Description
La collecte des archives privées aux Archives départementales de l’Hérault
ou comment aborder l’histoire de l’Hérault sous un angle plus intime
Les archives privées, qu’elles soient personnelles et familiales, d’entreprises ou associatives, cultuelles ou d’érudits, sont une source extraordinaire et permettent aux historiens une approche moins administrative de l’Histoire, une approche plus intime et plus personnelle. Actuellement les Archives départementales de l’Hérault conservent à Pierresvives environ 2 kilomètres linéaires (km./l.) d’archives privées sur les 35 km./l qu’abrite le bâtiment. La collecte des archives privées – devenue une évidence pour l’archiviste du XXIe siècle – obéit à des règles particulières et doit faire l’objet d’une réflexion spécifique tant dans les thématiques de prospection que dans la typologie des fonds qui sont susceptibles d’entrer dans un service d’archives.
Historique et statut juridique des archives privées :
Une lente prise en compte des archives privées par les archivistes depuis la Révolution
Sous l’Ancien Régime, chaque fief, terre, domaine, maison possède ses titres de propriété plus ou moins anciens. La Révolution française bouleverse cette situation en affirmant le droit sacré de la propriété, en sécularisant les biens du clergé et en séquestrant les biens des émigrés (lois de 1790 et 1792). Les archives sont alors transférées dans les dépôts publics de Paris (Archives nationales) et des chefs-lieux provinciaux.
Ce regroupement de papiers privés rend le tri nécessaire (il est déterminé par l’utilité des papiers séquestrés pour la gestion des biens). La loi du 7 messidor an II en pose les règles en décidant de la destruction immédiate des titres purement féodaux, et en conservant les titres domaniaux qui permettent à l’État ou aux futurs acquéreurs de biens nationaux d’asseoir leur propriété.
Les archives privées rejoignent les Archives nationales et les Archives départementales où se forment alors de vastes collections d’archives privées issues des séquestres. Ces archives subissent tri et reprises de documents par les acquéreurs de biens nationaux. Après 1815, princes et familles revenus d’émigration obtiennent de rentrer dans leurs biens et récupèrent en partie leurs papiers ; les séries constituées se vident partiellement. En 1856, une nouvelle série d’archives – la série AB XIX – est créée aux Archives nationales pour accueillir les papiers privés entrés par voie extraordinaire 2 et les distinguer des archives publiques.
En 1891, le Marquis de Vogüé, président de la Société de l’Histoire de France, expose dans un discours tous « les services que peuvent rendre les archives privées et les devoirs qui incombent à ceux qui les possèdent ». Il souligne l’intérêt historique de ces archives pour écrire l’Histoire nationale et incite les grandes familles à confier leurs archives à des services publics d’archives. La même année, une sensibilisation des historiens aux archives privées est opérée par la publication de l’ouvrage de Charles-Victor Langlois et Henri Stein : Les archives de l’Histoire de France. Le but des auteurs est d’inciter les propriétaires privés à communiquer leurs fonds aux historiens sérieux afin d’amorcer un recensement des fonds.
En 1949, Charles Braibant, directeur des Archives de France, crée aux Archives nationales la sous-section des archives économiques, privées et du microfilm. Ce nouveau service s’occupe exclusivement des archives de personnes, de familles, d’entreprises, de presse et d’associations ; il doit recenser, classer et inventorier les archives privées chez leurs propriétaires et en assurer la sauvegarde par micro-filmage ou favoriser leur acquisition par les dépôts publics pour garantir leur conservation définitive et leur utilisation par les historiens. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2013 |
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Nombre de pages | 11 |
Auteur(s) | Julien DUVAUX |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |