Basket, Handball, Volley, Football, Rugby,

Pour une géographie des sports collectifs féminins en Occitanie

*   Cartographe CNRS Laboratoire ART-DEV, UMR 5281 Université Paul Valéry, Montpellier 3
** Professeur Émérite de Géographie urbaine et Aménagement du territoire, Université Paul Valéry, Montpellier 3, Laboratoire ART-DEV.

[ Texte intégral ]

« Le sport représente aujourd’hui un enjeu central pour les territoires »

Le sport au féminin c’est d’abord l’histoire d’une conquête, celle de la reconnaissance de la performance féminine certes, mais surtout d’une égalité entre hommes et femmes au sein des pratiques passant par celles concernant le rôle et la place de la femme dans l’univers des sports. Les enquêtes récentes 2 montrent que, de manière globale, les femmes disposent d’une heure par semaine de moins que les hommes pour leurs loisirs et le sport, mais qu’elles sont de plus en plus intégrées dans les clubs (près du tiers des pratiquantes en 2018) et qu’elles pratiquent plus couramment les sports collectifs (10 % des pratiquantes contre 6 % en 2015). Cependant, la tendance à la recherche du « bien être » demeure largement prédominante alors que la pratique de compétition ne concerne tout au plus qu’une pratiquante sur cinq même si les résultats des sportives professionnelles sont de plus en plus appréciés par les femmes en général, sans pour autant que la « passion » soit importante : moins d’une femme sur 10 se dit « passionnée » par les performances des sportifs et sportives.

Notre propos n’est point de faire un tour d’Occitanie des sports au féminin 3, mais de porter un regard mesuré et actuel sur cinq sports collectifs au féminin, trois de salle (Basket, Handball, Volley soit BHV), deux de terrains de grands jeux (Football et Rugby, soit FR). Le rugby toujours fortement identitaire, le football sport ubiquiste par excellence, le handball qui bénéficie de l’écho des résultats des équipes nationales, le basket premier sport collectif en Occitanie par le nombre de licenciées, le volley plus sélectif quant à ses territoires de prédilection.

Cet article, un bref état des lieux, se veut point de départ d’une réflexion plus approfondie sur les pratiques sportives au féminin en région à l’échelle des communes, intercommunalités, départements tant les territoires supports traduisent par leur diversité les contrastes des espaces régionaux.

Quelques noms, quelques dates, quelques évènements scandent les horizons de ces sports collectifs au féminin. En 1953, les filles du club Fémina Sport de Montpellier qui jouent en extérieur, sont championnes de France de basket (le trophée Dubonnet en fait car le titre officiel n’existe pas pour les femmes). Les filles de la section volley du Montpellier Université Club (MUC) sont sept fois championnes de France entre 1949 et 1962. A Toulouse, le handball s’inscrit au féminin sous l’appellation du TFH (Toulouse Féminin Handball) né du Toulouse Cheminots Marengo Sports, puis du Stade Toulousain Handball et d’une seconde fusion avec Le Toulouse Union Handball. Quelques internationales Sophie Herbrecht, Alexandra Lacrabère, Nodjalem Myaro, Stéphanie Lambert, Nathalie Poulet ont effectué leur formation au TFH. Suite à l’organisation du Mondial féminin en 2007, la Ligue féminine de handball est créée en 2008. Dix ans plus tard, le 16 décembre 2018 à Bercy, l’équipe de France conquiert le titre européen. En rugby, le Toulouse Fémina Sports cumule sept titres de championne de France entre 1975 et 1985 et le Montpellier Rugby Club (MRC, association amateur du MHR, Montpellier Hérault Rugby) huit entre 2007 et 2019. C’est par ailleurs à Montpellier, en 2001, que Louis Nicollin président du club de football crée la première équipe professionnelle féminine de football, avant celle de Jean-Michel Aulas à Lyon (2004). Pour le plaisir et « pour l’égalité hommes et femmes… car le football féminin ne rapporte absolument rien du tout » précise-t-il 4. Son équipe sera deux fois championne de France et remportera trois coupes de France entre 2001 et 2010. Le sport le plus populaire au monde est longtemps marqué par des interdictions faites aux femmes après l’essor des années 1920 car se donner en spectacle est pour certains « intolérable » (Henri Desgranges, L’Auto, 1925, cité par Laurence Prudhomme-Poncet 5). Les temps ont bien changé, cinq ans après le Mondial féminin du rugby en France, celui du football en 2019, par son exposition médiatique, a joué en quelque sorte un rôle d’ambassadeur du sport féminin dans son ensemble.

La filière professionnelle associée à l’idée de « sport spectacle » est vue comme un levier efficace de développement régional et local tant elle provoque par l’engouement des titres un afflux conséquent des licencié(e)s au niveau des ligues et comités. La tendance est d’ailleurs au développement des sports au féminin qui ouvrent des perspectives nouvelles quant au dessein d’une stratégie régionale, et les enjeux qu’ils recouvrent paraissent déterminants. Pour Béatrice Barbusse, co-responsable du plan de féminisation de la Fédération Française de Handball et ancienne présidente de l’US Ivry Handball, cette évolution n’est cependant pas assez rapide car pèsent encore sur les sports au féminin des préjugés, de fausses représentations et des appréciations sexistes. Gilles Vieille-Marchiset, directeur du laboratoire « Sport et sciences sociales » de l’Université de Strasbourg souligne que le sport est historiquement fondé masculin et combien les héritages de l’olympisme de Pierre de Coubertin « un aristocrate très en avance sur les questions pédagogiques mais très rétrograde en matière d’égalité homme/femme » perdurent. Si les sports de salle étudiés ont très tôt bénéficié d’une vision différente de la pratique sportive féminine, le rugby, qui serait sport viril par excellence, n’est-il pas décrit comme « une citadelle masculine ». Malgré la popularité et la médiatisation des pratiques professionnelles et de l’équipe de France, les effectifs nationaux seraient « en chute constante » selon World Rugby depuis 4 ou 5 ans pour se situer autour de 300 000 pratiquants. L’augmentation au niveau mondial (+9 % par an), est surtout dû à l’essor de la pratique féminine. En France, les licenciées sont près de 20 000 aujourd’hui contre moins de 10 000 en 2010. Peut-être est-ce lié au fait selon Annick Hayraud manager des équipes de France féminines que « les gens se retrouvent dans ce jeu d’évitement qui est pratiqué avec beaucoup d’intensité. Le rugby féminin est séduisant car ce n’est pas que du combat » (Midi Olympique 02/10/2018).

Quant au football, si la récente Coupe du Monde a été suivie en France par plusieurs dizaines de millions de spectateurs et télé spectateurs, l’écart salarial entre joueuses et joueurs de même niveau national s’élève à environ 95 % et le nombre de pratiquantes, certes en augmentation régulière depuis une dizaine d’années, n’atteint pas encore les 200 000 licenciées contre plus de 2,2 millions pour les hommes. En handball, en très forte progression depuis le titre mondial des hommes à Reykjavik en 1995 (moins de 200 000 licenciés alors contre 560 000 en 2018), les femmes représentent 36 % des effectifs (33,5 % en 2013). Pour le basket (670 000 licenciés en 2018), les licenciées sont plus de 250 000, ce qui en fait le premier sport collectif féminin. En volley, les féminines représentent pratiquement une licenciée sur deux (47 %) et le nombre total de licenciés approche aujourd’hui les 150 000. Les 4 % de croissance annuelle sont largement soutenus par la pratique loisirs du « volley pour tous » et la médiatisation de l’équipe de France masculine.

Dans ce contexte qui imprime les pratiques au niveau national, comment se situent ces cinq sports référencés à l’échelle de la région Occitanie-Pyrénées-Méditerranée (5 893 000 habitants en 2019) ? Comment les territoires des pratiques s’agencent-ils au sein des 13 départements, des deux aires métropolitaines qui regroupent 1 230 000 habitants soit 21 % de la population régionale, et des quelque 4 500 communes qui structurent l’espace régional. Nous analyserons tout d’abord comment lire ces cinq sports au féminin en Occitanie avant de qualifier la territorialisation des pratiques féminines et de voir en dernier ressort en quoi les pratiques compétitives de niveau national – celles de niveau régional et départemental exigent une analyse en soi –, contribuent au rayonnement local et régional.

Notre propos prend appui sur la cartographie de la répartition à l’échelle communale des licenciées des cinq Ligues régionales en complément d’une analyse statistique centrée sur les effectifs départementaux. A ce niveau, ni les distinctions selon l’âge des pratiquantes, ni l’état de mixité des pratiques n’ont fait l’objet d’étude complémentaire. Pour cerner les pratiques des jeunes, il conviendrait de prendre en considération les sports scolaires (écoles, collèges, lycées) et universitaires aux effectifs plus conséquents. Enfin la place des femmes dans les instances dirigeantes, d’entraînement et de formation, d’arbitrage, exigerait également des approches spécifiques. Tout comme les réponses aux situations de handicap.

Les licencièes en Occitanie

Au niveau national, toutes pratiques sportives confondues, le nombre de licenciées a progressé depuis une dizaine d’années passant de 35 à 38,3 % du total des licenciés. L’enquête pilotée par Patrick Mignon en 2000 fixe les cadres de départ après celle de l’INSEP 6 en 1985. En 2016 7 selon les analyses de l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) les 111 fédérations sportives regroupaient quelque 10 millions d’hommes pour 6,3 millions de femmes, celles-ci étant d’ailleurs moins bien réparties au sein des différentes fédérations. Elles sont majoritaires dans seulement 19 fédérations, celles de l’équitation, du tennis et de la gymnastique étant les plus féminines. Celles du hand et du basket suivent avec moins de 200 000 licenciées, mais plus de 300 000 pour les hommes. En football, rugby, cyclisme, tennis de table, elles sont faiblement représentées. En football, malgré la progression récente du nombre de pratiquantes (moins de 35 000 en 2000), elles sont encore moins de 150 000 face à plus de 2 millions de footballeurs. En rugby, le taux de pratiquantes ne progresse plus depuis quelques années notamment chez les plus jeunes.

Les licenciées par fédération. Source : INJEP, Atlas national des Fédérations, édition 2019
Fig. 1 - Tableau 1. Les licenciées par fédération. Source : INJEP, Atlas national des Fédérations, édition 2019

L’étude de l’INJEP dévoile également les répartitions régionales des licenciés hommes et femmes. Si en Centre-Val de Loire les pratiques féminines s’élèvent à près de 40 % du total des licences délivrées, la région Occitanie fait figure de parent pauvre avec moins de 37 %. Pour les cinq sports pris en référence la région Occitanie compte près de 300 000 licenciés dont quelque 46 500 femmes (15,5 % des licenciés), c’est dire combien ces sports collectifs y restent encore peu attractifs pour les femmes notamment pour le football et le rugby sports largement dominants.

Licenciés et licenciées en Occitanie. Gard et Lozère
Fig. 2 - Tableau 2. Licenciés et licenciées en Occitanie. Gard et Lozère, les licenciés du football sont regroupés dans le Gard faute de pouvoir distinguer la part de chaque département dans les données du Comité de Football du Gard/Lozère. La répartition a été effectuée en ce qui concerne les licenciées. Source : Les Ligues régionales
Les licenciées en Occitanie selon les disciplines sportives par département. Source : Ligues régionales
Fig. 3 - Tableau 3. Les licenciées en Occitanie selon les disciplines sportives par département. Source : Ligues régionales

Contrastes

Les contrastes sont accusés entre les disciplines. Seulement le quart des licenciés (75 700) pratiquent les sports de salle contre plus de 220 000 les terrains de grand jeu, le football fournissant la majorité des effectifs. Les femmes représentent 38,7 % des licenciés dans les sports de salle (52,2 % en volley-ball qui est donc en Occitanie un sport majoritairement féminin), seulement 7,7 % dans le football et le rugby regroupés. Dans ces deux disciplines le seuil de 8,5 % n’est franchi que dans le Tarn-et-Garonne et le Lot alors qu’en volley-ball deux licenciés sur trois sont des femmes dans le Tarn, l’Aveyron et le Gard.

Sur le plan global, les licenciées en basket (30 % des licenciées) et football (27 %) sont les plus nombreuses, le hand s’en rapproche (24 %) alors que volley et rugby attirent moins de 5 000 pratiquantes. Les pratiques féminines des sports de salle sont dominantes et deux fois supérieures à celles des terrains de grand jeu. Cette domination est très accusée en Hautes-Pyrénées, Gers, Lozère, Ariège et Aveyron, mais aussi en Hérault et Haute-Garonne, départements les plus urbains. Football et rugby sont relativement plus présents dans l’Aude, le Lot et le Tarn-et-Garonne. Basket et handball féminins sont largement prédominants en Midi-Pyrénées : les trois quarts des effectifs régionaux en basket, 60 % en handball. Par contre, le volley s’impose majoritaire en Languedoc-Roussillon. Dans les sports de grand jeu, le déficit du Languedoc-Roussillon est conséquent, les deux tiers des effectifs sont en Midi-Pyrénées. Avec 48 % de la population référencée le Languedoc-Roussillon ne concentre que 39 % des licenciées féminines. Midi-Pyrénées s’affirme, également sur le plan des pratiques féminines, comme terre du rugby face à un Languedoc-Roussillon largement dépendant des pôles du Biterrois-Narbonnais, du Roussillon et de la métropole montpelliéraine pour ce sport.

Les contrastes sont tout aussi accusés au niveau des départements (cartes p. 149). Haute-Garonne et Hérault, départements les plus peuplés, regroupent quelque 43 % des licencié(e)s pour 45 % de la population régionale âgée de 5 à 59 ans (totale ou féminine). Mais tous les départements du Languedoc-Roussillon sont en léger déficit de licencié(e)s par rapport à leur capital démographique alors que ceux de Midi-Pyrénées disposent d’un ratio supérieur. Ainsi, les Hautes-Pyrénées regroupent 3,7 % de la population de 5 à 59 ans, mais 4,7 % des licenciés, 6 % des licenciées féminines et 6,9 % des licenciées féminines des sports de salle. A l’opposé l’Aude, 6 % de la population ne compte que 5,3 % des licenciés, 4,7 % des licenciées féminines et seulement 3,9 % pour celles des sports de salle. Ce contraste inter départemental semble traduire une moindre implication des départements languedociens dans ces cinq sports collectifs, peut-être parce que le territoire offre de plus larges opportunités quant au choix de pratiques sportives.

Nombre de clubs avec des licenciées en Occitanie.
Fig. 4 - Nombre de clubs avec des licenciées en Occitanie.

Taux de pénétration

Le rapport des licenciés à la population permet de prendre la mesure du taux de pénétration des pratiques sportives. En Occitanie, il est de 50 pratiquants pour 1 000 habitants en ce qui concerne les cinq sports étudiés et, de manière plus adéquate avec l’âge, de 78 pratiquants pour 1 000 habitants de 5 à 49 ans. Sur ce plan, le taux de pénétration pour les licenciées féminines s’élève à 12 pour 1 000 en considérant les quelque 3,8 millions d’habitants de 5 à 49 ans, donc à près de 24 pour 1 000 si l’on ne prend en compte que les populations féminines (1 940 000). Le retard des pratiques féminines est à souligner. Les départements les plus ruraux, Hautes-Pyrénées, Gers, Aveyron, Ariège, Lot disposent des meilleurs taux : de 30 à 43 pour 1 000 habitantes. De même, les sports de salle plus féminins sont mieux représentés par cet indicateur, notamment en Aveyron, en Lozère, dans les Hautes-Pyrénées où ils ne souffrent guère des concurrences du football et du rugby. Le Lot et le Tarn-et-Garonne présentent les profils les plus équilibrés entre ces deux champs de disciplines.

Les taux de pénétration pour les catégories jeunes de sexe féminin (5 à 19 ans) suivent les mêmes configurations. En région, une jeune fille sur cinq est licenciée (23,2 %), mais les départements les plus ruraux, surtout en Midi-Pyrénées sont mieux représentés (de 35 à 45 %). Les taux sont plus faibles dans les espaces les plus urbanisés et sur le pourtour méditerranéen (de 10 à 20 % pour l’Aude, le Gard, les Pyrénées Orientales et même pour l’Hérault en football et rugby).

Répartition territoriale

Les cartes des licenciées par club à l’échelle communale permettent de préciser les répartitions territoriales des cinq sports.

Les sports de salle traduisent une diversité accusée selon la discipline.

Nous avons souligné combien le basket était prédominant en Midi-Pyrénées avec 70 % des clubs et presque 75 % des licenciées. La métropole de Toulouse est un haut lieu du basket régional féminin. Elle entraine dans son sillage le département de Haute-Garonne, se prolonge en Ariège (Pamiers), dans le Gers voisin (Gimont, Auch, Eauze), en Tarn-et-Garonne (Castelsarrasin) dans le Tarn avec Gaillac et Carmaux notamment. Les Hautes-Pyrénées autour de Tarbes et le Nord Aveyron de Rodez et Rignac participent également au mouvement et contribuent au rayonnement régional du basket féminin. Côté Languedoc-Roussillon, le noyau héraultais (11 % des clubs régionaux, 15 % des licenciés et quelque 11 % des licenciées féminines) est centré sur le montpelliérais. Moins puissant que celui de la Haute-Garonne, il rassemble toutefois près de 45 % des licenciées du Languedoc-Roussillon. Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze animent la façade gardoise alors que le basket catalan est centré sur Perpignan et Canet-en-Roussillon. Les territoires du vide sont bien identifiés sur la carte du basket. Lozère, Sud Aveyron, Lot en tracent les figures. L’Aude surprend par le peu de pratiquantes (215 licenciées soit près de deux fois moins qu’en Ariège voisine) surtout localisées à Narbonne et Carcassonne.

Le handball féminin compte moins que le basket tant en nombre de clubs que de licencié(e)s, mais leur distribution géographique, signe d’une plus grande diffusion dans les départements et communes, laisse l’impression d’un meilleur équilibre territorial, y compris entre les deux anciennes régions. Il est certes dominant en Midi-Pyrénées, surtout par les licenciées de Haute-Garonne (2 600), mais les pôles montpelliérain et nîmois s’affirment sur le plan régional. Gard et Hérault se partagent presque à égalité les trois quarts des quelque 4 500 licenciées languedociennes. Le handball féminin, comme le basket, est concentré en Roussillon autour de Perpignan. Dans le Gard, Le Vigan, Alès et Saint-Ambroix animent l’arrière-pays alors que le noyau bagnolais draine le couloir rhodanien. L’Aveyron, les Hautes-Pyrénées, le Lot, le Tarn et l’Aude contribuent à sa diffusion par le biais de leurs villes moyennes et de centres bourgs qui témoignent d’investissements locaux significatifs (plus de 500 licenciées dans ces départements). Ainsi, Saint-Affrique, Millau, Baraqueville, Mende, Saint-Céré, Gramat et Cahors, Montauban, Montech et Castelsarrasin, Lombez, Tarbes, Lourdes mais aussi Saint-Laurent-de-Neste, Rabastens, Lavaur et Albi, Pamiers et Saint-Girons tout comme Narbonne et Carcassonne trouvent place dans les références régionales. En Languedoc-Roussillon, Bouillargues, Frontignan, Clermont-l’Hérault et Thuir jouent un rôle moteur au sein de leur « pays », et important dans les compétions féminines malgré l’absence de club en Ligue depuis que Bouillargues a été rétrogradé en D2.

Avec moins de 100 clubs ayant des licenciées, le volley ne concerne que 8 800 licenciés, mais 52 % sont des femmes qui représentent cependant moins de 20 % des licenciées des sports de salle et à peine 10 % du total des licenciées. Cette faiblesse relative est surtout sensible en Midi-Pyrénées les volleyeuses n’y représentant que 6 % des effectifs féminins contre 16 % en Languedoc-Roussillon. Deux licenciées sur trois sont d’ailleurs localisées sur les rivages méditerranéens faisant de l’Hérault (plus de 2 000 licenciées) en particulier une terre d’élection du volley (masculin et féminin d’ailleurs) depuis plus d’un demi siècle. L’Institut Fédéral Féminin a été installé à Toulouse (équipe France Avenir engagée en Ligue A), mais le CREPS de Montpellier et le pôle espoir féminin associé jouent un rôle majeur dans la formation. La distribution régionale des licenciées témoigne d’une très faible participation des départements les plus marqués par la ruralité (la Lozère, l’Ariège, l’Aveyron, le Tarn-et-Garonne comptent très peu de licenciées, le Gers et le Lot n’ont aucun club), comme si le volley féminin était avant tout un sport de ville, en particulier des métropoles. Soulignons toutefois une tradition des noyaux, catalan autour de Perpignan et tarnais avec l’importance du volley féminin à Albi qui a longtemps disposé d’un club de première division nationale.

Le football est par excellence le sport le plus et le mieux distribué sur le territoire. Gard et Lozère sont par tradition regroupés en un seul comité. Seul celui de l’Ariège compte moins de 5 000 licenciés. Le football féminin ne faillit pas à ce caractère diffusant la pratique au plus près des lieux de vie du football amateur masculin au point que la carte de l’implantation des quelque 830 clubs répertoriés couvre l’essentiel du territoire, ne laissant que peu d’espace aux zones vierges. La montagne pyrénéennes des Hautes-Pyrénées au Roussillon et aux confins audois des Corbières est ainsi sous représentée. Le Gers et le Lot, le Lozère hors des villes, les transitions caussenardes vers les cœurs urbains aveyronnais et tarnais, et même l’arrière-pays héraultais et gardois souffrent encore d’une faible pratique en club liée très certainement aux faibles densités. Dans l’agglomération de Pamiers, le gros bourg de La Tour-du-Crieu (environ 3 000 hab.) fait exception avec ses 38 licenciées séniors ! A l’opposé, quatre comités départementaux concentrent plus de 1 000 licenciées surtout localisées dans les clubs des villes majeures : métropoles de Toulouse et Montpellier au sens large, Nîmes, Alès, Béziers, Carcassonne et Perpignan noyaux denses en Languedoc-Roussillon, Rodez, Albi, Montauban, Auch et Tarbes plus fragiles en Midi-Pyrénées.

Alors que le rugby masculin est en nombre de licenciés le second sport collectif référencé, les licenciées (4 500 soit au niveau du volley), sont près de trois fois moins nombreuses que celles du basket ou du football, deux fois moins que celles du hand. Leur distribution n’est pas sans rappeler celle des licenciées du football encore que la pratique souffre d’une très faible médiatisation et d’une sous représentation au niveau des différentes compétitions. Ainsi que la Ligue le souligne, accueillir et pérenniser un groupe de pratiquantes est souvent jugé difficile dans un monde fortement attaché à la dimension masculine de ce sport. Ajoutons qu’il manque encore des parcours de formation pour stabiliser la pratique féminine. Celle-ci trouve place dans les hauts lieux du rugby professionnel, Toulouse, Castres, Albi, Montauban, Tarbes, Auch, mais aussi Béziers, Narbonne, Carcassonne, Perpignan sans que leur histoire s’imprime au cœur des récits identitaires. Trop récente peut-être ou tout simplement hors des circuits qui forgent les traces et qualifient les héritages. Midi-Pyrénées regroupe les deux tiers des licenciés qu’ils soient hommes ou femmes et presque autant pour les clubs. Les licenciées sont près de 1 200 en Haute-Garonne avec le pôle majeur de la métropole et de 700 dans l’Hérault avec le Biterrois qui déborde en Minervois et Narbonnais, et la métropole montpelliéraine qui bénéficie de l’équipe championne de France pour la huitième fois. Mais, au-delà, le rugby féminin s’inscrit aussi au cœur des espaces seconds, là où le rugby amateur est bien installé quitte à jouer sur des ententes, des fusions comme celle des « Suricates du MCV » entre Moissac, Castelsarrasin et Valence-d’Agen, pour pérenniser une équipe à X ou à XV. Le rugby féminin participe alors, certes à une échelle encore modeste, à ce « rugby des terroirs » cher aux souvenirs et à la défense d’un état d’esprit, celui qui définit ce jeu comme un jeu « entre copains 8 », au plus près des habitants des petites communes comme Castelnau Magnoac ou d’autres. Reste que Lozère, Aveyron, Gard, Ariège sont peu impactés par le rugby féminin avec moins de 200 licenciées par département.

Les pratiques de "Haut niveau"

La question de la professionnalisation

Le sport amateur maille le territoire et, par les liens qu’il génère, contribue à la construction de solidarités socio-spatiales. Son développement est allé de pair avec le croisement des enjeux éducatifs et sociaux 9. A ses côtés, les pratiques du haut niveau, national et international (les diverses Coupes d’Europe), participent au rayonnement des territoires dont elles confortent les assises. Le sport de haut niveau dit aussi de « performance », inscrit dans les élites nationales, multiplie les audiences et accentue la médiatisation des pratiques par le biais du spectacle qu’elles engendrent. Le rapport sur le sport féminin publié en 2017 pour la Française des Jeux 10 souligne la dynamique récente des pratiques sportives féminines – « Les femmes constituent un vivier important pour les fédérations » – y compris dans le haut niveau suite à la mise en place de compétitions d’élite à statut professionnel plus ou moins défini (Ligues devenant progressivement autonomes, « professionnalisation » des clubs et des joueuses…). La professionnalisation monte en gamme. Mais sur le plan économique, malgré l’augmentation des moyens techniques et financiers, cette évolution reste encore mesurée comme en témoignent les budgets prévisionnels et les comptes de gestion des clubs de l’élite et des championnats nationaux amateurs. Si les équipes nationales par le biais des compétitions internationales ont réalisé une véritable percée médiatique qui aide à la reconnaissance, les clubs de l’élite, malgré leurs efforts sur le Web et des ouvertures télévisuelles récentes au basket, au hand et au football, souffrent d’une sous représentation dans les médias (papier, Internet et TV). L’image véhiculée par les équipes « Élite » est un atout certain pour les cinq sports référencés en région. Basket, Volley, Rugby y trouvent place, l’équipe de football du MHSC occupant le devant de la scène médiatique télévisuelle. Le handball régional n’est plus représenté que par les équipes masculines. L’étude du CDES souligne toutefois que fidéliser le public et les partenaires économiques est indispensable pour conquérir les médias.

L’histoire des clubs régionaux accédant à la catégorie Elite n’est pas sans révéler les soucis financiers de ces sports au féminin, les nécessaires fusions entre clubs et les intégrations aux structures du sport masculin pour satisfaire aux ambitions d’accéder au haut niveau. Tarbes Geste Bigorre et Lattes Montpellier Métropole en basket sont issus de fusion. Blagnac Rugby Féminin naît en 2017 après fusion en 2013 des clubs de Blagnac et de Saint Orens-de-Gameville. Au printemps 2019 l’Entente Montpellier Université Club / Frontignan Thau Handball devient réponse à la réalité économique pour assurer le maintien en N1, une « idée intéressante (d’associer) l’attractivité montpelliéraine et le savoir-faire de Frontignan 11 ». En football et rugby, le rapprochement se fait souvent avec les structures associatives des clubs masculins disposant du statut professionnel. Les équipes féminines de rugby et football de Montpellier, les Rafettes de Rodez (football) sont les sections féminines des associations abritant les équipes masculines professionnelles. La section féminine du Toulouse FC est née au sein du TOAC (Toulouse Olympique Aérospatiale Club) avant de rejoindre le club professionnel. Question de moyens et de pérennité. Dans tous les cas de figure et pour la totalité des disciplines, l’exigence du haut niveau est de renouveler régulièrement les équipes avec des jeunes joueuses issues des centres de formation, de recruter des joueuses françaises et des étrangères européennes ou extra européennes, venant surtout des États-Unis et d’Afrique.

Une géographie métropolitaine

Les cinq sports pris en référence définissent sur ce plan une nouvelle géographie de la région. En intégrant les catégories U18 de niveau national, 120 équipes féminines d’Occitanie sont engagées dans les différents championnats nationaux, Ligue ou Elite, National ou Fédéral. Elles sont rattachées à plus de 60 clubs localisés dans une cinquantaine de villes, les métropoles au sens large captant l’essentiel de ces énergies sportives. Rugby et handball y trouvent la meilleure représentation avec respectivement 30 % des équipes. Basket et volley en regroupent chacun environ 15 % et le football, de par son organisation, est très peu présent à ce niveau.

Les deux tiers des équipes de haut niveau sont localisées en Midi-Pyrénées, le volley y étant tout de même très peu présent (8 équipes seulement). Rugby, handball et basket dominent largement en nombre d’équipes. Le département du Lot ne compte aucune équipe de haut niveau, c’est l’exception en Occitanie puisque le handball est présent à Mende. Le profil régional en Languedoc-Roussillon se définit à partir du handball et du volley, l’Hérault assurant une nette domination en basket et volley, avec l’équipe de football du MHSC la seule à ce niveau. L’axe garonnais autour de Toulouse concentre la majorité des équipes de Haute-Garonne. Le Tarn compte 9 équipes de niveau national et les départements voisins de 4 à 5 y compris l’Aveyron.

En Languedoc-Roussillon la concentration héraultaise du grand Montpellier (de Sète à Lunel et la moyenne vallée de l’Hérault) laisse peu de place aux autres départements y compris le Gard malgré le rôle qu’y jouent le handball et le volley.

Ouvertures

La lecture des sports collectifs au féminin en Occitanie ouvre deux défis majeurs, celui de leur progression selon une logique socio-culturelle d’intégration et de cohésion sociale, ne serait-ce que pour affranchir les licenciées des contraintes qui pèsent sur les femmes en ce domaine, celui des enjeux territoriaux qui se résument en termes d’équilibre et d’attractivité. Béatrice Barbusse a clairement identifié ces deux défis lorsqu’elle évoque « les fissures dans le plafond de verre » de l’accès des femmes aux responsabilités dans le sport 12 et l’importance du « maillage territorial » par les pratiques féminines amateurs. La région, les départements, les intercommunalités, les communes sont confrontés à ce double défi qui exige une forte implication collective pour confirmer la vocation sportive de la région Occitanie par le développement des sports au féminin dans un esprit de coopération, de solidarité et d’ouverture. De la pratique à la gouvernance, le sport au féminin est au cœur du champ des orientations stratégiques que la Région se doit d’impulser, qu’elles soient sectorielles au niveau des pratiques ou territoriales 13.

Les pratiques de haut niveau en Occitanie.
Fig. 5 - Les pratiques de haut niveau en Occitanie.
Basket-ball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Fig. 6 - Basket-ball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Handball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Fig. 7 - Handball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Volley-ball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Fig. 8 - Volley-ball : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Football : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Fig. 9 - Football : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Rugby : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.
Fig. 10 - Rugby : Nombre de licenciées par commune en Occitanie.

BIBLIOGRAPHIE

Atlas national des fédérations sportives : édition 2019, 236 p.

Barbusse Béatrice, 2016 : Du sexisme dans le sport, Anamosa, 264 p.

Broucaret Fabienne, 2016 : A vos baskets toutes. Tour de France du sport au féminin, éditions Michalon, 289 p.

Broucaret Fabienne, 2012 : Le sport féminin – Le sport, dernier bastion du sexisme ? Michalon, 289 p.

Centre du Droit et d’Économie du Sport (CDES/FDJ), 2017 : Le sport féminin Edition 2017 Panorama du sport féminin et enjeux stratégiques, 24 p.

Centre du Droit et d’Économie du Sport (CDES) : Direction Régionale de la Jeunesse, ses Sports et de la Cohésion Sociale Occitanie (DRJSCS), 2018, Stratégie régionale du développement du sport, 156 p.

Chubilleau Bernard, 2007 : La grande histoire du rugby au Féminin, La Lauze Éditions 239 p.

Études héraultaises, 2010 : Hors série, Cent ans de sport dans l’Hérault, 335 p.

Gaillard Claire, 2019 : La grande histoire des Bleues. L’histoire du foot au féminin, Hachette, 224 p.

Grillot Lionel, 2018 : La femme est l’avenir du rugby, Les Éditions du Net, 314 p.

Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, 2017 : Les chiffres clés du sport, 16 p.

Keysers Audrey & Nestoret Ontanon Maguy, 2012 : Football Féminin : La Femme est l’Avenir du Foot, Le Bord de l’eau, 160 p.

Labrunie Étienne & Villepreux Olivier, 2010 : Les femmes dans le sport, Actes Sud Junior, 70 p.

Mignon Patrick & Truchot Guy, 2002 : Les pratiques sportives en France, Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, Institut National du Sport et de l’Éducation Physique, INSEP-Éditions, 230 p.

Pociello Christian (Dir.), 1981 : Sports et société, approche socioculturelle des pratiques, Vigot, 377 p.

Prudhomme-Poncet Laurence, 2003 : Histoire du football féminin au XXème siècle, L’harmattan, 286 p.

Saouter Anne, 2016 : Des femmes et du sport, Payot, 206 p.

SEMC (Sport Éducation Mixités Citoyenneté), 2014 : CREPS PACA, Aix-en-Provence, Les chiffres clés de la féminisation du sport en France, 16 p.

Vieille-Marchiset Gilles, 2004 : Des femmes à la tête du sport. Les freins à l’investissement des dirigeantes locales, Presses universitaires franc-comtoises, 262 p.

Vieille-Marchiset Gilles & Acensi Jean-Philippe, 2010 : Le sport ne sert pas qu’à faire des champions, Scrineo, 206 p.

Watelle Marion : Les chiffres-clés du sport, édition 2017, Ministère de la ville, de la Jeunesse et des Sports/INJEP, 16 p.

Articles de presse

  • Bevilacqua Arnaud, « La situation toujours fragile des sports collectifs féminins », La Croix 18 Mai 2016.
  • Potereau Marie-Françoise (association Femix’Sports), « La France doit profiter de l’élan de la Coupe du monde de football pour asseoir la mixité de la pratique sportive ». Le Monde, Tribune du 09 juillet 2019.
  • Goldbraum Maxime « A Montpellier, une histoire de pionnier(es) », Le Monde 14 Juin 2019.

Télévision

  • Public Sénat le 06/06/2019, 3 mn, Réponse de la Ministre des sports Roxana Maracineanu à Alain Finkielkraut « Les femmes pratiquent le sport qu’elles veulent ».

Sites internet

  • Foot Amateur.
  • Rugby Amateur, Chronique de Jérôme Bouchacourt 8 mars 2019, « Femme avenir de l’homme ».
  • Au Féminin, Chronique de Bonvard Mélanie.
  • Fémininbio, Chronique de Bosquier Ornella, 1er septembre 2017, « Sports collectifs : le nouveau terrain de jeu des femmes ».
  • Blog Sportissima de Broucaret Fabienne.

Remerciements

Tous nos remerciements au Comité Régional Olympique et Sportif Occitanie, aux Ligues régionales de Basket, Handball, Volley, Football et Rugby et tout particulièrement à Muriel Delbreil et Isabelle Grondin, à Sébastien Alé, Christophe Bastié, Hamid Fathy, Jean-Pierre Meljac et Éric Rodriguez qui ont contribué très largement à l’élaboration des données.

NOTES

1. Centre du Droit et d’Économie du Sport, Direction Régionale de la Jeunesse, ses Sports et de la cohésion sociale Occitanie, 2018, Stratégie régionale du développement du sport, 156 p.

2. KANTAR, 2018, « Sport au féminin », Étude Kantar TNS, site internet Kantar.

3. Fabienne Broucaret, 2016, A vos baskets toutes. Tour de France du sport au féminin, Éditions Michalon, 289 p.

4. FR3 Occitanie le 06/06/2019, interview de Laurent Nicollin.

5. Laurence Prudhomme-Poncet, 2003, Histoire du football féminin au XXème siècle, Paris, L’Harmattan, 295 p.

6. Patrick Mignon & Guy Truchot, 2002, Les pratiques sportives en France, Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, Institut National du Sport et de l’Éducation Physique, INSEP-Éditions, 230 p.

7. Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, 2017, Les chiffres clés du sport, 16 p. Atlas national des fédérations sportives, édition 2019, 236 p.

8. Le Monde du 19 octobre 2019, « Antoine Dupont, le rugby terroir ».

9. Études Héraultaises, 2010, Hors série, Cent ans de sport dans l’Hérault, 335 p.

10. Centre de Droit et d’Économie du Sport, 2017, Le sport féminin, 24 p.

11. Jérôme Belluire, Midi Libre, 23-03-2019, « Handball, des problèmes économiques poussent les filles de Frontignan à rejoindre Montpellier ».

12. Béatrice Barbusse, interview à Médiapart le 23 novembre 2016, « Le plafond de verre se fissure de plus en plus ces dernières années… Mais il reste encore solide. Les fissures qui apparaissent ne sont pas suffisamment importantes pour que le plafond s’écroule totalement. Il faudra encore du temps pour que les choses s’équilibrent réellement. »

13. Centre du Droit et d’Économie du Sport, 2018, ouvrage cité.