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Description

La coopérative oléicole intercommunale de Pignan

Natif de Montpeyroux, en 1928, revenu au pays après une carrière dans la Police nationale, Yvon Creissac a gardé de ses ancêtres agriculteurs et collecteurs d’olives, une véritable passion pour l’olivier, dont témoigne la collection variétale qui entoure sa maison. Cette passion n’a d’égale que celle qu’il entretient pour l’histoire et le patrimoine de son village. Elle s’appuie sur une connaissance précise des pratiques et conditions anciennes de l’oléiculture dans ce secteur de l’Hérault. Plus qu’un panorama exhaustif, qu’il ne saurait être à lui seul, ce récit de là mémoire de l’olivier à Montpeyroux, nous laisse entrevoir, au-delà de la description des techniques et du contexte social, toute une richesse en implications symboliques. À ce titre, il vient opportunément combler, mais en partie seulement, un manque important quant à l’ethnographie de l’olivier dans l’Hérault et montre tout l’intérêt qu’il y aurait à poursuivre des recherches dans ce domaine.

Aujourd’hui, l’agriculture française est en pleine reconversion. Le nombre d’agriculteurs en France ne cesse de diminuer : en 2005 on comptait environ 545 000 exploitations contre 1 017 000 il y a encore 20 ans. Dans ce contexte général de déprise agricole, le secteur oléicole est à l’inverse en cours de relance. Ainsi, grâce au soutien des pouvoirs publics, l’oléiculture française, après un déclin amorcé dès le milieu du XIXe siècle (baisse de rentabilité, gels répétés), se trouve aujourd’hui dans une période de reconquête, même si les surfaces concernées restent encore modestes. Huit cent vingt hectares ont été plantés en Languedoc-Roussillon depuis 1997 dans le cadre du Plan de Rénovation Oléicole. L’accroissement de la production est accompagné d’une demande forte pour les produits dérivés de l’olivier qui renvoient à une image de terroir, de tradition et de Méditerranée. L’olivier d’ornement est aussi en pleine expansion, avec un évident effet mode, et beaucoup désirent aujourd’hui posséder un ou plusieurs arbres dans leurs jardins.

Le Languedoc-Roussillon est le deuxième bassin de production français et place sa production dans une dynamique qualitative, renforcée par la mise en place de la traçabilité des denrées alimentaires et par l’obtention de l’AOC « Huile d’olive de Nîmes » sur un secteur gardois englobant quelques communes héraultaises. Le département de l’Hérault est le deuxième département producteur en Languedoc-Roussillon, derrière le Gard. La production émane d’une population de producteurs passionnés, très souvent retraités, peu d’exploitants agricoles s’étant reconvertis dans l’oléiculture, qui reste encore une culture d’appoint. Les producteurs héraultais tentent d’organiser leur production avec notamment la création de l’UPPO 34.

Cependant la filière oléicole se heurte à différents problèmes : le prix des huiles n’est pas compétitif par rapport à celui des productions en provenance d’Espagne, d’Italie, de Grèce ou d’autres pays méditerranéens et le prix du foncier agricole en zone périurbaine ne cesse de progresser. De surcroît, l’agglomération de Montpellier se caractérise par une croissance démographique particulièrement forte avec, pour conséquence, un étalement urbain aux dépens des espaces naturels et agricoles.

Dans ce contexte périurbain, l’oléiculture est actuellement en voie de développement. Elle correspond à une culture locale traditionnelle, comme l’atteste l’existence de nombreuses oliveraies, notamment dans le secteur des garrigues, et la présence de la Coopérative Oléicole Intercommunale de Pignan.

Au cours de l’année 2005, dans le cadre d’une formation universitaire, une étude sur l’oléiculture dans la région montpelliéraine a été réalisée au travers de cette structure coopérative, en partenariat avec l’INRA de Montpellier. Elle a porté sur la situation foncière et les pratiques culturales du bassin de collecte. Dans ce contexte, la mise en place de la traçabilité des olives apparaissait comme un atout pour le devenir de l’oléiculture, ici en zone périurbaine.

Dans cet article, nous dresserons le portrait de cette coopérative, en abordant successivement son histoire, la typologie de ses apporteurs, son bassin de collecte, sa production et ses perspectives de développement. Si la coopérative oléicole de Pignan apparaît comme un exemple particulier, elle n’en est pas moins représentative de l’oléiculture française, culture en cours de relance dans un monde agricole en mutation.

Historique

La Coopérative oléicole intercommunale de Pignan a été créée le 31 décembre 1939. À cette date, elle comptait 300 adhérents provenant de Pignan et de sept communes avoisinantes : Cournonsec, Cournonterral, Fabrègues, Montbazin, Murviel-lès-Montpellier, Saint-Georges-d’Orques et Saussan. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2009

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Aurélien AUSSET, Guillaume SOULE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf