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Description

Délinquance et rapports sociaux d’après le procès de l’ordinaire
de Pérols et de Grabels (1618-1741)

Les sources judiciaires de l’ordinaire, provenant de la série G des Archives Départementales de l’Hérault ont constitué le matériau essentiel de cette recherche, orientée vers la délinquance de deux petites communautés rurales des environs de Montpellier, au cours du XVIIe et du XVIIIe siècle : Pérols et Grabels.

Les procédures proviennent des cours situées au plus bas degré dans la hiérarchie des tribunaux ordinaires. Les procès conservés sont souvent incomplets, surtout durant les premières années du XVIIe siècle.

Pérols et Grabels, dans la province de Languedoc, font partie sous l’Ancien Régime, du diocèse civil de Montpellier. Ces deux communautés d’une population inférieure à 500 habitants, sont originales par leur situation géographique : Pérols, situé au bord de l’Étang de Pérols, est en relation avec la ville, la plaine environnante, et la mer, grâce à son port. La communauté de Grabels, située au cœur de la garrigue, est essentiellement rurale.

Les différents types de délits

Les archives judiciaires de l’ordinaire des deux communautés comprennent 490 procès dont 325 pour Pérols et 165 pour Grabels, et font comparaître près de 1 250 personnes.

La violence (coups et injures)

Les archives judiciaires de l’ordinaire des deux communautés comprennent 490 procès dont 325 pour Pérols et 165 pour Grabels, et font comparaître près de 1 250 personnes.

Les lieux

Les lieux où s’exerce la violence sont les lieux quotidiens du travail, de la vie familiale et communautaire. Peu de délits se déroulent à l’intérieur de la maison. La violence s’exerce essentiellement dans la rue qui, comme le cabaret, est à la fois un lieu où l’on règle ses affaires dettes, prêts et ventes, et un lieu de détente. Dans la rue, le dimanche et les jours de fête, éclatent des querelles à l’occasion de jeux de maillet ou de danses, telles que des bourrées ou des menuets.

Les lieux de travail sont avec la rue ceux qui sont les plus souvent évoqués. Il s’agit de la campagne, du port ou de la rivière. L’isolement est aussi favorable à la violence. Elle s’exerce aussi près des métairies dispersées, dans les bois éloignés de la communauté, dans les chemins qui mènent à la ville.

L’assemblée des habitants constitue un lieu privilégié où éclate une violence essentiellement verbale entre les participants : les chefs de familles, leurs représentants et les représentants de l’autorité municipale, féodale, et royale.

Calendrier de la violence

Il existe une relation entre les lieux, les périodes de l’année, et les heures de la journée. Les mois d’hiver sont assez calmes, à l’exception du mois de janvier et surtout du mois de février. Durant cette période, l’augmentation de la violence semble liée aux réjouissances janvier est le mois de la fête de Grabels, février celui du Carnaval. A cette époque, plus de la moitié des conflits se déroulent le soir ou la nuit : à Pérols, au début de février 1682, des jeunes gens d’Aigues-Mortes, le visage barbouillé, dansent et vont dans plusieurs cabarets. Une heure après minuit, a lieu un combat à grands coups de pierre et de bâton, au bord de l’étang. L’augmentation de la violence au mois de mai peut aussi être liée aux réjouissances de la fête du « plantement du mai ». On relève en effet un conflit entre jeunes gens qui n’ont pas voulu contribuer aux frais du hautbois, de même qu’un procès pour tumulte lors de cette fête durant laquelle est planté l’arbre, au mois de mai.

Les délits sont aussi nombreux au début des beaux jours, au mois de mars, et surtout l’été durant les travaux des champs. Il n’y a alors aucune limitation d’heure. L’automne, moment des vendanges, est aussi une période agitée de l’année. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

4

Auteur(s)

Claudine NEGROU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf