Deux familles d’artisans montpelliérains : les Subreville et les Coula

Les artisans du bois montpelliérains n’ont jamais fait l’objet d’étude. Seuls les noms du menuisier André Coula et du sculpteur Antoine Subreville ont été mentionnés par les auteurs anciens. Alexandre Germain, dans son article sur le couvent des Dominicains de Montpellier, publié en 1855, est le premier à mentionner les deux artistes 1. A l’aide de deux Prix-faicts, il attribue la réalisation du retable du maître-autel du couvent aux deux artisans et précise seulement qu’André Coula est le beau-père d’Antoine Subreville. Il rend le retable de la chapelle Saint Joseph, située dans la même église, à Subreville. Dans ses biographies montpelliéraines, La Roque ne parle que de Subreville qui est associé au décor de la chapelle des Pénitents Blancs de Montpellier 2. L’auteur confond André Coula avec son frère Timothée et la sœur Louise qu’il mentionne est la fille d’un pâtissier de Montpellier.

L’ensemble de ces informations ont été reprises par Francine Arnal et Alain Chevalier dans l’ouvrage qu’ils ont consacré, en 1993, à la peinture montpelliéraine du XVIIe siècle 3. Plus récemment, Jean Nougaret a apporté de nouvelles informations sur les deux artisans. Dans Montpellier Monumental publié en 2005, il évoque les travaux réalisés par André Coula à la maison consulaire et précise le rôle joué par Antoine Subreville dans la décoration de la chapelle des Pénitents Blancs 4.

De nombreux documents récemment découverts permettent d’ébaucher l’étude de ces deux artistes et d’en découvrir même un nouveau Georges Subreville, père d’Antoine. Originaire de Toulouse, il a commencé sa brillante carrière à Narbonne où il est à la fois menuisier, sculpteur et entrepreneur de travaux. Après avoir passé quelques années à Saint-Chinian, le sculpteur et sa femme s’installent à Lodève où va naître Antoine. Très proche de Mgr Plantavit de la Pause, Georges Subreville devient le principal sculpteur de la ville. À sa mort, son fils Antoine se rend à Montpellier où il va épouser la fille d’André Coula, maître menuisier issu d’une grande famille de menuisiers montpelliérains. Son père Barthélémy et son frère Thimothée jouissent à Montpellier d’une certaine estime. Il est probable que de nouveaux documents viendront enrichir l’histoire de ces deux familles.

Georges Subreville

Le séjour à Narbonne

Georges Subreville est originaire de Toulouse ; toutefois on ne connaît pas sa date de naissance. Le menuisier habite à Narbonne dès 1627 où il semble animer un important atelier comportant 14 bancs ou établis équipés de tout leur outillage 5. Cette année là, il se rend à Béziers pour prendre en apprentissage Jehan, fils de Jeanne Madailhe et de feu Jehan Guiraud maître menuisier de Béziers 6. Le jeune apprenti s’installe à Narbonne pour une durée de 3 ans pendant lesquels Georges Subreville promet de lui enseigner son métier. Pendant la durée de l’apprentissage, le menuisier prend en charge le logement et la nourriture du jeune Jehan et recevra en compensation la somme de 106 livres.

L’année suivante, Georges Subreville loue à Pierre Sabatier, marchand de draps de Narbonne, une maison située dans le quartier de Bourg, rue de la Parairie, pour une durée de 4 ans 7. Le prix annuel du loyer s’élève à 90 livres. Le menuisier s’engage à refaire le mur faisant séparation de la boutique et du couloir donnant accès à l’escalier. Il pourra arranger la maison à sa guise, à condition de prévenir le propriétaire. Si les réparations effectuées sont nécessaires et utiles, celui-ci s’engage à les rembourser au menuisier. Le cas contraire, elles seront à la charge du locataire. Cette année là, le menuisier reçoit de nombreuses commandes 8. Les Pénitents Blancs de Narbonne lui confient, au mois de mars, la réalisation des stalles de la tribune de la « casette ». Au mois de mai, le menuisier réalise un « comptoir » pour la confrérie Notre-Dame de Larmourguier. À la même époque, le baron de Sorgues lui commande un retable pour la chapelle qu’il possède dans l’église des Carmes de Béziers. Le retable sera doré par les frères Rodière 9. Au début du mois de juillet, le menuisier sous-traite les divers travaux à faire à la maison consulaire de Narbonne avec le charpentier Jean Conmignes et le maçon Guillaume Vidal 10. Ils devront, entre autres, poser une toiture en pavillon recouverte d’ardoise sur « le petit consistoire de la bassecour ».

Toujours en juillet de la même année, il exécute divers travaux à la chambre de l’archevêque. Au moment de son arrivée à Narbonne, le nouvel archevêque Monseigneur de Rébé se fait aménager une nouvelle chambre dans son palais. Son secrétaire, Claude de La Brosse, par contrat du 18 juillet 1628, confie la réalisation d’un « plaint fons et planchier » à Georges Subreville 11. Il s’agit d’un plancher dissimulé par un plafond de bois, porté par une corniche faisant le tour de la pièce. Le texte précise que la corniche sera ornée de panneaux « avec les figures quy sont contenues dans les compratimants d’iceux ». L’ensemble réalisé en sapin est estimé à 108 livres et doit être terminé dans un mois.

Le 8 août, Claude de La Brosse passe un nouveau contrat avec l’entrepreneur, probablement lié au choix d’un nouveau parti décoratif plus ambitieux, accordant davantage de place à la peinture 12. Le texte apporte des précisions techniques. Pour pouvoir fixer le lambris de bois du plafond de la chambre, le menuisier doit mettre en place une grosse poutre au centre de la pièce sous laquelle il fixera des « filates » espacées d’un pan et demi. Cette structure doit servir à porter le lambris divisé. Le contrat prévoit aussi la réalisation d’une corniche sous le plafond, « enrichies de quadres et consoles et autres ornements avec son architrave par-dessus ». Les cadres destines à recevoir des peintures remplacent les panneaux ornés de figures sculptées, prévus dans le premier contrat. Le décor de la chambre sera complété par la pose d’un lambris mural à panneaux « despuis le pavé jusqua haulteur de six pans plus avec une petite corniche au dessus » et d’une cheminée de bois. Le prix du travail qui doit être terminé le premier septembre, est fixé A 360 livres. Ce délai étant très court, il engage pour l’aider dans ces travaux, Jehan Izard, de la ville de Saint Omer en Artois « pour travail de sculpture et taille ». Le compagnon restera deux ans dans l’atelier du sculpteur qui s’engage à lui payer la somme de 120 livres et à prendre en charge les « despenses de bouche et de logement » 13. L’ensemble du décor sera entièrement peint et doré par les frères Rodières en 1632 14. Ce sont eux qui dirigeront la mise en place des cadres moulurés destinés recevoir les peintures. Ce travail est probablement sous-traité au sculpteur.

La même année 1628, Georges Subreville vend du bois à Jean Bouchier, l’un de ses collègues menuisiers 15. Il lui cède en tout 79 pièces de bois : du noyer « en poste », plusieurs pièces de châtaignier et une de sorbier, pour la somme de 120 livres. Toutefois, on ne sait pas si cette activité est ponctuelle ou si elle est exercée en même temps que le métier de menuisier.

Au bout de deux ans, sans que l’on en connaisse la raison, George Subreville quitte la maison de Sabatier. En février 1630, il s’installe dans une nouvelle maison située dans la rue Droite appartenant à Demoiselle d’Alix de Sablairolle, épouse de François Cavallier, écuyer 16. La demeure est louée pour la somme de 100 livres par an. Elle est composée « d’une boutique, rière boutique, ciel ouvert, une salle qui est au dessus la boutique, une chambre joignant icelle et un cabinet » et d’une cave. Toutefois, François Cavallier se réserve le droit d’utiliser la cave pour stocker le vin que lui donne sa belle mère. Ce changement d’habitation est probablement lié au mariage du menuisier avec Marie Saisset.

Au mois d’août de la même année, Guillaume Audrieu maitre charpentier de Narbonne, chargé par les Trésoriers de France de réparer le pont de la porte du Connétable de la ville s’associe avec Georges Subreville, Antoine Armand, maître-macon, et les menuisiers Jehan Sabatier, Jean Comignes, Guillaume Croseblanque 17. Au mois d’octobre, Georges Subreville vend tout son outillage au menuisier de Lespignan Bertrand Maury. Peut-être abandonne-t-il provisoirement le métier de menuisier pour se consacrer à celui d’entrepreneur.

En octobre de l’année suivante, Georges Subreville et le maitre menuisier Daniel Gay sont engages par les fondeurs Michel Promiliac et Fulcran Daniac pour descendre la vieille cloche de l’église Saint-Félix de Béziers 18. Elle doit être transportée dans l’atelier des fondeurs afin d’être transformée en une nouvelle cloche. Une fois fondue, elle sera ramenée Saint-Félix et remontée dans le clocher pas les entrepreneurs. Le bois nécessaire à la construction de l’échafaudage, conservé à la « fonte » – atelier -, est mis à la disposition des menuisiers par les fondeurs. Georges Subreville et Daniel Gay recevront la somme de 135 livres payable en 3 fois : 40 livres lorsque la cloche sera descendue, pareille somme lors que la cloche sera fondue et le restant lorsque la cloche sera installée dans le clocher. Une clause prévoit qu’au cas où la cloche viendrait à se rompre pendant sa mise en place, les 2 entrepreneurs la feront refaire a leur frais.

En 1632, le menuisier habite à Béziers. Il recoit la commande pour la chapelle Saint-Michel en l’église Saint-Félix de Béziers « d’ung retable avec son cadre bois noyer » semblable à celui de la chapelle Saint-Marc 19. Il « fera vernisser lesdits retable et cadre y apposera le tableau et mettra à place ». Cependant, Georges Subreville conserve des liens avec Narbonne. Il s’y rend en 1633, comme l’atteste l’acte passé chez maitre Cabiron dans lequel le menuisier est cite en tant que témoin. D’après Louis de La Roque, Antoine, le fils du couple, serait né à Narbonne en 1638 20. Son contrat de manage, récemment découvert, indique qu’il est né en 1643 à Lodève (cf infra).

Le départ pour Lodève

Après 1633, le menuisier s’installe a Saint-Chinian. En 1639, Jean Plantavit de la Pause, seigneur-évêque de Lodève, et les membres du chapitre cathédral lui passent commande de nouvelles stalles pour leur cathédrale 21. Le menuisier et son épouse quittent alors la petite ville pour se rendre à Lodève. Les commanditaires mettent a la disposition du menuisier le « granier dud chappitre pour y travailler et faire sa demeure celle de sa famihe et compaignons ». Le chapitre se propose de faire ouvrir « deux arcades du costé de lad esglise pour luy donner un plus grand jour à la charge que lesd ouvertures seront garnye par led Subreville à ses despans de chassis ou autre ainsy que par luy sera advisé pour sa plus grande commoditté ».

Alors démarre la réalisation des stalles. Séparées des murs du chœur par un passage de 6 pans de large (environ 1,20 mètre) appelé lice, les stalles se répartiront en deux rangées : stalles hautes avec leur haut-dossier et stalles basses. L’ensemble, réalisé en noyer, doit être conforme au dessin d’une stalle fourni par le menuisier et approuvé par l’évêque ainsi qu’au modèle grandeur nature réalisé par Georges Subreville. Les deux rangs de stalles se développeront de chaque coté de l’espace central sur une longueur de sept cannes deux pans (environ 14,5 mètres) avec deux escaliers pour monter aux stalles hautes d’un côté et un seul escalier de l’autre. Les jouées 22 qui cantonnent l’ensemble, appelées « parcloses » dans le contrat, seront décorées du côté du chœur d’une figure couchée de lion ou chien et à celles situées du côté de l’entrée de « deux petits enfants à demy couché tenant les armes de Mond Seigneur dud costé droit et celle dud chapitre de l’autre ». Au dessus des parcloses, le menuisier placera « une colonne torse avec fruits et fèuilhages eslevées jusuq’au pendentif du lambris desd chèses et entre lad colonne et pilastre du dossier desd chèses faira une figure relepvée en ronde bosse de cinq pans d’hauteur représentant l’ymage d’un evesque mittré et crosé, scavoir St Flour, St Amans, St Georges et St Fulcran tous évesque de lad esglise ».

L’ensemble des stalles doit être posé sur une structure de bois de sapin ou chêne de trois pans de haut (environ 0,70 m). Le chœur sera fermé, du côté de la nef par trois portes « à demy ouverture bien façonnée, scavoir celle de l’entrée dud chœur et les deux desd lisses ». Le contrat prévoit aussi la réalisation de la grande porte de l’église en noyer « à deux fasses à chacunne desquelles faira un guichet ». Et, pour terminer, le menuisier fera un lutrin destiné à être placé au centre du chœur « à quatre faces capables de porter les grands livres de plain chant lequel tournera sur un carré à quatre faces pour serrer lesd livres sur les coings duquel posera une figure ou teste de lion ». La tribune se trouvant encore dans le chœur doit être détruite et les anciennes stalles déposées puis remontées dans une des chapelles de la cathédrale. Le bois provenant de leur support appartiendra au menuisier.

Georges Subreville s’engage à avoir terminé l’ensemble dans un délai de deux ans qui commenceront dès le mois de juillet 1639. Les travaux sont évalués à 4 500 livres. Le menuisier reçoit au début du chantier la somme de 1 500 livres devant lui servir à acheter le noyer nécessaire à la réalisation des stalles. Pour cela, il se rendra à Beaucaire, à la prochaine foire de la Magdeleine, en compagnie du syndic du chapitre ou de son représentant. Ensemble, ils choisiront des « ays de bois noyer de dix sept et dix huit pans d’hauteur, et d’un tiers de pans d’espaisseur ». Les pièces de bois choisies seront marquées des armes du chapitre et du nom du menuisier qui en assurera le transport jusqu’à Lodève. Subreville reçoit ensuite la somme de 500 livres au mois de septembre pour la Saint-Michel. Cet argent doit être employé pour acheter du « bled, vin et autres provisions à luy nécessaires pour travailler aud prix fait et gaiges de ses compagnons ». À partir du mois de janvier 1640, il sera payé au menuisier la somme de 300 livres tous les trois mois jusqu’à concurrence de la somme de 4 500 livres.

Pensant que le menuisier et son équipe tiendraient leur délai, l’évêque et chapitre de Lodève engagent Guillaume Durant, maître serrurier de la ville pour réaliser les pièces métalliques destinées à la fixation des stalles « consistant en barre vergettes chevilles fer et autres ferrements comme sont fiches cantonnières » et à la pose des vitraux qu’ils viennent de commander 23. Le contrat est signé le 3 janvier 1640, il prévoit que les ferrements des fenêtres seront terminés à la mi-carême. Le restant sera exécuté au fur et à mesure de l’avancement du chantier des stalles. Le serrurier réalisera les « barres vergettes chevilles fer moyennant le prix et somme de vingt livres le quintal, et les fiches pour et moyennant le prix de six sols pour pièsse ». Le chapitre s’engage à lui payer la somme de 300 livres dans une semaine et le restant à concurrence de ce qu’il fera. Au mois de juillet de la même année, Charles Viguier est chargé de construire un jubé de pierre séparant la nef et le chœur 24. Le jubé, portant une tribune, abritera deux petites chapelles.

Les stalles n’étant pas terminées dans le délai prévu, un nouveau contrat est passé avec Georges Subreville, le 6 août 1640, afin de relancer le chantier 25. Il porte sur la réalisation de la structure de pierre et de bois sur laquelle doivent être posées les stalles. La plateforme doit être constituée d’un mur (« bouget ») de pierres blanches, bâti le long des lices de 7 pans de hauteur, et d’un muret plus petit placé à l’intérieur du chœur sur lesquels sera fixée la structure de bois à deux niveaux. Elle doit être réalisée avec des planches de noyer « bien poly ». À l’intérieur du sanctuaire, le Prix-faict prévoit la mise en place d’un parquet de « six cannes et trois en largeur de bois de noyer posé en carré le tout bien assemblé à double joins et bien cloué de grans clous sur les soliveaux que led entrepreneur sera tenu de mettre au dessoubs dud plancher de deux en deux pans ». Les planches de noyer devront être, précise le texte, « d’espaisseur de la petite once en sorte que travaillé lesd ais ayent deux travers de doigts d’espaisseur ». Les lices et le dessous du jubé seront pavés de dalles de pierre. L’entrepreneur s’engage à avoir terminé la plateforme à « la prochaine feste de la St Michel et led plancher un mois après que lesd chèses seront posées » et à faire place nette dans le chœur. Il recevra, pour son travail, la somme de 318 livres : 60 livres à la signature du contrat, 100 livres une fois la plateforme terminée et le restant trois jours après la pose du plancher.

Les choses semblent traîner. Plus de 3 ans après la signature du premier contrat, les stalles ne sont toujours pas posées. Un troisième contrat est signé au mois de septembre 1643 avec Georges Subreville qui ne déroge en rien aux deux précédents 26. En plus de l’achèvement de ce qui était prévu par les deux premiers Prix-faicts, le menuisier construira un socle en noyer pour le lutrin ; il fera des escabeaux probablement destinés aux chantres sur le modèle de ceux conservés dans la sacristie, mais plus haut d’un demi-pan (0,10 m environ). Le nouveau contrat prévoit la mise en place d’une nouvelle menuiserie à la porte qui donne dans le cloître identique à celle déjà réalisée pour l’entrée principale de l’église. Des modifications sont apportées au projet primitif. Il est demandé au menuisier de poser sur les portes donnant accès aux lices une balustrade « enrichie de son imposte, frise et corniche » qui se poursuivra tout autour du lambris des stalles hautes. Le texte précise que la balustrade sera faite « de long en long assemblée aux pillastres corniche, frise et architrave, et au mitant de chaque balustrade il y aura un cul-de-lampe d’un pan un quart bien façonné de tournerie et sur le susd pillastre sera posé un vase façonné ». Sur la porte centrale, il sera fait un fronton arrondi qui se raccordera à la balustrade et sera posé sur les colonnes torses surmontant les parcloses de l’entrée du chœur. Le fronton doit être orné des armes de l’évêque et du chapitre, identiques à celles placées sur les parcloses qui seront remplacées par « quelques animaux ou figures ».

Pour terminer, Georges Subreville devra réaliser une grande chaire à prêcher. La cuve sera composée de 6 panneaux faits « avec cadre pilastre corniche frise et architrave, avec son piedestail et cul-de-lampe, le tout de bois noyer ». L’abat-voix sera assorti au décor de la chaire, tout comme l’escalier qui sera fermé d’un garde-corps de bois orné de panneaux enrichis de la même façon que ceux de la cuve. L’ensemble des travaux doit être terminé à la prochaine fête de Pâques. Pour toutes ces augmentations, le menuisier recevra la somme de 800 livres : 400 lors de la signature de l’acte et le restant l’ensemble des travaux terminés et reçus.

Une activité diversifiée...

« Homme de main » de Monseigneur Plantavit, le sculpteur développe une activité diversifiée. Les contrats passés à Georges Subreville entre 1647 et 1648, induisent qu’il est à la tête d’un important atelier dont le fonctionnement n’est pas connu. La présence de compagnons menuisiers, charpentiers et sculpteurs au sein de son équipe, permet à l’entrepreneur de réaliser des travaux aussi divers que les charpentes du château de Dio, les arcs de triomphe de l’entrée de l’évêque ou le tabernacle d’une église (cf infra). Grâce à sa notoriété et à ses réseaux locaux, il est capable de fédérer une équipe comprenant aussi des maçons, pouvant réparer les murailles et les portes de l’enceinte de la ville. En association avec Jean Boulet, Georges Subreville dirige la reprise des travaux de construction du couvent des Ursulines.

En 1643, François de Latude entreprend des travaux au château de Fontès, probablement suite à son mariage avec Gabrielle de Grégoire des Gardies. Il charge le charpentier piscénois Antoine Lédenac de réaliser les planchers du cartier de logis qu’il vient de faire réparer 27. Le sculpteur Georges Subreville reçoit la commande, pour le même bâtiment des menuiseries de « trois portes et deux demy croisière quy sont aud cabinet et chambre » et de « deux grands lids de huict pans et demy en longueur et sept pans & demy en largeur le tout de bon bois noyer » 28. Le sculpteur s’engage à poser les menuiseries et à fournir les ferrements nécessaires, en particulier des loquets avec leur bouton poucier en forme de « quoquilhe ». Pour son travail, il recevra dix cestiers de « bled fromant beau et marchand mesure de la Vacarie que led sieur s’oblige luy fère apporté dud Lavacarie aud Lodève ».

L’année suivante, en 1644, le sculpteur se rend à Marseille pour aller chercher le tombeau de marbre que Monseigneur Plantavit avait commandé en 1642 aux frères Lignani 29. L’évêque s’était d’abord adressé, en 1641, à Pierre Gavoy, marbrier de Saint-Pons de Thomieres, qui décéda peu de temps après la signature du contrat. Un nouveau contrat fut alors passé avec Antonio Lignani, marbrier de Lucques qui décède lui aussi pendant la réalisation du monument qui sera termine par son fils Vicento. Le sculpteur, qui devait venir à Lodève pour assurer le montage du monument, proposa à l’évêque de livrer les sculptures à Agde, avant de se raviser et de les laisser à Marseille, obligeant Georges Subreville à aller les réceptionner dans la cite phocéenne.

Le 12 août 1647, par l’intermédiaire de Guillaume Boudouy marchand de Lodève, Pierre de Fleury, seigneur de Dio, passe contrat avec Georges Subreville pour diverses réparations a faire au château de Dio 30. L’entrepreneur s’engage à changer l’une des poutres du plancher de la chambre ainsi que les solives abîmées. Après, il posera des voliges neuves. Le couvert de la pièce qui menace ruine sera renforcé tout comme la charpente de la tour à laquelle Georges Subreville rajoutera trois ventrières et les planches nécessaires. Le couvert de la tour sera refait à quatre pentes avec des lauzes qui seront fournies par le sieur de Fleury. Les angles de la toiture seront recouverts de « cantonnières », tulles de terre cuite probablement vernissées. Le « grand couvert » sera aussi consolidé par la mise en place, sous les poutres formant la charpente, de « pilotis » enchâssés dans les murs de la pièce. L’ensemble devra être conforme au devis et dessins fournis par l’entrepreneur qui recevra pour ce travail 135 livres en trois paiements.

Georges Subreville participe en tant qu’entrepreneur à la construction du couvent des Ursulines de Lodève. Les travaux avaient été confiés à Charles Viguier qui était décédé pendant le chantier. D’un commun accord entre les religieuses et les héritiers du maçon, la poursuite des travaux est alors confiée à Jean Boulet, maitre maçon de Gignac. Un contrat passé le 22 mars 1647, prévoit la reprise de la construction de l’escalier principal qui doit être surmonté de sa terrasse, la continuation de l’aile des cuisines, la construction d’un autre escalier près du parloir ainsi que la mise en place d’une échauguette de pierre de taille a côté d’une garde-robe 31. Les travaux, estimés à mille livres, doivent être réalises suivant le plan fourni par les religieuses. Devant l’ampleur de la tâche et les sommes qu’il faut avancer pendant le chantier, le maçon s’associe avec Georges Subreville 32. Les entrepreneurs sous-traitent la couverture des bâtiments aux maîtres-maçons Raymont Trelhet et Anthoine Recoules. Le contrat, en date du 17 octobre 1647, prévoit l’utilisation de lauzes pour le couvert du bâtiment qui vient d’être termine ainsi que pour celui de la tour d’escalier qui sera à quatre pentes. Les deux maçons choisis pour réaliser ce travail sont originaires de Soulas au diocèse de Rodez, région où ce type de toitures est très fréquents. Ils devront aussi poser les gouttières aux nouvelles constructions et réparer celles qui sont déjà en place. Le prix du travail, fixé à 14 sols la canne carrée, sera payé à la fin du chantier par les entrepreneurs qui s’engagent à fournir les matériaux nécessaires.

En 1648, Daniel Besombes, Guillaume Baudoin et Anthoine Fraissinet, consuls de Lodève, confient à Georges Subreville la réalisation des décors de l’entrée du nouvel évêque François de Bosquet 33. Le menuisier s’associe pour l’occasion à Jacques Dupont, peintre, habitant à cette époque à Lodève. Le menuisier s’engage à faire trois portes et chassis « de largeur et hauteur convenable ». La première doit être mise « à la porte de Lergue au costé de laquelle y fera et dressera deux petit amphithéâtres, autre porte sera mise et posé au coing le la maison dud Sieur Jean Gibert à la place neuve à laquelle il fera l’arc double, et l’autre sera mise et posée au coing de la maison du Sieur de Valquières et posera aussy deux piedroits et un cercle pour mettre a la porte de la Maison ou logera led seigneur ». Le menuisier s’engage à fournir tout le bois nécessaire à la réalisation des décors. Les consuls lui versent la somme de 80 livres le jour de la signature de l’acte. Georges Subreville pourra récupérer tout le bois utilise pour la cérémonie à l’exception de celui « du frontispice, armoirie et emblèmes » qui restera propriété des consuls.

Jacques Dupont doit peindre à la détrempe les trois structures de bois construites par le menuisier. Celle placée à la maison du Sieur de Gibert sera peinte des deux côtés avec « un navire avec ses ancres devises et inscriptions qui luy, seront bailhées de l’advis et conduite de M Scipion Tarrusson docteur en St théologie et bénéficiare en l’esglise cathédrale dud Lodève ». Sur celle située porte de la Lergues, il « sera représanté dans son frontispice un ciel parsemé d’estoiles avec trois déesses et ses devises et inscriptions et à la troisième sera représenté un mont Parnasse avec une muses, ses devises et inscriptions ». Les consuls promettent de fournir la toile et les armoiries nécessaires et à payer au peintre la somme de 80 livres qu’ils prélèveront sur la prochaine imposition.

La même année, les consuls de Lodève chargent Georges Subreville de diverses réparations aux portes de la ville 34. Le sculpteur devra refaire la menuiserie du « portal neuf », restaurer les menuiseries des portes du Portalet et de la Boccaria et reprendre les maçonneries de la porte Brousonelle. Le contrat prévoit aussi la réalisation d’une nouvelle croix de pierre, destinée à être posée à la place neuve, à l’emplacement de l’ancienne. Elle doit être placée à deux mètres de hauteur, portée par un cul-de-lampe. La croix, reposant sur une colonne d’ordre composite avec sa base et son chapiteau, sera ornée « à lung costé de la croix un cruxifix et à l’autre une Vierge portant le petit Jésus entre les bras ornée d’un saint esprit au dessus de la teste, et soub le pied un cul-de-lampe ». Les travaux sont estimés à 250 livres. Georges Subreville en reçoit 50 lors de la signature du contrat. Le restant lui sera payé à la prochaine imposition.

Deux ans après en 1650, les magistrats municipaux de la ville passent un nouveau contrat à Georges Subreville pour réparer la fontaine de la place des Consuls 35. L’entrepreneur s’engage remettre en place les grandes dalles qui formaient l’ancien bassin octogonal, après les avoir retaillées ou remplacées, si besoin est. Il placera tout autour du nouveau bassin « une cournisse de pierre de tailhe d’un pan d’espaisseur haulteur et largeur avec ses mollures par dehors ». Les diverses pièces de pierres seront fixées à l’aide de crampons de fer noyés dans du plomb ; la bordure de pierre maintenue en place par un cerclage métallique. L’entrepreneur doit aussi réparer les barres de fer sur lesquelles ont pose les cruches, paver l’intérieur du bassin et aménager l’extérieur à l’aide de pavés, afin de diriger le trop plein de la fontaine vers un conduit d’évacuation souterrain fermé par un grille. Il recevra pour son travail la somme de 230 livres payable en trois fois, ainsi que les pierres et les ferrements non utilisés de l’ancienne fontaine.

Parallèlement à son activité professionnelle, Georges Subreville s’occupe aussi de former de jeunes apprentis. En 1645, Pierre Ollivier, laboureur de Lauroux, place son fils en apprentissage chez le sculpteur pour une durée de trois ans 36. Le père du jeune homme s’engage à payer à l’artisan la somme de 40 livres en deux fois. Le contrat est cancellé le 5 juillet 1648. Deux ans après, c’est au tour de François du Sanse, valet de pied de l’évêque de Lodève, de rentrer dans l’atelier de Georges Subreville pour une durée de deux ans 37. Comme Pierre Ollivier, le jeune apprenti, originaire des Tiriés en Bourgogne, diocèse de Langres, sera nourri et logé par le maître et s’engage à le servir en toute loyauté. Le prix de l’apprentissage est fixé à 75 livres, qui se justifie, précise le contrat, en raison des services que Georges Subreville a rendus à l’évêque. C’est probablement dans l’atelier familial que le jeune Antoine, le fils de Georges, a fait son apprentissage et débuté sa carrière. Le 24 avril 1652, il est témoin avec son père, lors de la signature du contrat de réparations de la porte de Brousanelle. L’accord est passé par les consuls de Lodève à Antoine Sert qui s’engage à exécuter le dessin réalisé par Jean Garrigues, chanoine et théologal en l’église cathédrale de Lodève 38 (Fig. 1). Cet acte marque l’entrée dans la vie professionnelle du jeune Antoine. Fort de la confiance paternelle, il abandonne probablement son statut d’apprenti pour devenir le collaborateur de son père.

Signature de Georges et Antoine Subreville au bas d'un acte daté du 24 avril 1652
Fig. 1 - Signature de Georges et Antoine Subreville au bas d'un acte daté du 24 avril 1652 (AD 34,2 E 39/511).

Les commandes religieuses

Il est probable que les stalles réalisées par Georges Subreville aient impressionné le clergé lodévois et les habitants de la ville qui n’hésitent pas à s’adresser au sculpteur pour la commande de mobilier religieux. Son atelier semble prospère. Cependant, il n’est pas le seul sculpteur de renom à résider à Lodève. À la même époque, le sculpteur François Mercier jouit d’une certaine estime. C’est à lui que les marguilliers de la paroisse installée dans la cathédrale Saint-Fulcran, commandent en 1652 le retable de leur chapelle 39 et en 1655, la balustrade qui la ferme 40.

Le 23 septembre 1643, Georges Subreville reçoit la commande du mobilier de la chapelle que Jean de Fleury possède dans l’église du couvent de Récollets de Lodève 41. Il comprend une clôture à barreaux « avec deux sièges au-dedans un de chasque costé avec leurs agenouilloirs et pulpitre conforme à la cloison et sièges de la chapelle du Sieur de la Pauze quy est dans lad esglise », un retable comportant un cadre pour le tableau avec ses ornements, le marchepied de l’autel ainsi qu’un coffre probablement destiné à contenir les ornements de la chapelle. Le coffre doit être un peu plus grand que celui que le sculpteur a réalisé pour la maison de Jean de Fleury et abriter à l’intérieur plusieurs « crestons » 42. L’ensemble sera réalisé en noyer pour la somme de 168 livres.

Le sculpteur réalise en 1646 le retable du maître-autel de l’église Saint-Pierre de Lodève, à la demande de l’archidiacre de Guilleminet 43. Conforme au dessin dressé par le sculpteur, le retable sera réalisé en noyer et aura 4 cannes de hauteur (environ 8 m) sans compter le soubassement et 3 cannes 1 pan de largeur (environ 6,2 m). L’entrepreneur, qui prend en charge la pose du retable, dispose d’un délai de six mois pour le faire. L’archidiacre s’engage à faire réaliser le soubassement de pierre du retable et à fournir tous les ferrements nécessaires à sa fixation. Pour cette œuvre monumentale, Georges Subreville recevra la somme modeste de 100 livres compensée par l’octroi de 24 cestiers de blé divers et 3 muids de vin rouge.

Le sculpteur a conserve des liens avec la région de Narbonne. En 1647, il réalise un tabernacle pour l’église de Mailhac 44. Georges Subreville en confie la dorure à André Desle, originaire de « Capeslan en Dauphiné ». Le tabernacle qui mesure 5 pans et demi de largeur sur sept pans et demi d’hauteur (environ 1,2 m sur 1,5 m), est richement décoré. Son soubassement est orné des trois cartouches : un au milieu et un de chaque côté. Dans le premier corps rythmé par six petites colonnes torses et deux termes, le sculpteur a placé une figure de saint Paul et une de saint Pierre et un Ecce Homo sur la porte de la réserve eucharistique. Sur le deuxième corps, il a installé la figure de la Vierge, placée au centre, encadrée par les saints patrons de l’église de Mailhac. L’ensemble est animé par six petits « populons » (enfants) dont deux sont couchés sur le fronton placé au pied de la Vierge. La composition est surmontée d’un Christ ressuscité. Afin de faire ressortir la dorure, André Desle réalisera des fonds colorés en bleu ou en rouge. La carnation des figures sera traitée au naturel. Le doreur dispose d’un délai de deux mois pour réaliser son travail pendant lequel il sera logé et nourri par le sculpteur. Le doreur promet de fournir l’or et toutes les choses nécessaires à la dorure dont le prix sera déduit des 80 livres qui lui ont été promises.

Pierre de Fleury confie à Georges Subreville, en 1652, la décoration de la chapelle que la famille possède dans le cloitre de la cathédrale de Lodève 45. Les travaux de restauration du bâtiment, commencés en 1646 par le maçon Pierre Lagarde 46, avaient été interrompus probablement à cause du décès du commanditaire, le sieur de Dio, père de Pierre de Fleury. Six ans après, celui-ci relance le chantier et confie les travaux de maçonnerie à Jean Farret. Le contrat est signé le 3 janvier 1652 en présence du sculpteur 47. Le lendemain, le sculpteur et Pierre de Fleury se retrouvent chez le notaire, en présence du maçon, pour faire enregistrer le Prix-faict de la décoration de la chapelle. Il est prévu de fermer l’arcade s’ouvrant sur le cloitre par une clôture de bois de noyer, formée de deux rangées de balustres tournées avec une porte placée au centre. À l’intérieur, l’entrepreneur placera un banc à dossier avec ses accoudoirs et un retable avec « un cadre de hauteur de unze pans compris la corniche frize et arquitrave et de neuf pans de largeur ». L’ensemble sera surmonté d’un fronton brisé au centre duquel il placera les armoiries du défunt « enfermées dans un cadre avec une corniche le tout en bois noyer ». L’entrepreneur placera, de part et d’autre du couronnement, deux « petit popullons » (enfants). Le contrat prévoit aussi la mise en place du marchepied de l’autel, du devant d’autel et de gradins sur lesquels reposera le tableau. Pour une raison inconnue, Georges Subreville ne réalisera pas les travaux. En 1654, un nouveau contrat reprenant les termes du précédent est passé avec François Mercier qui exécutera la besogne.

Le sculpteur est mentionné une dernière fois en 1664 48. Cette année là, les confrères Pénitents Blancs de Pézenas avaient élu pour prieur le frère Pierre Delmas. Celui-ci offrit à la chapelle un nouveau retable commandé au sculpteur. Il convient de reprendre la description qu’en donne un chroniqueur, le chevalier Poncet : « le retable est d’ordre composite, a deux colonnes torses ornées de pampres et raisins ; dans les ailes, on voit deux niches avec des statues en bosse comme nature représentant l’une le sauveur du monde, l’autre la Sainte Vierge ; l’entablement est chargé d’ornements et dans la gloire en demi-rond est le Père Eternel en bosse et au naturel. Les deux ailes ou angles qu’on y voit furent faites longtemps après. Le tableau représente un Christ ; il est fort estimé des connaisseurs, niais on l’a gâté pour l’avoir trop ôté de place ». Le sculpteur décède entre 1664 et 1665 (cf. infra).

Antoine Subreville

L'installation a Montpellier

Antoine est né vers 1643 à Lodève, où son père Georges réside, et non en 1638 à Montpellier comme l’affirme Louis de La Roque 49. Le jeune homme a été formé dans l’atelier paternel et a secondé son père pendant quelques années à Lodève. Il s’installe à Montpellier vers 1666 probablement après le décès de celui-ci. Deux ans après, il épouse Jeanne Coula, fille d’André Coula, l’un des menuisiers les plus actifs de la ville à cette époque 50. Le contrat de mariage est enregistré chez maître Marye le 27 mai 1668, en l’absence de Marie Saisset, mère du sculpteur. L’acte est rédigé en présence de Pierre Verduron, viguier général en la temporalité de l’évêque de Montpellier, des beaux-parents du sculpteur, de Thimothée Coula, maître menuisier, oncle de la future épouse et d’Anne Cardonnet sa tante, veuve de Jean Dupin vivant maitre maçon.

André Coula apporte en dot au jeune ménage la somme de 200 livres en argent, dont la moitié est payée à la future épouse le jour de la signature du contrat. Les 100 livres restantes lui seront payées dans un an. Il donne aussi a sa fille « meubles et maison » jusqu’à concurrence de la somme de 200 livres qui lui seront payées lors de la subrogation du manage. Le jeune ménage reçoit en plus une vigne située à « puech Cabrie confrontant de levant et marin la garrigue et au couchant le chemin allant du centre a Gramond contenant une cestérée trois quartons ». Antoine et Jeanne s’installent dans la demeure des Coula, dans laquelle ils disposent d’une chambre pour une durée de 5 ans. L’année suivante est née Marie, le premier enfant du couple qui a pour marraine sa grand-mère Marie Saisset qui réside alors à Montpellier et pour parrain son grand-père André Coula. Le ménage aura 6 autres enfants 51, dont 2 seront aussi sculpteurs : Pierre né en 1676 et Timothée qui n’a pas été retrouvé dans les registres paroissiaux et dont La Roque est le seul à parler 52.

Le retable de la chapelle des Pénitents Blancs de Montpellier

En 1623, la confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier reçoit de Monseigneur de Fenouillet, évêque de Montpellier, l’ancienne chapelle Sainte-Foy. Le bâtiment fait l’objet d’importants travaux entre 1623 et 1647, année de la mise en place du plafond à compartiments. Il est probable qu’un premier retable ait été réalisé à cette époque. En 1667, les confrères commandent un tabernacle à André Coula, beau-père du sculpteur. Ils en confient la dorure à Jean Pouveille, doreur de la ville, lui aussi confrère 53. Le travail est reçu le jour de Pâques 1669.

Le même jour, le syndic de la confrérie indique aux confrères que le frère Pouget, prieur, propose « de faire dorer le retable, l’autel, colonnes, chapiteaux et frizes et générallement tout le bois travailhé qui sert à l’ornement de l’autel » en échange de la célébration annuelle de 12 messes à perpétuité. Les Pénitents acceptent la fondation du prieur et lui cèdent un emplacement dans la chapelle pour la construction d’un tombeau.

Les confrères trouvant l’autel et le premier retable trop modestes pour la dépense que compte engager le prieur, décident d’y apporter certaines modifications et embellissements en faisant faire « de nouvelles colonnes avec leur courronnement nécessaires pour l’embellissement dud autel afin que tout soit régulier » 54. Il s’agit probablement de rajouter deux ailes latérales au corps central du retable. Les Pénitents font dresser un devis. Le montant des travaux est estimé à 300 livres 55. Les confrères reçoivent diverses offres de menuisiers et de sculpteurs. La plus intéressante est faite par le frère Gontier, menuisier. Il propose de réaliser les travaux pour un montant de 280 livres. Les pénitents comptent sur le zèle de certains confrères pour faire des dons qui permettront de commander les figures et les tableaux manquants au retable. La confrérie n’est pas très riche !

Le lendemain, lundi de Pâques 1669, le frère Dalmas fait un don pour la réalisation du tableau qui doit être placé dans « la tique » – 2e corps du retable – et le frère Solas un don pour l’exécution des deux grandes statues qui doivent être installées dans les niches des travées latérales du premier corps. Le sujet du tableau n’est pas mentionné. Il pourrait s’agir d’une représentation de Dieu le Père que l’on retrouve traditionnellement à cette place. Les deux statues qui ne sont pas comprises dans le Prix-faict passé à frère Gontier représenteront saint Jean-Baptiste et sainte Madeleine. Les Pénitents reçoivent plusieurs propositions à l’occasion de l’appel d’offre à moins-dite. L’offre de réaliser les statues pour 150 livres faite par le sculpteur Antoine Subreville est acceptée. Toutefois, les confères lui demandent de faire un effort financier en raison de sa demande d’intégrer la confrérie dont son beau-père André Coula est membre. Le jour même, les pénitents passent contrat avec Subreville.

Le travail de menuiserie du retable est en cours d’achèvement à la fin du mois d’août 1669. Le décor sculpté n’a pas été encore commencé. Le frère Gontier indique qu’il na pas trouvé d’ouvriers pour les réaliser « à cause que les autre maîtres les débauchent et intimident ». Il autorise les confrères à choisir les artisans pour le réaliser. Un nouveau contrat est passé avec les sculpteurs Maurin et Martinet le premier septembre. Ils s’engagent à réaliser pour le deuxième corps du retable : « deux termes, le cadre deux guirlandes à costé du cadre, deux termes, deux enfants de quatre pans d’hauteur, un St Esprit, un pied de croix et deux vases enflammés et deux consoles ». Pour la partie basse du retable, il est prévu « une frize sur le grand cadre, deux cartouches sur les niches, deux chapiteaux à deux colonnes et enrichir des feulhages de vigne les deux tiers des deux colonnes ». Le travail de sculpture est évalué à 140 livres et doit être terminé dans trois mois. Les sculpteurs ont tenu leur délai. Les deux sculptures d’Antoine Subreville sont réceptionnées au mois de mars 1670.

Le sculpteur intervient une deuxième fois dans la chapelle Le 28 février 1706, les pénitents font dresser le devis des ouvrages de sculpture restant à faire pour l’achèvement du lambris de revêtement de leur chapelle. La mise en place de ce lambris, d’après le dessin fourni par Charles-Augustin Daviler, avait été commencé en 1698 par les menuisiers François Lafoux et Gabriel Dejean et venait de s’achever. Le contrat passé aux menuisiers prévoyait la mise en place au sommet des arcs d’un « petit groupe de deux teste de chérubins avec leurs ailes tous différents et dont il sera l’ait des estudes avec des modelles de terre 56 ». Il a été remplacé, en cours d’exécution par une simple tête d’angelot dont l’auteur n’est pas connu.

Le nouveau contrat est passé avec Antoine Subreville le 7 mars 1706. En raison du grand nombre d’éléments sculptés à réaliser et d’un délai très court de trois mois, le sculpteur s’associe avec deux autres sculpteurs, aussi membres de la confrérie Antoine Pradel et Antoine Arnail. Un quatrième sculpteur qui n’apparaît pas dans le contrat est intégré à l’équipe. Il s’agit d’Antoine Jourdan, seul artiste de confession protestante ayant participé au décor de la chapelle 57. Sous la direction d’Antoine Subreville, ils vont réaliser la sculpture des cadres des tableaux qui doivent être intégrés dans le lambris. Le devis prévoit la mise en place dans la bordure des cadres du registre bas « d’un ormemant de la grandeur du modelle qui a esté présenté, composé de frizes et de fleurs apliqué et entaillé sur lesd bordures au quatre coins et au quatre milieux fasçon romaine ». Les tableaux du deuxième registre seront ornés de cadres plus simples « avec un petit ornement de fleurons aux quatre coins et aux cadre milieux à la romaine ».

Les trumeaux, placés entre les grandes arcades seront ornés de trois panneaux deux petits panneaux carrés ornés d’une rosace identique au modèle fourni par l’entrepreneur, encadrant un grand panneau rectangulaire « qui sera garny d’un ornemant soit en cartouche ou autre dessein agréé, chargé d’autant d’ouvrage que les modelles présentés et propre à porter un chandelier ». Les écoinçons des arcs seront parés des armes des principaux donateurs finançant l’entreprise. Le décor de l’extrémité du lambris, du côté du sanctuaire, sera achevé par la mise en place d’une console ornée de motifs végétaux.

Le contrat prévoit la poursuite du lambris sur le mur du chevet, jusqu’au deuxième corps du retable, où il recouvrira des peintures murales représentant des rideaux. Enfin, l’équipe de sculpteurs devra remplacer les deux termes encadrant le deuxième corps, par de grandes consoles ornées de chutes de fruits ou de fleur. L’ensemble du décor sera réalisé sur place, dans des blocs de tilleul mis en place par les menuisiers. Bien que le retable et la tribune contemporaine de la boiserie aient disparu lors des aménagements du 19e siècle, une partie du lambris de revêtement est encore en place dans la chapelle.

Le retable du maître-autel de l’église des Dominicains

Antoine Subreville prend en apprentissage, en 1673, un dénommé Marmas 58. L’année suivante, pour la réalisation du retable des Dominicains, il s’associe avec son beau-père André Coula. Le contrat est passé le 5 mai 1674 59. Il s’agit d’une œuvre monumentale qui doit couvrir tout le mur du chevet. Le retable doit avoir « cinq cannes de largeur et auteur à proportion de la largeur et jusque au lambris » de l’église et doit être conforme au dessin fourni par les entrepreneurs. Il est prévu de placer dans le soubassement deux portes surmontées d’un bas relief dans un ovale représentant d’un côté l’Annonciation et l’autre la Nativité, ainsi que quatre piédestaux qui porteront quatre colonnes torses « enrichies d’une branche de vigne tout autour avec de petits enfants le tout destaché du noyau avec leurs chapiteaux corniche enrichis selon l’ordre » corinthien. À l’arrière des colonnes, les entrepreneurs mettront des pilastres « enrichy le tiers dud pilastre d’ornemants, et le reste canellé avec leurs chapiteaux ». Comme dans de nombreux retables, les travées laterales abriteront des niches destinées à recevoir des statues de saints, grandeur nature. La base de la niche sera enrichie d’un cul-de-lampe sculpté conforme au modèle et surmonté d’une couronne tenue par des angelots. Le tableau de l’ancien autel, place dans la travée centrale, doit être conservé dans le retable, doté d’un nouveau cadre réalisé par les entrepreneurs.

Le premier corps du retable sera unifié par une grande corniche et les entrepreneurs y placeront « un frontispice de chaque côté » avec, au centre, le deuxième corps du retable, appelé dans le texte « athique ». Il comportera un bas relief représentant l’Assomption de la Vierge à la place de la traditionnelle représentation de Dieu le Père, « avec sa corniche, architrave, ornemants, consoles et vases comme est porté et marqué dans le dessein ». La description donnée par le Prix-faict a été en grande partie réalisée. Cependant, quelques modifications ont été apportées au parti initial, en particulier dans le décor de la grande corniche qui a été simplifié (cf. infra).

Le contrat ne donne aucune indication sur les bois qu’André Coula et Antoine Subreville devront utiliser. Les entrepreneurs disposent d’un délai de huit mois pour réaliser leur travail et recevront 1 200 livres. Les religieux leur versent la somme de 400 livres lors de la signature du contrat. Ils s’engagent a leur payer 400 livres lorsque la moitié de la besogne sera faite. Le retable, réalisé dans l’atelier de la rue de la Carbonnerie, proche du couvent, sera installé aux frais des deux artisans qui recevront les dernières 400 livres après l’achèvement complet et la vérification de leur travail. Le retable est toujours en place dans la chapelle des Dominicains, actuelle église Saint-Mathieu.

Projet pour le décor du chœur de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier
Fig. 2 - Projet pour le décor du chœur de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier. Dessin à la sanguine portant l'inscription erronée « plan du Jubé de la cathédrale »
(AD 34, G 1980).

Le décor du chœur de la cathédrale Saint-Pierre

Antoine Subreville participe aussi à la décoration de la cathédrale Saint-Pierre de Montpellier. Relevé de la ruine, l’édifice fait l’objet d’importantes campagnes de travaux commencées en 1630 qui se poursuivent par la décoration de l’édifice. En 1632, Guillaume Martois réalise les stalles du chœur. Le chapitre, en 1658, commande à Sébastien Bourdon un tableau pour le maître-autel, La chute de Simon le Magicien. En 1673-1674, André Coula, le beau-père d’Antoine Subreville, met en place un jubé fermant le sanctuaire. En 1683, le chapitre décide de faire faire un retable pour le tableau du maître-autel 60.

L’année suivante, Antoine Subreville dresse un devis et réalise un modèle dessiné pour un lambris de bois formant retable, devant être installé dans le chœur 61 (Fig. 2). Le lambris doit être placé de chaque côté du chœur, de part et d’autre du tableau de Sébastien Bourdon. Sur le soubassement architecturé, le sculpteur prévoit de poser des termes « quy feront un espésse de cariatides ou manière d’anges quy porteront une grande corniche avec sa frise avec architrave et tous ses ornements ». Entre les personnages engainés, doivent être placées des niches destinées à recevoir des statues des saints Pierre, Paul, Firmin et Germain. Comme pour le retable des Dominicains, le dessus des niches sera orné d’anges « et autres ornements suivant led desaing ». L’ensemble sera surmonté d’un couronnement « avec son architecture et ornements correspondant aud desaing ».

Le tableau de Bourdon et son cadre réalisé par Jean Limaigne d’après le dessin du peintre doivent être intégrés dans un retable faisant suite au lambris. Le projet du sculpteur prévoit la mise en place d’ornements de chaque côté de la toile et sur la « grande corniche quy porte sur le cadre du tableau sera fait un attique avec les ornements quon trouvera à propos quy correspondent au milieu du tableau ». Il est tentant de rapprocher le devis d’Antoine Subreville d’un dessin à la sanguine conserve aux Archives Départementales de l’Hérault. Ce projet porte la mention erronée « plan du jube » et n’a rien à voir avec l’ouvrage réalisé entre 1671 et 1673 par André Coula. On peut voir sur la gauche du dessin, a peine ébauché, l’autel avec son gradin surmonté du cadre abritant le tableau de Bourdon. Sur le côté, sur un imposant soubassement, le sculpteur place deux pilastres avec leurs piédestaux richement décorés. Les socles sont ornés d’angelots soulevant une draperie. Dans la partie basse des pilastres, des têtes de putti tiennent des guirlandes végétales. La partie haute est ornée de cannelures et se termine par un chapiteau corinthien dont le tailloir est aussi orné d’une tête d’angelot. Les pilastres portent une corniche à modillons sur laquelle repose un fronton curviligne. L’espace situé entre les deux pilastres est occupé par une imposante chute de fruits, au centre de laquelle est intégré un médaillon porté par quatre angelots.

Le 26 juin 1684, le chapitre reçoit plusieurs offres. Jean Fonvielle, maître menuisier de la ville, offre de faire le travail pour 2 950 livres, Pierre Pradel pour 2 900 livres et Gabriel Dejean pour 2 800 livres. L’offre de Subreville n’est pas connue. À la fin de l’année 1684, Catherine Nouline, veuve du pâtissier Guillaume Baleton, place en apprentissage son fils Pierre chez le maître sculpteur pour trois ans moyennant la somme de 100 livres 62.

Le projet de boisement du chœur n’a pas été réalisé. Le cadre du grand autel, réalisé par Jean Limaigne ne sera doré par Jean Pouveilles qu’en 1686 63. L’année suivante, le chapitre cathédral décide de placer de part et d’autre du tableau de Bourdon, deux peintures de taille identique sur le thème de la vie de saint Pierre 64 commandées à Jean de Troy, La guérison du paralytique et La remise des clefs à saint Pierre. La seconde sera achevée par Antoine Ranc, quelques années plus tard, en 1691, à la mort de Jean de Troy.

Les dernières commandes

À la mort d’André Coula, survenue en 1692, Antoine Subreville et son épouse s’installent dans la maison du menuisier située dans l’actuelle rue de la Carbonnerie que Marie Coula rachète à ses sœurs. Le sculpteur travaille à plusieurs reprises pour des confréries de Frontignan. En 1693, la confrérie de l’Assomption de Notre Dame lui passe commande d’un tabernacle pour sa chapelle pour le prix de 55 livres 65. Le montant de la commande sera intégralement payé au mois d’août 1695. La même année, la confrérie du Rosaire s’adresse au sculpteur pour la réalisation d’un tabernacle qui sera doré dans la foulée par le sieur Pouveille 66. En 1698, le sculpteur réalise un sceptre pour la statue de la Vierge de la confrérie. Les comptes de l’année suivante mentionnent la dorure par Pouveilles du retable de la confrérie probablement réalisé par Subreville.

Les œuvres du sculpteur semblent appréciées des habitants de Frontignan. La même année, suite à la visite pastorale de Monseigneur Colbert de Croissy, Jacques Despoux, marguillier de l’église Saint-Paul, s’adresse à Antoine Subreville. Il lui passe commande d’un tabernacle pour le maître-autel de son église 67. Pour le prix de 275 livres, le sculpteur s’engage à réaliser les menuiseries, les sculptures ainsi que la dorure. Il dispose, pour son travail, d’un délai de six mois qui commence le 7 juin, date de la signature du contrat. Le tabernacle doit être conforme au modèle crayonné par Subreville qui sera exhibé lors de la réception de l’ouvrage pour en vérifier la conformité. C’est alors que l’entrepreneur recevra l’entier paiement de son travail. Antoine Subreville n’a pas respecté le délai prévu. Ce dépassement peut s’expliquer par les augmentations apportées au projet en cours d’exécution et le crucifix fourni en supplément. La cancellation du contrat a lieu le 11 mars 1699, avec plus de 4 mois de retard 68. Entièrement satisfait du travail réalisé, le conseil de ville décide de rajouter 25 livres aux 275 livres marquées dans le contrat. Antoine Subreville reçoit donc la somme de 300 livres.

En avril 1699, le prieur du couvent des Dominicains de Montpellier lui passe commande d’un retable pour la chapelle Saint-Joseph de son église 69. Le retable doit être conforme au dessin fourni par le sculpteur. Toutefois, à la demande du religieux, il devra ajouter « deux colomnes torses enrichies de branches de vigne en sculpture ». Le contrat prévoit aussi la réalisation d’un gradin et « l’enchassure pour le devant d’autel ». Le montant des travaux s’élève à 150 livres. Le sculpteur reçoit la somme de 22 livres au mois de mai, la même somme au mois de juin et 100 livres pour entier paiement du travail au mois d’août. Les colonnes torses du retable actuel, encadrant le tableau d’Antoine Ranc, sont ornées de guirlandes de fleurs qui pourraient indiquer que les modifications demandées par le prieur n’ont pas été exécutées. Le retable de la chapelle située de l’autre côté de la nef, face à celle de Saint-Joseph, abrite un retable dont les colonnes sont identiques à celle du retable réalisé par Subreville qui pourrait aussi en être l’auteur. Le tableau central est remplacé par une niche entourée de bas-reliefs sculptés. Elle abrite une statue de la Vierge. La chapelle Saint-Vincent Ferrier et celle lui faisant pendant, possèdent aussi des retables de très belle qualité qui pourraient aussi avoir été réalisés par le sculpteur auquel on aurait confié l’ensemble de la décoration de ces chapelles. La même année, Antoine Subreville reçoit la somme de 200 livres pour avoir réalisé un tabernacle et un retable pour l’église de Saint-Mathieu de Tréviers 70.

Le sculpteur décède en 1712. Il est inhumé dans la chapelle des Pénitents Blancs. Ses fils Timothée et Pierre exercent aussi le métier de sculpteur, sans grand talent selon Louis de la Roque. En 1715, suite à une visite pastorale, les Pénitents Noirs de Pézenas décident de refaire le tabernacle du maitre-autel de leur chapelle 71. Le prieur propose de mettre à profit son séjour à Montpellier pour rechercher un sculpteur. Il demande un projet à l’un des fils d’Antoine Subreville dont le prénom n’est pas précisé. Le sculpteur est invite à se rendre à Pézenas pour parfaire son ébauche, aux frais de la compagnie, dans le courant du mois de mars 1716. Le projet n’aboutit pas. Cinq ans plus tard, la compagnie approuve le dessin de tabernacle fourni par le « Sieur Petit esculpteur », et lui en confie la réalisation. Pour payer la dépense, les confrères décident de vendre un calice avec sa patène. Trente ans après son père, l’un des fils d’Antoine Subreville travaille pour le chapitre Saint-Pierre. Il réalise un tabernacle pour l’église de Fabrègues et un autre pour l’église Saint-Marcel dont l’emplacement n’est pas précisé 72. C’est dans leur maison de la rue de la Carbonnerie que s’installe, pour quelque temps, Dominique Magniani, associé du marbrier Fossati qui vient à Montpellier, en 1733, pour mettre en place le nouveau maître-autel de marbre de la cathédrale 73. Il s’agit du dernier document découvert concernant la famille Subreville.

André Coula, beau-père d'Antoine

Ne vers 1617, André Coula est le fils de Barthélémy, maitre menuisier de Montpellier, et de Françoise Dumas. Le père d’André semble jouir d’un certain prestige dans la ville. Il est appelé en 1641, avec Simon Lesveville, maître des ouvrages royaux en la sénéchaussée et siège présidial de Montpellier, pour faire l’expertise d’une maison appartenant aux frères Pastourel 74. André Coula a un frère, Timothée, qui exerce aussi le métier de menuisier et qui occupera la charge de prévôt de la corporation des menuisiers de la ville en 1668.

On ne connait rien de l’apprentissage du jeune André qui s’est probablement déroulé dans l’atelier paternel. Le 23 septembre 1643, il épouse Jeanne Mourade, fille d’Antoine Mourade et de Jeanne Desfours, décédée avant 1683. Le ménage possède une maison situé « isle de l’arc St Nicolas » à la rue qui va de « l’Aiguillerie au Capnau » (actuelle rue de la Carbonnerie) ainsi qu’une vigne et un champ complantés d’oliviers 75.

Comme de nombreux menuisiers de son époque, André Coula a probablement commence sa carrière en réalisant des travaux ordinaires : pose de plancher, réalisation des portes et de fenêtres…. En 1653, il reçoit la somme de 80 livres pour des travaux effectués a la boutique que le Sieur Flauguerges « à de nouveau faict construire joignant l’esglise Notre Dame des Tables dud Montpellier, tant au plancher, couvert, portes, fenestres et tables suivant le Prix-faict verbail passé entre partie » 76.

Détenteur d’un talent probablement supérieur a celui des autres menuisiers de la ville, doublé d’un certain sens des affaires, André Coula devient l’un des artisans du bois les plus prisés de la cite. En 1668, sa fille Jeanne épouse Antoine Subreville, fils du célèbre sculpteur Georges Subreville. Le beau-père et le beau-fils travaillent parfois en association comme l’indique le contrat passé pour l’exécution du retable de la chapelle des Dominicains. Le menuisier a deux autres filles : Marie, mariée en 1676 à Jacques Allemand, marchand mangonnier de Montpellier 77, et Jeanne II qui épouse Jean Teissier, chirurgien en 1683 78, et un fils Jean qui semble quitter Montpellier pour fonder une famille, après son émancipation (cf. infra).

L’atelier installé dans la maison de la rue de la Carbonnerie connait une importante activité. Antoine Subreville y a probablement travaillé au moment de son arrivée Montpellier. On ne pouvait rêver meilleure équipe que celle formée par le menuisier et son beau-fils. C’est chez lui que Monseigneur Jean Armand de Rotondy de Biscaras, évêque de Béziers, place en apprentissage, en 1674, son laquais André Catalan 79. Originaire de Toulouse, le jeune homme restera deux ans dans l’atelier. Chose rare pour être signalée, l’apprenti bénéficie d’une période d’essai de deux mois, après laquelle il choisira de rester ou de partir. Outre ses commandes privées, André Coula, reçoit des consuls de la ville plusieurs commandes officielles. Le chapitre cathédral de Montpellier s’adresse régulièrement a lui pour l’exécution du mobilier destine a la cathédrale Saint-Pierre ou aux églises du diocèse. Les couvents et les confréries de la ville le sollicitent pour la réalisation de leur retable.

Cette carrière bien remplie ne l’empêche pas d’être impliqué dans la vie montpelliéraine. Il est élu consul en 1658 et 1659. À ce titre, il se rend à plusieurs reprises au château de Caravette et au bois de Valène (commune de Murles), propriétés de la ville depuis 1216. Pour ces déplacements, il reçoit du clavaire (trésorier municipal) la somme de 100 livres 80. Il est aussi membre, avec son frère Timothée et son beau-fils Antoine Subreville, de la confrérie des Pénitents Blancs. Le sculpteur décède en 1692.

Les commandes religieuses

En 1651, André Coula reçoit des Augustins sa première commande connue. Ils lui confient la réalisation d’un tabernacle pour le maître-autel de leur église 81, dont la construction commencée en 1643 sera interrompue en 1652 82. Réalisé en tilleul, le tabernacle doit être conforme au dessin fait par le menuisier et paraphé par le prieur du couvent. Le tabernacle doit mesurer 13 pans de hauteur (environ 2,80 m) sur 10 pans de large (environ 2,20 m) et doit être orné de « figures en nombre de unze quy representeront les personnages que led père prieur trouvera bon ». André Coula dispose d’un délai de 6 mois pour réaliser et poser le tabernacle, à compter du 2 mai, date de la rédaction du contrat. Le travail est évalué à 230 livres : le sculpteur en reçoit 40 lors de la signature du Prix-faict. Le prieur s’engage à payer le restant lors de la réception de l’ouvrage. Jacques Boissier, potier de terre, se porte caution du menuisier.

Le menuisier a probablement tenu son délai. Toutefois, le tabernacle n’est doré par Jean Pouveille qu’en 1659 83. Le contrat apporte des précisions sur le travail réalisé par le menuisier. Le tabernacle est composé d’un premier corps posé sur un soubassement et surmonté d’une corniche. L’ensemble est animé par des petites colonnes alternant avec des niches dans lesquelles doivent être placées les statues prévues dans le contrat passé au menuisier. L’ensemble est flanqué de petites consoles. Le contrat précise la manière dont il doit être doré : « le degré et piedestal dud tabernacle ensemble les corniches et ornements d’icelluy seront doré et le fond d’azur, le grand corps dud tabernacle sera aussi doré exeptées les niches quy seront marbrées ou azurées ou glassées a la vollonté desd pères prieur et sacristain, plus les ailes du corps dud tabernacle seront de mesme dorées, le tout suivant l’ordre du grand corps d’icelluy, les consoles desd ailles seront estoufées et glacées selon l’ordre et proportion du reste suivant l’art ». Au dessus, le deuxième corps servant à l’exposition du Saint-Sacrement est orné des mêmes colonnettes et se termine par un petit dôme. Le texte précise « les colonnes seront aussy dorées tant du petit corps que du grand et des ailles aussi, plus le petit corps sera aussy tout dore excepte le dedans où l’on expose le St Sacrement quy sera d’azur avec un soleil peint au derrière, le dosme du petit corps ». L’ensemble est éclairé par 3 lanternes de bois avec leur pomme qui doivent être « dorés et glacés aux endroits nécessaires, le dedans des trois lanternes sera d’azur le tout selon l’art ». Le doreur dispose d’un délai de 3 mois. Les travaux doivent être achevés au premier avril moyennant la somme de 200 livres payée, la moitié lors de la signature du Prix-faict, l’autre moitié à la réception du travail.

Trois ans après, les apothicaires de Montpellier entreprennent de décorer leur nouvelle chapelle située dans l’église des Augustins. La confrérie était installée auparavant dans l’église Notre-Dame des Tables. Le 11 mars 1684, Moïse Chaunel et Pierre Sanche, consuls et bailles des maîtres apothicaires de Montpellier, assistés de nombreux maîtres-apothicaires, passent commande d’un tableau destiné au retable à Thomas Gousse, beau-frère d’Eustache Lesueur 84. La peinture qui doit mesurer 10 pans sur 7 (environ 2,20 m sur 1,50 m) doit représenter Saint-Roch « copié de la taille douce de Paul Rubens ». Le peintre recevra la somme de 120 livres pour son travail. Le tableau est terminé le 20 juin comme l’indique la quittance finale figurant dans la marge du contrat.

Entre temps, les apothicaires engagent André Coula pour réaliser le retable destiné à abriter le tableau 85. Le contrat est signé le 16 mars. Le menuisier s’engage à travailler suivant le dessin qu’il « a fait sur un feuillet signé et paraphé par Chaunel ». Le retable réalisé en tilleul doit être fait « de hauteur convenable à proportion du tableau qui se mettra ». Le contrat prévoit aussi la réalisation d’une clôture de bois destinée a fermer la chapelle « de la façon, grosseur, et hauteur, de la balustrade de Mr Valat qui est dans l’église des R. P. Prêcheurs de Montpellier, sauf la frise qui sera unie, sans façon, et a la place des armoiries il y aura un cadre avec deux consoles, trois vases, et les frontons par dessus led cadre », d’un châssis pour le devant d’autel en noyer « de la même façon que celui qui est au grand autel de l’église des R. P. Carmes de Montpellier ». Pour terminer, le menuisier fournira deux chandeliers en noyer « de la grosseur d’un gros pied de lit et de la grandeur convenable » et deux armoires en bois blanc servant de crédence, destinées à être placées de part et d’autre du marchepied de l’autel. Le prix du retable est fixé à 75 livres, le reste du mobilier à 120 livres. André Coula reçoit 60 livres le jour de la signature du contrat. Le Sieur Chaunel s’engage à lui payer le reste lorsque l’ensemble du mobilier sera posé dans la chapelle et reçu dans 3 mois. Coula tient son délai et reçoit les 135 livres restantes le 25 juin.

Alors que le retable est en cours de réalisation, les apothicaires commandent le décor mural de leur chapelle Jacques Dupont « maître peintre natif de Hollande demeurant depuis quatre ans dans la présante ville » 86, proche de la famille Subreville. Le peintre a fourni plusieurs dessins de l’ensemble du décor qui doit se déployer sur la voûte et les murs de la chapelle. La voûte doit être peinte « d’azur, poudrée à l’huile, avec des fleurons ». Sur les murs, Jacques Dupont brossera à l’huile des scènes de la vie de saint Roch qui se développeront sur toute la surface, à l’exception du mur où doit être placé le retable. L’arcade s’ouvrant sur la nef sera peinte « en flacon de marbre de diverses couleurs et à l’huile ». Le peintre s’engage à fournir l’échafaudage. Il recevra pour son travail la somme de 60 livres payable en deux fois : moitié à la signature du Prix-faict, le restant à la réception des peintures. Le travail est terminé le 28 août. La confrérie aura dépensé pour l’ensemble du décor la somme de 375 livres.

En 1659, Scipion de Grimoard de Beauvoir « lieutenant général pour le roy en ses armées en province du Languedoc, gouverneur de la ville et citadelle de Montpellier » commande à André Coula une clôture pour la chapelle qu’il possède dans la cathédrale Saint-Pierre, la première à main gauche en entrant dans l’église 87. Réalisée en noyer et « ornée en la mesme forme portée par le dessain et devis qui en a esté dressé parafé et signé tant par led seigneur comte que par led Coula » elle est évaluée à 150 livres. Le menuisier reçoit 50 livres trois jours après la signature de l’acte. Le commanditaire s’engage à lui payer le reste dans deux mois lorsque l’ensemble sera posé et réceptionné.

En 1667, les Pénitents Blancs de Montpellier commandent un tabernacle à André Coula 88, membre de la compagnie. Il est destiné à être placé dans le retable que les Pénitents agrandissent par le rajout d’ailes latérales. Ils en confient la dorure à Jean Pouveille, doreur de la ville, lui aussi confrère 89. Le travail est reçu le jour de Pâques 1668.

Le 5 Mai 1674, le père Pierre Bouisset, prieur, et Jean Cordier, sous-prieur et syndic du couvent des Dominicains de Montpellier, passent contrat avec André Coula. Le menuisier s’associe pour l’occasion avec son beau-fils Antoine Subreville pour la réalisation du retable du maître-autel de leur chapelle suivant le dessin que les entrepreneurs ont fourni (cf. supra).

Les travaux consulaires

André Coula, qui a exercé des charges municipales, travaille comme son père Barthélémy 90 à plusieurs reprises pour les consuls de Montpellier. La maison consulaire fait l’objet d’une importante campagne de travaux en 1647 et 1648 91. Elle se poursuit, en 1658, par la commande pour la grand-salle « d’une cheminée avec sculptures et ornements, ensemble l’esculpture des portes de la grande et petite salle ». Les enchères à moins-dite sont remportées par André Coula qui se charge de réaliser la cheminée pour la somme de 550 livres 92. Le contrat de Prix-faict est signé le 19 juillet. La cheminée sera réalisée « de bon bois d’aube travaillé et orné en la mesme forme quest portée par le desseing qui en a esté dressé et parafé par led Sieur de Juvignac » premier consul et le menuisier. André Coula reçoit un mandement de 300 livres au moment de la signature. Les 200 livres restantes lui seront payées une fois le travail reçu. Le décor des portes fait l’objet d’un autre Prix-faict, passé à Claude Reynier.

André Coula a tenu son délai comme l’indique le compte du clavaire de l’année 1658. Dans le même compte, Jean Bornadier reçoit la somme de 60 livres « pour avoir blanchi la cheminée de la grand-salle, et en icelle faict les escripteaux en lettre d’or sur fond d’azur contenant les noms de Messieurs les consuls ». Samuel Boissière reçoit la commande d’un tableau, représentant le sénéchal de Laforest, destiné à orner la hotte de la cheminée 93. La même année, André Coula réalise un banc en noyer pour les consuls destiné à l’église Notre-Dame des Tables 94. Les marguilliers lui fournissent le bois, les clous et tout ce qui est nécessaire à la confection du banc.

A la fin du mois de février de l’année 1659, le Sieur de Juvignac, qui préside le Conseil des Vingt-Quatre, modifie la commande passée à Samuel Boissière 95. Le tableau du Sénéchal destiné à la cheminée de la grand-salle, est relégué à la cheminée de « la petite salle » : il est remplacé par un portrait de Philippe d’Orléans. Un troisième tableau représentant le « comte du Roure lieutenant général pour le roy en ses armées et Province de Languedoc » est commandé pour la cheminée de la « salle des Quatorze ». Le nouveau contrat est signé le 22 mars. Samuel Boissière est écarté de la commande au profit de Jean Uzeil, dit François, qui est chargé de réaliser les trois peintures pour la somme de 300 livres. Le même jour, les consuls passent commande des cadres destinés aux tableaux à André Coula. Le menuisier doit aussi fournir les châssis et la toile, le tout pour un montant de 138 livres. André Coula est mentionné une dernière fois dans les comptes consulaires en 1684.

Il n’a pas cependant le monopole des commandes consulaires. De 1644 à 1650, les cadres des tableaux des magistrats municipaux sont réalisés par le sculpteur et menuisier en ébène Jean Bruneau 96. En 1660, André Lecat réalise « les petits cadres et chassis pour (les tableaux) les consuls et leurs femmes, ensemble pour le greffier et sa femme, cii nombre de quinze » 97.

Les travaux pour le chapitre cathédral de Montpellier

André Coula travaille, comme son beau-fils, pour le chapitre Saint-Pierre. Le 6 juillet 1656, Nicolas Hondrat, syndic du chapitre Saint-Pierre de Montpellier, lui confie la réalisation des réparations à faire à la maison claustrale de Frontignan 98. Le menuisier s’associe pour l’occasion avec Blaise Sindreau menuisier de Frontignan. Les deux entrepreneurs devront retailler la meule servant à broyer les olives et réparer son mécanisme. Ils referont une vis pour la presse « avec son escargot », répareront les cuves, la cuisine et l’écurie. Pour l’ensemble des travaux de menuiserie et de maçonnerie, les deux entrepreneurs se partageront la somme de six cent livres et les dépouilles provenant des éléments remplacés.

Dix ans après, en 1666, le grand-archidiacre Gaspard Solas, syndic du chapitre, lui commande des fonts baptismaux pour la cathédrale et l’église Sainte-Anne 99. Le menuisier s’engage à fournir deux meubles en noyer pour couvrir la cuve baptismale, identiques à ceux de l’église Notre-Dame des Tables. Il dispose d’un délai de deux mois et demi et recevra la somme de 75 livres.

À partir de 1668, le chapitre cathédral évoque régulièrement l’idée de faire construire un jubé à l’extrémité des stalles du chœur, édifiées par Guillaume Martois entre 1632 et 1636 100. A cette époque, le chœur est fermé par 2 rangées de stalles au centre desquelles est aménagée une porte richement décorée donnant accès au sanctuaire. Toutefois, il faut attendre 1671 pour que le projet démarre véritablement. Le 5 décembre, le chapitre délègue Gervais d’Arles, archidiacre de Castries, et les chanoines Hondrat et Paris pour faire dresser le devis du jubé 101 sur les dessins fournis par Jean Destan 102. Le jubé doit occuper toute la largeur de la nef de la cathédrale « depuis le pillier de la chapelle de l’ange gardien à celluy de la chapelle de Monsieur Deydé et aura de profondeur ou largeur quattre ou cinq pans » et s’appuyer sur les stalles fermant le chœur.

La tribune qui le surmonte sera formée de poutres sur lesquelles seront posées des solives recouvertes de planches, le tout porté par des colonnes ou par des piliers, à la convenance du chapitre. Le devis précise qu’il sera fait soit « six colompnes bois noyer, scavoir quatre à la grande porte du cœur et une à chasque coing du cœur suivant le dessain pour porter led jubé, ou bien au lieu des quatre colompnes du cœur il sera fait deux pilliers un à chasque costé, et autre deux pilliers un à chaque bout, de sapin revesty de bois noyer ». La tribune sera dotée d’un garde-corps composé de « balustres bois noyer de l’autheur de trois pans et demy et les barreaux auront trois pouces l’un de l’autre suivant le dessein ». Son plafond sera décoré conformément au modèle dessiné.

Une partie du décor qui est « présentemant sur la porte regardant l’orgue » doit être récupérée pour être remonté dans le nouveau jubé, tourné du côté de l’autel. L’accès à la tribune se fera par deux escaliers en vis placés à chaque extrémité du jubé. Ils pourront être de bois ou de plâtre, places du côté du chœur ou a l’extérieur du jubé selon la volonté du chapitre. Dans la partie basse, l’entrepreneur installera un banc dont le dossier orné à ses extrémités de panneaux s’appuiera sur l’arrière des stalles. Il devra fournir « le bois, cloux, fèrrements, eschefaudages et autres choses nécessaires, les clefs sans que le chappittre soit tenu d’y rien contribuer ». L’ensemble du travail est évalué à 1 200 livres.

Le 20 décembre 1671, le chapitre reçoit une offre de Bernard Desfours, maitre menuisier de Montpellier, de faire le travail pour 1 050 livres. Le 24 décembre, André Coula propose ses services pour 1 000 livres. Jean Destan, auteur des dessins du jubé, offre de le réaliser pour 950 livres et Jean Fonvieille pour 940 livres. André Coula surenchérit en proposant 900 livres. Il est suivi par Zacharie Thibaub qui offre de faire la besogne pour 880 livres. L’enchère est remportée par André Coula qui s’engage réaliser le jubé pour la somme de 822 livres.

Le chapitre semble rencontrer quelques difficultés pour lancer le chantier 103. Le contrat de Prix-faict n’est passé à André Coula qu’au bout de deux ans, le 14 mars 1673 104. Il reprend les grandes lignes du devis de Destan, tout en apportant quelques modifications. Le chapitre a choisi de placer « quatre colonnes à l’entrée du cœur conformemant au modèlle dont les bases seront en pierre de saint-Jean de Védas et les colonnes de pierre de St genieys et deux termes de bois une à chaque coing du cœur ». Le contrat décrit la forme des escaliers permettant d’accéder à la tribune. Placés du côté de la nef, les escaliers en vis de plâtre seront places dans une cage en « buget de pierre de Saint-Jean de Védas » avec leur porte en noyer dotée des ferrements nécessaires. Il est décidé de teinter le bois du dossier du banc placé au bas du jubé couleur de noyer et de placer au milieu ou au bout une chaise pour l’évêque dotée d’accoudoirs et d’un haut dossier décoré. Au centre du jubé, l’entrepreneur placera les armes du chapitre en relief porté par deux anges « conformemant au modèlle et desaing quy en a esté dressé ». Toutes les parties visibles de l’ensemble seront habillées de noyer. André Coula s’engage à fournir tous les matériaux nécessaires. Toutefois, des incertitudes demeurent. Le chapitre se laisse jusqu’à la prochaine fête de Pâques pour choisir la forme des barreaux qui formeront le garde-corps de la galerie du jubé. Aucun délai n’est précisé dans le contrat. Le menuisier recevra la somme de 822 livres, payables en trois fois : un tiers à la commande, un autre a mi-chantier et le dernier à la réception du travail.

Au mois de janvier 1674, le jubé est pratiquement achevé, mais l’évêque insiste pour que son siège soit place au centre du banc aménagé à l’intérieur de la clôture. Au mois de mars, seul le dossier du banc n’a pas été réalisé. Il est donc décidé de le faire faire suivant le devis qui en a été dressé par Jean Destan 105. Mais comme André Coula a travaillé bien plus que ce qui était contenu dans son contrat et qu’il n’a pas totalement réalisé tout ce qui était prévu dans le nouveau projet adopté alors que le jubé était en cours de réalisation, les parties décident de faire canceller le contrat de 1673 et se promettent mutuellement de ne plus rien se demander à l’exception de quelques ornements qu’André Coula s’engage a faire aux anges qui tiennent l’écusson du chapitre 106. L’entrepreneur reçoit la somme de 344 livres pour entier paiement de son travail.

Dans le même document, le chapitre passe un nouveau Prix-faict au menuisier pour la confection d’un « berceau » pour le jubé. Ce contrat correspond à un changement de couverture pour la tribune. Le plafond décoré prévu dans le premier contrat est remplacé par une voute de bois en demi-berceau. Il prévoit aussi de couvrir les deux escaliers en vis donnant accès à la tribune, de dômes « avec un St Pierre tenant les clefs sur le dosme du costé droit et un St Paul tenant une épée sur le gauche ». Bien que les escaliers soient de taille différente, les dômes auront la même taille afin d’assurer la symétrie de l’ensemble. Il est aussi prévu de rajouter un cul-de-lampe à décor de feuillage à la base des degrés. Le dossier de la chaise de l’évêque sera décoré d’une coquille sur laquelle deux anges assis tiendront une croix. Le tout sera réalisé en noyer. André Coula s’engage à fournir tous les matériaux nécessaires et recevra la somme de 300 livres en trois paiements : à la signature du contrat, à mi-chantier et à la réception du travail. Le délai de 4 mois, prévu par le contrat a été tenu 107. L’entrepreneur reçoit 93 livres supplémentaires pour son travail sans que l’on en connaisse la raison 108.

En 1683, le menuisier réalisé la structure de bois du mausolée réalisé pour les honneurs funèbres rendus à la reine Marie-Thérèse d’Autriche 109. L’ensemble est orné d’armoiries réalisées par le peintre Pezet. La cérémonie a lieu dans la cathédrale Saint-Pierre qui est tendue pour l’occasion de tapisseries. Trois ans après, André Coula met en place au fond de l’église « un amphithéâtre » destiné à accueillir les protestants nouvellement convertis 110. Il s’agit d’une tribune de bois placée devant les grandes orgues sur laquelle l’entrepreneur placera six bancs et à laquelle on accédera par deux escaliers places de part et d’autre. Le travail doit être achevé pour la fête de Pâques, moyennant le somme de 220 livres et la fourniture de tout le matériel nécessaire.

A côté de ces travaux pour la cathédrale, André Coula exécute de 1679 A 1688 de nombreuses commandes, principalement des tabernacles, pour les églises dépendant du chapitre, en association avec le doreur Jean Pouveille 111.

Une succession difficile

Absorbé par son travail, André Coula décède sans avoir pris de dispositions testamentaires à sa mort, la succession de Jeanne Mourade et celle de son beau-père ne sont toujours pas réglées. Afin de mettre de l’ordre dans les affaires du menuisier, les filles pour leur part légitime de l’héritage de leur père et de leur mère, les beaux fils en tant que créanciers de l’artisan, donnent procuration à Jacques Allemand, le mari de Marie Coula, pour régler la succession, avec l’aide du procureur Brousset 112. Les frais qu’il pourrait engager lui seront remboursés comme le prévoit le contrat passé le 22 mars 1692.

Sa médiation ne semble pas porter ses fruits. Pendant presque six mois, un différend oppose les trois sœurs au sujet des hypothèques de la maison demandées par les beaux-fils du menuisier et Marie Serres, créancière. La discorde porte aussi sur les droits que les trois sœurs prétendent avoir « sur les biens de lad feue Mourade leur mère, tant en leur propre que comme cohéritières de feu Jean Coula leur frère ». Elles ne sont pas d’accord, non plus, sur la part légitime de Jeanne Coula et de leur frère décédé, Jean, sur les biens de leur père. Jeanne l’aînée et Marie contestent, aussi, la donation faite par leur frère à leur sœur cadette. L’affaire est portée devant la cour des ordinaires de la ville, sans résultat. Jean Teissier, le mari de Jeanne la cadette, porte l’instance en appel auprès du sénéchal. Il engage maître Jean Lamouroux, procureur, pour défendre leur cause. Afin d’éviter un procès long et onéreux, les parties finissent par trouver un accord à la fin du mois de septembre 113. Jean Teissier et son épouse Jeanne, renoncent à leurs prétentions sur l’ensemble de biens d’André Coula et Jeanne Mourade. Ils reçoivent en compensation la vigne située au tènement des « quatre cantouns ». La récolte sur pied leur appartient et les beaux-frères qui ont payé les impôts sur la vigne depuis la mort d’André Coula, renoncent à se faire rembourser par les nouveaux propriétaires.

La maison, les meubles mentionnés dans l’inventaire, ainsi qu’un compte pour diverses fournitures et travaux dus par Monsieur de Plaissan, appartiendront en commun aux trois sœurs, charge à elles de s’occuper d’honorer les créanciers de leur père, principalement leurs maris et de payer les frais d’inventaire. Maître Lamouroux est chargé de faire cesser les poursuites engagées par le Sieur Martel, imprimeur, qui s’était porté acquéreur de la maison pendant le procès. Le frère Coula, religieux au couvent de l’Observance de Montpellier, est autorisé à prendre la somme de 74 livres, 10 sols, 6 deniers, due par le menuisier, sur l’argent que lui doivent les commanditaires du tabernacle qu’André Coula a réalisé pour l’église de Cournonsec.

Le même jour par un autre acte, Jeanne Coula propose de racheter la maison familiale pour la somme de 2 100 livres, prix que son mari Antoine Subreville avait offert pour son achat, et de régler à ses sœurs leur part de l’héritage. Sa proposition est acceptée 114. Après avoir soustrait sa part sur l’héritage de sa mère et sur celui de son frère sur le montant de l’achat soit 560 livres : 425 livres « pour les droit de légitime sur les biens de lad Mourade sa mère pour lesquels elle avait droit d’agir sur lad maison… et cent trante cinq livres pour la moitié de la compensation de celle de deux cent soixante dix livres qui estoit deub à sond frère du reste de sa légitime maternelle », il lui reste à payer 1 640 livres. Cette somme sera partagée entre ses soeurs et Madame de Serre, principale créancière d’André Coula. La part de Marie s’élève à 420 livres pour droit de légitime que Jeanne lui paie le jour de la signature de l’accord, grâce à l’argent emprunté à Marie Serres 115. Son beau frère, Jacques Allemand, reçoit la somme de 15 livres pour les travaux faits à la vigne des « quatre cantouns » pendant la succession. Elle s’engage à payer à sa sœur cadette Jeanne la somme de 485 livres dans un délai d’un an « quatre vingt cinq livres pour les droits de légitime sur les biens de lad feu Mourade sa mère conformemant à sesd sœurs, et soixante livres à quoy a esté réduit et modéré la légitime quelle avoit droit de prétendre sur les biens dud feu André Coula son père… cent trante cinq livres qu’elle a droit de prétendre sur lad maison pour la moitié des bien dud Jean Coula son frère ausquel tant elle que lad femme de Subreville ont esté maintenus en qualité de ses cohéritières par apointemant des ordinaires ».

En contre partie, la jeune sœur s’engage à reverser la somme de 135 livres à d’éventuels enfants de Jean qui se manifesteraient pour demander la part d’héritage de leur père et à trouver un personne qui se porte caution pour elle. La femme d’Antoine Subreville s’engage à payer dans un an à Marie Serres, la somme de 425 livres empruntée par André Coula en 1676 116 et celle de 155 livres empruntée en 1683 pour payer une partie des droits de Jean, au moment de son émancipation. L’épouse du sculpteur doit rajouter à cette somme de 575 livres, la somme qu’elle vient d’emprunter, le jour même, à Marie Serres pour payer la part d’héritage de Marie qu’elle s’engage aussi à rembourser dans le même délai. Pour meilleure assurance du paiement de la somme de 1 020 livres 12 sols, les droits d’hypothèques sur la maison sont subrogés à Marie Serre 117.

Les meubles qui ont été inventoriés dans la maison, sont rachetés pour la somme de 220 livres par Antoine Subreville, de laquelle le sculpteur enlève la somme de 32 livres pour les tailles qu’il a payées sur la maison. Sur les 188 livres restantes seront versées à Jacques Allemand « trente livres à quoy led Allemand a réduit ce quy estoit deub par led feu Coula ny ayant pas eu assés de fond pour son entier payement, trente huit livres pour les despans exposées et desbourcées par led Allemand aud procés pour l’intherest commun desd parties et quatroze livres quil avait payées pour les fraix funéraires dud Coula père ». Antoine Subreville paye avec cet argent 32 livres au greffier des « enquants ». Le reste, auquel il sera rajouté 22 livres 6 sols fournis par Jeanne, pareille somme fournie par Marie et 15 livres données par la cadette, servira à Antoine Subreville à payer les créanciers de son beau-père. Il a été aussi convenu que si d’autres biens appartenant à André Coula étaient découverts, le sculpteur serait aussi autorisé à les utiliser pour payer les créanciers, en particulier Marie de Serres si autres choses lui étaient dues. Les Subreville et les Allemand se chargent de régler les honoraires du Sieur Brousse, procureur, et Marie Coula pourra faire l’inventaire des papiers en sa possession.

Le lendemain, un nouvel acte est passé chez le notaire, dans lequel Marie Coula cède la somme de 480 livres qu’elle vient de recevoir de sa sœur, à son mari, Jacques Allemand, pour augmentation de sa constitution dotale 118. Quelques jours après, Jeanne Coula commence à rembourser la somme de 1 020 livres 12 sols, due à Marie de Serres. Le 13 octobre, elle lui paie sur ses biens paraphernaux la somme de 120 livres 119.

Les œuvres conservées....

Le plafond de la salle de la tour du palais des archevêques de Narbonne

Bien qu’en partie détruit, le décor de la salle de la tour du palais des archevêques de Narbonne est un jalon important dans l’évolution des arts décoratifs languedociens. Il s’agit de l’un des premiers plafonds à caissons réalisé dans la région au XVIIe siècle. Les artisans qui l’ont conçu sont connus : Georges Subreville, pour la menuiserie et la sculpture, les frères Rodière, peintres et doreurs de Narbonne, pour la peinture 120 (Fig. 3).

Palais des Archevêques de Narbonne, vue d'ensemble du plafond de la chambre de Monseigneur de Rebé
Fig. 3 - Palais des Archevêques de Narbonne, vue d'ensemble du plafond de la chambre de Monseigneur de Rebé.
Palais des Archevêques de Narbonne, détail du plafond de la chambre de Monseigneur de Rebé
Fig. 4 - Palais des Archevêques de Narbonne, détail du plafond de la chambre de Monseigneur de Rebé, consoles de la corniche du plafond, ornées de têtes de lion.

Le décor comprenait, à l’origine, un plafond compose de 49 caissons peints, portés par une corniche sculptée ornée de peintures, un lambris mural compose de grands et de petits panneaux peints, une cheminée sculptée et peinte ainsi qu’un décor peint dans l’ébrasement des fenêtres. Le lambris mural orné de batailles peintes en camaïeu, de paniers de fleurs et de fruits, d’hommes armés « et autres vertus », a complètement disparu ainsi que la cheminée. La grande corniche qui s’interrompt au niveau des fenêtres est conservée. Elle a subi, cependant quelques modifications. Elle était ornée de 11 tableaux représentant des paysages. Chaque peinture était encadrée par des consoles doubles entre lesquelles étaient placées de petites chutes de fruits. Les 24 consoles et leurs « pentes de fruits » étaient dorées (Fig. 4). Les peintures de paysages ont été remplacées par des panneaux ornés de guirlandes de fleurs sculptées. La frise a été complétée par l’ajout d’éléments sculptés à l’emplacement de l’ancienne hotte de cheminée. La date de ces transformations n’est pas connue. Le faux-marbre visible sur les petits panneaux décorés des chutes de fruits a remplacé le fond blanc ou azure prévu par le Prix-faict passé aux frères Rodière. Les consoles conservées, de très belle facture, représentent soit des mufles de lion la gueule ouverte ou fermée, soit des masques feuillus d’inspiration maniériste. La salle voisine conserve une cheminée dont les montants de la hotte sont ornés de masques très proches de ceux de la corniche. Elle pourrait être l’œuvre de Georges Subreville et provenir de la chambre de l’archevêque.

Le contrat passé à George Subreville ne prévoit pas la mise en place des cadres des tableaux. Ce travail revient aux frères Rodière qui en conçoivent aussi l’agencement. Il est probable qu’ils aient sous-traité la réalisation des caissons formant le plafond à Georges Subreville. Les caissons, à la modénature simple, abritent la représentation des neuf muses, entourées d’anges portant leurs emblèmes. L’ébrasement des fenêtres est orné d’un extraordinaire décor de treillis peuplés d’angelots et de monstres fantastiques. Ces peintures, réalisées par les frères Rodière, n’ont à ce jour fait l’objet d’aucune étude. Elles semblent nous indiquer que pendant son séjour romain, Antoine Rodière qui dirige le chantier, a fortement été marqué par la peinture des Carrache, de Guido Reni et de Romanelli 121.

Les stalles de l'église abbatiale de Saint-Chinian

On ne connaît rien du travail réalisé par Georges Subreville durant son séjour saint-chinianais qui semble durer plusieurs années. Il pourrait être l’auteur des stalles du chœur de l’abbatiale. Cet ensemble est partiellement conservé dans les églises de Babeau-Bouldoux et Saint-Chinian. La petite église de Babeau-Bouldoux conserve deux stalles (Fig. 5) et un bas-relief où figure saint Benoît dans une grotte de Subiaco ayant pu appartenir aux hauts-dossiers des sièges (Fig. 6) ; l’église paroissiale de Saint-Chinian conserve onze stalles et un relief de forme circulaire. Les stalles sont décorées de jouées ornées de sphinges et de chimères dont le corps déformé s’adapte à la forme de la boiserie. Les corps engainés se terminent par des protomés d’animaux ou des têtes humaines. Certaines stalles ont conservé leur miséricorde. L’une est ornée d’une draperie nouée par un ruban plissé, d’autres par de gros godrons ou une tête grotesque. La diversité des représentations permet de mesurer l’inventivité et le talent du sculpteur qui les a réalisées. Toutes les sphinges sont différentes, contrairement aux stalles de Saint-Pons-de-Thomières où seules changent les têtes, posées sur une gaine identique se terminant par les mêmes ailes. L’auteur des stalles de Babeau-Bouldoux et Saint-Chinian connaissait probablement les stalles de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse dont il semble s’inspirer. Cet ensemble, que Georges Subreville, originaire de Toulouse, a pu voir, avait été conçu par le maître menuisier Pierre Monge et réalisé entre et 1610 et 1613 par Antoine Morizot et Louis Béhorri 122.

Église de Babeau-Bouldoux, une des deux stalles conservées dans l'église
Fig. 5 - Église de Babeau-Bouldoux, une des deux stalles conservées dans l'église. Fond de la chambre de Monseigneur de Rebé.
Église de Saint-Chinian, une partie des stalles conservées dans l'église
Fig. 6 - Église de Saint-Chinian, une partie des stalles conservées dans l'église.

Les deux panneaux conservés, l’un de forme circulaire et l’autre composé de deux panneaux de noyer montés à grand cadre, ont pu appartenir aux hauts-dossiers des stalles. Le premier représente saint Antoine ermite (Fig. 7) ; le second, deux scènes de la vie de saint Benoît de Nursie (Fig. 8) ; en haut à gauche, le moine Romain descend à l’aide d’une corde un panier contenant de la nourriture, auquel est accrochée une clochette ; dans l’angle de la scène, le démon armé d’une pierre essaie de briser la clochette qui annonce à l’ermite l’arrivée des victuailles. Dans la partie droite, le saint médite devant un crucifix et un crâne. Une structure de bois sur laquelle est posée une natte roulée occupe le fond de la grotte. Les deux scènes sont représentées avec beaucoup de réalisme. Des similitudes dans le traitement des plis et des rochers, le souci du détail ainsi que la facture de ces deux éléments de décor indiquent qu’ils ont été réalisés par un même artiste.

Église de Saint-Chinian, médaillon circulaire représentant Saint-Antoine
Fig. 7 - Église de Saint-Chinian, médaillon circulaire représentant Saint-Antoine.
Église de Babeau-Bouldoux, panneaux illustrant un épisode de la vie de Saint-Benoît
Fig. 8 - Église de Babeau-Bouldoux, panneaux illustrant un épisode
de la vie de Saint-Benoît.

Toutefois, la datation de l’ensemble est difficile, le modèle des stalles de la cathédrale de Toulouse demeurant, en Languedoc comme en Gascogne, une référence esthétique en matière de mobilier liturgique tout au long du XVIIe siècle 123. Les stalles de Saint-Chinian ont très bien pu être réalisées par Georges Subreville entre 1634 et 1639. Originaire de Toulouse, le sculpteur à pu voir les stalles de Saint-Etienne. Son talent et sa compétence ont probablement amené les religieux de Saint-Chinian à lui confier le décor du chœur de leur église. C’est aussi probablement en connaissance de ce travail que Monseigneur Plantavit de la Pause choisit le sculpteur pour la réalisation des stalles de la cathédrale de Lodève.

La chapelle des Pénitents Blancs de Montpellier

Le retable des Pénitents Blanc a été démonté en raison de son mauvais état au XIXe siècle et réutilisé en grande partie lors des aménagements du chœur à la même époque. L’ensemble des éléments sculptés par Maurin et Martinet (colonnes avec leurs chapiteaux, décor des niches, termes…) (Fig. 9 et 10) sont intégrés au nouveau décor. Il est probable que les sculpteurs soient les auteurs des deux bas-reliefs, représentant la décollation de saint Jean-Baptiste et le repas chez Simon, réutilisés dans l’arrière-chœur. En rapport avec les deux statues commandées à Antoine Subreville, qui représentent saint Jean-Baptiste et sainte Marie Madeleine, les deux reliefs devaient être placés sous les niches destinées à abriter les statues. Un tel dispositif se retrouve quelques années plus tard dans le retable du maître-autel de l’église Saint-Mathieu. Une étude minutieuse de l’ensemble des éléments du XVIIe siècle remontés au XIXe siècle, confrontée aux documents d’archives, permettrait de restituer le retable de la chapelle.

Chapelle des Pénitents Blanc, détails des colonnes du retable réalisé par Maurin et Martinet
Fig. 9 - Chapelle des Pénitents Blanc, détails des colonnes du retable réalisé par Maurin et Martinet, réutilisée dans le décor du 19e siècle
Chapelle des Pénitents Blancs, terme provenant du couronnement du retable
Fig. 10 - Chapelle des Pénitents Blancs, terme provenant du couronnement du retable, réutilisé en porte chandelier au 19e siècle.

Les deux statues d’Antoine Subreville, de belle qualité, sont l’œuvre d’un artiste expérimenté. Saint Jean est représenté vêtu d’une peau de mouton, en référence aux évangiles. La houlette, attribut traditionnel du saint a disparu (Fig. 11). La maîtrise de l’anatomie s’exprime dans la musculature puissante du corps du saint. Sainte Madeleine est vêtue d’une longue robe à plis sur laquelle s’enroule un lourd manteau (Fig. 12). Son visage juvénile est doux et serein. Marquée par les œuvres de l’antiquité, la statue n’est pas sans rappeler les ouvrages de Jacques Sarrazin ou de Jean Pasquier, sculpteur biterrois qui avait fait le voyage d’Italie.

Chapelle des Pénitents Blancs, statue de saint Jean, œuvre d'Antoine Subreville
Fig. 11 - Chapelle des Pénitents Blancs, statue de saint Jean,
œuvre d'Antoine Subreville.
Chapelle des Pénitents Blancs, statue de sainte Madeleine réalisée par Antoine Subreville
Fig. 12 - Chapelle des Pénitents Blancs, statue de sainte Madeleine
réalisée par Antoine Subreville.

Le lambris de la chapelle des Pénitents Blancs de Montpellier est exceptionnel à plusieurs titres. Il est le seul décor mural de ce type conservé dans le département. La documentation en mentionne un certains nombre. La plupart des chapelles de confréries étaient orné de lambris de revêtement. Celui des Pénitents Noirs de Pézenas était « en forme de retable dans chasque costé des murailles de l’église, de sorte que depuis la corniche et extrémité du dossier des bancs jusque au jour desd fenestres et à la naissance desd voûtes, du lambris led endroit fût boisé et au milieu il y eut un tableau entre la naissance de chasque voûtes ». Celui de la chapelle des Pénitents Blancs de Mèze était orné de peinture de Jacques Pezet, illustrant les Mystères du Rosaire. Ils ont tous disparu.

Sur la composition de la boiserie murale de la chapelle des Pénitents Blancs de Montpellier, le lecteur se reportera à la description qu’en donne Jean Nougaret. Il est divisé en quatre registres par un jeu très simple de moulures qui soulignent l’architecture de la chapelle. Ce lambris est, en plus de son caractère unique, intéressant par le répertoire ornemental utilisé par les sculpteurs. Les lourdes chutes de fruits et de feuillage, les opulents rinceaux d’acanthe, abondamment utilisés dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, ont été abandonnés et remplacés par des entrelacs inspirés des ouvrages de ferronnerie, par des palmettes et des treillis, empruntés aux gravures de Bérain (Fig. 13). Un tel parti décoratif novateur est probablement dû à l’auteur du projet, l’architecte Charles Augustin Daviler. Le devant d’autel actuel, traité dans un style « à la Berain » pourrait provenir du garde-corps du nouveau chœur des confrères, aménagé au fond de la chapelle, dans une tribune, en même temps que le lambris (Fig. 14).

Chapelle des Pénitents Blancs, détail du lambris de revêtement.
Fig. 13 - Chapelle des Pénitents Blancs, détail du lambris de revêtement.
Chapelle des Pénitents Blancs, devant d'autel probablement réalisé à partir du garde corps de la tribune réalisé par Antoine Subreville
Fig. 14 - Chapelle des Pénitents Blancs, devant d'autel probablement réalisé à partir du garde corps de la tribune réalisé par Antoine Subreville. Les deux panneaux encadrant le tabernacle actuel, pourraient provenir du tabernacle commandé à André Coula

Le retable du maître-autel de l'église Saint-Mathieu

Le retable, réalisé en 1673, (Fig 15) est toujours en place dans l’ancienne chapelle des Dominicains, l’actuelle église Saint-Mathieu. Il a failli disparaître au début du XIXe siècle et aurait été sauvé, selon Germain, grâce à l’intervention de François-Xavier Fabre. Il s’inspire librement d’une estampe d’Abraham Bosse gravée d’après le dessin de Jean Barbet publiée en 1632 124 (Fig. 16). Comme dans l’eau-forte, le retable, porté par un soubassement, est divisé en trois travées. Les travées latérales sont surmontées d’un fronton arrondi formé d’un arc surbaissé. Cependant, Coula et Subreville ne copient pas servilement le modèle de Barbet. La grande corniche qui s’interrompt dans la gravure pour laisser passer le cadre du grand tableau dans la travée centrale et accueillir des cartouches ornés de guirlandes dans les travées latérales, est continue dans le retable de Montpellier conférant à l’œuvre une certaine lourdeur. Dans ses grandes lignes, le retable correspond à la description qu’en donne le Prix-faict. Toutefois, les médaillons ovales qui devaient surmonter les portes ont été remplacés par des panneaux sculptés rectangulaires et les frontons dans lesquels il devait y avoir « deux enfants tenant quelques mistères ainsy quil est représenté aud dessein » ont été simplifiés. Les putti ont été remplacés par d’imposants pots-à-feu.

Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel.
Fig. 15 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel.
Retable, gravure d'Abraham Bosse publiée en 1632.
Fig. 16 - Retable, gravure d'Abraham Bosse publiée en 1632.
Église Saint-Mathieu, retable du maître-aute
Fig. 17 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel. Détail du piédestal d'une colonne.

Antoine Subreville fait preuve d’une bonne maîtrise des techniques de la sculpture et d’un grand talent artistique. Les colonnes torses, entourées de rinceaux nerveux aux feuillages délicatement sculptés, sont peuplées de putti campés dans des attitudes variées. Elles sont posées sur des piédestaux ornés de belles figures d’angelots émergeant d’un fleuron d’acanthe et tenant des guirlandes de fleurs (Fig. 17). Les deux panneaux sculptés placés sur les portes latérales sont aussi de très grande qualité. Ils représentent la Visitation et l’Annonciation. (Fig. 18 et 19). L’anatomie est réaliste, les draperies sont traitées avec élégance. Le sculpteur a su traduire avec brio le dynamisme des modèles gravés qu’il reste à découvrir.

Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel
Fig. 18 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel. Panneau représentant la Visitation.
Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel
Fig. 19 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel. Panneau représentant l'Annonciation.

Dans la niche de gauche, saint Dominique est représenté avec son chien tenant une torche (Fig. 20) ; dans celle de droite, saint Thomas d’Aquin, vêtu de l’habit des Dominicains, tient un livre d’une main et brandit un ostensoir de l’autre (Fig. 21). Si les vêtements sont traités de manière conventionnelle, les visages des deux saints le sont avec beaucoup de réalisme. Saint Dominique apparaît sous les traits d’un homme d’âge mur, au visage marqué, alors que le visage de saint Thomas est celui d’un jeune homme souriant. Le sculpteur sait être psychologue. Il sait aussi être inventif Les traditionnelles consoles à feuillages que l’on peut voir dans de nombreux retables languedociens sont remplacées par des atlantes à la musculature vigoureuse. Le travail de menuiserie réalisé sous la direction d’André Coula est très soigné et reflète une bonne connaissance de l’architecture.

Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel
Fig. 20 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel. Niche de la travée latérale gauche abritant la statue de saint Dominique.
Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel
Fig. 21 - Église Saint-Mathieu, retable du maître-autel. Niche de la travée latérale droite abritant la statue de saint Thomas d'Aquin.

Le retable a subi quelques modifications par la suite. L’autel-tombeau a été fourni, en 1741, par le marbrier Pierre Rogier pour la somme de 600 livres en remplacement de l’autel d’origine 125. Le tableau primitif a disparu à la Révolution. Le tableau actuel date du XVIIe siècle et a été mis en place au début du XIXe siècle 126. Il s’agit à l’origine d’un saint Jean à Patmos transformé en saint Mathieu par un peintre nommé Fraissines.

Le retable de la chapelle Saint-Joseph et le décor des chapelles de l'église Saint-Mathieu de Montpellier

Cette chapelle, placée sous le patronage de saint Joseph, appartenait à M. de Grasset qui l’avait faite fermer, en 1642, d’une balustrade de noyer commandée au sculpteur Jacques Jourdan 127, avant d’y être inhumé en 1650. C’est probablement en raison de l’état d’inachèvement du décor qui ne comporte toujours pas de retable en 1699 que les religieux, par l’intermédiaire de leur prieur Joseph Boyssière, s’adressent à Antoine Subreville 128. Le contrat, signé le 27 avril, prévoit la mise en place d’un retable qui doit être conforme au dessin fourni par le sculpteur « auquel il adioustera deux colomnes torses enrichies de branches de vigne en sculpture ». Le sculpteur s’engage aussi à réaliser un cadre pour le devant d’autel décoré de sculpture et « deux gradins avec de petits ornements ». Le prieur promet de lui payer la somme de 150 livres. Le sculpteur reçoit 50 livres le 22 mai, pareille somme le 16 juin et à nouveau 50 livres pour l’entier payement du retable qui est terminé le 23 août. Il aura donc fallu environ quatre mois à l’entrepreneur pour mener à bien son travail.

La même année, les religieux commandent à Antoine Ranc un tableau pour le retable, moyennant la somme de 75 livres. Selon Germain, le retable aurait été refait au XIXe siècle. Seuls, l’autel de marbre et son gradin datent de cette époque. La boiserie, de belle facture, est celle de Subreville. Cependant, les branches de vignes, prévues dans le Prix-faict, n’ont pas été réalisées. Les colonnes torses sont ornées dans la partie basse de feuilles d’acanthe, au modelé vigoureux, qui suivent l’enroulement de la colonne. La partie haute est ornée de deux guirlandes, l’une de fleurs, l’autre de feuillage. Les colonnes supportent un entablement décoré d’un rinceau d’acanthe. La composition se termine par un fronton curviligne.

Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge.
Fig. 22 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge.
Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge
Fig. 23 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge. Détail du décor de la colonne.

La chapelle située en face, dédiée à la Vierge, abrite un retable très proche de celui de la chapelle Saint-Joseph (Fig. 22). Elle appartenait à la famille Bocaud qui, au dire de Germain, l’avait admirablement décorée. On peut remarquer que le décor des colonnes n’est pas tout à fait identique. Le bouquet d’acanthes de la partie basse se termine dans le retable de la Vierge par une tête féminine (Fig. 23). Dans celui de la chapelle Saint-Joseph, le sculpteur a placé une petite guirlande. Autre différence, le tableau central a été remplacé par une niche ornée d’une Vierge encadrée de panneaux sculptés ; les deux petits panneaux du bas représentent la Sainte Famille (Fig. 24) et le Repos pendant la fuite en Egypte ; les grands panneaux, l’Annonciation et la Nativité (Fig. 25). Le style est différent des panneaux réalisés par le sculpteur pour les portes du retable du maître-autel.

Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge
Fig. 24 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge.
La Sainte Famille.
Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge
Fig. 25 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la Vierge. La nativité.

Le relief est moins prononcé, le modelé plus faible. Cette différence d’exécution se retrouve aussi dans les colonnes du retable. Les panneaux ont probablement été exécutés par une autre main. Peut-être faut – il y voir l’intervention de l’un des fils du sculpteur ? Germain signale que la chapelle avait été endommagée au XIXe siècle, avant d’être remise dans son état ancien. Les panneaux et la niche pourraient provenir d’un décor différent dont l’origine n’est pas connue et avoir été réemployés à cette époque. Ils auraient pu remplacer un tableau disparu.

Les deux chapelles suivantes possèdent un retable formant pendant. Leur sculpture rappelle, par son style, celle des autres retables de l’église et pourraient être attribuée à Antoine Subreville. Les colonnes torses, au mouvement vigoureux, sont ornées dans la partie base de pampres de vignes et de putti et dans la partie haute de cannelures (Fig. 26). L’entablement est très proche de celui des retables de la chapelle Saint-Joseph et de celle de la Vierge. Seul le fronton diffère par sa taille.

Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la famille Beaulac
Fig. 26 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle de la famille Beaulac. Détail du décor de la colonne.
Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle Sainte Germaine.
Fig. 27 - Église Saint-Mathieu, retable de la chapelle Sainte Germaine.

Les chapelles Sainte-Germaine (Fig. 27) et Saint-Antoine conservent deux derniers retables attribuables au sculpteur. La structure est identique à celle des autres retables de l’église, mais le décor est différent. Les colonnes torses, plus massives, sont ornées de pampres de vigne. Le sculpteur a accroché, sous l’entablement, une guirlande végétale. Le retable a été modifié au XIXe siècle. Le tableau représentant saint Hyacinthe, auquel était dédiée l’une des chapelles, a été remplacé par une statue de plâtre représentant saint Antoine de Padoue. La toile qui ornait le retable de la chapelle Sainte-Germaine a disparu à la même époque.

La mise en place de ces décors a fait probablement l’objet d’un véritable programme concerté. Commencés en 1699 à l’initiative du prieur Joseph Boyssière, les décors sont terminés en 1714, année où le Sieur Aliaga fait don du tableau toujours en place, représentant saint Vincent Ferrier. La réalisation de l’ensemble aurait donc débuté sous la conduite du sculpteur et aurait été terminée après 1712, année du décès d’Antoine Subreville, par son atelier probablement repris par l’un de ses fils.

En conclusion...

Le sujet pourrait paraître limité à la simple biographie. Mais il est à espérer que ces quelques pages ne seront que le début de la redécouverte de l’histoire des menuisiers et des sculpteurs montpelliérains. La corporation dans laquelle ils sont regroupés depuis le Moyen Âge, n’a pas encore révélé tous ses secrets ; bien des personnalités ne restent attachées qu’à un seul nom. Le dépouillement des archives notariales et des fonds municipaux permettra de reconstituer la vie de ces artisans du bois, de mieux comprendre la place qu’ils occupent dans la société montpelliéraine et de voir comment progressivement, les sculpteurs prendront la place des menuisiers pour la réalisation des grandes commandes religieuses.

Une autre piste de réflexion mérite d’être ouverte l’influence des modèles gravés dans la création de ces artisans. Il est évident qu’Antoine Subreville connait les gravures d’Abraham Bosse lorsqu’il réalise, en collaboration avec son beau-père, le retable du maître-autel des Dominicains de Montpellier. Jean Sabatier avait dans son atelier les recueils de gravures de Lepautre ou de Cotelle, comme en témoignent les œuvres de cet artiste 129. Mais on ne sait pas comment ces estampes étaient diffusées localement, peut-être par des marchands résidant dans la ville, des colporteurs de passage ou bien par les compagnons qui se déplaçaient d’atelier en atelier en emportant leurs modèles.

Et, pour terminer, un repérage des éléments mobiliers du 17e siècle dans les églises de l’ancien diocèse de Montpellier permettra d’identifier des œuvres et de les rendre parfois à leur auteur. Le cas du sculpteur biterrois Jacques Thomas est tout à fait significatif. Jean Nougaret lui avait rendu le retable du couvent des Ursulines de Pézenas, seule œuvre connue de cet artiste dont on ne savait rien. La visite dans les églises du Biterrois a permis de découvrir un retable et des sculptures de grande qualité que les recherches documentaires ont permis de rattacher à l’œuvre du sculpteur. L’inverse s’est aussi produit. La découverte du Prix-faict du retable de Creissan a entraîné la visite de l’église du village et la découverte d’un élément du retable de Jacques Thomas conservé dans le bâtiment. D’autres documents ont aussi permis d’esquisser la biographie de l’artiste. Voila pourquoi, il faut continuer les recherches en archives et poursuivre les investigations dans les églises de la région de Montpellier.

Annexes

— I —

AD 34, G 1055, f° 344 V° : Contrat de Prix-faict des chèses du chœur de l'église cathédrale de Lodève baillé par Monseigneur de Lodève et les sieurs de son chappitre à Georges Subreville me esculteur de la ville de Thoulouse.

Au nom de dieu sachant tous que l’an mil six cent trente neuf et e unzième jour du mois de juin après midy… a esté constitué en sa personne honorable homme Illustrissime et révérendissime Messire Jean Plantavit de la Pause seigneur évêque comte de Montbrun et grand aumonier de la reine d’Espaigne, Mess Mtre Robbert de Guilleminet archidiacre, Estienne Michel Tarrade précempteur, Jean Babot archiprêtre, Raymond Tarusson, Michel Bellechère, Jean Garigues théologal Philippe Brus, Pierre de Laboisse, François Marie et Laurent Joubert […]

f° 345, tous chanoines en l’ésglise cathédrale de Lodève, lesquels suivant la déslibération synodale prinse par l’assemblée généralle du diocèse du unzième jour de may dernier faisant tant pour eulx que pour les autres Sieurs Chanoines absants, de leur gré et franche volonté pour et au nom du chapitre ont baillé à Georges Subreville menuisier et sculteur natif de la ville de Tholose, à présant habitant de Saint-Chinian diocèse de Béziers icy présant stipulant et acceptant scavoir à faire les chèses du chœur de lad esglise cathédrale ainsy et à la manière que sensuit, premièrement le chœur de lad église ayant sept canes de large led Subreville entrepreneur donera six pans de chaque costé pour deux lisses ou passaiges quon veut conserver pour aller à l’hautel et sacristie sans passer dans led chœur, led entrepreneur disposera de cinq cannes et demny quy restera de lad largeur en sorte quil donera aud chœur trois cannes dans œuvre et les deux cannes et demy restantes les partagera scavoir en deux pans et demy quil donera aux chèzes hautes et cinq pans de largeur pour la plateforme sive courroir et de deux pans et demy pour les chèses basses et marchepeid d’icelles, que sy led entrepreneur dans l’espasse de dix pans et demy trouve l’ouvrage desd chèse constraint et trop sérré pourra prendre un demy pan tant sur la largeur desd lisses que du fond dud chœur en sorte que le tout bien partagé la proportion convenable soit gardée, donera aud chœur led entrepreneur sept cannes deux pans de longueur, scavoir six cannes dans œuvre le reste pour les chèses tant hautes que basses et courroir d’icelles qui sera soubstenu par des solivaux, lesd chèses seront faictes suivant le dessein déjà faict et paraffé par Mond Seigneur et led sieur Subreville sur lequel led entrepreneur faira une chèse servant de modèle conforme aud dessein de la hauteur et largeur de laquelle sera convenu au gred et satisfaction de Mond Seigneur et Sieurs dud chapitre de mesme que l’espaisseur du bois de lad chèse, pillastre, dossier, museau et autres assemblages, pacté que trouvant d’accord de lad forme led entrepreneur remplira desd chèses la longueur de sept cannes deux pans donnés aud chœur, réserve deux montées du costé droit une du costé gauche de l’entrée dud chœur et contre lesquelles […]

f° 345 v°, montée dud costé et d’autre et sur a parclosse des chèses basses dud chœur posera une figure couchée de lion ou chien et à celle de l’entrée dud chœur lesd figures représenteront deux petits enfants à demy couché tenant les armes de Mond Seigneur dud costé droit et celle dud chapitre de l’autre, sera tenu led entrepreneur de faire aux quatre coings sive extrémités dud chœur une colonne torse avec fruits et feuilhages eslevées jusuq’au pendentif du lambris desd chèses et entre lad colonne et pilastre du dossier desd chèses faira une figure relepvée en ronde bosse de cinq pans d’hauteur représentant l’ymage d’un evesque mittré et crosé, scavoir St Flour, St Amans, St Georges et St Fulcrand tous évesque de lad esglise, plus sera tenu de faire une bonne et forte charpente de bois de sapin ou chaine à trois pans d’hauteur pour faire en icelle assoir lesd chaises hautes, leur dossier et lambris, sera lad charpente et nottament celle qui servira au courroir desd chaires de bonnes ayes fortes bien polies et garnyes au dessoub de trois pans en trois pans de coubles sive solivaux à ce que ne puisse arriver aucun inconvénient sur le courroir desd chèses, de long en long sera posé du costé des chèses basse un marche pied bois noyer ponsé d’un quart de rond, plus faira led entrepreneur au costé droit du haut dud chœur la chèse episcopale de Mond Seigneur relepvée des autres suivant le dessein qui en a esté faict paraffé par Mond Seigneur et led Subreville, le dossier desd chèses charpente lambris sera garni de bois noyer de puis la corniche quon faira au long dud lambris au costé desd lisses jusqu’en terre, d’avantage faira led entrepreneur trois porte à demy ouverture bien façonnée, scavoir celle de l’entrée dud chœur et les deux desd lisses, plus faira la grande porte de lad esglise du costé de l’esvéché de beau bois noyer à deux fasses à chacunne desquelles faira un guichet le tout bien façonné conformemant à ce quil luy sera prescript par Mond Seigneur, finallement led entrepreneur faira un pulpitre sive letrier au milhieu dud chœur à quatre faces capables de porter les grands livres de plain chant lequel tournera sur un carré à quatre faces pour serrer lesd livres sur les coings duquel posera une figure ou teste de lion, faira encore devant led letrier […]

f° 346, quatre chèses en demy rond sans accoudoir ny dossier pour ce qui portent chapes et régiraient le chœur despuis lesquelles chèses jusque au lettrier sera garny de bois relepvé de deux ou trois doigts du pavé, lequel prix fait ainsi que dessus especifié sera tenu led Subreville entrepreneur comme il promet duemant faire et parachever dans le temps de deux années prochaines qui commenceront le premier jour du prochain mois moyennant le prix et somme de quatre mile cinq cent livres à laquelle le susd prix fait a été deslivré par Mond Seigneur et Sieurs du chappitre qui promettent lui payer ou faire payer à sa descharge icelle somme de quatre mile cinq cent livres, scavoir dans un mois prochain la somme de quinze cent livres pour icelle estre employée par led Subreville entrepreneur tant à l’achapt de ays de bois noyer de dix sept et dix huit pans d’hauteur, et d’un tiers de pans d’espaisseur en la ville de Beaucaire pendant la prochaine foire de la Magdalaine que pour la conduite et voiture dud bois en la présante ville auquel effet led chappitre sera tenu de député aud temps en lad ville de Beaucaire leur scindic ou telle autre personne que bon leur semblera pour accister à l’achapt dud bois quil marquera des armes dud chappitre et de son inscription et en faira le payement tant dud achapt que dud port et conduite jusque à concurrence de lad somme de quinze cent livres, et la somme de cinq cent livres sera payé aud Subreville en lad ville à la prochainne feste de Saint Michel laquelle sera employé en bled, vin et autres provisions à luy nécessaires pour travailler aud prix fait et gaiges de ses compagnons, d’avantage sera payé aud Subreville la somme de trois cent livres de trois en trois mois dou la première maye commansera le premier jour du mois de janvier prochain et ainsi continueront les payes de trois cent livres jusqu’au mois de juillet de l’année mil six cent quarante et un, et d’autant que lesd payement ne feront que la somme de trois mil huit cent livres et quil restera encore de la somme de quatre mil huit cent livres la somme de sept cent livres a esté convenu et arresté que lad somme luy sera payée un mois […]

f° 346 v°, un mois après led prix fait parachevé et la besoigne receue au comptantemant de Mond Seigneur et chappitre, pacté quen cas led travail ne s’advancera pas à proportions des payements sera permis aud chappitre d’arrester de payer les susd payement contre led Subreville, lequel pourra se servir sy bon luy semble pendant la durée dud prix fait du granier dud chappitre pour y travailler et faire sa demeure celle de sa famihe et compaignons, et à cest effet le chappitre promet luy faire ouvrir deux arcades du costé de lad esglise pour luy donner un plus grand jour à la charge que lesd ouvertures seront garnye par led Subreville à ses despans de chassis ou autre ainsy que par luy sera advisé pour sa plus grande commoditté, pacté que led Subreville voulant poser la charpente et le chèses du présant Prix-faict dans le chœur sera tenu d’abatre la tribune et ce quy regarde le bois et doster les bancs et dossier d’iceux tant haults que bas quy sont à présent dans le chœur lequel ensemble et leur dossier remettra sans rien gaster dans l’une des chapelle de lad esglise telle qui luy sera marqué et moyennant ce tout le bois autre quy restera autre que celluy des bancs et de leurs dossiers appartiendra aud Subreville sans a ce comprendre la pierre et le fer quy sera trouvé ausd bancs et lambris, lequel prend le présant prix fait à ses azards, périls et fortune et sans que pour iceluy il puisse autre chose prétendre contre Monseigneur et sieurs du chappitre que lad somme de quatre mil cinq cent livres aux pactes et conditions portées par le présant contrat pour l’observation duquel les parties chacune les concernant ont obligé […]

— II —

AD 34, G 1055, f° 352 v° : Prix-faict pour les messieurs du chappitre baillé à Guillaume Durand mtre serrurier

L’an mil six cent quarante et le troisième jour du mois de janvier… constitué en leur personne honorables hommes Messires Robbert de Guilleminet archidiacre en l’esglise dud Lodève et Pierre de Laboisse chanoine doyen du chappitre d’icelle et Mr Jena Garigue chanoine et scindic dud chappitre lesquels suisvant le pouvoir à eux donner ce jourd’hui à l’issue de la messe par Monseigneur l’illustrisime et révérentissime évesque dud Lodève et comte de Montbrun et sieur autres dud chappitre pour et au noim d’icelluy ont baillé à prix fait à Guillaume Durant Mtre serrurrier dud Lodève icy présant et acceptant à faire et fournir tous les ferrements nécessaire aux vitres à poser à la nef et au chœur de l’esglise cathédrale soit aux grandes fenestres rose et autrement et aux chèses quy se font pour le chœur d’icelle consistant en barre vergettes chevilles fer et autres ferrements comme sont fiches cantonnières et autres nécessaires quil sera tenu de fournir, scavoir pour les grandes fenestres et roses entre icy le demy caresme prochain et le surplus à concurrence que les mtre vittrier et menuisier en auront à faire faire et poser ce que led Durand faire, le présant prix fait ont baillé lesd sieurs doyen et scindic au sieur Durand cest pour lesd barres vergettes chevilles fer moyennant le prix et somme de vingt livres le quintal, et pour les fiches pour et moyennant le prix de six sols pour pièsse que lesd sieurs seront tenus luy payer, scavoir la somme de trois cent livres entre cy et huit jour […]

f° 353, prochain let le surplus seront tenus luy payer à concurrence quil sera nécessaire d’employer les ferrements soit pour lesd vittres chèses et autres, et pour ce dessus observer.

En dessous de l’acte cancellation du prix fait du 6 janvier 1645. Le prix de l’ensemble des ferrements s’élève à 1142 livres 13 sols (vitres, stalles et portes) […]

— III —

AD 34, G 1055, f° 356 : Prix-faict baillé à George Subreville

l’an mil six cent quarante un et le sixième jour du mois de d’aoust après midy… et tesmoins bas nommées, a esté constitué en sa personne honorable homme Illustrissime et révérendissime Messire Jean Plantavit de la Pause seigneur évêque comte de Montbrun et grand aumonier de la reine d’Espaigne, Mess Mtre Robbert de Guilleminet archidiacre, Jean Gangues et Philippe Brus faisant pour et au nom du chappitre ont baillé à Georges Subreville mtre esculteur à présant habitant dud Lodève icy présant et acceptant à faire les choses suivantes, premièremant faire un bouget de pierre de taille dedans et dehors despuis le jubé jusqu’au plus haut du degré montant dud chœur au sanctuaire faisant sept cannes de deux pans en longueur et sept pans d’hauteur le long des lisses d’un costé et d’autre, auquel bouget led entrepreneur fera un demy rond sur le haut au pied de la grande piésse quy porte le museau des chèses le long à long desd lices, plus sera tenu de faire le long dud bouget et au bas du chœur de lad esglise de faire la plateforme pour poser dessus tant les chèses hautes que basses d’hauteur et proportion convenables et tout ainsi quest porté par le contrat de prix fait desd chèses baillé aud Subreville, le tout de pierre blanche bastie à chaux et sable à laquelle pateforme fera les degrés à ce nécessaires pour monter ausd […]

f° 356v, chèses tous lesquels degrés ensemble la faciade des murettes quy regarderont le dedans dud chœur seront garnyes des aix de bois noyer bien poly, plus sera tenu de faire panvé le dedans dud cœur suivant la contenance desd chèses contenant en longueur six cannes et trois en largeur de bois de noyer posé en carré le tout bien assemblé à double joins et bien cloué de grans clous sur les soliveaux que led entrepreneur sera tenu de mettre au dessoubs dud plancher de deux en deux pans, lesd soliveaux de deux pieds ou environ d’hauteur posés et arresté sur de bon mortier à chaux et sable et seront les ais dud noyer d’espaisseur de la petite once en sorte que travaillé lesd ais ayent deux travers de doigts d’espaisseur, faira encore de mesme pavé des ais en la forme susd l’entrée du chœur quy est depuis le jubé jusque aud plancher, plus sera tenu de paver les deux lices et le dessoubs dud jubé servant d’entrée aud chœur de pierre de taille à cairrons semblables à ceux quy sont dans lesd cœur… appartiendront aud entrepreneur qui sera tenu de faire place nette tant au dedands du chœur que le long desd lices et de sortir le ruines hors l’esglise, tout lequel Prix-faict sera tenu led Subreville entrepreneur sqera tenu de faire, scavoir lesd lices bougets et plateforme pour y poser lesd chèse entre icy et la prochaine feste de la St Michel et led plancher un mois après que lesd chèses seront posées, le tout moyennant le prix et somme de trois cent dix huit livres, de laquelle led Subreville a présentemant et réellemant […]

f° 357, reçu dud sieur Gangue scindic dud chappitre la somme de soixante trois livres de laquelle comme comptant en a quité le scindic quy promet payer aud entrepreneur cent livres après lesd lices et plateforme faites et le restant trois jour après que led plancher sera posé au comptantemant dud chappitre et pouce dessus faire et observer… témoin Jean Gaubau mtre de musique […]

— IV —

AD 34, G 1055, f° 357 v° : Autre bail de Prix-faict des réparations restants dans le chœur de lad esglise fruit aud Mtre Georges Subreville

L’an mil six cent quarante trois et le dixièsme jour du mois de septembre avant midy… et tesmoins bas nommées, a esté constitué en sa personne honorable homme illustrissime et révérendissime Messire Jean Plantavit de la Pause seigneur évêque de Lodève comte de Montbrun, Mess Mtre Robbert de Guilleminet archidiacre, et Antoine Fornier docteur et chanoine en l’esglise cathédrale dud Loève et scindic dud chappitre d’icelle, lesquels suivant la deslibération du clergé du présant diocèse du (un blanc) dernier et pour l’emploi des deniers qui se trouvent en fonds dans le despartemant des décimes dud clergé de la présante année accordée aud chappitre pour parfaire la réparations des chèses du chœur de lad esglise ont baillé et baillent au nom dud chappitre à Prix-faict à Georges Subrevilie mtre sculteur de lad ville, icy présant et acceptant à faire ce que sensuit, en premier lieu satisfaire et parachevé entièrement le prix- fait à luy donné desd chèses et ce quy reste à faire sans que le présant contrat ne déroge en rien aud premier, et pour le présant led Subreville sera tenu de fère à l’entrée de lad esglise un marchepied de bois noyer relepvé à lesgai de celuy ou sont les escabeaux sur lequel marchepied posera ied letrier qui se trouvera autant eslepvé du plancher, faira lesd escabeaux avec ceux qui sont dans la sacrisite en sorte quelles […]

f° 358, soient plus hautes de demy pans ou d’avantaige ainsi que luy sera marqué, plus fera une porte à l’entrée de lad esglise du costé du cloistre bois noyer avec ses moullures de mesme que celles de la grande porte de lad esglise, le portal de lad porte sera de telle largeur que comodemant que le pouille soubs lequel ont porte le viatique aux malades et le lict des morts puisse passer sans que pour cella il soit obligé d’ouvrir l’entière porte, plus formera le dessus des deux portes de lices du chœur d’une balustrade quy sera enrichie de son imposte frise et corniche qui rachepteront la corniche de pierre quy est à la tribune dud chœur jusqu’à la grande muraille de la esglise le tout bien travaillé de bois noyer suivant le dessein baillé aud Subreville parrafé de Mond Seigneur, plus sera tenu de faire une balustrade sur le lambris de chèses du chœur de long en long dud lambris de quatre pans ung quart dhauteur plus ou moins et sera porté lad balustrade sur un piedestail qui sera posé sur de bons et gros soliveaux du moings de deux tiers de pan en quarré quy seront appuyés dans la grande muraille de lad esglise et supporter d’autres solivaux posés à pieds droit sur le bouget de pierre quy est au derrière dud chœur deds chèses le tout en distance esgalle et suffisante, plus fera las balustrade de long en long assemblée aux pillastres corniche frise et architrave, et au mitant de chaque balustrade il y aura un cul de lampe d’un pans un quart bien façonné de tournerie et sur le susd pillastre sera posé un vase façonné semblable à celluy quy sont les ch…. de Mond Seigneur tout ainsy quy est marqué au susd dessain, plus à l’entrée dud chœur et sur la grande porte d’icelluy sera fait un lambris de fond rond quy racheptera les deux bouts de […]

f° 358 v°, de la corniche de lad balustrade posé sur les colonnes torses desd chèses, le susd lambris enrichi et façonné suivant le susd dessain auquel il posera les armes de Mond Seigneur et dud chappitre telles quelles sont aujourd’hui sur les parcloses de l’entrée dud chœur, à la place desquelles armes seront posés quelques animaux ou figures semblables aux autres desd parcloses, plus sera tenu led entrepreneur de poser sur l’un des piliers de l’esglise une grande chère à prescher de cinq pans plus ou moins de diamètre dans son rond à six faces faites avec cadre pilastre corniche frise et architrave, avec son piedestail et cul de lampe, le tout de bois noyer beau et bon de mesme que le surciel de lad chère lequel de out costé passera en largeur d’un pan de diamètre lad chère, lequel surciel sera enrichy de mesme frise corniche et architrave que lad chère pour monter à laquelle led entrepreneur fera un degré de bois noyer fermé le long de sa montée avec panneaux et pillastres sur un piedestail et corniche, à l’entrée de lad chère sera encore fait une porte pour fermer lad chère quy racheptera avec sa corniche celle de lad chère, et finallement sera tenu de faire et parfaire le contenu aux susd articles et générallement tout le travail que par iceux peut requèrir… entre icy et la prochaine feste de Pasques moyennat le prix de huit cent livres que Mond Seigneur et sieur Capp au nom que procèdent ont promis de luy faire payer des deniers provenant ainsy que dit est du fonds que c etenu dans lesd despartemnant accordé a cest effet aud chappitre, scavoir présentemant la somme de quatre cent livres et restant à la fin de la besoigne posée et receue au comptentemant de Mond seigneur et chappitre et pour ce dessus observer…

— V —

AD 34, 2 E 29/506, f° 95 v° - 97 : Prix-faict de la réparation du chasteau de Dio bailhé à Georges Subreville

L’an mil six cent quarante sept et le doutzième jour d’aoust après midy… présant les tesmoins soub escript a esté présnentement en personne Guillaume Boudouy marchand de Lodève pour et au nom de Messire Pierre de Fleury seigneur de Dio conseiller du Roy trésorier général de France en la généralité den Montpellier de gred et par teneur de ce contrat à bailhe et bailhe à prix fait à Georges Subreville me sculpteur habitant de Lodève icy présant stipulant et acceptant à fère les réparations à la maison et chasteau dud Dio, premièrement sera tenu de réparer le plancher de la chambre et les mettre en estat quil estoit auparavant y poser une poutre majouvier boys de chaisne où autre quy luy sera bailhé couvrir icelle avec bois de sapin et y fera le molleures, fera de neuf le planchier avec des aix quil mettra sur les solivaux et y posera les solivaux qui manqueront, et les aix quy sont à présanr qu susd planchier les employera à l’esguilhe de la tour, sera tenu de mettre et poser deux bastarde au dessoub du couvert de la chambre quy menace ruyne et le remettra en l’estat quil faut, plus sera tenu de mettre troiz ventrières à la tour avec les aix et solivaux nécessaires à l’esgal d’icelle recouvrira icelle avec la lauze quy luy sera bailhé et les cantonieres avec des thuiles à canal, et par dessoubs mettra de bon mortier à chaux et sables toutes les pièces bien clouées tant des cantonières que du reste du couvert de la tour, d’avantage sera tenu de mettre un pilotis aux dessoubs des majouvier du grand couvert à chasque bout d’iceux quy seront enchassés dans la murailhe au dessoubs du plancher, et prendre trois pans d’autheur du majouvier jusque à la murailhe et à l’entailheure de la pièce, encore sera tneu led entrepreneur de mettre une porte entre les deux ventrières du couvert pour entretenir iceluy et l’assurer, le tout faire et parfaire conformemant aux articles quy ont esté dressés et dessain crayonné sur du papier quy ont esté paraffé tant par eulx qure par moy nottaire et retiré par led Boudouy, auquel esfait tous les matériaux nécessaires luy seront fourny par le Sieur de Dio et porter à pied d’œuvre, et sera tenu payer aud Subreville pour la main et travail la somme de cent trante cinq livres en déduction de laquelle led Baudouy luy a deslivré quarante cinq livres et sera tenu luy payer pareilhe somme de quarante cinq livres à la moitié du travail et le restant incontinant à la perfection d’iceluy que sera tenu de parachever dans un mois prochain et pour l’observation […]

— VI —

AD 34,2 E 39/573, f° 123 v° : Prix-faict de l'entrée de Monseigneur l'évesque de Lodève bailhé par les Sr consuls à Mr Jacques Dupont peintre et Georges Subreville mtre esculteur de Lodève

L’an mil six cent quarante huit et le quinsième jour du mois décembre, avant midy régnant très chrétien prince Louis par la grâce de dieu roy de France et de Navarre, dans Lodève par devant moy notaire et tesmoins bas nommés, constitués en leur personne, nobles Daniel Besombes, Guillaume Baudoin et Anthoine Fraissinet consuls dud Lodève sachant monseigneur du Bosquet évesque de Lodève comte de Montbrun debvoir dans peu de jours faire son entrée en la présante ville et pour tesmoigner la joie et satisfaction que les habitants ont de sa venue estre nécessaire de préparer son entrée convenable y ayant fait dressé le dessain, et à ceste cause de leur bon gred et par cet acte ont bailhé et bailhent à prois fait au sieur Jacques Dupont pintre et Georges Subrevilles habitants dud Lodève y cy présant et acceptant à faire, scavoir led Subreville trois portes de largeur et hauteur convenable et chassis fournir à cest effet le bois qui sera nécessaire à iceluy afin que le peintre puisse faire l’architecture convenable quy seront mises, scavoir une à la porte de Lergue au costé de laquelle y fera et dressera deux petit amphithéâtres, autre porte sera mise et posé au coing le la maon dud Sieur Jean Gibert à la place neuve à laquelle il fera l’arc double, et l’autre sera mise et posée au coing de la maon du Sieur de Valquières et posera aussy deux piedroits et un cercle pour mettre à la porte de la maon ou logera led seigneur, le tout a ses frais et despans moyennant le prix et somme de huitante livres que lesd Sieurs consuls lui ont payées réellemant et de comptant en pistoles espaigne, piastres piesses de vingt sols et autres bonnes monoyes par led Subreville receues a son contetemant et quil a quité lesd consuls et communauté à condition que led Subreville pourra retirer après tout le susd bois quil aura employé excepté celuy du frontispice, armoirie et emblèmes comme luy appartenant, et led Sieur Dupont pindra à la détrempe lesd trois portes scavoir celle qui sera mis à la maison du Sieur de Gr… de deux cousté à laquelle sera représenté un navire avec ses ancres devises et inscriptions qui luy seront bailhées de l’advis et conduite de M Scipion Tarrusson docteur en St théologie et bénéficiare en l’esglise cathédrale dud Lodève, à celle de la Lergues sera représanté dans son frontispice un ciel parsemé d’estoiles avec trois déesses et ses devises et inscriptions et à la troisième sera représenté un mont Parnasse avec une muses, ses devises et inscriptions, et la toile quil conviendra employer à lad œuvre sera fournie par lesd sieurs consuls, comme aussy des armoiries et cest moyennant le prix et somme de quatre vingt livres que lesd sieur consuls promettent faire imposer aud Sieur Dupont en la prochaine imposition qui se fera en lad ville quy se fera en la présante ville et pour tout ce dessus faire et observer.

— VII —

AD 34, 2 E 29/506, f° 129 v° - 130, 4 octobre 1647 : Prix-faict bailhé par Georges Subreville à André Desle doreur du Dauphiné

L’an mil six cent quarante sept et le quatrième jour du mois d’octobre dans Lodève avant midi régnant très chrétien prince Louis, par devant moy notaire soubsigné et tesmoins soub escript, a esté présajnt en personnne Georges Subreville mtre sculpteur résidant aud Lodève, lequel de gré par tenur du présant contrat a bailhé à Prix-faict à André Desle natif du lieu de Capestan en Dauphiné, présant et stipullant scavoir est dorer un tabernacle avec or suivant et conformemant au dessain qui a esté fait led tabernacle est fait de bois de cins pans et demy de largeur et sept pans et demy de haulteur sans comprendre la figure quy est au dessu dud tabernacle quy est la réssurection et c’est en la forme et manière suivant, en premir lieu dorera le bois du piedestal quy porte le tabernacle et la petite cornice quil y a et le fond de la frose dud tabernacle sera garni au milieu dung petit cartoche et un de chasque costé de sa longueur et les dorera, et tout le plafond dud piedestal sera mis en couleur bleu ou rouge suyvant quil plaira aud entrepreneur moyennant que se soit de bonne et belles coleurs, item suyvant le dessain dorera led tabernacle qui consiste en six collonnes torsses et deux termes enrichis quy seront dorés et par dessus seront estoffés de coleurs celle quy seront nécessaires et requises au naturel des souches des branches feuilhes et raisins, lequel tabernacle est composé aussi de tretze figures comme ung St Pierre unq St Paul et un Eccehomo quy sera ua corpe du bas, trois autres figures quy sont au corps du haut comme Notre Darne et ung saint un de chasque costé quy sont les patron du lieu de Mailhac et quatre petits populons tout nus maistre en coleur de chair tr…ant un petit linge quy sera doré, ensemble le poil de la teste et les aisles des deux autres petites populons quy sont couché sur le fronton au pied de Nostre dame, dorera aussy tous les (manque un mot) du tabernacle sur lequel il mettra aussi toutes les coleurs et de l’or là ou il sera nécessaire et y fera des rubys en bonne forme et colleur, lequel prix fait led Isle sera tenu d’avoir doré et enrichy bien et duemant en la forme susd dans deux mois prochains pour et moyennant le prix et somme de quatre vingt livres que led Sr Subreville sera tenu luy donner en oultre luy fournir toute la colle et plastre quil y fauldra employer ensemble la despance de bouche et le blanchissement pendant les deux mois, et led isle fournira l’or et le couleurs à condition que led Subreville luy deslivrera l’argent nécessaire pour l’acheter led or et couleur sur tant moing de lad somme de quatre vingt livres et le reste de lad somme luy payera lors que led travail sera en sa perfection, encore sera tenu led entrepreneur de dorer ou d’argenter le plats fonds des niches et pour l’observation…. »

[Quittance finale dans la marge, datée du 13 mars 1648].

— VIII —

AD 34, 2 E 39 / 511, ff 5-6 : Autre Prix-faict bailhé par led Sieur à Georges Subreville

L’an mil six cent cinquante deux et le troisième jour du mois de janvier… pardevant moy notaire soubsigné et présnet les témoisn soub escript a esté personellemnent Messire Pierre de Fleury baron de Prémnian conseiller du roy chevallier tésorier en la généralitté de Montpellier, lequel de gré et par teneur de ce contrat a bailhé à prix-faict à Georges Subreville mtre esculpteur habitant dud Lodève icy présant stipulant scavoir est à faire le travail et besoigne suivant dans la chapelle fondée par Noble Pierre de Fleury seigneur de Dio père dud Sieur Tésorier dans le cloistre de l’église saint Genieys de la présante ville, premièremant sera tenu led Subreville de faire une balustrade de bois noyer à l’entrée de lad chapelle du costé du cloistre et à l’arcade d’icelle de la haulteur nécessaire jusqu’à l’arc de pierre de tailhe faite à deux haulteur de balustre en travail de torneure et entre les deux séparation du balustre y fer une imposte ornée de molleures et architectures et au bas une grande plinte pour couvrir l’accoudoir de pierre de tailhe avec son piedestal assemblé avec la ballustrade, avec une porte quy aura trois pans et demny de largeur et sept pans deux tiers d’haulteur, plus sera tenu de faire un banc dossier de la haulteur de six pans et dix pans de longuer et un pan et dmey de proffondeur avec ses accoudoirs, encoire sera tenu de faire un marchepied à l’autel de la longueur de neuf pans quatre pans de large et deux tiers de pan de haulteur avec un chassis au devant dud autel et deux gradins sur l’autel quy porteraont le cadre, finallemnant sera tenu fère un cadre de hauteur de unze pans compris la corniche frize et arquitrave et de neuf pans de largeur, le cadre aura un pan de largeur et un tiers de pans de desapisseur, et par-dessus la corniche du cadre y fera deux frontons brisés, et au milieu y fère les armoiries dud Sieur Trésorier accompagniées de deux petit popullon, lesquelle armes seront enfermées dans un cadre avec une corniche le tout en bois noyer, et plus sera tenu fournir tous le ferrements nécessaires pour poser lad besoige, ensemble un sarrure à poille dormant quy sera posée à lad chapelle avec un tiroir et icelles poser avec troys affiches, et le tout avoir fait et parachevé bien et duemant entre icy et la prochaine feste de Pasques, pour et moyenannt le prix entre eulx convennu et accordé de cent vingt livres, payable quarante livres présentemant « et le restant à la fin du travail… »

Témoins Guillaume Bandon et jean Farret maçons de Lodève

— IX —

AD 34, 38 H 47 : copie du Prix-faict du retable du maître autel (Le document en très mauvais état est incommunicable)

L’an mil six cent septante quatre et le cinquième jour du mois de may, régnant très chrétien prince luis par la grâce de dieu roy de France et de Navarre, dans le couvant des frères prêcheurs de lad ville après, par devant moy notaire royal et tesmoins bas nommés, ont esté en leur personne révérand père Pierre Bouisset prieur et Jean Cordier soub-prieur et scindic dud couvant, lesquels suivant la deslibération prinse par les révérand pères du conseil dud couvant en date du huit avril ont balhié et balhient à André Coula mtre menuisier et Anthoine Subreville mtre esculteur de Montpellier beau père et beau fils, icy présant et acceptant à faire de que sensuit, premièremnant led Coula et Subreville s’obligent et promettent de faire un retable au maestre autel dud couvant remplissant la fassiade qui aura cinq cannes de largeur et auteur à proportion de la largeur et jusque au lambris de lad église suivant et conformernant le dessien qui en a esté fait par lesd entrepreneurs, signé desd partyes et moy notaire dont les ornemants seront en premier lieu quatre piedestaux avec leur soubassement portant quatre colonnes torses enrichies d’une branche de vigne tout autour avec de petits enfants le tout destaché du noyau avec leurs chapiteaux corniche enrichis selon l’ordre scavoir ouves modilhons aveq leur talioir, plus y aura derrière les colonnes de pilastres portant leurs arrières corps, enrichy le tiers dud pilastre d’ornemants, et le reste canellé avec leurs chapiteaux et leur piedestaux desd colonnes seront enrichys par le devant de tel ornemnants que la place le requéra comme il seront marqués dans le dessein, plus il y aura entre lez deux pieds destaux une niche où il ce metra une figure en ronde bosse de la grandeur au naturel avec toutes les proportions représentant un saint en chacune dud ordre tel quil plaira auds religieux, avec couronne sur les niches et ornements, autours du cul de lampe au bas de la niche enrichira sellon le dessin, plus il y aura de chaque côté dud retable une porte de menuiserie avec un bas relief dans un auvalle quy sera au dessus représentant une Annonciation de la Vierge dud côté et de l’autre la nativité de nostre seigneur avec des ornemants autour dud auvalle et un cordon d’ornements par led bas relief, plus seront tenus de faire une frise au dessus de la corniche avec l’architrave conformément aud dessein, plus seront tenus de faire un frontispice de chaque côté où il y aura deux (…) tenant quelques mistères ainsy quil est représenté aud dessein, plus seront tenus pour le courronnemant dud retable de faire un athyque avec un bas relief représentant l’assomption de la Vierge avec sa corniche, architrave, ornemants, consoles et vases comme est porté et marqué dans le dessein, tout le travail et ouvrages les susd entrepreneurs promettent de bien et duemant faire de bon bois suivant que la besogne (…) entre icy et la feste de noèl prochaine et de incessamment y travailler sans aucune interruption et de faire autour du quy tableau est à présent sur l’autel un ornement à l’entour pour l’embellir, tout lequel ouvrage lesd entrepreneurs poseront et parféront à leurs frais et despans sans que lesd religieux soient tenus d’y contribuer en aucune façon, moyennant le prix et somme de douze cent vingt livres payables, scavoir présentemant la somme de quatre cent livres en louis d’argent et autres monnoies comptée, vérifiée et emboursée par lesd Coula et Subreville au veu de moy notaire et tesmoins, de laquelle somme de quatre cent livres lesd entrepreneurs en quittent lesd religieux, et la somme de huit cent vingt livres sera payée, scavoir quatre cent livres lors que lesd entrepreneurs auront fait la moitiè du travail et ouvrage, et les quatre cent vingt livres restant seront payées par les religieux après que led travail et ouvrages seront faits et posés par lesd entrepreneurs et pour l’observation de ce dessus les religieux ont obligé leurs biens dud couvent, et les Srt Coula et Subreville solidairement l’un pour l’autre et un seul pour le tout, sans diminution ny division d’action leur biens présents et avenir quils ont soubmis au rigueur […]

— X —

AD 34 G 1984 : Devis de l'ouvrage sculpture et architecture qu’il faut faire pour l'autel de l'église cathédrale Saint-Pierre

Premièrement

On fera un lambris qui tiendra tout le tour du presbytère d’un ordre composite du plus régulièrement quy se pourra suivant le desaing que j’ay produit.

Tout le bas sera composé d’un compartiment en manière de pied destaux avec son architecture et ornement suivant et conformément led desaing.

De plus il y aura un second corps par-dessus afin que cela cadre bien et quy suive bien sa symétrie suivi de son architecture et ornements suivant led desaing.

Deplus il y aura sur le susd corps trois grands termes quy feront un espésse de cariatides ou manière d’anges quy porteront une grande corniche avec sa frise avec architrave et tous ses ornements suivant led desaing.

Deplus il y aura entre les termes deux grandes niches, de la grandeur que la place requéra où seront exposées deux grandes statues de chasque costé d’un St Pierre et d’un St Pol et autre Saints tels qu’on voudra qui seront St Firmin et St Germain évesques.

Deplus il y aura sur les niches des anges et autres ornements suivant led desaing

Deplus il y aura à costé du grand cadre du tableau les ornements marqués aud desaing.

Deplus sur la grande corniche quy porte sur le cadre du tableau sera fait un attique avec les ornements quont trouvera à propos quy correspondent au milieu du tableau

Deplus sera fait deux couronnements avec son architecture et ornements correspondant aud desaing

Deplus sera fait les deux portes de la sacristie avec compartiments le tout de bon bois d’aube net et bien sec et ferrements nécessaires pour le prix et somme de trois mille livres

Subreville

Du 26 juin 1684

Jean Fonvielle maistre menuisier de Montpellier a offert de faire led travail pour deux mille neuf cent cinquante livres et sest signé Fontvielhe

Pierre Pradel maistre menuisier de Montpellier a offert faire led travail pour deux mil neuf cent livres et sest signé Pradel

Gabriel Dejean mtre menuisier à deux mile huit cent livres et sest signé

— XI —

AD 34, 38 H 47 : copie du Prix-faict du retable de la chapelle Saint-Joseph (Le document en très mauvais état est incommunicable)

Le vingt sept avril de l’an 1699 a été convenu et arrêté avec le père prieur des frères prêcheurs de saint-Mathieu et le Sr Subreville de la présente ville qu’il lui fera un retable pour la chapelle de Saint-Joseph suivant et conformement le dessein fait par led maître, auquel il adioustera deux colomnes torses enrichies de branches de vigne en sculpture, deplus il fera deux gradins avec de petits ornements enfin il fera un enchassure pour le devant d’autel aussi ornée des deux côtés de sculpture, et le tout pour le prix de cent cinquante livres que led père prieur s’oblige de luy payer dès que l’ouvrage sera en état, fait et arrêté à Montpellier le jour et an que dessus.

Au verso

J’ay receu par avance des mains du révérand père prieur la somme de vingt huit livres en déduction et à bon compte à Montpellier le 22 may 1699

De plus j’ay receu vingt deux livres fait à Montpellier le 16 juin 1699.

Plus j’ay receu la somme de cent livre pout fin de paye dont le quitte fait à Montpellier le 23 aoust 1699.

— XII —

AD 34, 2 E 55 108, f° 330 : Prix-faict à fère le tabernacle de l'église des augustins bailhé à Sr André Coula

L’an mil six cent cinquante un et le second de may, a esté en personne Révérand Père Jean Lacan prieur du couvent des religieux augustin de Montpellier, le quel de son gré a bailhé et bailhe à André Coula mtre menuisier de lad ville présant et acceptant à fère un tabernacle pour le mtre autel de l’église dud couvent suivant le devis et dessain quy en a esté faict crayonné sur une feuilhe de papier que led Coula à deslivré présentement aud père prieur de luy signé, et ont accordé que led Coula fera led tabernacle avec de bon bois de tell à la hauteur de treize pans et dix pans de large avec ses figures en nombre de unze quy représenteront les personnages que led père prieur trouvera bon, se chargeant led Sr Coula d’avoir achevé le tabernacle et le randre posé aud mtre autel dans six mois prochains à compter de ce jourd’hui à peine de tous despans domaiges et intehrets moyennant le prix et somme de deux cent trante livres en déduction de laquelle il en a receue quarante une livres à luy deslivrée présentement par led père prieur en escus sol et autres monoyes retirée par led Coula de qouy il se contente et l’en quite et le surplus dud prix quest cent huitante huit livres huit sols led père prieur promet de le payer aud Coula sitot que led tabernacle sera achevé et receue et pour l’observation de ce dessus…..

Jacques Boissier potier de terre se porte caution du menuisier

— XIII —

AD 34, 2 E 55 116, f° 25 : Prix-faict à dorer le tabernacle de l'église des augustins bailhé à St Jean Pouveilhe

L’an mil six cent cinquante neuf et le dixième jour du mois de janvier à Montpellier, par devant moy notaire royal et tesmoins bas-nommés establys en personne R P Alippo Comberau prieur du couvant des religieux augustins dud Montpellier et Louis Laurie sacistaint et sindic en icelluy, lesquels de leur gré ont bailhé et bailhent à Jean Pouveilhe mtre dorueur habitant dud Montpellier à dorer le tabernacle du grand autel de leur esglise, que led Pouveilhe icy présant et acceptant a dict avoir vu sur ler …. aux pactes et conditions que sensuivent, scavoir que le degré et piedestal dud tabernacle ensemble les corniches et ornements d’icelluy seront doré et le fond d’azur, le grand corps dud tabernacle sera aussi doré exeptées les niches quy seront marbrées ou azurées ou glassées à la vollonté desd pères prieur et sacristain, plus les ailes du corps dud tabernacle seront de mesme dorées, le tout suivant l’ordre du grand corps d’iceluy, les consoles desd ailles seront estoufées et glacées selon l’ordre et proportion du reste suivant l’art, les colonnes seront aussy dorées tant du petit corps que du grand et des ailles aussi, plus le petit corps sera aussy tout doré excepté le dedans où lon expose le St Sacrement quy sera d’azur avec un soleil peint au derrière, le dosme du petit corps, les trois lanternes avec leur pome et autres ornements dud tabernacle seront dorés et glacés aux endroits nécessaires, le dedans des trois lanternes sera d’azur le tout selon l’art, se chargeant led Pouveilhe de commencer dès aujourd’hui le travail de la dorure dud tabernacle avec tout ce quy en dépend, et fera bien et duement pour l’avoir achevé et le randre r… en sa perfection comme led travail le requiert entre icy et le premier jour du mois d’avril prochain, à peine de tous despans domaiges et intherests moyennant le prix et somme de deux cent livres en déduction de laquelle led Père prieur luy a deslivré la moitié réellemant en escus d’or et louis blanc et monnoyes vérifiée et emboursée par led Sieur Pouveilhe en présance de moy notaire et tesmoins de quoy il se contente… les autres cent livres restant led père prieur les payera aud Pouveilhe à la fin du travail quy sera aud terme d’avril prochain, et pour l’observation de ce dessus […]

[Quittance finale dans la marge].

— XIV —

AD 349 2E62-68, registre de Me Philippe Bertrand, f 187 v° - 188 : Prix-faict

L’an mil six cent cinquante quatre et le onzième jour du mois de Mars après midy dans Montpellier… ont esté présent en leur personne sieur Moïse Chaunel et Pierre Sanche, consuls et bailles des maîtres apothicaires de Montpellier, assistés de Daniel Sanche, Barthélemy Bastide, Antoine Rey, Jacques Delvert, et autre Antoine Rey fils, et Pierre Roquette, maîtres apothicaires de lad ville, lesquels de leur bon gré on baillé et baillent à prix fait au Sieur Thomas Gousse peintre de la ville de Paris demeurant à présant aud Montpellier présant et acceptant à faire un tableau de St Roc copié de la taille douce de Paul Rubens où il y a plusieurs figures, d’autheur de dix pans et sept pans de large pour metre et poser le susd tableau dans la chapelle quy est dans l’esglise des Révérands Pères Augustins de lad ville, pour et moyennant le prix et somme de cent vingt livres à prendre sur icelle somme en tant moing de lad somme de quatre cent livres que led sieur Chaunel a en sa possession et quy est chargé par ce contrat de transaction passé entre tous les autre mtre apothicaire de lad ville passé par devant moy notaire le vingt sixième février dernier, payable las somme de cent vingt livres, scavoir trante livres présentemant que led Sier Chaunel a payé réellemant et de comptant aud Sieur Goussé en escus blancs et autres monoyes comptées et emboursée par iceluy Goussé en présance de moy et tesmoins, dont sont comptant, autre trante livres lors que le tableau sera bien fait, et les soixante livres restants pour parfaire led payement de cent vingt livres, led Sier Chaunel sera tenu payer aud Sieur Goussé en tant moins de la somme de quatre cent livres en son pouvoir lors que led tableau sera parachevé, promettant led Goussé bien et duemant faire led tableau de l’estampe de lad taille douce dans trois mois prochain à compter de ce jourd’hui à peine de tout despans dommages et intehrests et pour l’observation […]

[Quittance finale dans la marge, datée du 20 Juin 1654].

— XV —

AD34, 2 E 62-68, ff. 195-197, registre de Me Philippe Bertrand : Prix-faict

L’an mil six cent cinquante quatre let le vingt sixième jour du mois de Mars dans Montpellier… ont esté présent en leur personne sieur Moïse Chaunel et Pierre Sanche, consuls et bailles des maîtres apothicaires de Montpellier, assistés de Daniel Sanche, Barthélemy Bastide, Antoine Rey, Jacques Delvert, et autre Antoine Rey fils, et Pierre Roquette, maîtres apothicaires de lad ville, lesquels de leur bon gré on baillé et baillent à Prix-faict au Sieur André Coula Mtre menuisier de lad ville présant et acceptant à faire un leur retable de bois appelé tillet, portant son cadre, de hauteur convenable à proportion du tableau qui se mettra, lequel retable sera de deux pans de largeur, tant pour les côté du haut que de bus, et sera fait suivant le dessin que Coula a fait sur un feuillet signé et paraphé par Chaunel, lequel retable sera mis et posé dans leur chapelle qui est dans l’église des R.P. Augustins de Montpellier, Comme aussy sera tenu led Coula de faire une balustrade de bois noyer pour fermer la chapelle, de la façon, grosseur, et hauteur, de la balustrade de Mr Valat qui est dans l’église des R.P. Prêcheurs de Montpellier, sauf la frise qui sera unie, sans façon, et à la place des armoiries il y aura un cadre avec deux consoles, trois vases, et les frontons par dessus led cadre, plus led Coula sera tenu de faire à lad chapelle un châssis de bois noyer, de la même façon que celui qui est au grand autel de l’église des R.P. Carmes de Montpellier, plus led Coula sera tenu de faire deux gradins de bois noyer pour mettre sur l’auteur, plus iceluy Coula sera tenu de faire deux chandeliers de bois noyer pour mettre aux côtés du marchepied de l’autel de la chapelle, de la grosseur d’un gros pied de lit et de la grandeur convenable, comme aussy sera tenu led Coula de faire deux armoires de bois blanc de pointe, qui serviront de crédences pour mettre et poser aux deux côtés de l’autel, et ce moyennant le prix et somme de cent nonante cinq livres, scavoir pour led retable la somme de septante cinq livres et les cent vingt livres pour les autres choses notées et exprimées, à prandre icelle somme de cent nonante cinq livres en tant moings de lad somme de quatre cent livres que led Sr Chaunel a en son pouvoir et dont il est en charge par le contrat de transaction passé d’entre tous les maîtres apothicaires de lad ville receue par moy notaire le vingtsième février derneir, payable lad somme scavoir las somme de soixante livres présentemant que led Sieur Chaunel a payé réellemant et de comptant en vingt escus blancs comptés en emboursés par led Sieur Coula en présance de inoy et tesmoins et les cent trante deux livres restants pour parfaire led payement de cent nonante cinq livres, led Chaunel sera tenu payer aud Coula en tant moings de la somme de quatre cent livres qu’il a en son pouvoir appartenant aux mtres apothicaires catholiques lors que led retable, balustre, chassis et autres choses seront entièremant posé et parachevés dans lad chapelle… promettant led Coula bien et duemant faire led retable, balustrade, chassis et autres choses dans trois mois prochains à compter ce jourd’hui à peyne de tous despans dommaiges et intherets, et pour l’observation…

[Quittance finale dans la marge, datée du 25 juin 1654].

— XVI —

AD 34,2 E 62-68, registre de Me Philippe Bertrand, ff 201-202 : Prix-faict

l’an mil six cent cinquante quatre et le neuvième jour du mois d’avril dans Montpellier… ont esté présent en leur personne sieur Daniel Sanche et Anthoine Rey consuls et bailles des maîtres apothicaires de Montpellier, assistés des sieurs Moises Chaunel, Barthélémy Bastide, Jacques Delvert, Pierre Sanche fils et autre Antoine Rey fils, et Pierre Roquette, maîtres apothicaires de lad ville, lesquels de leur bon gré on baillé et baillent à prix fait au Sieur Jacques Dupont maître peintre natif de Hollande demeurant depuis quatre ans dans la présante ville présant et acceptant à peintre la voute de la chapelle quils ont dans l’église des révérands pères Augustins de lad ville, laquelle, laquelle peinture sera d’azur, poudrée à l’huile, avec des fleurons, de la façon et chirage suivant le dessin que led Dupond en a fait sur un fulhet papier signé par led Dupont paraphé et signé par lesd Sieurs Sanche et Rey consuls, comme aussy sera tenu peindre les murailles de lad chapelle à l’huille, et faire à chaque costé de muraille un tableau sur l’histoire de la vie de Saint Roc et comme sera désigné par lesd Sieur Sanche et Rey consuls et l’ornement sera de la façon suivant le dessein que Dupond en a fait sur un fulhet papier de luy signé et paraphé par lesd Sieurs Consuls, lesquelles murailles de lad chapelle led Dupond sera tenu de peindre jusqu’au cordon de l’arcade, sauf la muraille où est l’autel de lads chapelle, de plus led Dupond sera tenu de peindre en façon de marbre de diverses couleurs et à l’huille toute l’arcade de lad chapelle, depuis le pavé et tout à l’entour des murailles et pilliers, et led Dupond sera tenu dy faire les estages nécessaires faisant led Prix-faict pour et moyennant le prix et somme de soixante livres, à prandre lad somme en tant moing de la somme de quatre cent livres que led Sieur Chaunel a encore en son pouvoir… payable lad somme de soixante livres, scavoir présentemant la somme de trante livres que led Dupont a receu réellemant et de comptant en escus blancs et autres monoyes comptée et emboursée auveu de moy notaire et tesmoins, laquelle somme il les quitte, et les autres trantes livres restant pour parfaire led payement de soixante livres lesd Sr Sanche et Reys seront tenus payer aud Dupont en tant moing de lad somme de quatre cent livres que led Sieur Chaunel a en son pouvoir appartenant aud maîtres apothicaires catholiques, lors que led prix fait et besoigne cy dessus énnoncé sera entièrement fait et parachevé, promettant led Dupont de bien et duement peindre lad voûte et murailles et autres choses dans deux mois prochains à compter ce jourd’hui à peyne de tous despans domaiges et intherets, et pour l’observation […]

— XVII —

AM Montpellier, BB 146, f° 243

L’an mil six cent cinquante neuf et le trentiesme jour d’octobre avant midy dans Montpellier, par devant moy notaire et tesmoins bas nommés a esté en personne très hault et très puissant seigneur messire Scipion de Grimoard de Beauvoir comte du Roure et de Gizac lieutenant général pour le roy en ses armées en province du Languedoc, gouverneur de la ville et citadelle de Montpellier, lequel de gré a baillé et baille à André Coula mtre menuisier habitant de lad ville présant et acceptant à faire une balustrade en la chapelle que led seigneur comte a dans l’esglise cathédralle St Pierre dud Montpellier quy est la première à main gauche en entrant par la porte de l’entrée principalle de lad esglise, et cest avec bon bois de noyer ornée en la mesme forme portée par le dessan et devis qui en a esté dressé parafé et signé tant par led seigneur comte que par led Coula, et demeuré au pouvoir de moy notaire, et c’est pour et moyennant le prix et somme de cent cinquante livres payable, scavoir dans trois jours cinquante livres et le restant à la fin du travail et lors quicelluy sera parachevé et receu, lequel entier travail led Coula promet et s’oblige d’avoir entièrement parachevé bien et duebmant dans deux mois prochain à compter ce jourd’hui à peyne de tous despans, domaiges et intherests et pour ce dessus tenir les parties ont respectivement obligé et ypothéqué tout un chascun leurs biens présants et advenir […]

Témoins : noble François de Fulcrand seigneur du Pradal et Claude Armand

— XVIII —

AD 34, 2 E 95 1645, F 71 V°

5 octobre 1666, « Messire Gaspard Solas chanoine et grand archidiacre en l’esglise cathédrale St Pierre scindic et députté d Messieurs dud chapitre, lequel de son gré et volonté pour et au nome dud chapitre a baillé à prix fait à André Coula me menuisier de Montpellier icy présant et acceptant à faire les fonds baptismaux des églises cathédrale St pierre et St Anne de ceste ville en la forme que sansuit, premièrement le Coula sera tenu de faire et couvrir les fonds baptismaux de bois noyer de la mesme façon que celle de l’esglise Nostre Dame des Tables de ceste ville, et fournir tous le bois nécessaire et la main, lequel travail led Coula sera tenue d’avoir parfait et achesvé dans deux mois et demy prochains, moyenant la somme de soixante quinze livres payable la moitié présentemant et l’autre moitié après que led travail sera fini parachevé et receu par led chapitre, ayant led Coula receu comptant de Messieurs dud chapitre et par les mains de moy notiare leur trésorier la somme de trante sept livres dix sols retirée et emboursée par led Coula en payement de la moitié dud travail dont il quite led chapitre et pour l’observation […]

— XIX —

AD 34, G 1980 : Devis du jubé qui doibt estre faict au cœur de l'esglise cathédralle St Pierre de Montpellier

Premièrement l’entrepreneur sera tenu de faire led jubé de la longueur de la largeur de lad esglise depuis le pillier de la chapelle de l’ange gardien à celluy de la chapelle de Monsieur Deydé et aura de profondeur ou largeur quattre ou cinq pans à la volonté de Messieurs du chapitre.

Led jubé sera porté par deux saumières de sapin convenables aud travail avec ses solivaux et aix au dessus aussi de bois de sapin, et ce qui est présentemant sur la porte regardant l’orgue sera mis vers le grand autel, sera fait six coulompnes bois noyer, scavoir quatre à la grande porte du cœur et une à chasque coing du cœur suivant le dessain pour porter led jubé, ou bien au lieu des quatre colompnes du cœeur il sera fait deux pilliers un à chasque costé, et autre deux pilliers un à chaque bout, de sapin revesty de bois noyer, le tout au choix de Messieurs du chappittre de faire faire les colompnes ou pilliers.

D’avantaige au dessoubs dud jubé sera faict un plat fond bois noyer travaillé conformemant au dessein.

Lapuy quy sera fait au dessus du jubé sera fait en balustre bois noyer de l’autheur de trois pans et demy et les barreaux auront trois pouces l’un de l’autre suivant le dessein le tout bois noyer.

Dans led jubé sera fait un banc de la longueur dud jubé bois noyer attaché dans led jubé pour servir à asseoir Messieurs du chappittre.

Et pour les doussier des bancs dud jubé, les aix de sapins quy sont présentemant serviront de doussier, et à l’endroit de la porte sera continué comme le reste, et aux deux bouts dud jubé led doussier sera fait à panneaux.

Plus sera fait deux vis, une à chasque coing bois noyer avec ses portes, leurs serrures et clefs, dont les escaliers seraient dans le cœur, ou bien deux vis avec de plastre par dehors le cœur, un à chasque bout contre les pilliers des chappelles, le tout à al vollonttés de messieurs du chappittre de faire lesd vis de bois ou de plastre.

Pour faire led travail led entrepreneur fournira la main, le bois, cloux, ferrements, eschefaudages et autres choses nécessaires, les clefs sans que le chappittre soit tenu dy rien contribuer et ce moyennant le prix et somme de cent livres pour le tout.

Du vingtième dernier mil six cent septante un

Bernard Desfours mtre menuisier de ceste ville à fait offre de faire le travail pour moyenant mil cinquante livre et na seu signé.

Du 24 décembre 1671

André Coula à mil livres suivant led signé par dessein par messieurs du chappitre.

Jean Destan esculteur à neuf cent cinquante livres

Jean Fonvielhe à neuf cent quarante livres

Led Coula à neuf cent livres suivant le dessein signé par Jean Destan, et fère les deux vis de bois noyer, et fère les colonnes ou consoles au choix de messieurs du chap et le plafond suivant le dessein et sest signé Coula

Zacharie Thibaub Mtre menuisier de ceste ville à faire le travail aux conditions cy dessus à huit cent quatre vingt livres et sest signé Led Coula à huit cent soixante livres.

— XX —

AD 34, G 1982 : Prix-faict

L’an mil six cent soixante tretze le 14 Mars Après midy et les tesmoins establys en leur personnes Jean Anthoine de Beauhoste d’Agel sieur de St Colombe prevost, Estienne de Boulahaco gran archidiacre de Valence, Pierre Paris et Denis Davis chanoines en l’esglise st Pierre de Montpellier, les Sr de Bouihaco et David sindic tous dépputté de Messieurs dud chapitre par deslibération de ce jourd’hui qui est dans les archifs, lesquels de leur gré et vollonté ont baillé à prix fait à André Coula mtre menuisier de ceste ville icy présant et accesptant à faire un jubé suivant le modèle qui en a esté fait et quy est dans le bureau dud chappittre et la forme quy sera sy après espécifiée, premièremant sera tenu led entrepreneur de faire led jubé de la longueur de la largeur de lad esglise depuis le pillier de la chapelle de l’ange gardien au pillier de la chapelle de Mr Deydé et aura de profondeur ou largeur cinq pans, led jubé sera porté par deux savinères de sapin ranvestus de bois noyer convenable aud travail avec ses solivaux et aix au dessus aussy bois sapin, et ce quy est présentemant sur la porte du chœur regardant l’orgue sera mis vers le grand autel, plus sera fait quatre colonnes à l’entrée du cœur conformemant au modèlle dont les bases seront en pierre de saint-Jean de Védas et les colonnes de pierre de St genieys et deux termes de bois une à chaque coing du cœur conformement aud modèle, davaintage sera fait au dessous dud jubé un plat fondz bois noyer travaillé conformemernent aud dessein, l’appui qui sera fait au dessus dud jubé sera fait en balustre bois noyer de l’hauteur de trois pans et demy et les barreaux auront trois pouces l’un de l’autre bois noyer suivant le dessain, lesquels barreaux seront ou ronds ou plats à la vollonté du chapitre qui la faira, scavoir à l’entrepreneur entre icy et Pasques conformement au modèles, dans le jubé sera fait un banc de la longueur dud jubé bois noyer attaché dans led jubé pour servir à asseoir Messieurs du chapitre, et pour le doussier dud banc les aix de sapin quy y sont présentement serviront de doussier et l’endroit de la porte sera continué comme le reste, et aux deux bouts dud jubé led doussier sera fait comme le reste du doussier, lequel doussier de bois sapin sera mis de la couleur du bois noyer, et sera mis au millieu ou bout une eslévation et deux accoudoir pour le siège de monseigneur de Montpellier, plus faire deux vis un à chasque bout contre les pilliers des chapelles dont le dehors sera de buget de pierre de Saint Jean de Védas et les vis seront de plastre avec une porte à chascune des vis avec leur fermature bois noyer à l’entrée d’icelle, leur serrures et ferremant nécessaires, plus tout le bois dud jubé quy se verra sera de bois noyer et le doussier du banc de Messieur qui est de sapin sera mis de couleur de bois noyer, et au millieu dud jubé l’entrepreneur mettra les armes du chappitre en relief porté par deux anges conformemant au modèlle et dessain quy en a esté dressé qui est dans le bureau dud chappittre, pour faire led travail l’entrepreneur fournira la main, manœuvre, bois, chaux, ferremants, pierre, doux, eschaffaudages et autre choses nécessaires sans que led chappittre soit tenu dy rien contribuer et sera tenu d’avoir parachevé led travail dans (un blanc) prochain à paine de tous despans domaiges et intherests, moyenant le prix et somme de huit cent vingt deux livres payable scavoir un tiers présantement autre tiers à moitié travail, et l’autre tiers après que le travail sera parachevé et receu par messiers dud chappitre […] ;

— XXI —

AD 34, G 1980

Les tesmoins establys en leur personne Messire M Gervais, Trial, Paris d’une part et André Coula mtre menuisier de ceste ville d’autre, lesquels de leur gré et volonté ont convenu et accordé ce que sensuit, premièrement les parties ont comparé les augmentations que led Coula préthendait avoir faites au jubé de la cathédrale au dessus de son prix fait du 14 mars 1673 receu par moy notaire et ce que le chappitre disait que led Coula estait obligé de faire aud jubé qui n’a pas esté fait à causse du changement de dessain fait pendant le travail du jubé dont lesd parties se quittent respéctivement les uns les autres avec promesses de ne sans fère jamais demander, sauf que led Coula sera tenu de fère quelques ornemants qui tiendront à la mais des anges quy sont à l’escusson des armes mises au devant dud jubé, qui iront de la main des anges jusqu’à l’escusson, consentant les parties respectivement à la cancélation du suds contrat de prix fait dud jubé moyennant la somme de 344 livres qui restait este deub par le chappitre aud Coula de celle de 822 livres du prix fait dud jubé, laquelle somme a esté payé par les dépputtés dud chappitre des deniers receus par eux de moy notaire leur trésorier avec ? Coula en louis d’argent et monnoye retirée et emboursée par led Coula en présence de moy notaire et tesmoins dont se contente, et par ce présant contrat les sieurs députés dud chapitre ont baillé à prix fait aud Coula à faire un berceau aud jubé et un dosme sur chasque vysette dud jubé avec un St Pierre tenant les clefs sur le dosme du costé droit et un St Paul tenant un épée sur le gauche lesquels dosmes seront d’une esgale grandeur bien que les vysettes soient de différentes largeur, avec un cauquille sur la chaise de Monseigneur de Montpellier et deux anges sur lad cauquilles tenant de les mains la croix, auquels berceau il y aura des fenestres conformemant au berceau du chœur de lad esglise et au dessoubs du berceau il y aura un cordon qui régnera tout le long conformement au dessein, le tout bois de noyer sauf l’arceau qui regardant le cœur qui sera revestu de bois de sapin couvert de noyer, plus au dessoubs des vysettes dud jubé sera fait un queu de lampe à feullage à chasque vysette bois noyer, le berceau dud jubé sera de hauteur de trois pans et depuis le dossier quy est à présent jusque au cordon dud berceau, et led travail fera conformement au dessein quy en a esté dressé signé par Messieurs les dépputtés du chapitre et led Coula, pour faire lequel travail led Coula fournira le bois et ferrements nécessaires sans que led chappittre soit tenu dy rien contribuer et avoir parfait et achevé led travail dans quatre mois prochain précisémant à payne de tous despans dommanges et intherests, moyennant le prix et somme de 330 livres, payalbe scavoir un tiers au commencemant dud travail, autre tiers à moitié travail, le restant à la fin dud travail après qu’icelluy sera parachevé et receu par Messieurs du chappitre.

le 21 juin 1671, présant Monseigneur de Paris ai baillé le dessain à Mr Coula.

NOTES

1. Alexandre GERMAIN. « Le couvent des Dominicains de Montpellier ». Mémoires de la société archéologique de Montpellier, T 4. Montpellier, Jean Martel aîné, 1855, p. 212 et p. 221-222.

2. Louis de LA ROQUE Biographies Montpelliéraines, Montpellier, Imprimerie Centrale du Midi, 1877, p. 98-99.

3. Francine ARNAL, Alain CHEVALIER. Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier. Montpellier, ACPLR, (coll. Image du Patrimoine), 1993, p. 21 et p. 34.

4. Jean NOUGARET, Montpellier Monumental. Paris, Monum. / Éditions du Patrimoine, 2005, T. I, p. 144-148 et p. 212.

5. AD 11, 2 E 8699, f° 135, 13 octobre 1630 : Subrebille-Maury.

6. AD 34, 2 E 14/192, 3 mars1627 f° 65 : apprentissage de Jean Guiraud bailhé à Georges Subreville.

7. AD 11, 3 E 8398, 13 mars 1628, f° 123-124.

8. Sur le séjour de Georges Subreville à Narbonne : Léonce FAVATIER, « La vie municipale à Narbonne au XVIIe siècle ». Bulletin de la Commission Archéologique de Narbonne, T VI, 1900, p. 702-705.

9. Léonce FAVATIER. « La vie municipale à Narbonne, les Beaux-arts et les arts industriels ». Bulletin de la Commission Archéologique de Narbonne, année 1901, premier semestre, p. 438.

10. AD 11, 3 E 8398, f° 199 v°-200, 8 juillet 1628.

11. AD 11, 3 E 8398, f° 212-213, 18 juillet 1628 : sans titre.

12. AD 11, 3 E 8398, f° 228-229, 3 août 1628.

13. AD 11, 3 E 8398, f° 230-231 v° : Subreville-Ysard.

14. Léonce FAVATIER, « La vie municipale à Narbonne, les Beaux-arts et les arts industriels ». Bulletin de la Commission Archéologique de Narbonne, année 1901, premier semestre, p. 439-445.

15. AD 11, 3 E 8398, f° 219 v° 220, 26 juillet 1628.

16. AD 11, 13 8636, f° 5, 23 février 1630.

17. AD 11, 3 E 8399, f° 123, 28 août 1630 : sans titre.

18. AD 34, 2 E 97/233, f° 280 v° 281, 28 octobre 1631 : Prix-faict et debte pour Daniel Gay et George Subreville contre Michel Promilhac et Fulcran Daniac.

19. AD 34, 2 E 14/170 f° 432, 9 juillet 1632 : Prix-faict passé à Georges Subreville menuisier et sculpteur habitant de Béziers pour la chapelle de saint Michel en l’église Saint-Félix de Béziers.

20. Louis de La ROQUE, Biographies Montpelliéraines …, p. 99.

21. AD 34, G 1055, f° 344 v° sq : contrat de Prix-faict des chèses du chœur de l’église cathédrale de Lodève baillé par Monseigneur de Lodève et les sieurs de son chappitre à Georges Subreville me esculteur de la ville de Thoulouse. (Voir Annexe 1).

22. Jouée : panneau de bois terminant une rangée de stalles.

23. AD 34, G 1055, 3janvier 1640, f° 352 y° et 353 : Prix-faict pour les messieurs du chappitre baillé à Guillaume Durand mtre serrurier (Voir annexe 2).

24. AD 34 G 1055, 17 juillet 1640 : Prix-faict du jubé (donné à Charles Viguier maçon).

25. AD 34, G 1055, 6 août 1640, f° 356 : Prix-faict baillé à George Subreville. (Voir annexe 3).

26. AD 34, G 1055, 10 septembre 1643, f° 357 v° sq : Autre bail de Prix-faict des réparations restants dans le chœur de lad esglise fait aud Mtre Georges Subreville. (Voir annexe 4).

27. AD 34, 2 E 29/37, f° 6v -7, 07 août 1643 : Prix-faict passé par Monsieur de Fontès à Anthoine Lédenac.

28. AD 34, 2 E 29/37, f° 47, 15 octobre 1643 : Prix-faict pour Monsieur de Fontès contre M Subreville de Lodève.

29. Ernest MARTIN. Histoire de la Ville de Lodève. Montpellier, Serre et Roumégous, 1890, p 107-108.

30. AD 34, 2 E 29/506, f° 95 v°- 97 : Prix-faict de la réparation du chasteau de Dio bailhé à Georges Subreville. (Voir annexe 5).

31. AD 34, 2 E 29/506, f° 150 v° – 153, 22 mars 1647 : Prix-faict passé par les Dames religieuse de Lodève à Jean Boulet mtre masson de Gignac.

32. AD 34, 2 E 29/506, f° 134 v° – 135, 7 octobre 1647 : Prix-faict passé par Georges Subreville et Jean Boulet à Raymont Trelhet et Anthoine Recoules mtre masson.

33. AD 34, 2 E 39/573, f° 123 v°, 15 décembre 1648 : Prix fait de l’entrée de Monseigneur 1’évesque de Lodève bailhé par les Sr consuls à Mr Jacques Dupont peintre et Georges Subreville mtre esculteur de Lodève (Voir annexe 6).

34. AD 34, 2 E 29/507, f° 66, f° 67, 29 août 1648 : Prix-faict bailhé par Messieurs les consuls de Lodève à Georges Subreville.

35. AD 34, 2 E 39, f° 224-225, 5 novembre 1650 : Prix-faict pour les Sieur consuls et communauté de Lodève contre le Sieur George Subreville sculpteur de Lodève.

36. AD 34, 2 E 39/504, f° 136 v°- 137, 3 décembre 1645 : Apprentissage de Mathieu Ollier de Lauroux fait à Georges Subreville Mtre menuisier et esculteur résidant à Lodève.

37. AD 34, 2 E 39/550, f° 207 v° – 208, 13 août 1650 : Apprentissage de François du Sanse valet de pied de pied de Monseigneur de Lodève avec Georges Subreville mtre esculteur dud Lodève.

38. AD 34, 2 E 39/550, f° 207 v° – 208, 13 août 1650 : Apprentissage de François du Sanse valet de pied de pied de Monseigneur de Lodève avec Georges Subreville mtre esculteur dud Lodève.

39. AD 34, 2 E 39/552, f° 67 v° : Prix-fait du retable de l’église de la paroisse de St Fulcran bailhé par les marguilliers à François Mercier.

40. AD 34, 2 E 39/508, f° 285 v° – 286 : Prix-fait bailhé par les marguilliers de la cathédrale de Lodève à François Mercier mtre menuisier.

41. AD 34, 2 E 39/502, f° 95 v° – 96, 23 septembre 1643 : Bailh à prix-fait pour Monsieur de Valquières contre Georges Subreville mtre esculteur.

42. Creston ou chetron : terme de coffretier-malletier, c’est une espèce de petite layette en forme de tiroir, qu’on aménage dans quelque endroit du dedans d’un coffre, pour y mettre à part certaines choses.

43. AD 34, 2 E 39/505, f° 129 v° – 160, 16 octobre 1646 : Bailh à prix-fait du retable de l’église Saint-Pierre de Lodève bailhé par Mr de Guilleminet archidiacre à Mre Georges Subreville.

44. AD 34, 2 E 29/506, f° 129 v°- 130, 4 octobre 1647 : Prix-fait bailhé par George Subreville à André Desle doreur du Dauphiné. (Voir annexe 7).

45. AD 34,2 E 39 / 511, f° 5-6, 3 janvier 1652 : Autre prix-fait bailhé par led Sieur à Georges Subreville. (Voir annexe 8).

46. AD 34, 2 E 39/505, f° 57 v° – 58, 17 avril 1646 : Prix-fait pour le Sieur trésorier pour Michel Lagarde mtre masson de Lodève.

47. AD 34,2 E 39/513, ff 4-5, 6janvier 1654 : Prix fait bailhé par Messire Pierre de Fleury trésorier à François Mercier menuisier de Lodéve.

48. Pierre Paul PONCET, Histoire de la vile de Pézenas des origines à 1733. Castelnau-le-Lez, éditions La Domitienne, 1992, p 113. [Edition du texte et introduction par Claude Alberge].

49. Louis de La ROQUE, Biographies Montpelliéraines…, p 98.

50. Archives municipales de Montpellier, BB 157, ff.130-132, registre de maître Etienne Marye, notaire à Montpellier, 27 mai 1668. Contrat de mariage d’Antoine Subreville, maitre sculpteur, résidant à Montpellier depuis deux ans ou environ, fils de .feu Georges Subreville, maitre esculpter et de Marie Saisset, de la vile de Lodève, avec Jeanne Coulasse, fille d’André Coula, maitre menuisier, et de Jeanne Mourade, de Montpellier.

51. — AM Montpellier, GG 225, 197 : Marie Subreville. L’an cy dessus (1669), le seizieme d’Avril a este baptisée Marie Subreville, fille d’Anthoine Subreville mtre esculpteur et de Jeanne Coulasse mariés, parrein André Coulas mtre menuisier marreine, Marie Seysset veuve de Georges Subreville.

— AM Montpellier, GG 227, F 46 : Jeanne Subreville. L’an mil six cent soixante onze le trentiéme avril a été baptisé Jeanne Supreville agée de quinze jours, fiolle d’Antoine Supreville et Jeanne Coula cy présant et tesmoins sus nommés, parrain André Coula marraine Jeanne Mourade.

— AM Montpellier, GG 227, fp 133 v° : Jean Subreville. L’an que dessus (1673) le quatorziéme décembre et en présence des tesmoins soubsignés, a esté baptisé Jean Subreville agé de sept jours fiols à Anthoine Subreville mtre sculpteur et Jeanne Coulasse le parrain a este Jean de Troy, la m Marie Coulasse.

— AM Montpellier, GG 227, ° 139 v° : Pierre Subreville. L’an que ce dessus (1676) le vingt quatre juin en presence des tesmoins soubsignés, a este baptise Pierre Subreville agé de sept jours fils d’Anthoine Subreville et Jeanne Coula, le p a esté le Sr Pierre Verduron viguier général en la temporalité de Montpellier et de la demoiselle Marguerite de Salgues femme de Me Porta correcteur en la cour des comptes dud Montpellier.

— AM Montpellier, GG 230, f° 32 : Jeanne Subreville. L’an cy dessus (1678) le huitiésme de décembre, en presence des tesmoins soubsignés, a este baptisée Jeanne Subreville agée de deux jours, fille d’anthoine Subreville mtre esculpteur et de Jeanne Coula, son p Cler Subreville menuisier, sa mareine Jeanne Coulasse.

— AM Montpellier, GG 230, f° 79 : Jean André Subreville. L’an que dessus (1680) le trentiesme may, en presence des tesmoins soubsignés, a este baptisé Jean André Subreville né le vingte quatriésme du courrant, fils de Sr Anthoine Subreville esculpteur et de Jeanne Coulasse, p Jean André Dupuy praticien et m Jeanne Po… femme de Timothée Coula.

— AM Montpellier, GG 230, f° 221 v° : Guillaume Subreville. Comme ce dessus (14 juillet 1683), en presence desd soubsignés, a esté baptisé Guillaume Subreville agé de quatre jours, fils de Anthoine esculpteur et de Jeanne Coulasse, p Sr Guillaume Feraud marchand orfévre, m Suzanne Bousquelle femme de Jean Pouveille (maître doreur).

52. Louis de La ROQUE, Biographies Montpelliéraines…, p. 99.

53. Archives de la confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier, registre de délibérations : Du vingtième d’avril jour de Pasques 1669 (dans la marge : pour le payement de la dorure du tabernacle).

54. Ibidem.

55. Archives de la confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier, registre de délibérations : Du vingtième d’avril jour de Pasques 1669. Prix-fait du retable.

56. AD 34, 2 E 59/45, f° 528 : Prix-faict Pénitents / Lafoux.

57. Sur la famille Jourdan : Denis NEPIPVODA, « Artisans et décors d’église a Montagnac » Bulletin des Amis de Montagnac, n°86, octobre 2012, p. 6-15.

58. Renseignement communiqué par Jean-Louis Vayssettes.

59. AD 34, 38 H 47, Copie du Prix-faict du retable du maitre autel. (Voir annexe 9).

60. AD 34, G 1153, f° 562.

61. AD 34 G 1984 : Devis de l’ouvrage sculpture et architecture quil faut faire pour l’autel de l’église cathédrale Saint-Pierre. (Voir annexe 10).

62. AD 34, 2 E 59/38 f°515.

63. AD 34, G1984.

64. Francine ARNAL, Alain CHEVALIER, Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier…, p. 14-16.

65. AM de Frontignan, GG 32, Comptes de la confrérie de l’Assomption de Notre Dame.

66. AM de Frontignan, GG 33, Comptes de la confrérie du Rosaire.

67. AD 34, 2 E 32/56, f° 203 : Prix-faict pour Sr Jacques Despoux C Subreville.

68. AD 34, 2 E 32/56, f° 255, Quittance pour le Sr Despoux marguillier C Subreville.

69. AD 34, 38 H 47 : copie du Prix-faict du retable de la chapelle Saint-Joseph. (Voir annexe 11).

70. AD 34, HDT B 216 : Pièces justificatives des dépenses faites pour Charles-Joachim Colbert, évêque de Montpellier, par Jacques Fermaud receveur des revenus de l’évêché pendant le 1er semestre de 1699.

71. AM Pézenas, GG 35, Confrérie des Penitents Noirs, registre des délibérations.

72. AD 34, G 1974.

73. AD 34, G 1984 : sans titre (police passé par Roch Lacroix syndic du chapitre a Dominique Magniani).

74. AD 34, 2 E 55/185, f° 246 sq. 10 août 1641 : relation contre Jean et Pierre Pastourel.

75. AM Montpellier, DD 10 : André Coula mtre Menuisier et Jeanne Mourade marries, Une maison qu’a esté sy devant d’eux de Damoiselle Anne de Tixoria et Noble Nicolas Tixoria à la rue de l’Aigullierie au Calpnau confrontant d’une part Jacques Estorc, Nicolas Bouget et la rue, la moitié d’une terre champs à present vigne complentée d’olivier au quatre cantouns confronant l’autre moitié, item la moitié d’un champs aux quatre cantouns complanté d’oliviers confrontant l’autre moitié […]

76. AM Montpellier, BB 156, f° 284 v°, 1er juillet 1653 : quittance Coula.

77. AM Montpellier 156, BB, f° 493, 22 octobre 1676 : sans titre (Contrat de mariage de Jacques Allemand, marchand mangonnier, fils de Jacques aussi marchand mangonnier et de Marguerite Cauce avec Marie Coulasse, fille d’André Coula et de Jeanne Mourade).

78. AD 34, 2 E 55/188, f° 383 v-384 : quittance et recognoissance.

79. AD 34, 2 E 55/166, f° 435 v° -436, 8 août 1674 : apprentissage.

80. AM Montp. CC841 1658, comptes des clavaires : De la somme de cent livres payée à André Coula, sixième consul de lad année, pour despance par luy faite en plusieurs voyages au bois de Valeyne et au château de Caravette.

81. AD 34, 2 E 55 108, F 330, 2 mai 1651 : Prix-faict à fère le tabernacle de l’église des augustins bailhé à Sr André Coula. (Voir annexe 12).

82. Jean NOUGARET. Montpellier Monumental …, TI, p. 176.

83. AD 34,2 E 55 116, F 25, 10 janvier 1659 : Prix-faict à dorer le tabernacle de l’église des augustins bailhé à Sr Jean Pouveilhe. (Voir annexe 13).

84. AD 34, 2E62-68, f° 187 v° et 188, 11 mars 1654 : Prix-faict. (Voir annexe 14).

85. AD 34, 2E62-68, ff 195-197, 26 mars 1654 : Prix-faict. (Voir annexe 15).

86. AD 34, 2E62-68, ff 201-202, 9 avril 1654 : Prix-faict. (Voir annexe 16).

87. AM Montpellier, BB 146, f° 243, 13 octobre 1659 : sans titre. (Voir annexe 17).

88. Guilhem Van den HAUTE, La chapelle des Pénitents blancs de Montpellier, trésor d’art, Béziers, I .S. O. C, 2009, p. 4.

89. Archives de la confrérie des Pénitents Blancs de Montpellier, registre de délibérations : du vingtième d’avril jour de Pasques 1669 (dans la marge : pour le payement de la dorure du tabernacle)

90. Emile BONNET. Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art du Bas-Languedoc. (Aude, Gard, Hérault, Lozère). [Documentation réunie par Emile Bonnet et publiée par Jean-Claude et Nancy Richard]. Montpellier, Richard, 2004, p 101.

91. Jean NOUGARET, Montpellier Monumental…, T. I, p. 212.

92. AM Montpellier, BB 141 1658, 19 juillet 1658.

93. AM Montpellier, CC841, 1658, comptes des clavaires : De la somme de trente livres payée au Sieur Boissière paintre en déduction et à bon compte de la somme à luy accordé pour la faction du tableau dit tableau quy doibt estre mis à la cheminée de la grand salle de la maison consulaire.

94. AM Montpellier, CC841, 1658, comptes des clavaires : De la somme de cent livres payée à André Coula pour un banc par luy faict et bois de noguier pour l’esglise parochelle Notre Dame (Les marguilliers fournissent le bois, les clous et tout ce qui est nécessaire).

95. AM Montpellier, BB 14 : Extrait du registre de deslibération du conseil des vingte quatre de Montpellier.

96. Emile BONNET, Dictionnaire des artistes.., p. 86-87

97. AM Montpellier, compte des clavaires 1660, f° 78 A Pierre Lecat, mtre esculpteur, 141 livres.

98. AD 34, 2 E 95 1644, 6 juillet 1656, f° 473 v°- 474, sans titre.

99. AD 34, 2 E 95 1645, 5 octobre 1666, f° 71 v° : sans titre. (Voir annexe 18).

100. AD 34, G 1749 : registre de délibération du chapitre Saint Pierre de Montpellier : délibération du lundi 19 novembre 1668.

101. AD 34, G 1749 : registre de délibération du chapitre Saint Pierre de Montpellier, délibération du 5 décembre 1671.

102. AD 34, G 1980 : Devis du jubé qui doibt estre faict ait cœur de l’esglise cathédralle St Pierre de Montpellier (suivi des offres de plusieurs menuisiers) : led Coula à neuf cent livres suivant le dessein signé par Jean Destan… (Voir annexe 19).

103. AD 34, G 1749 : registre de délibérations du chapitre Saint Pierre de Montpellier, f° 445. Du lundi 17 avril 1673 : Messieurs de Gervaix d’Arles archidiacre de Castrie, Trial, Hondrat et Patria chanoines avec Messieurs les scindics régleront les difficultés du jubé.

104. AD 34, G 1982 : Prix-faict. (Voir annexe 20).

105. AD 34, G 1749 : registre de délibération du chapitre Saint Pierre de Montpellier, f° 492, du lundi 5 mars 1674.

106. AD 34, G 1980 : sans titre. (Voir annexe 21).

107. AD 34, G 2449, compte du chapitre cathédral de Montpellier. 1674.

108. AD 34, G 2500, compte du chapitre cathédral de Montpellier. 1675.

109. AD 34, G 2508, compte du chapitre Saint-Pierre de Montpellier. 1683. À André Coula, mausolée des honneurs funèbres de la reine, chapiteaux et colonnes dorées et fleurs de lis 132 I. A Pezet, peinture des armoiries 60 I. A Fabre, pour avoir tapissé la cathédrale le même jour.

110. AD 34, G1982. 1686 : Devis d’un amphithéâtre quil convient faire dans l’église Saint Pierre devant les grandes orgues de la porte de 1’entrée de l’église.

111. G 2504, compte du chapitre de Montpellier, 1679 : A Coula 3 petits tabernacles 45 1. A Pouveille dorure de 3 tabernacles 36 1 ; G 2505. Idem. 1680 : A Coula 1 tabernacle à Villeneuve 20 1 ; G 2509. Idem. 1684. A Coula et Pouveille, un tabernacle doré à Vic 30 1 ; G 25 10. Idem. 1685.- Pouveille et Coula, tabernacle et gradins 33 1 ; G 2511. Idem. 1686.- A Coula travail et gradins au tabernacle de Vendargues 18 1, et travaux de Pouveille, doreur G 2512. Idem. 1687 ; A Coula, tabernacle à gradins à Castelnau 22 1 G 2513. Idem. 1688.- A Coula, tabernacle du Cailar 34 1, dorure 19 1.

112. AD34, 2 E 62/152, ff 110-111, 22 mars 1692 : procuration.

113. AD 34, 2 E 62/152, f° 320 sq, 30 septembre 1692 : transaction.

114. AD 34, 2 E 62/152, f° 323-325, 30 septembre 1692 : accord.

115. AD 34, 2 E 62/152, f° 321 v° 30 septembre 1692 : obligation de 448 112 s 3d.

116. AD 34, 2 E 56/416, f° 803, 21 octobre 1676 : obligation.

117. AD 34, 2 E 62/152, f° 326, 30 septembre 1692 : déclaration portant obligation de 580 livres.

118. AD 34, 2 E 62/152, f° 326 v° – 327, 1er octobre 1692 : quittance et reconnaissance de 425 livres.

119. AD 34, 2 E 62/152, f° 355 v°-356 : quittance de 120 livres.

120. Le Prix-faict de la commande passée aux frères Rodière est transcrit intégralement dans Léonce FAVATIER, La vie municipale à Narbonne… 1901, p. 439-445.

121. Jean PENENT. La peinture de Toulouse et de Languedoc de 1590-1650, Paris, Somogy Edition d’Art, 2001, p. 133, p.140 et p. 221.

122. Pascal JULIEN. « Les stalles de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse : un chantier exemplaire (1610-1613) ». Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, n° LII. 1992, p. 107-125.

123. Pascal JULIEN. « Harpies, griffons et chimères dans les stalles de chœur au XVIIe siècle : le modèle toulousain ». Gazette des Beaux-Arts, septembre 1994, p. 1-12.

124. Livre d’architecture d’autels et de cheminée, dédié à Monseigneur l’Eminentissime Cardinal Duc de Richelieu, de l’invention et dessin de Jean Barbet, gravé à l’eau forte par Abraham Bosse. Paris, 1632.

125. Alexandre GERMAIN. Le couvent des Dominicains de Montpellier…, p. 222.

126. Francine ARNAL, Alain CHEVALIER, Tableaux religieux du XVIIe siècle à Montpellier …, p. 22.

127. Denis NEPIPVODA, Artisans et décors d’église à Montagnac…, p 8.

128. Denis NEPIPVODA, Artisans et décors d’église à Montagnac p 8.

129. Denis NEPIPVODA. « Jean Sabatier, « sculpteur en plâtre » languedocien ». Etudes héraultaises, n° 41, 2011, p. 69-98.