Inscriptions de Montbazin : Archives de Joseph Chauvet et Jean-Marie Amelin

* Professeur émérite à l’Université de Paris-1 (Panthéon-Sorbonne)
** Directeur de recherche (er) au CNRS, Centre Camille Jullian, Université d’Aix-en-Provence

Joseph Chauvet est né à Tressan (Hérault) le 18 novembre 1794. Sa famille, comme celle de sa mère, Françoise Gauceau, de Vendémian, était liée à l’agriculture et alliée aux Rochier du bourg de Gignac, constituant avec d’autres une sorte d’aristocratie villageoise dont étaient issus des militaires, des hommes de loi et des notables qui vivaient avec une certaine aisance dans leurs propriétés. À la suite du décès accidentel (?) de son père, Joseph Chauvet passa toute son enfance à Tressan. Il poursuivit des études au Lycée de Montpellier et, plus tard, en 1827, on le signale comme avocat (Faculté de droit de Toulouse). Par l’origine de sa mère, il peut s’établir à Vendémian. En 1829, il est appelé dans l’Allier pour organiser et diriger le service vicinal. En 1841 et 1848, il est connu comme agent-voyer en chef à Clermont-Ferrand. Plus tard on le retrouve à Vichy, dans l’Allier, où il s’intéresse aux découvertes archéologiques locales 1. Avant de gagner l’Auvergne, Joseph Chauvet avait longuement pratiqué l’archéologie de terrain. Mais il était aussi un poète occitan, dont 61 poèmes ont été édités par Christian Laux en 1998 2. Il est enregistré comme membre correspondant de la Société archéologique de Montpellier (SAM), apparaissant dans la liste des membres publiée en 1840. Jusqu’à son départ pour l’Auvergne il réalisa des recherches archéologiques autour de sa commune et autour de Montpellier, s’intéressant à des sites qui avaient été signalés par la première génération des archéologues du département de l’Hérault 3. Ainsi il eut la possibilité de constituer une très importante collection et il alla même jusqu’en Aveyron sur le site de la Graufesenque (près de Millau), où après les premières recherches locales il réunit un ensemble considérable de céramiques entre 1850 et 1854. Jamais il n’avait rompu avec l’archéologie régionale, même si le moment de la plus grand implication se place dans la première phase de sa carrière, antérieurement à son installation en Auvergne, en 1829.

En 1870, en contrepartie du don de sa collection à la Ville de Montpellier, il avait eu l’espoir d’en devenir conservateur au sein du Musée Fabre, mais sa candidature ne fut pas retenue. À sa mort en 1875, sa collection fut acquise par un collectionneur, le docteur Chopard, qui la céda à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand. Un certain nombre de pièces avaient été distraites (les inscriptions par exemple), tandis que les céramique étaient intégrées directement aux collections de l’Académie sans respecter les provenances et les informations contenues dans le catalogue numéroté de l’auteur 4. La collection comprenait 31 650 objets. Ils provenaient de 113 localités. Pour l’Hérault, on relève en particulier dans une liste bien très longue : Adissan, Aspiran, Capestang, Cournonsec, Jonquières, Le Pouget, Montbazin, Montpellier, Nébian, Paulhan, Saint-Pargoire, Tressan, Vendémian.

Quant à Jean-Marie Amelin (1785-1858), né à Versailles, il fut professeur de dessin dans plusieurs écoles liées à des régiments du génie, pour finir à Montpellier, où il demeura entre 1816 et 1852. Les Vues pittoresques du département de l’Hérault, liées à des déplacements dans le département, sont bien connues. Exécutées entre 1820 et 1828, elles offrent un panorama plein de saveur sur de nombreux sites et villages. Il fit plusieurs déplacements à Vendémian auprès de Chauvet, ce qui lui permit de dessiner des objets de sa collection, et de parcourir ensemble les villages des environs.

Les fonds documentaires 5 qu’ils ont laissés, l’un comme l’autre, sont déjà connus, notamment en ce qui concerne Amelin 6. Ceux de Chauvet n’ont pas encore eu les mêmes échos, même s’ils ont produit des résultats importants 7.

Une perspective générale
sur cette documentation

Un certain nombre de dessins provenant de Chauvet, qui ne sont parfois que des esquisses rapides, accompagnent le signalement des objets dans le catalogue qu’il avait lui-même rédigé. Il s’en trouve aussi sur deux planches hors-texte (Fig. 1a & 1b) qui offrent, les uns à la suite des autres, en six colonnes, un choix dont on ne connaît pas les raisons. On y identifie plusieurs inscriptions, qui renvoient pour l’essentiel à la région montpelliéraine, ce qui correspond bien à une des zones auxquelles en priorité cet archéologue et érudit s’attacha assez fermement.

Planche hors-texte 1a de Chauvet (vue d'ensemble).
Fig. 1a Planche hors-texte 1a de Chauvet
(vue d'ensemble).
Planche hors-texte de Chauvet 1b (vue d'ensemble).
Fig. 1b Planche hors-texte 1b de Chauvet
(vue d'ensemble).
  1. Milliaire de l’empereur Claude. Sur une fiche portant le n° 115. On pourrait penser qu’il s’agirait d’un renvoi au milliaire qui provenait de l’église Saint-Denys-de-Montpelliéret et qui fut transporté dans le musée de la Société archéologique de Montpellier 8 en 1876 : CIL, XII, 5661= XVII, 2, 281, HGL, XV, 145. Mais le catalogue indique tout autre chose : le milliaire proviendrait de Montbazin, comme bien d’autres objets de la collection. Le dessin apparaît à première vue plutôt confus et incomplet, mais on peut estimer, en définitive, qu’il s’agissait d’une esquisse rapide. Il conviendra, par une étude particulière, de mettre en évidence cette information qui se rapporte à un document qu’il faut considérer comme inédit.
  2. Autel qui serait bien conservé, avec sa base et son couronnement surmonté de rouleaux (n° 124).
  3. Autel qui serait bien conservé, avec sa base et son couronnement surmonté de rouleaux, et dont le champ épigraphique est entouré d’un décor grossièrement représenté (n° 122).
  4. Stèle de grandes dimensions (n° 22440), portant une inscription qui est assez bien lisible. Il s’agit de l’inscription CIL, XIII, 1498 = ILArv. 85, dont la provenance serait à Vichy 9.
  5. Une plaque incomplète à gauche (n° 6). Ne restent que les dernières lettres de 6 lignes à droite.
  6. Stèle à sommet cintré (sans n°), sur lequel est inscrit en creux un fronton triangulaire, Dans le champ épigraphique est griffonné le texte d’une inscription. Il correspond à l’inscription de Sex(tus) Cassius Exoratus (CIL, XII, 4195 ; HGL, XV, 1868) 10. Hirschfeld dans CIL, XII, indique qu’elle se trouvait dans le Musée de la société archéologique de Montpellier et qu’elle provenait de Substantion, c’est-à-dire de Castelnau-le-Lez. La même indication est donnée par l’Histoire générale de Languedoc, d’après A. Ricard, qui en fut le secrétaire au moment où Hirschfeld préparait le volume XII du CIL. La reproduction de l’inscription par Chauvet est dans l’ensemble plus ressemblante que fidèle, car il n’a pas transcrit toutes les lettres. On doit lire ainsi : Sex(to) Cassio / Exorato. Le dessin de l’inscription est infidèle à l’extrémité droite, tant à la ligne 1 qu’à la ligne 2. Mais on peut envisager que le dessin reproduirait assez bien le support épigraphique, dans lequel avait été aménagé un cadre mouluré, surmonté d’un fronton triangulaire, également en creux.
  7. Stèle à sommet arrondi (n° 1667), sur laquelle a été ménagé un cartouche faisant le champ épigraphique. Comme dans le cas précédent, la fidélité de la copie du texte dans le dessin n’est pas parfaite, du moins tel qu’on peut le déchiffrer à l’heure actuelle. Chauvet a vraisemblablement été fidèle en dessinant le support : une stèle au sommet arrondi, portant un champ épigraphique en creux, plus large que haut, dans un encadrement mouluré. Mais le texte qu’il a inséré a été maladroitement griffonné : il est loin d’être un dessin fidèle. Toutefois le Catalogue est plus précis, car un texte au contenu très vraisemblable y a été transcrit. On indique aussi, dans la marge à gauche, une provenance, comme pour plusieurs objets décrits précédemment : il s’agit de Montbazin. Le texte ici est plus clair : Sexto Terentio Severo. Il s’agit donc d’une épitaphe. On reviendra sur ce document dans une publication ultérieure.
  8. Une plaque de forme allongée (n° 404), reconstituée à partir de plusieurs fragments (le bord supérieur droit, un fragment au centre, un fragment à droite). La reproduction de l’inscription est illisible.
  9. Une plaque dont ne subsisterait que la partie droite (n° 3017), mais incomplète en bas. La reproduction de l’inscription est illisible, sauf le mot DOMITVS, gravé à l’extrémité droite de la première ligne.

Dans l’étude qui suit, ce sont l’inscription n° 3 et l’inscription n° 2 qui devraient retenir prioritairement notre attention : le texte ici enregistré comme n° 7, qui doit être considéré comme inédit, fera l’objet d’un traitement spécifique, ainsi que quelques documents routiers d’interprétation plus difficile.

Un autel funéraire décoré de rinceaux (inscription n° 3)

L’inscription n° 3 est reproduite sous la forme d’un autel dans le petit récapitulatif de dessins, rapidement esquissés, qui accompagne le catalogue de Chauvet (Fig. 2). Ce support semble bien conservé, avec base et couronnement, ce dernier étant surmonté par des rouleaux, comme l’autel qui le précède, sur lequel on reviendra plus bas. Il serait complet. La figuration d’un décor ondulé autour du champ épigraphique fait penser à un décor de rinceaux, comme on en trouve sur d’autres autels dans la région montpelliéraine, et plus généralement dans la cité de Nîmes 11.

L'inscription n° 3 dans l'assemblage des vignettes de Chauvet
Fig. 2 L'inscription n° 3 dans l'assemblage des vignettes de Chauvet
(Fig.1,122). Dessin de l'inscription n° 3 par Amelin.

Les données qui se retrouvent dans le texte assez maladroitement inscrit feraient identifier ce dessin et son contenu avec l’autel publié plus tard comme « pierre tumulaire » par Émile Espérandieu 12 dans un recueil qui avait pour objectif, en 1929, de compléter les grands recueils précédents, et notamment le corpus de Berlin, tome XII : « Fragment de pierre tumulaire qui se trouve dans une muraille construite pour soutenir une terre appartenant à un nommé Balsan, boucher, et située à un petit quart d’heure de distance de Montbazin. La pierre est entourée d’une bordure en festons ; les lettres ont environ 1 pouce et demi de hauteur ». C’est ce qui avait déjà été écrit en 1903 lorsque l’inscription avait été signalée avec une autre de même provenance, dans la notice de présentation qui se trouvait dans la Revue épigraphique13. Dans les deux cas l’inscription est donnée comme provenant de Montbazin 14. Pour la localisation Espérandieu reprenait l’information que lui avait communiquée Émile Bonnet, archéologue actif à Montpellier, au sein de la société archéologique 15. Ce dernier l’avait puisée dans les notes du conseiller Étienne Sicard (1754-1850) 16, membre de cette société, qui en son temps avait participé à l’élaboration du Dictionnaire biographique de Michaud, en rédigeant en particulier une partie de la notice relative à Jean-François Séguier, le grand épigraphiste nîmois. Espérandieu précisait, dans l’en-tête aux n°1559 à 1560 : « Renseignements communiqués par M. Bonnet, conservateur du musée archéologique de Montpellier, extraits des notes laissées par Etienne-Joseph Sicard, conseiller à la cour d’appel de Montpellier (1754-1850). Ces notes font actuellement partie de la bibliothèque de M. Sicard, son petit-fils ».

Espérandieu n’avait pas vu lui-même le texte et certains de ses propos s’apparenteraient à des gloses s’appuyant sur les informations qu’il avait glanées chez Sicard. C’est ainsi qu’il ajoutait que le texte n’était pas totalement lisible, mais il parvenait toutefois à envisager des restitutions et des développements qui sont pour la plupart acceptables. Voici ce qu’il proposait, en commentant ce qu’on lui avait transmis :

M
NNII
N•NIANI
ORNELIA
OTVLLMTR

« Dans la copie de Sicard les lettres N et E forment un monogramme à la quatrième ligne ». Il en résultait la transcription suivante :

[D(iis)] M(anibus) […A]nnii [A]nniani ; [C]ornelia… m[a]t[e]r.

Dans les archives qui ont été consultées se trouve un autre dessin qui complète cette information remontant à la première moitié du XIXe siècle. Par sa qualité, il montre l’intérêt que revêt la prise en compte du travail et des interventions d’Amelin. Il se trouve dans les notes que celui-ci avait réunies au cours de ses déplacements dans le département de l’Hérault. Ce dessin est extrêmement soigné, le trait étant fin et élégant, faisant apparaître avec fermeté les développements d’un rinceau pour encadrer le champ épigraphique, ce qui donne au décor de l’autel une réelle originalité au sein des trouvailles épigraphiques dans le territoire de la cité de Nîmes, car ce type de décor, à présent clairement établi pour le support épigraphique qui nous intéresse, est caractéristique de l’épigraphie de la meilleure qualité, celle qui, dans le domaine funéraire était un discriminant des catégories les plus aisées, notables ou familles qui souhaitaient s’approcher des groupes les plus élevés par le prestige que donnait l’exercice des magistratures. Or cette région proche de l’étang de Thau, où se trouvait Forum Domitii / Montbazin, a appartenu très tôt à la colonie latine de Nîmes. Dans ce secteur l’épigraphie n’est qu’une variante locale de l’épigraphie de cette cité et, comme on l’a déjà écrit et comme on le verra plus, ce type de décor y était déjà bien connu. Mais en reprenant l’inscription sous le n° 544 dans le recueil des Inscriptions latines de la Gaule (Narbonnaise) (= ILGN) paru en 1929, le savant épigraphiste qu’était Espérandieu allait un peu plus avant dans les hypothèses de restitution du texte, en proposant : [D(iis) m(anibus) […A]nnii [A]nniani, [C]ornelia [C]ottull[a], m[a]t[e]r. Il ajoutait ainsi le cognomen Cottulla, qu’on pouvait considérer comme un diminutif féminin du nom Cotta, bien attesté dans l’anthroponymie des Romains, à Rome 17 même comme en Italie 18 : ce cognomen à terminaison en –a, quoique masculin, aurait pu dériver d’un nom étrusque. Il se trouve par exemple dans l’onomastique de familles sénatoriales sous la République et sous l’Empire, mais aussi dans le milieu municipal italien, et parfois hors d’Italie. Mais le diminutif Cottulla (sans équivalent masculin pour le moment) serait un cas unique, et considéré comme hypothétique, puisqu’on accompagne parfois sa citation d’un point d’interrogation (ainsi dans la base EDCS). H. Solin et O. Salomies ne l’enregistrent pas dans leur ouvrage de référence 19, mais peut-être n’ont-ils pas tenu compte du recueil d’Espérandieu dans leurs recensements.

La documentation qui provient d’Amelin permet de proposer une solution plus satisfaisante. En effet, le dessin très soigné, que son auteur a associé à une transcription, non seulement fait apparaître les détails d’un beau rinceau d’encadrement, mais encore donne des précisions sur le texte qui aurait été gravé. On retire l’impression qu’à la dernière ligne, contraint d’insérer un plus grand nombre de lettres qu’aux précédentes, le graveur a eu recours à des ligatures : le dernier mot, qui semblerait réduit à ses consonnes (M, T, R) par abréviation, peut en réalité comporter l’inclusion du A dans M et la ligature de T et de E. De toute façon le développement du mot mater doit être envisagé : dans le réseau des parentés les lettres restantes ne correspondent qu’à ce mot. À cette dernière ligne s’achevait la dénomination de la responsable de l’installation de l’autel et on y indiquait son rapport au défunt : c’est sa mère (mater). Et avant ce mot se trouvait le cognomen de cette personne. On peut hésiter entre la lecture TERTVLLA et la lecture TERTVLLIN(a), mais la première solution est mieux représentée (dans la cité de Nîmes : 16 attestations contre 2). Mais, quelle que soit la solution, l’étonnant Cottulla devrait disparaître. La responsable de l’installation de l’autel funéraire s’appelait plus vraisemblablement Cornelia Tertulla ou Tertullina. Ainsi, la récupération de cette documentation ancienne apporte deux résultats : d’abord le repérage et la mise en évidence d’un nouvel autel funéraire à décor de rinceaux ; ensuite une meilleure solution pour établir le texte de la dernière ligne.

L’inscription fait apparaître l’union d’une gens Annia avec une gens Cornelia.

(-) Annius (—) –– Cornelia Tertulla (ou Tertullina) ! [-] Annius Annianus

Il n’est pas fréquent de trouver une dénomination utilisant comme cognomen le même gentilice suffixé en –anus, signalant une alliance avec un rameau assez proche ou bien une adoption par un proche parent : mais quelques autres exemples se trouvent à Nîmes, tel Iulius Iulianus (2 ex.), Cornelius Cornelianus, Valerius Valerianus (2 ex.). Ce constat a pour résultat de donner un peu plus d’épaisseur à un groupe familial, certes attesté, y compris parmi les notables, mais avec une fréquence moindre que d’autres 20. Avec ce cas la partie occidentale de la cité de Nîmes apparaît à présent bien mieux sur une carte de répartition des attestations. Quant aux Cornelii, bien plus fréquemment attestés, ils le sont surtout dans toute la partie orientale de la cité, dans les diverses parties de la façade rhodanienne, comme le montre la carte établie par Céline Chulsky 21. Mais dans la partie occidentale, si leur présence est moins sensible, elle est cependant attestée par deux inscriptions 22 attribuables au site antique de Sextantio, qui font connaître en tout trois personnages 23. On fera observer à leur propos que sur un autel qui pourrait appartenir à la fin du IIe siècle se trouve un couple de personnes portant des cognomina grecs (Soteria et Helicon) que l’identité du gentilice devrait faire considérer comme deux affranchis du même maître (Cornelius). Ce fait renforcerait l’ancrage d’une branche de cette famille au sein de cette partie occidentale de la cité, dans une agglomération secondaire qui sur la voie Domitienne précédait celle de Forum Domitii, en venant de Nîmes. Et dans cette dernière agglomération se retrouveraient ainsi, à côté des Vettii, encore mieux attestés à présent par l’épigraphie 24, d’autres grandes familles de la cité, tels les Annii, et leurs alliés les Cornelii.

Un autel funéraire non décoré (n° 2)

Dans son recueil, qui venait en complément du CIL, Espérandieu ajoutait une seconde inscription provenant du même lieu 25. Pour la présenter il reprenait mot à mot ce qu’il avait écrit précédemment dans la Revue épigraphique : « Pierre sépulcrale qu’on voit à Montbazin (Hérault) dans la construction d’une hutte bâtie par un travailleur de terre nommé Gros, près du chemin de Gigean ; elle a de hauteur, 2 pieds ; 1 pied 4 pouces de largeur et 10 pouces d’épaisseur. Elle a éprouvé des accidents qui l’ont ébréchée en plusieurs endroits. On y lit cependant encore les mots suivants en caractères de 1 pouce 8 lignes :

D • M
C•IVLI•FIRMIv
T TAVIVS

Ici on aperçoit des traces de lettres effacées ».

Le dessin qui se trouve dans l’accompagnement du catalogue de Chauvet représente un autel complet, avec base et couronnement surmonté de rouleaux (Fig. 3). Mais celui qui, provenant d’Amelin, apparaît ailleurs, permet d’envisager une solution plus satisfaisante : l’autel a subi d’importantes mutilations dans sa partie inférieure, qui ont dû affecter la conservation du texte. On ne s’en doutait pas d’après la notice d’Espérandieu. Quant au texte lui-même, Espérandieu n’envisageait qu’une simple retouche à la ligne 2 : « L. 2 : certainement Firmi[ni] ». on le suivra sur ce point.

L'inscription n° 2 dans l'assemblage des vignettes de Chauvet
Fig. 3 L'inscription n° 2 dans l'assemblage
des vignettes de Chauvet (Fig.1,124).
Dessin de l'inscription n° 2 par Amelin

On a voulu insérer la restitution d’un début de dénomination, celle de T(itus) Tavius [—], dont le cognomen n’aurait pas été connu. On a donc enregistré le gentilice Tavius26. On pouvait s’appuyer sur l’existence du nom unique Tavillus (chez les Voconces) 27 et du gentilice Tavillius, attesté à Nîmes 28, qui renvoyaient à l’anthroponymie d’origine celtique 29, fréquemment présente dans l’épigraphie des cités de Narbonnaise. Toutefois, si le document attribuable à Chauvet représentait un autel complet, avec base et couronnement, lui-même surmonté de rouleaux – ce qui apparaît à présent comme une extrapolation – le document attribuable à Amelin, toujours caractérisé par la finesse et la précision du tracé, apporterait un dessin apparemment plus exact, en tout cas montrant que toute la partie inférieure, à partir de la ligne 3, avait disparu. C’est ce qui conduisait à rapporter l’indication manuscrite, soigneusement rapportée par Espérandieu, non à des lettres qui constitueraient une ligne suivante (la l. 4), mais aux lettres de cette même ligne 3, la dernière conservée. Elles étaient apparemment d’une lecture difficile. Mais, comme il l’avait fait pour l’inscription précédente, Amelin permet d’envisager une autre restitution, car à la ligne 3 il juxtapose les lettres, qu’elles soient complètes ou incomplètes, il les rapproche les unes des autres, comme s’il s’agissait des éléments d’un même mot. On sera tenté de lire le gentilice Octavius, qui est connu dans la cité de Nîmes, notamment avec le praenomen C(aius). Cette séquence onomastique est même bien attestée, y compris parmi les gens appartenant à l’élite politique et sociale, du moins si on peut en juger par les monuments funéraires qui les mentionnent.

  • C. Octavius Diadumenus (Beaucaire : CIL, XII, 2832 ; HGL, XV, 1440)
  • C. Octavius Maritimus (Cabrières : CIL, XII 2996 ; HGL, XV, 1473)
  • C. Octavius Cn. f. Caiaucus (Durfort : CIL, XII 3036 ; HGL, XV, 1770)
  • C. Octavius Cn. f. Volt. Certus (Durfort ; ibid.)
  • C. Octavius Pedonis lib. Trophimus, sevir augustalis (Manduel : CIL, XII, 4069 ; HGL, XV, 350 ; autel à la Lune et à Isis 30)
  • Octavia C. f. Marcella (Nîmes : CIL, XII, 3773 ; HGL, XV, 1023 ; épouse de Sextus Virillius Severinus, cf. XII, 3296 et p. 837 (quattuorvir à Nîmes)
  • C. Octavius Pedo (St-Laurent d’Aigouze : ILGN 516)
  • C. Octavius Saturninus (Vauvert : CIL, XII, 4089 ; HGL, XV, 1829).

On en aurait ainsi à Montbazin / Forum Domitii un nouveau témoignage.

Ainsi quelques acquis résultent de ce parcours dans ces archives d’érudits antiquaires, tant Chauvet qui apporte des dessins suffisamment instructifs, que Sicard, tel qu’il est transmis par E. Bonnet, puis Espérandieu 31, enfin Amelin dont l’œil et la main ont le mérite de faire voir d’excellentes « photographies ». D’abord on doit en retirer l’identification précise des supports : ni « stèle », ni « pierre sépulcrale », mais des autels de taille convenable, dont un, de plus, était décoré d’un encadrement de rinceaux, comme déjà, à Montbazin, l’était l’autel funéraire du sévir augustal C(aius) Vettius Hypnus, installé par C(aius) Vettius Eutyches32, qui aurait pu être ajouté à l’inventaire qu’effectua G. Sauron il y a près de 30 ans (Fig. 4). Lui aussi se retrouve dans le recueil d’Amelin avec un dessin d’une grande finesse et d’une belle précision. Amelin, de lui-même vraisemblablement, plutôt que sur la suggestion de Chauvet, car l’inscription n’appartenait pas à la collection de ce dernier, a développé l’inscription et en a donné la traduction (Fig. 5), ce qui indiquerait une bonne pratique de l’épigraphie. Dans l’intervalle qui sépare l’étang de Thau du Lez, c’est-à-dire de Lattara / Lattes et de Sextantio / Substantion, la liste de tels monuments funéraires se complète par l’autel mis au jour à Poussan 33, (Fig. 6) et par un autre mis au jour à Fabrègues 34. C’est une liste qui se prolonge, au-delà du Lez par des attestations à Mauguio 35, à Candillargues 36, puis à Lunel-Viel à deux reprises 37. (Fig. 7)

L'inscription du sévir augustal Caius Vettius Eutyches, conservée à Montbazin
Fig. 4 L'inscription du sévir augustal Caius Vettius Eutyches, conservée à Montbazin (dans CAG, 2011, p. 315, fig.43, dessin et photo M. Lugand).
Le dessin de l'inscription du sévir augustal Caius Vettius Eutyches à Montbazin par Amelin
Fig. 5 Le dessin de l'inscription du sévir augustal Caius Vettius Eutyches à Montbazin par Amelin.
L'autel funéraire décoré de rinceaux mis au jour à Poussan
Fig. 6 L'autel funéraire décoré de rinceaux mis au jour à Poussan (dans CAG, 2011, p. 347-348, fig. 503).
Les autels funéraires à décor de rinceaux dans la partie occidentale de la cité de Nîmes
Fig. 7 Les autels funéraires à décor de rinceaux dans la partie occidentale de la cité de Nîmes (jusqu'au Vidourle) dans Gallia 41, 1983, p. 59.

Dans tous ces cas, comme à Montbazin, ce type de monument funéraire venait signaler la sépulture à la campagne de personnages d’un réel relief social. L’un même, C(aius) Vettius Hypnus, disposait d’une dignité qui avait été établie par une décision de l’ordo municipal nîmois, l’admettant dans le groupe des sévirs augustaux de la cité. [-] Annius Annianus, par le niveau d’aisance que fait supposer le recours à l’autel funéraire décoré de rinceaux, est à rapprocher de ce personnage, dont la vie dans la communauté civique s’articulait à celle des élites. Le second des autels funéraires que fait connaître la documentation qui remonte à Chauvet, à Sicard et à Amelin, même s’il n’a pas reçu le décor le plus remarquable, range aussi les personnages qui sont cités dans un niveau social bien supérieur à celui des défunts qui n’ont qu’une stèle funéraire pour marquer l’emplacement de leur sépulture. Ces données à présent réunies permettent de mieux apprécier l’importance du site de Montbazin / Forum Domitii et d’en faire un lieu où se concentrent des personnes qui constituent une strate sociale aisée, à mettre en rapport avec les élites de la cité de Nîmes.

Il convient aussi de tenir compte des informations qui se trouvaient dans le catalogue des objets, qu’avait tenu très soigneusement Joseph Chauvet. L’inscription n° 3 provient d’un tènement dit « L’Avenas », alors que le n° 2 proviendrait d’un tènement dénommé « Fabriac ». (Fig. 8) Le premier site est bien connu, longuement mis en évidence par la récente carte archéologique, sous le nom « les Avenasses ». Il se trouve un peu à l’écart de la voie Domitienne, au pied de la montagne de la Mourre, au nord-ouest de l’agglomération. Il se caractérise par l’existence d’un important établissement humain entouré de nécropoles, dont une des plus importantes serait celle qui est située au lieu-dit Sainte-Colombe, site qui se trouve à peu de distance, et que l’on a envisagé pour cette raison de mettre en rapport avec l’habitat dont les traces ont été relevées 38.

Localisation de la découverte des autels mentionnés par Chauvet et Amelin
Fig. 8 Localisation de la découverte des autels mentionnés par Chauvet et Amelin (dans Berthelé, Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, 4, 1911,
p. 254-285).

C’est dans ce secteur qu’il a été envisagé de placer la provenance de l’inscription de C. Vettius Hypnus, qui avait été découverte en remploi 39 : on a été tenté de l’attribuer au site de Sainte-Colombe à partir de la mise au jour, en 1987, du nouveau fragment faisant connaître en ce lieu un autre témoignage sur cette famille importante, établie aussi dans le chef-lieu de la cité, c’est-à-dire à Nîmes 40. Le second autel devrait être localisé, selon la même source d’information, au lieu-dit Fabriac, qu’il convient de situer au contact plus immédiat de l’agglomération antique de Montbazin, un peu au sud, à proximité du tracé de la route romaine quand elle s’infléchissait pour passer d’un decumanus à un autre, en se dirigeant vers Sextantio41. Mais on se trouve aux limites des finages actuels de Montbazin et de Gigean. En ajoutant au petit groupe de gens d’importance déjà connus ceux qui sont mentionnés sur ces inscriptions mieux décrites et mieux situées grâce aux documents provenant de Chauvet et d’Amelin, on peut relever l’intérêt que revêtait cette partie du territoire de la cité, notamment par les activités artisanales qui s’y développèrent, tant au contact de l’agglomération antique elle-même que dans son environnement domanial. Aux limites occidentales de la cité, quand elle eut sa plus grande extension, s’exprimait l’influence de familles que l’on trouve aussi présentes dans la ville chef-lieu, avec tout l’entrecroisement de leurs relations familiales.

BIBLIOGRAPHIE

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NOTES

1. Chauvet 1851 ; voir Corrocher1989 p. 138-163.

2. Chauvet 1998.

3. L’Hostis et Courteaud 1999-2001 p. 7-26.

4. Miallier 1985 p. 245-250.

5. Les données généalogiques et archéologiques proviennent des Mairies concernées, de la Société archéologique de Montpellier (SAM), du ms 76 de la Bibliothèque Municipale de Montpellier (Médiathèque Émile-Zola) en ce qui concerne Amelin, ainsi que du catalogue manuscrit de ses collections rédigé par J. Chauvet et conservé au sein de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand.

6. Voir par exemple, Bouché et Joly 2007-2008 p. 85-94. Pour les études épigraphiques : Christol et Landes 2012.

7. Richard-Ralite 2017.

8. Voir aussi Cazalis de Fondouce 1870-1877 p. 598 (sur l’emploi de refecit), p. 604-605 et appendice (cet auteur signale la redécouverte et permet de relire le texte) ; Bonnet 1905 p. 93 ; Vial 2003 p. 277, 16.

9. Corrocher 1989 p. 150.

10. Bonnet 1905 p. 118 n. 2 ; Vial 2003 p. 147.

11. Sauron 1983 p. 59-110. Voir plus bas avec les notes 32-37.

12. Espérandieu, ILGN, 544.

13. Espérandieu 1903, p. 50-51, n° 1559 et 1560.

14. Lugand et Bermond 2001, p. 322, commune 165, notice 38 ; Lugand 2002, p. 399-408.

15. Sur la personnalité d’Émile Bonnet (Sète 1863 – Montpellier 1942), introduction de Jean-Claude Richard à la réimpression en 1980 (Marseille, Laffitte Reprints) de son ouvrage intitulé Antiquités et Monuments du département de l’Hérault (Montpellier, 1905).

16. Sur Étienne Sicard : L’Hostis et Courteaud 1999-2001 p. 8 et portrait p. 9.

17. On se référera à la lignée sénatoriale des Aurelii Cottae.

18. Kajanto 1965 p. 106.

19. Solin et Salomies 1994 (il ne se trouve pas à la p. 319).

20. Chulsky 2018 p. 249-251. On ne doit pas négliger qu’une inscription habituellement située à St-Gilles, et qui s’y trouve de longue date (CIL, XII, 4173 ; HGL, XV, 1384), avait été placée initialement à Marsillargues, à proximité du Vidourle, sur la rive occidentale. L’auteur qui la mentionne en ce lieu est Étienne Delmas, ancien maire du bourg, dans une étude parue en 1835 sur Sextantio / Substantion (Delmas, 1835, 145-156) : il n’y a pas lieu de suspecter a priori ce renseignement.

21. Chulsky 2018 p. 206-210 ; on ajoutera une inscription récemment publiée, provenant de cette partie orientale de la cité (elle est actuellement conservée à Chusclan) : Christol 2017.

22. CIL, XII, 4182 ; HGL, XV, 1859 ; Vial 2003, p. 147-148, 5 ; CIL, XII, 4197 ; HGL, XV, 1845 ; Vial 2003, p. 272, 6.

23. Pour la seconde inscription il faut corriger l’attribution à Villetelle dans HGL, XV. Elle provient en réalité du Mas de Pradelles ou Mas de Bourgade, sur la rive droite du Lez au franchissement qu’effectue la via Domitia. Cette zone de rive droite, qui actuellement se trouve dans le territoire de la commune de Montpellier, dépend étroitement de Sextantio. On a envisagé – mais ce n’est qu’une hypothèse – que s’y serait trouvée l’étape routière : Barruol 2002 p. 469-482, principalement p. 469, p. 477-478 ; déjà Bonnet 1905, p. 118 et 121, ainsi que Bonnet et Blanchet 1946, p. 7 et 8.

24. Puisqu’il faut joindre à CIL, XII, 4191 ; HGL, XV, 2085 (Lugand et Bermond 2001, p. 315 avec fig. 432 a et b), l’inscription d’un autre C(aius) Vettius (—) : Thomas et Rouquette, 1987 (1-3). Lugand et Bermond, 2001 p. 315 avec fig. 433 ; Christol 2003, p. 133-150, particulièrement p. 139-141 avec fig. 1.

25. Espérandieu 1903, p. 50, n° 1558 = ILGN 550 ; Lugand et Bermond 2001, p. 322, 38 ; Lugand, 2002, p. 399.

26. Solin et Salomies, 1994, p. 182, en ajoutant CIL, V, 5589, qui est toutefois un exemple incertain.

27. AE, 2003, 1085 = 2014, 847 : Cassicus Tavilli f[il(ius]).

28. CIL, XII, 3938 : frère et sœur.

29. Billy 1993 p. 143 enregistre Tavillius/a, mais ni Tavillus, ni Tavius ; Delamarre 2007 p. 179 et p. 233.

30. Sauron 1983 p. 78-79 avec fig. 13.

31. E. Sicard reparaît dans la notice de la carte archéologique sur Montbazin à propos de découvertes qui furent effectuées en 1818 (Lugand Bermond, 2001, 307, d’après Bonnet, 1905, p. 53, mais la référence ne semble pas utilisable).

32. CIL XII, 4191 ; HGL XV, 2085 ; Lugand et Bermond, 2001, p. 315, fig. 432.

33. CIL XII, 4200 ; HGL XV, 1893 ; Sauron 1983 p. 91, et sur la carte p. 65 ; Lugand et Bermond 2001, p. 347-348, fig. 503.

34. ILGN 551 ; Vial 2003 p. 161, 16.

35. CIL XII, 4194 ; HGL XV, 1857 ; Sauron 1983 p.87, et sur la carte p. 65 ; Vial 2003 p. 259, 26.

36. CIL XII, 4180 ; HGL XV, 1856 ; Sauron 1983, 95, et sur la carte p. 65 ; Vial 2003 p. 134, 5.

37. CIL XII, 4176 ; HGL XV, 1851 ; Raynaud 1990, p. 53-54 ; Vial 2003, p. 244.

38. Lugandet Bermond 2001, p. 316 ; Lugand 2002 p. 405, p. 406-407.

39. La découverte avait été faite dans le mur d’une maison du village, selon Creuzé de Lesser : « engagée dans le mur qui entoure la propriété de M. de Lavergne » : Creuzé de Lesser 1824, p. 231. Actuellement cet autel funéraire est conservé à Montbazin dans une chapelle proche de la mairie.

40. Voir ci-dessus n. 24.

41. Favory 1997 particulièrement p. 220, avec fig. 144.