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Description

Grandmontains et chartreux, ordres nouveaux du XIIe siècle

L’Ordre de Grandmont a le privilège d’avoir conservé un prieuré du Moyen Age presque intact, le prieuré Saint-Michel, près de Lodève, et d’avoir légué à des musées et à des églises d’incomparables trésors d’orfèvrerie. Ils ont déjà fait l’objet de publications excellentes que des chercheurs actifs et compétents continuent.

Il y a déjà longtemps que des historiens ont entrepris d’analyser l’histoire de l’Ordre de Grandmont, dont on ne peut dissimuler ni la diffusion, ni le succès, ni les polémiques.

Dom Jean Becquet, moine de Ligugé, a publié dans le Corpus christianorum, (continuatio medievalis, VIII, Turnhout, 1968), le Recueil des Scriptores ordinis Grandimontensis qui réunit quatorze écrits du XIIe siècle, toute la production Grandmontaine de l’époque. Il y a ajouté de nombreux articles et un précieux bullaire paru dans la Revue Mabillon de 1956 à 1963. Ordre médiéval oublié, l’Ordre de Grandmont a donc conservé une belle documentation accessible.

Malgré les légendes qui racontent que les incendies successifs ont ravagé les archives de la Chartreuse, aucun Ordre monastique ne possède une aussi belle collection – complète de ses statuts. Les éditions des statuts des Cisterciens sont plus dispersées et encore inachevées. Quant aux moines noirs, ils ont perdu beaucoup de leurs coutumiers, au moins pour ceux qui ont été rédigés, car il semble bien que nombre d’abbayes se contentaient longtemps de traditions orales.

La comparaison entre la Règle de Grandmont et les Coutumes de Chartreuse vaut d’être tentée. Les journées d’études des 7 et 8 octobre 1989, à l’occasion du 8e centenaire de la canonisation de Saint Étienne de Muret, sont une occasion idéale pour lancer le sujet, s’occuper de l’Ordre de Grandmont, sans répéter ce que les anciens historiens ont écrit.

LE DÉVELOPPEMENT DE LA VIE MONASTIQUE

La vie monastique chrétienne a son fondement dans l’Évangile. Ni Jésus, ni les apôtres à sa suite n’ont composé de Règle, mais les principes sont clairement énoncés : Si tu veux être parfait, va, vends tes biens et donne le prix aux pauvres, certains sont eunuques pour le royaume de Dieu, Jésus a été obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur la Croix, quand vous serez rassemblés pour prier, Dieu sera au milieu de vous. On peut multiplier les citations qui informent la vie monastique jusque dans ses détails.

Parce que Jésus n’a pas écrit de Règle, des chefs de communauté s’en sont chargés au cours des siècles. L’Évangile a toujours été à la base de leurs conceptions, mais ils ont su profiter de l’expérience des saints qui les avaient précédés, et plus ou moins s’adapter aux mœurs et aux coutumes de leur pays et de leur temps. L’autorité ecclésiastique du Pape et des évêques est intervenue de façon diverses suivant les circonstances, quelquefois avec rigueur, beaucoup plus souvent en se contentant d’approuver ou de rectifier légèrement des initiatives venues d’hommes désireux de chercher Dieu.

C’est en Orient qu’apparut d’abord une vie monastique organisée, dès le milieu du IVe siècle, en Égypte, avec Antoine, le père des ermites, et Pacôme, auteur de la première Règle monastique chrétienne.

Saint Basile, archevêque de Césarée de Cappadoce († 379), ne considérant pas les prodiges d’ascétique comme l’idéal du monachisme, plaça à la base de l’observance monastique la vertu d’obéissance. Ses grandes et petites Règles, qui sont plus des recueils de conseils spirituels que des Règles codifiées, eurent une importance qui n’a pas diminué. Sans suivre ses Règles à la lettre, les moines d’Orient, comme ceux d’Occident, la reconnaissent suivant la formule de la Règle de Saint Benoît (qui ne nomme aucun autre auteur) « notre Père saint Basile ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

20

Auteur(s)

Dom Jacques DUBOIS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf