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Description

In memoriam : Robert Saint-Jean (1933-1992)

Au début du mois de juin 1992, la disparition de Robert Saint-Jean, après une implacable maladie, a plongé dans une peine profonde tous ceux qui l’avaient approché. D’autres avant nous ont rendu en son temps un solennel hommage au chercheur, au conservateur, à l’enseignant. Il nous a paru cependant nécessaire, dans le cadre de cette revue, d’évoquer à nouveau, dans des lignes trop brèves pour rendre compte dans toute son ampleur de la diversité de ses activités et de son oeuvre, le souvenir de sa personnalité et de ses engagements scientifiques et érudits.

Chercheur, Robert Saint-Jean l’aura été tout au long de son existence. Dès son adolescence, à Joyeuse, en Ardèche. où il naquit en 1933, il se passionnait pour l’archéologie et participait, dès 1947, à des chantiers de fouilles. Étudiant à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Montpellier depuis 1952, il choisit pour thème de son Diplôme d’Études Supérieures d’Histoire, soutenu en 1956 sous la direction du Professeur André Dupont, un sujet qui allait être désormais son domaine de prédilection, l’architecture romane du Vivarais, à laquelle il a consacré de 1967 à 1992 de nombreux articles et ouvrages de première importance, en particulier sur les abbayes de Mazan et de Cruas. Dans son Vivarais roman (Zodiaque) il livre, en une vigoureuse démonstration mais dans un style toujours limpide et élégant, à l’image de l’homme qu’il était, le meilleur de ses recherches.

Sa nomination à Montpellier comme assistant à la Faculté des Lettres, le fit rapidement se tourner vers l’art roman du Languedoc méditerranéen. C’est ainsi qu’il prit une très large part dans la rédaction du Languedoc roman (Zodiaque) livrant, en 1975, dans l’introduction du volume, une synthèse exemplaire, particulièrement éclairante, sur l’architecture, la sculpture et l’enluminure romanes de notre région.

Robert Saint-Jean devait aussi se consacrer tout particulièrement à l’étude de trois monuments prestigieux de l’Hérault, l’ancienne cathédrale Saint-Pierre de Maguelone, le prieuré Saint-Michel de Grandmont, et surtout l’abbaye de Gellone, Saint-Guilhem-le-Désert, dont il eut la révélation au moment de la découverte et de la fouille, dans les années 1960, des vestiges de l’église pré-romane. Ses nombreuses études sur ce site prestigeux, son église et son cloître lui assurèrent, a pu écrire Gérard Alzieu, « une maîtrise incontestable » sur un sujet « dont l’exclusivité lui fut en quelque sorte reconnue ».

Lié intimement à son activité de chercheur, l’engagement de Robert Saint-Jean dans la conservation lui permit de continuer à être l’homme de terrain qu’en tant qu’archéologue il était déjà depuis longtemps. Conservateur Départemental des Antiquités et Objets d’Art de l’Hérault depuis 1971, il parcourait en tout sens le département pour répertorier et protéger au titre des Monuments Historiques les éléments du patrimoine mobilier qui méritaient à ses yeux de l’être. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1993

Nombre de pages

3

Auteur(s)

Daniel LE BLEVEC, Jean NOUGARET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf