Description
La Confédération Générale des Vignerons,
un corps professionnel pour la défense du Languedoc viticole
* Agrégé d’Economie, doctorant en Histoire contemporaine,
Université Montpellier III (professeur Geneviève Gavignaud-Fontaine)
La Confédération Générale des Vignerons a été créée en 1907 pour défendre l’intérêt collectif supérieur de la viticulture languedocienne : l’éradication de la fraude sur le vin. La position convergente prise par les pouvoirs publics en la matière lui a permis entre 1907 et 1921 la construction d’un cadre d’action par lequel a été satisfait l’essentiel de ses revendications. Ces dispositions ont eu à partir de 1917 des conséquences positives sur la progression des taxes et des prix du vin.
Pourtant après 1921, cette interaction constructive a été progressivement altérée par la montée d’intérêts rivaux sur le marché des alcools et de la distillation, à propos de la protection douanière et du niveau des prix à la consommation. Elle a été stoppée à partir de 1925 sur la question du « péril algérien ». La CGV a alors été tentée par d’autres voies d’intervention que la voie légale. Quatre-vingt-un comités de défense du vin ont ainsi été créés durant l’été 1930. Sa base syndicale est pourtant sortie renforcée de ces épreuves alors que ses syndicats se divisaient sur la question du péril algérien et que sa direction perdait les certitudes affichées jusqu’en 1921.
The CGV was created in 1907 to defend the collective interests of wine growers in the Languedoc region : the eradication of fraudulent practices in wine production. The converging position adopted by the public authorities regarding fraud enabled them, between 1907 and 1921, to put in place a framework of action that satisfied most of their needs. From 1917 onwards these provisions had favourable consequences on taxable wine consumption and on wine prices.
However, after 1921 this constructive interaction progressively deteriorated due to rising rival interests on the alcohol and distillation market in connection with customs protection and changing consumer prices. It came to a halt in 1925 due to the algerian threat. The CGV then wished to pursue avenues other than legal channels. Eighty-one wine growers’defence committees were thus set up during the summer of 1930. Their members in general came out strengthened from these difficulties ; even though their unions were divided over the algerian question and their leaders had lost their convictions formerly held until 1921.
La Confédération Générale des Vignerons (CGV) est née des évènements de 1907 par l’émergence de deux idées force :
« Rendre impossible […] le sucrage, car c’est de la fraude des vins par le sucre que souffre principalement la viticulture ». La loi réclamée par les viticulteurs, finalement votée le 29 juin 1907, n’avait pas, malgré ses insuffisances, entamé leur résolution, mais élargi la perspective de leur action : « Poursuivre et réprimer les fraudes dans un cadre légal tout en recherchant l’amélioration de la législation existante ».
S’organiser légalement et de façon durable pour assurer cette défense, « en créant sur des bases légales, solides et durables une Confédération Générale des Vignerons ».
Ces engagements ont été concrétisés par des choix d’orientation, d’organisation et d’action, qui reposaient sur l’appel à une union sacrée méridionale autour de la volonté d’agir, malgré les contradictions apparentes, dans le sens d’un objectif commun.
« Les comités locaux seront composés à peu près en parties égales de propriétaires, gros ou petits, de commerçants et artisans et d’ouvriers » : « Pour nos enfants, pour nos femmes, pour nos familles et notre pays, il faut penser à vendre notre vin. Tous au drapeau et agissons en travaillant ».
Ces contradictions apparentes devaient être surmontées par la volonté d’agir vers un objectif commun par « la recherche d’un prix du vin réellement rémunérateur pour la propriété » (Article 4 des statuts de la CGV) et par « la poursuite systématique et la répression des fraudes et des fraudeurs et l’amélioration de la législation existante ».
Elles étaient néanmoins fermement exprimées par le parti radical en la personne du député de Béziers Louis Lafferre qui s’en prenait à une nouvelle corporation, porteuse d’un projet « providentiel » de défense des intérêts économiques et sociaux de tous ses membres, à la présence d’ouvriers, au suffrage plural accordé aux adhérents récoltants, et à la désignation des délégués à l’assemblée générale des syndicats sur la base de 500 points de puissance syndicale. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2015 |
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Nombre de pages | 15 |
Auteur(s) | Jacques LAUZE |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |