Description
Gaston Baissette et L’Étang de l’Or
* Conservateur général, directeur des médiathèques de Montpellier Méditerranée Métropole
Gaston Baissette, médecin-écrivain, a publié en 1946 un roman poétique intitulé L’Étang de l’Or. Dès 1925, il avait écrit, à l’âge de 24 ans, une première version de cet ouvrage. Tout en le situant dans son œuvre et dans sa vie, il n’est pas inutile de comparer ces deux textes à la fois proches et lointains.
In 1946 Gaston Baissette, doctor and writer, published a poetical novel entitled L’Etang de l’Or. He wrote the first version of this novel in 1925, aged 24. Situating the work within his experience and his life, it is useful to compare the two versions, which are both similar and far apart.
Gaston Baissette, mètge-escrivan, publiquèt en 1946 un roman poëtic entitolat L’Estanh de l’Aur. Tre 1925, aviá ja escrich, annadit tot escàs de 24 ans, una primièra version d’aquel obratge. Tot en los situant a l’encòp dins son òbra e dins sa vida, es necite de comparar aquels dos tèxtes d’un costat pròches e d’autre costat luenchencs.
Pour dresser un premier portrait de l’écrivain, citons les témoignages de deux de ses amis : Georges Dezeuze et Jacques Gaucheron :
« C’était un après-midi de juillet 1931 [il est âgé de 30 ans]. Un grand diable m’apparut. Chevelure noire, ébouriffée par la course, nez au vent, visage brûlé de soleil Gaston Baissette ».
« Gaston Baissette était ce qu’on appelle un bel homme. Haut de stature et belle prestance, portant droit son buste, sans doute parce que cette attitude lui était commandé par une blessure qui avait endommagé son dos. Un visage un peu anguleux, des yeux noirs perçants, attentifs et malicieux. Le rencontrer, c’était aller au-devant d’un homme alerte à vivre, avec une aura de gentillesse généreuse. Un charme… Cette humeur-là pouvait vite tourner au propos critique, aux expressions scandalisées ».
Un médecin-écrivain
Comme André Maurois, Max Rouquette, Georges Duhamel, Céline, Gaston Baissette est médecin-écrivain, « […] mais ce n’est pas avec Gaston Baissette qu’il faut céder à la vieille mauvaise habitude des étiquettes dont l’étroitesse n’aurait qu’un label (le poète, le romancier, le médecin, etc. dichotomie à connotation péjorative, insinuant que l’écrivain ne saurait être qu’un mauvais médecin et inversement) ».
En 1962, il affirmait que la meilleure façon de connaître l’homme est d’être médecin. Pour lui, le jeune écrivain devrait étudier la médecine. En 1977, il confirmait ce point de vue : « Ces activités littéraires n’ont jamais pris le pas sur mon métier médical. C’est la même mission, aimer les hommes, les connaître, les défendre. »
D’Albi à Toulouse : naissance d’un poète
Le 14 mai 1901, Gaston Baissette naît à Albi dans une famille bourgeoise. Son père, Marius, avoué à Albi, issu d’une famille de viticulteurs, est originaire de Fabrègues. Sa mère, née Valérie Ribeyrolles, est issue d’une famille de viticulteurs de Mauguio. Un de ses aïeux est originaire de Montaud.
Dans sa Dernière biographie, rédigée à la veille de sa mort, à l’été 1977, il parle de sa jeunesse : « Enfance à Albi, où mon père était avoué plaidant. Toutes mes vacances se passent à Fabrègues, chez mon oncle paternel, à Mauguio chez mes grands-parents et oncle Ribeyrolles, à Montaud où ma mère a une propriété de famille. Dès l’enfance, je considère Albi comme le pays du devoir, du lycée, des sombres obligations, du climat triste, et l’Hérault comme le pays lumineux, pays de récompenses, du bonheur, des vacances (sans devoir) et de la poésie […] ». Cette idée est exprimée également dans L’Étang de l’Or.
En 1912, Gaston Baissette étudie au Lycée d’Albi. Il achèvera ses études secondaires au Lycée de Toulouse. Il y rencontre Marc Saint-Saëns, avec qui il se liera d’une amitié qui durera toute sa vie.
En Juillet 1915, son père Marius Baissette décède : « La mort prématurée de son père interrompt momentanément ses études, mais sa famille, estimant qu’il devait suivre la tradition familiale, voulut qu’il étudie le droit comme son père et son frère aîné. N’ayant aucune vocation particulière pour le droit, il racontait que ce fut surtout le hasard qui, par une journée ensoleillée, le conduisit à Toulouse vers la faculté de médecine, ayant reculé devant l’aspect noir et triste de la faculté de droit ».
En juillet 1923, Feuilles au vent, revue des poètes fantaisistes éditée à Toulouse, publie Echo, l’un des premiers poèmes de Gaston Baissette. En mars 1925, Le Figaro publie Epître à Gaston Baissette, toulousain, poème de Tristan Derème. Il participe à cette revue jusqu’en 1927. Le 25 septembre 1925, la version tapuscrite de Lucinde ou L’Étang de l’Or, écrite aux cabanes de Mauguio est achevée, à 24 ans. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2017 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Gilles GUDIN DE VALLERIN |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |