre des présentations, sur Gallica.
A cela, plusieurs raisons : Le nom, tout en s’étant maintenu, a pu disparaître de la région, et se retrouver ainsi dans les armoriaux de provinces peu ou prou éloignées, à la suite de migrations pour raisons professionnelles ou matrimoniales.
Ainsi, s’agissant par exemple des Saint-Félix, que l’on retrouvera possessionnés en de nombreuses localités héraultaises (Clapiers, Montpellier, Viols-en-Laval, etc.), on ne trouvera rien dans un armorial spécifique à la généralité de Montpellier, et il conviendra de se rapporter à leur sujet à d’autres documents propres au pays toulousain.
De même, c’est dans les volumes parisiens de l’armorial de 1696, dit Hozier, que l’on retrouvera le blason de François de Planque, chevalier de la Religion et des Ordres militaires de St-Maurice et de St-Lazare de Savoie, et agent en France de Son Altesse royale de Savoie, bien qu’originaire du mas de Maure, à Argelliers (Hérault), et celui de Gabrielle de Hallot de Goussonville, son épouse. Par contre, le blason d’un neveu, Jacques de Planque, auditeur en la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, se retrouvera dans les volumes du même armorial spécifiques au Languedoc.
Le nom a pu changer, les noms de terre finissant fréquemment par remplacer les noms patronymiques de baptême, abus coutumier sous l’Ancien Régime, et au-delà.
Ainsi, les Atbrand, ancienne famille juive puis catholique de Montpellier, barons de Pégairolles et Buèges en 1295 par acquisition de la seigneurie qui sera cédée en 1680, et barons de Murviel-lès-Béziers par suite d’un mariage de 1376, finissent par s’appeler Murviel dès la fin du XVIe siècle, et c’est au patronyme apparent Murviel, simple nom de terre, et non à celui d’Atbrand, véritable patronyme d’origine, qu’il conviendra de rechercher les informations basiques, aussi incomplètes et parfois erronées puissent-elles être dans les documents de référence relatifs à la noblesse.
Informations complémentaires
Année de publication | 2014 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Christian PIOCH |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |