Informations et Notes brèves Etudes Héraultaises 2014 44-1
Informations et Notes brèves 2014 44-1
Le péage de Saint-Paul
Juste avant de sortir de l’autoroute pour atteindre Saint-Paul-et-Valmalle, vous passerez sous un important portique, récemment installé, il s’agit du péage de l’éco-taxe. Rien de nouveau sous le soleil, un péage existait déjà au XIVe siècle. De même, la contestation n’est pas un phénomène nouveau : en 1355, les habitants de Plaissan, Le Pouget, Popian et Vendémian s’insurgent contre le péage que prélèvent les péagiers de St. Paul et réclament restitution des biens confisqués, arguant des franchises dont ils ont de tous temps bénéficié.
Le procès relaté dans l’acte original date du 10 juillet 1355 ; le document a heureusement été transcrit le 24 août 1654, ce qui en facilite grandement la lecture. Ce document est conservé dans une liasse, aux Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 1 E 1433.
Transcription : autant que la compréhension du texte le permettait, la transcription est restée le plus proche possible de l’original. Un peu de ponctuation et quelques accents nécessaires à la clarté ont été rajoutés. Les divergences de l’orthographe sont conservées, on ne doit pas parler de fautes à cette époque où le bon usage n’est pas encore codifié. Les abréviations sont restituées, les lettres manquantes rajoutées entre crochets. Le texte est transcrit page pour page, ligne pour ligne. Le scribe n’est pas d’une rigueur absolue, le même personnage : Calvel, sera tantôt Bertrand, tantôt Bernard. De même, au milieu de la troisième page, il corrige son erreur de date en commettant une nouvelle erreur ; il raye 1655 et corrige par 1555 au lieu de 1355. Cette dernière date est certaine car elle se confirme par plusieurs indices. C’est en premier lieu celle indiquée au début de l’acte ; ensuite, une ligne plus bas nous apprenons que nous sommes sous le règne de Jean – Jean II le Bon, roi de France de 1350 à 1364. Enfin, le texte précise que les parties sont convoquées un lundi 20 juillet et il existe effectivement un lundi 20 juillet 1355 dans le calendrier julien. Concernant la dénomination du village, Saint Paul de Montcarmel : c’est une des variantes erronées ; ce n’est ni Carmel, ni Calmel mais Camel qu’il faut adopter. Le mont camel : colline ayant la forme d’un dos de chameau, visible de très loin à l’approche de St. Paul.
Contexte de l’affaire : Jacques, roi de Majorque, ayant commis l’imprudence de s’allier au roi d’Angleterre, a été victime des représailles de Philippe de Valois et a été contraint de lui céder Montpellier et Aumelas en 1349. Jean Le Bon, successeur de Philippe, voit son royaume ruiné par la guerre et les épidémies. Nouveau seigneur d’Aumelas, dont dépend St. Paul, il n’est probablement pas étranger à cet alourdissement des péages auquel vont résister avec succès les taillables d’Aumelas et de ses environs qui avaient le privilège de ne pas payer de droits, pour les marchandises leur appartenant et réservées à leur usage. L’Ancien régime, à l’opposé de notre époque, se caractérise par une très grande constance dans le temps. Dans tous les litiges que l’on rencontre, chaque partie tente de faire valoir ses droits en exhibant des titres datant de plusieurs siècles. C’est très certainement dans le but de conserver ces privilèges que le premier consul du Pouget fait réaliser en 1654, une translation de cette sentence de 1355.
Histoire locale : On apprend ainsi que les frères Calvel sont péagiers de St. Paul depuis au moins 25 ans. Ceci implique l’existence d’une structure matérielle à St. Paul qui permette de contraindre les passants à ce péage, donc des bâtiments en ce lieu dès 1330 et probablement bien avant, aussi loin que l’idée de prélever des taxes a germé dans l’esprit des puissants… Cela ne date pas d’hier ! Enfin, la topographie des lieux justifie pleinement la présence d’un péage. Cela ne parait pas évident de nos jours avec une autoroute, un viaduc et des automobiles puissantes, mais il faut imaginer le parcours de nos ancêtres, sur une piste carrossable, avec une charrette ou une mule bien chargée : difficile d’éviter de passer par St. Paul, seul passage commode pour franchir la barrière de collines qui se dresse en travers de l’itinéraire et, à cette difficulté, s’ajoute le franchissement du lit du Coulazou. St. Paul est aussi un relais de poste, dispose d’une bonne auberge, l’hostalery de M. Bourgignon, citée au compoix de 1527, et où enfin on peut louer des bêtes de renfort en prévision de la rude montée à la Taillade.
L’an de Nostre Seigneur Mil
trois cens cinquante cinq et le dixiesme
jour du mois de juilhet, regnant, Jean, par la
grace de Dieu, Roy de France / Scachent tous
p[rése]ntz & advenir, qu’en la cour du palais
royal de Montpellier, pardevant vénérable
et prudent homme Guilhaume Rodesy, clerc
royal et juge de la baronnie de Montp[elli]er
et d’homelas, leurs terres adjacentes, dependantes
& ses ressorts / Ont compareu : Guilhaume
Gausselin du chasteau de Pleyssan, tant en son
nom propre que de tous les autres hommes
& université du d[it] Pleyssan que université
d’homelas , du Pouget, et de St. Amans /
Pierre Gleyzac du chasteau de Popian tant
en son nom propre qu’au nom de tous les
autres hommes & université du d[it] Popian
et universités de tous les hommes des lieux
de St. Bauzile & Pouzolz / Et Mr. Jean
Cazalis du lieu de Vendémian tant en son
nom propre qu’au nom des autres hommes
& université du d[it] Vendémian, Baronnie sus d[ite]
Lesquelz au nom que dessus ont dict et proposé
devant le d[it] Sr. juge que tous les hommes
des d[its] lieux & universités susdittes doibvent
estre quittes, francs & libres de péage passants
au lieu de St. Paul de Montcarmel de toutes
les choses et marchandises en propre et à eulz
appartenantz comme & tout ainsin que leurs
Prédécesseurs des d[ites] universités ont esté francs
& quittes puis & long temps qu’il n’est mémoire
du contraire / Et toutesfois le péagier du d[it] péage
qui est nouvellement, demande & exige & veut
lever et exiger le péage des choses, biens
propres et merchandises que les habitans
des d[its] lieux & universités portent passant au d[it]
lieu de St. Paul, occasion de quoi le dict
péagier auroit faict pleusieurs & diverses
pignorations sur les hommes & habitans des d[ites]
universités des d[its] lieux passantz au d[it] lieu de
St. Paul avec leurs biens & merchandises
propres, à leur grand préjudice et interest
Parquoy supp[li]antz les d[its] exposantz ont requis
le d[it] sieur juge vouloir iceulx hommes et
universités des dits lieux de Pleyssan, d’homelas
du Pouget, de St. Amans, de Popian, de St.
Bausille, de Pouzolz & de Vendémian maintenir
en leurs franchises, libertés, possessions & exempts
de ne payer aulcungs droictz de péage de
leurs biens & merchandises propres passants par le d[it]
lieu de St. Paul et les pignorations à eulx,
par le dict péagier faictes, leur estre rendeus
& restituées / Et incontinant le dict sieur juge
a dict que luy ayant sommairement faict
apparoir de leurs possessions, uz, immunités,
libertés & franchises, il offre proceder de faire ce
que sera de raison / Et à ce mesme instant les d[its]
habitants, exposants, ont requis au d[it] sr. juge
lettres adiournatoires leur estre expédiées pour
faire foy de leurs d[ites] libertés, franchises & exemptions
Lesquelles lettres le d[it] sr. juge leur a ottroyées
en ces termes : Guilhaume Rodesy clerc de
nostre Roy et pour icelluy juge en la baronnye
de Montpellier & d’homelas, au baille
de St. Paul de Montcarmel ou son lieutenant,
salut, Nous Vous mandons à la requeste
de Raymond André du chasteau de Pleyssan,
ditte Baronnye, adjourner Bertrand Calvel
& Guilhaume Calvel du d[it] St. Paul, à lundy
prochain, à estre et comparoir en personne
pardevant nous dans le palais royal à
Montpellier pour les causes cy dessus
contenues. Donné à montpellier le setz[iesme]
jour du mois de juilhet an mil trois cens
cinquante cinq, les d[ites] lettres rendues & scellées.
Auquel jour de lundy contenu es d[ites] lettres
intitulé le vingtiesme jour du mois de
juilhet, en la cour du palais royal du d[it] Montp[elli]er
pardevant nous d[it] juge ont compareu les
susnommés Guilhaume Gausselin de Pleyssan
Guilhaume Geys du Pouget, Pierre Gleyses de
Popian, & Mr. Jaques de Cazalis de
Vendémian, lesquels au nom que dessus
ont présenté en tesmoings Bernard Calvel
& Guilhaume Calvel du d[it] lieu de St. Paul
qui, cy devant, ont levé le péage susdict
pour dire & depposer la vérité des susdictz
uz, franchises, libertés & possessions que
que (sic) les d[its] hommes & un chascun des d[ites]
universités des d[its] lieux disoient avoir de ne
payer aucung péage des choses & merchandises
propres à eulx appartenantz, portantz, passantz
par le d[it] lieu de St. Paul / Au contraire
compareu Mr. Pons Limosin, docteur es
droictz, procureur du roy, substitut de Mr.
& discret homme Philip Paché, procureur
du roy en la sénechaussée de Beaucaire &
Nismes, lequel a requis le d[it] sieur juge
de prononcer et condempner les d[its] hommes
et en chascun des dittes universités des d[its] lieux
de donner et payer le péage accostumé payer
au d[it] lieu de St. Paul, de leurs biens et
merchandises propres passantz par le dit lieu
d’autant quilz ne font apparoir d’aucune
liberté, jouissance liberté ny franchise des
choses susdittes / Et à l’instant le d[it] sr. juge
voulant estre certain des choses susdittes
à la réquisition des susnommés et en
la présence du d[it] procureur préalablement
receu le serment des d[its] Bernard &
Guilhaume Calvel et iceux interrogés
des choses susdittes / Lesquels après
le dict serment presté ont respondu & déposé
les hommes & universités des d[its] lieux de
Pleissan, d’homelas, St. Bausille, du Pouget
de Vendémian, de St. Amans & de
Pousolz, estre uzage, costume, franchise
liberté & possession de ne payer le
péage au d[it] lieu de St. Paul de Montcarmel
des choses & merchandises en propre et
à eulx appartenantz passantz par le d[it] lieu
de St. Paul, et ce environ despuis dix,
quinze, vingt & vingt cinq ans qu’ilz
ont levé le péage susdit / Et consécutivement
le d[it] Sr. juge auroit interrogés les d[its]
Bernard & Guilhaume Calvel, s’ils
ont veu aucungz hommes des d[its] lieux
& universités avoir cy devant payé le
sus d[it] péage au d[it] lieu de St. Paul de leurs
biens & merchandises propres qu’ilz
apporterent passant par le d[it] lieu de St.
Paul . Lesquels ont respondu que non.
Et à l’instant le dict sieur juge ayant
ouy la depposition des d[its] Bernard &
Guilhaume Calvel, a ordonné que
les d[its] hommes & un chascun d’eulx des d[ites]
universités des d[its] lieux sont maintenus
en la possession & jouissance, liberté
& franchises dessus dittes de ne payer ny
bailler aucun péage de leurs biens &
merchandises propres passantz par le dict
lieu de St. Paul / Saulf & reserve au d[it]
procureur du roy à impetrer quand et
comme voudra sur la d[ite] demande contre
les d[its] hommes & universités susd[ites] / Néantmoins
a commandé et commande par ces p[rése]ntes
au dict baille du d[it] St. Paul qu’il souffre
et laisse passer les d[its] hommes avec leurs
biens & merchandises propres et sans fraude
allants & revenants par le d[it] lieu de St. Paul
sans payer aulcun péage et ne permette
estre constrainctz à aulcun payement de
péage par le dict péagier contre son ordon[an]ce.
Et que sy par le d[it] péager auroient esté
prins aucungs gages par pignoration
au d[its] hommes des d[ites] universités, quil leur
fasse rendre et restituer judiciellement et
sans despens. De toutes lesquelles choses
sus d[ites], le s[us] d[it] Guilhaume Gaucelin de
Pleissan, tant en son nom propre qu’au
nom de toutz les au[tr]es hommes &
université du d[it] Pleyssan & d’homelas
Guilhaume Geys du Pouget, tant en son
nom propre que de tous les autres
hommes & communauté du d[it] Pouget
et St. Amans, Pierre Gleyse, tant en
son nom propre que de tous les autres
hommes et université du d[it] Popian, sainct
Bauzille & de Pouzolz / Et Mre. Jean
de Cazalis de Vendémian, tant en son
nom propre que de tous les autres
hommes et université du d[it] Vendémian,
et de tous les au[tr]es des d[its] lieux de
toutes les choses susd[ites] par moy not[aire]
soubs[ig]né, leur estre faict rettenu &
expédié instrument ou plusieurs
instruments pour, des choses susd[ites]
leur servir d’esternelle mémoire / Ce
qu’a esté faict & concédé, les an
jour susd[its] en présence de Bringuier
Ferrier, merchand; Jaques Garnier
chastellain et baille de Frontignan
& Mre. Estienne Nourrit, docteur
es droicts et moy Bringuier
Gallibert, not[aire] royal quy requis
Des susdites choses, en ay prins et retenu
instrument / Au lieu et mandement duquel,
Je, Guiraud Pons, notaire royal, juré et
substitué de la dite notte, duquel non
viciée ni cancellée ay escript et fidellement
extraict et grossoyé le présent instrument,
en foy et témoing de quoy, Je, dict
Bringuier Galibert, notaire royal, me suis
soubsigné, escript et signé de mon seing.
Extrait et translaté par moy soubsigné, exhibé
et retiré par Mre François Gausseau, premier
consul, qui m’a payé pour avoir faict la dite
translation : une livre cinq sols dont l‘en quitte
faict ce vingt quatriesme aoust Mil six cent
cinquante quatre, en foy de ce Revelhon
[Jean-Paul André]
Le four à chaux des Jasses à Valergues
Préalablement à la construction de la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse entre Nîmes et Montpellier, son tracé a fait l’objet de diagnostics archéologiques systématiques. Prescrits par le Service Régional de l’Archéologie de la Région Languedoc-Roussillon, leur réalisation a été confiée à l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap). C’est dans ce cadre 1 qu’ont été repérés, dans l’emprise du futur aménagement, les vestiges d’un ancien four à chaux encore partiellement en élévation sur la parcelle n° 326 section C du plan cadastral de Valergues (Hérault).
Rapidement détruites avant le commencement des travaux, ces ruines n’ont pu être étudiées que succinctement. Sur le terrain, des observations ont été effectuées et complétées par des métrés qui ont notamment servi à dresser un schéma du plan masse de l’édifice (fig. 1). Des recherches aux Archives départementales de l’Hérault ont permis d’apporter quelques éléments sur l’histoire de ce four à chaux et de dater sa construction de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Description des vestiges
L’ensemble des élévations conservées lors de notre intervention semblait de facture plutôt homogène (fig. 2). Elles présentaient des parements de moellons non équarris, les chaînages d’angle étant constitués de pierres calcaires assisées. Le mortier possédait la particularité d’intégrer comme dégraissant des scories et des fragments de charbons de bois. Aucune couverture n’était conservée, et la plupart des murs paraissaient écrêtés.
Le four lui-même était en bon état de conservation et paraissait avoir gardé presque toute son élévation (fig. 3). Il s’agissait d’un massif de maçonnerie de plan carré d’environ 5 m de côté pour environ 6 m de hauteur. À l’intérieur, une cuve de forme cylindrique y était inscrite, chemisée de briques réfractaires recouvertes de concrétions vitrifiées dues aux cuissons, et qui s’élargissait peut-être légèrement vers le bas. Elle mesurait 1 m de diamètre à l’ouverture du gueulard, orifice supérieur servant au chargement du four en pierres et en combustible (fig. 4).
À la base, la cuve s’ouvrait au sud par une embrasure en canonnière plein-cintre de 1,60 m de hauteur, maçonnée en pierre de taille de Castries (fig. 5). Cette ouverture inférieure, destinée à l’allumage du foyer et au défournement, avait été murée et le four partiellement remblayé par des gravats.
Au nord, un massif de maçonnerie plein de 2,70 m de largeur nord-sud venait s’adosser contre le bâtiment du four. Mal conservé, sa fonction est restée indéterminée, même s’il semble très probable que l’accès à la bouche supérieure de la cuve ait pu se trouver de ce côté.
Au sud et à l’ouest, des murs de même orientation que ceux du four s’appuyaient à ce dernier. On distinguait au sud, à l’avant de la bouche inférieure du four, un espace intérieur de 3,30 m de largeur nord-sud pour 3,70 m de longueur est-ouest, délimité à l’ouest par un mur de refend. Cette pièce, accessible par une porte axiale au sud, a possédé un étage (trous de poutres visibles sur la façade sud du four) dont la fenêtre donnant à l’est avait été murée. L’espace bâti situé à l’ouest du four était de même largeur interne est-ouest que le précédent (3,70 m). Il semblait se développer sur toute la longueur nord-sud correspondant à celle du four et de la pièce située à l’avant. Cependant, le mur ouest présentait un coup de sabre : sa longueur initiale était donc égale à celle du massif du four, puis une extension méridionale fut construite, dont l’extrémité sud avait été arrachée. En l’état de conservation de ces murs occidentaux, il n’a pas été possible d’affirmer que cet espace ait possédé un étage. D’après ces seules données observées, la chronologie des différentes phases de construction constatées n’a pas pu être précisée.
D’autres murs d’orientation différente et sans connexion directe observable avec les premiers venaient compléter cet ensemble bâti. Ils délimitaient un vaste espace compris entre la partie sud des bâtiments décrits ci-dessus, la route départementale n° 105 au sud-ouest et le chemin situé à l’est. Dans tout cet espace, la présence de nombreux décombres et déchets au sol, ainsi que la végétation envahissante, n’ont pas permis une lecture très précise. Une partie au moins de ces murs constituaient une simple clôture d’une hauteur d’1,80 m environ. L’angle nord-ouest et l’angle sud-est au contraire ont vraisemblablement été couverts (espaces fermés ou appentis ?) et des fenêtres étaient percées dans ces murs. À l’intérieur de cet enclos trapézoïdal, un pilier isolé restait le seul élément encore conservé en élévation.
Une grande fosse était creusée dans le sol à l’angle sud-ouest de l’enclos. De plan subcirculaire de plus d’1 m de diamètre, ses parois ne semblaient pas maçonnées. Partiellement comblée de gravats, sa profondeur observable avoisinait 1,50 m sans que le fond n’ait été visible. En l’absence de plus d’investigation, sa fonction est restée indéterminée (citerne, fosse liée au travail de la chaux ?).
Éléments historiques
Charles Laporte, chaufournier domicilié à Valergues, possède déjà un four à chaux plus ancien (sur la parcelle n° 411 section A) quand il obtient, le 26 mai 1863, l’autorisation préfectorale d’en établir un nouveau au quartier des Jasses, sur la parcelle n° 103 section C du plan cadastral napoléonien. En effet, en raison de sa dangerosité potentielle, ce type d’installation était soumis à l’avis du Conseil d’hygiène publique et de salubrité départemental. L’arrêté précise que « la consistance de l’usine est limitée à un seul four dont l’ouverture devra être disposée de telle sorte que le feu ne puisse être aperçu des chemins. Un mur de clôture de 2 mètres de hauteur sera établi du côté des chemins et un parapet d’un mètre de hauteur entourera l’ouverture supérieure du four 2 ». Lorsque Charles Laporte fait construire ce four en 1868 3, ces recommandations semblent avoir été respectées puisque, d’après les vestiges décrits ci-dessus, on peut identifier les murs d’enclos isolant l’atelier des chemins.
Lors de notre intervention, l’une des briques de la cuve du four a été prélevée en partie supérieure, à l’ouverture du gueulard. Elle porte l’estampille « Léon Ducros, fabricant, St Quentin la Poterie, Gard » (fig. 6). Or cette briqueterie (ancienne fabrique de poterie Clop) n’est acquise par Léon Ducros qu’en 1918 4. Après destruction des vestiges du four à chaux par l’aménageur de la Ligne à Grande Vitesse, un deuxième type de brique estampillé « L. Clerc Jne, St Quentin, près Uzès (Gard) » a pu être identifié dans les débris de démolition (fig. 7). Il s’agit vraisemblablement dans ce cas des briques d’origine puisque Louis, dit Toupinas, prend la tête de la fabrique Clerc à partir de 1861 5. Ces éléments mettent donc en évidence un surhaussement ou une réfection partielle du four dans sa partie haute.
À partir de 1924, Auguste Bertrand, chef de gare à Lunel-Viel, devient propriétaire du four à chaux des Jasses 6. Sur ce site, l’activité semble être abandonnée à la fin des années 1930 ou après guerre. Signalons enfin que, selon des informations orales de Monsieur J.-L. Bouscarain, actuel maire de Valergues, les bâtiments auraient servi d’habitation dans le troisième quart du XXe siècle.
Interprétation
Construit au nord du village de Valergues, à la jonction de deux chemins et à proximité de la gare, l’implantation du four des Jasses semble avoir été dictée par cette position stratégique et par la présence proche d’affleurements calcaires 7, constituant la matière première du processus de fabrication de la chaux. Lors du diagnostic archéologique, deux tranchées de sondages ont été implantées à proximité immédiate au nord du four. Le substrat rocheux y a été rencontré à -0,70 m ; il était recouvert par des remblais limoneux contenant des cailloutis calcaires d’un module variant de 15 cm à quelques millimètres, qui constituent vraisemblablement les déchets de l’activité 8. Dans la parcelle contiguë au nord-ouest du four (parcelle C 345), même si aucun front de taille n’est plus visible, on remarque une zone fortement décaissée et remaniée ayant pu servir de carrières à ciel ouvert. Par ailleurs, il existe non loin de là des traces d’extraction plus explicites : à quelques 500 m vers le nord-est, des dépressions marquent l’emplacement d’anciennes excavations et des trous de fleuret ont été observés sur de petits fronts de taille affectant la roche calcaire.
Les pierres extraites des environs, puis concassées, étaient chargées par l’orifice supérieur du four, appelé gueulard. Lorsqu’il n’y a pas de dénivelé naturel, une rampe d’accès est construite, ce qui devait être le cas aux Jasses, en raison du contexte topographique. Cette rampe, installée au nord du four, a dû être détruite après l’arrêt de l’activité. En l’état de conservation du four, et notamment sans visibilité du côté nord du massif, il est impossible de savoir si le four possédait une deuxième canonnière, pour un foyer intermédiaire. Néanmoins, il semblerait plus plausible que son embrasure sud ait servi à la fois pour l’allumage et le défournement 9. Au niveau de cette bouche inférieure, la présence d’une barre de fer pourrait témoigner de l’existence d’une grille qui supportait les couches alternées de charbon 10 et de pierres à cuire. L’allumage était réalisé à la base de cet empilement. Une fois calcinées, les pierres les plus basses passaient au travers de la grille puis étaient transportées sur l’aire de défournement adjacente qui semble avoir été protégée par une toiture. La charge descendait petit à petit, permettant aux chaufourniers de remplir la cuve au fur et à mesure de la combustion. Les cuissons pouvaient ainsi durer plusieurs semaines. À la sortie du four, les pierres cuites, appelées chaux vive (oxyde de calcium), étaient éteintes par aspersion ou immersion. La présence d’une fosse au sud-ouest de l’ensemble bâti pourrait donc être interprétée comme une installation pour l’extinction de la chaux. La chaux éteinte (hydroxyde de calcium) était alors plus facilement manipulable 11.
L’arrêté préfectoral ne précisant pas l’usage de la chaux produite aux Jasses, la destination de la production reste elle aussi hypothétique. La chaux peut être utilisée en agriculture pour neutraliser l’acidité des sols – ce qui n’est pas le cas à Valergues en raison de la nature basique du substrat – ou comme désinfectant pour ses propriétés insecticides, bactéricides, fongicides. Entrant dans la composition de la bouillie bordelaise, elle sert notamment au traitement des vignes, en particulier pour lutter de façon préventive contre le mildiou qui apparaît avec la reconstitution du vignoble languedocien dès les années 1880 12. En Languedoc, la chaux est communément utilisée dans la construction comme mortier ou enduit. S’il est vraisemblable que la chaux fabriquée aux Jasses ait été utilisée pour la construction, sa qualité demeure inconnue, car en partie liée à la conduite de la cuisson ainsi qu’à la composition de la pierre à calciner : la chaux de Valergues était-elle une chaux hydraulique, entrant dans la composition des mortiers étanches, ou une chaux aérienne ? De même, nous n’avons aucune information sur la commercialisation et la diffusion de la production. Il est certain qu’elle répondait aux besoins locaux mais pouvait également être exportée dans les environs, et même au-delà du canton, en raison de la proximité de la voie ferrée.
La nature du combustible utilisé, comme la présence d’une ou de deux canonnières, peuvent être des critères pour qualifier les techniques mises en œuvre pour la calcination du calcaire 13. En l’absence de ces éléments, il est difficile de définir de façon certaine le type de four à chaux construit aux Jasses. Cependant, par sa physionomie générale, ses dimensions et la présence d’un aménagement à la base de la cuve (vestiges d’une grille ?), son contexte d’implantation et les quelques éléments historiques qui nous renseignent sur son utilisation, le four des Jasses semble avoir été un four à courte flamme, pouvant avoir une combustion continue. Beaucoup de villages en Languedoc-Roussillon ont possédé des fours à chaux de ce type, préférés au four à calcination périodique « pour des questions d’économie et de rendement » 14 en lien notamment avec la généralisation du charbon minéral comme combustible. Utilisées jusque dans les années 1920, ces installations ont ensuite été abandonnées face à la concurrence des fabriques de ciment et d’engrais. Le service de l’Inventaire général du Patrimoine culturel a recensé et étudié 6 fours à chaux dans le Gard (XIXe-XXe siècles), 8 dans l’Aude (XIXe-XXe siècles) et 1 four à chaux en Lozère (2e moitié XIXe siècle). Dans l’Hérault, 10 sites ont été recensés, à Cébazan, Nissan-lez-Enserune, Lodève, La Tour-sur-Orb, Saint-Étienne-Estréchoux, Laroque, Puisserguier et Magalas. Sur ce corpus, seul le four à chaux de La Tour-sur-Orb a bénéficié d’une étude approfondie dans le cadre d’une demande de protection au titre des Monuments Historiques qui a abouti à l’inscription du site en 2010 15. Comme ce four, les installations qui ont atteint un développement industriel, le plus souvent sous la forme de batteries, ont bénéficié d’études poussées, notamment les fours à chaux de l’Aude 16. De même, les fours artisanaux du XVIIIe siècle ont fait l’objet de recherches et de relevés 17. Quant au four à chaux de Valergues, il fait partie des unités de production répandues au XIXe siècle, se composant d’un seul four, dont les procédés et l’activité restent en grande partie méconnus.
Conclusion
La description et la mise en perspective présentées ci-dessus ne prétendent avoir constitué ni une véritable étude de bâti, ni une recherche archivistique exhaustive sur le four à chaux des Jasses à Valergues 18. Sa destruction précipitée a laissé nombre de questions en suspens. Le type du four n’a pu être qualifié au mieux faute de pouvoir préciser la présence d’une ou deux canonnières. L’hypothèse d’une rampe d’accès pour charger le gueulard par le nord n’a pas pu être validée. Pour l’ensemble des élévations, les différents états de construction et leur chronologie relative n’ont pas pu être étudiés. Pour le four lui-même par exemple, on ne connaît pas l’ampleur de la réfection mise en évidence par les estampilles des briques. Enfin, l’espace interne de l’enclos n’a pas été sondé, et la fosse creusée dans son angle sud-ouest demeure sans explication.
Le four à chaux des Jasses est représentatif d’une technique et d’une production mises en œuvre pendant plusieurs siècles, mais cependant assez mal documentée. Bien que d’époque contemporaine, de tels vestiges méritent d’être étudiés : ils témoignent d’une période révolue dont la mémoire a bien souvent déjà disparu pour les habitants de la commune.
[Lisa Caliste]
Service du Patrimoine, Région Languedoc-Roussillon.
[Sarah Laurent]
Inrap.
NOTES
1. Haurillon, Roland et al., Ligne à Grande Vitesse, contournement de Nîmes et Montpellier, Secteur 10 (Valergues, Saint-Brès – Nord), Rapport d’opération, diagnostic archéologique, Nîmes, Inrap Méditerranée, 2013.
2. Arch. dép. Hérault, 5M490.
3. Arch. dép. Hérault, matrices cadastrales.
4. Base de données Mérimée : usine de poterie réfractaire Clop, puis briqueterie Ducros ; auteur M. Wienin, Région Languedoc-Roussillon, Inventaire général. L’ensemble de la documentation est consultable au centre de documentation du patrimoine régional, à Montpellier.
5. Base de données Mérimée : briqueterie Jean Clerc, puis des Produits Réfractaires d’Uzès ; auteur M. Wienin, Région Languedoc-Roussillon, Inventaire général. L’ensemble de la documentation est consultable au centre de documentation du patrimoine régional, à Montpellier.
6. Arch. dép. Hérault, matrices cadastrales.
7. Calcaires formés au Valanginien supérieur (Crétacé inférieur) dont la composition nous est inconnue.
8. Vaschalde, Christophe, L’art de cuire la pierre en France méditerranéenne à la fin du Moyen Âge. Approche interdisciplinaire d’un artisanat méconnu : la chaufournerie, Thèse de doctorat soutenue à l’université de Provence (Durand, Aline, Thiriot, Jacques, dir.), 2013, vol. 1, p. 269-276 et vol. 3 p. 332-341.
9. Nous remercions Christophe Vaschalde pour son expertise et ses remarques qui nous ont permis de qualifier au mieux le type de four en présence à Valergues.
10. La nature du combustible demeure incertaine. Cependant, la situation du four à proximité du chemin de fer laisse supposer que le charbon des bassins houillers d’Alès-La Grand Combe ou de Graissessac pouvait être acheminé jusqu’à Valergues et utilisé comme combustible dès la construction du four.
11. Adam, Jean-Pierre, Varene, Pierre, « Fours à chaux artisanaux dans le bassin méditerranéen », Techniques et sources documentaires, Méthodes d’approche et d’expérimentation en région méditerranéenne, cahier n°7, Université de Provence, 1985, p. 87.
12. Albert, Peggy, Gérard, Marc, Béziers, capitale du vin (1850-1950) à travers les collections permanentes du Musée du Biterrois, Béziers, Musée du Biterrois, 2008.
13. Voir la typologie mise en évidence par Jean-Pierre Adam et Pierre Varene, art. cit., p. 88.
14. Ibid., p. 89.
15. Direction des Affaires Culturelles du Languedoc-Roussillon, Service des Monuments historiques, dossier de protection du four à chaux de La Tour-sur-Orb ; Jeanjean, Annick, « L’usine de chaux de La-Tour-sur-Orb (Hérault). Un patrimoine méconnu du XIXe siècle », Cahiers d’arts et traditions rurales, 2010-2011, n° 21-22, p. 47-65.
16. Wienin, Michel, Le patrimoine industriel de l’Aude, Montpellier, ACPLR, 1998.
17. Perramond, Jean-Pierre, « Les fours à chaux de Villeneuve-Minervois », Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude, 2007, p. 53-60.
18. Les archives d’entreprise pour ces petites unités de production sont rares et nous n’avons pas eu connaissance d’un fonds privé se rapportant aux fours à chaux de Valergues.
La Falabrego, société des Méridionaux vivant en Haute-Savoie
C’est sous un nom à l’allure bien méridionale – La Falabrego – qu’est créée en 1907 1 à Annecy une amicale regroupant des personnes originaires du Midi de la France et vivant en Haute-Savoie. Un banquet réunit ses premiers membres, le 10 février, afin de célébrer sa création.
Elle est placée sous le patronage de Frédéric Mistral qui fournit d’ailleurs ce nom à cette association, en rappelant que « La Falabrego (en français micocoule) est le fruit du falabréguié (en français micocoulier), arbre particulier du midi de la France ; on l’appelle en histoire naturelle, micoucoulier de Provence et bois de Perpignan ; les botanistes l’ont dénommé celtis australis. On en fait des fourches de bois et des manches de fouets. Les Lices d’Arles sont complantées de falabréguiés. C’est un arbre qui devient très vieux. Son fruit (falabrego) est tout petit et doux, il en est souvent question dans Miréio » 2. Avec le soutien d’un tel écrivain, L’Industriel savoisien précise que la nouvelle association ne peut manquer d’être prospère.
Cette association poursuit deux buts :
— assurer la solidarité entre compatriotes et la bienfaisance envers tous les originaux de la région méridionale,
— faire connaître et apprécier la Haute-Savoie aux Méridionaux et secourir ceux d’entre eux qui pourraient en avoir besoin momentanément.
Dans ce cadre, début novembre 1907, La Falabrego décide d’adresser la somme de 25 francs pour venir en aide aux malheureux compatriotes victimes des récentes inondations en Languedoc et en particulier dans le département de l’Hérault ; en août 1909, la souscription ouverte en faveur des victimes du tremblement de terre en Provence du 11 juin a produit la somme de 234 francs qui est versée au comité Jourdan à Aix-en-Provence.
Au-delà de ces œuvres humanitaires et de solidarité, les adhérents de La Falabrego se retrouvent régulièrement lors de moments festifs : pendant des banquets, des « chansons provençales, toulousaines, béarnaises, cévenoles et languedociennes, si imagées, font revivre au cœur de tous les souvenirs du pays natal […] et où l’exubérance méridionale met du soleil dans le cœur de tous ». Lors de ces réunions, des toasts sont portés « aux enfants du Midi éparpillés dans la Savoie, à Mistral, le chantre du soleil, à Fallières, président de la République, premier des cadets de Gascogne ».
En 1910, pour le Cinquantenaire de la Réunion de la Savoie à la France 3, de nombreuses festivités sont organisées. En Haute-Savoie, à Annecy, une cavalcade commémorative qui se déroule le 12 juin en constitue le clou. Dans le cortège figurent des chars réalisés par des sociétés musicales, sportives, commerciales et d’autres amicales. Parmi les associations présentant un char figure La Falabrego : « Notre Savoie, si hospitalière à tous ses visiteurs, sait conquérir leur cœur ; La Falabrego a révélé cet heureux effet de la séduction de nos paysages et de l’affabilité des Savoyards en prenant sa place – qu’elle occupa dignement – dans le cortège du cinquantenaire ; un riche attelage traîne une immense cigale autour de laquelle arlésiennes joyeuses et provençaux entreprenants dansent la farandole autour du tambourin ; à l’entour du char une nombreuses escorte d’enfants de la Provence chantent des refrains du pays et célèbrent le cordial accueil de la Savoie ». Outre cette cigale, le char porte différentes armoiries, par exemple celles de Marseille ou de Montpellier. Ces dernières rappellent sans doute que c’est dans cette ville qu’est né, le 17 septembre 1854, Léon Marès 4. Il s’installe en 1906 au château de Montrottier, près d’Annecy, et s’investit dans la vie associative locale : il devient notamment le généreux président d’honneur de La Falabrego. C’est à ce titre que Léon Marès reçoit une lettre du vieillard de Maillane, dont il est possible de donner la traduction suivante :
« Messieurs et amis de La Falabrego, une hirondelle de Savoie, de celles qui l’hiver descendent en Provence, et qui montent et chantent, dans nos cheminées, savez-vous ce qu’elle m’a dit : que les Falabreguiés, dimanche à Annecy, feront leur rassemblement et leur régal amical, et comme vous êtes capables d’y boire à ma santé, je me fais un plaisir de trinquer avec le vôtre mon verre de Parrain et de vous souhaiter bonne année accompagnée [de très nombreuses autres] et que très longtemps fleurisse la Falabrego à Annecy ! Frédéric Mistral Maillane, 10 fév., vers midi » 5.
Léon Marès, à sa mort, lègue le château de Montrottier à l’Académie florimontane d’Annecy, société savante fondée en 1606-1607 par François de Sales, évêque de Genève, et le juriste Antoine Favre.
Les membres de La Falabrego participent aussi à des promenades. Ils se rendent le dimanche 23 juin 1907 au col des Aravis ; ils étudient en novembre suivant la possibilité d’assister au concours international de ski à Chamonix en 1908 ; mais la documentation n’a pas permis de savoir si ce projet a pu aboutir.
Cette société de Méridionaux vivant en Haute-Savoie semble avoir fonctionné jusque vers 1914.
[Julien Coppier]
Attaché de conservation du Patrimoine, membre effectif de l’Académie florimontane d’Annecy.
NOTES
1. La consultation des états annuels et des registres de récépissés de déclaration des associations aux Archives départementales de la Haute-Savoie (sous série 4 M) ne m’ont pas permis de retrouver mention de La Falabrego.
2. Les éléments de cette notice, notamment les citations, sont extraits de journaux : L’Industriel savoisien (19 janvier 1907, 16 février 1907, 15 juin 1907, 9 novembre 1907, 20 mars 1909, 7 août 1909 et 18 juin 1910) et L’Indicateur de la Savoie (2 février 1907).
3. Le 14 juin 1860, la Savoie et le comté de Nice sont remis à la France. Victor-Emmanuel II consent à cette réunion en échange de l’appui de Napoléon III pour l’unification des États italiens.
4. Coppier, Julien, « Léon Marès (1854-1916) de ses racines montpelliéraines à sa vie en Haute Savoie, un collectionneur singulier ». Bulletin de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, nouvelle série, tome 43, Montpellier, 2013, pp. 65-90. À la page 89 est reproduit un autre menu d’un banquet de La Falabrego, du 12 février 1911.
5. Académie florimontane, n° inv. 4460. Les petits ramoneurs savoyards étaient parfois surnommés hirondelles, car ils étaient noirs comme ces oiseaux.