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Description

De Guillaume d’Orange à Saint Guilhem de Gellone :
essai sur une iconographie à définir

L’iconographie de saint Guilhem de Gellone n’a jamais fait l’objet d’une étude précise. Nous verrons plus loin que cette iconographie, qui apparaît tardivement, au XIIIe siècle, reste limitée et confuse. Nous nous proposons donc d’en donner ici une première approche générale.

Les sources historiques, hagiographiques et littéraires

Guilhem, à la fois personnage historique et héros de légende, est connu par plusieurs sources. Tout d’abord la Vie de saint Benoît d’Aniane (Vita Sti Benedicti abbatis anianensis), composée par Ardon, moine d’Aniane, à partir de 822 à la demande des moines d’Inden (aujourd’hui Kornelimünster, où mourut Benoît en février 821), insérée plus tard dans sa version longue dans le cartulaire d’Aniane, et publiée en 1735 dans les Acta Sanctorum Ordinis sancti Benedicti, saeculum quartum, pars prima. Une traduction française par Fernand Baumes en a été publiée en 1910 et le chapitre 42, p. 198-199, traite de la vie monastique de Guillaume.

La Vita beati ac gloriosissimi confessoris Christi Guillelmi uius festivatas celebratur V kal. iuni, rédigée vers 1120-1130, s’inspire largement du chapitre 30 de la Vie de saint Benoît par Ardon. Elle a également été publiée dans les Acta Sanctorum…, p. 67 – 86 de l’édition de Fernand Baumes. Il faut signaler enfin la rédaction au XIIe siècle des « Miracula Sancti Guilhelmi de Desertis « , p. 566-571 de la traduction des Acta Sanctorum par Fernand Baumes.

L’édition par Pierre Riché du Manuel pour mon fils, rédigé à partir du 30 novembre 841 par Dhuoda, épouse, en 824, de Bernard de Septimanie, l’un des fils de Guilhem, a été publiée en 1975. Il s’agit d’un ouvrage d’éducation destiné à son fils Guillaume, alors âgé de quinze ans, qui nous renseigne sur la famille de Guilhem, grand père du jeune garçon.

D’autre part, Joseph Bédier et Pierre Tisset ont utilisé pour retracer les étapes de la vie du Guillaume historique les annales et chroniques de l’époque carolingienne, rassemblées par les bénédictins de Saint-Maur, les Scriptores Rerum Germanicarum, les Monumentz Germaniae Historica, la Vie de Charlemagne par Eginhard, l’Histoire Ecclésiastique d’Orderic Vidal, la Vie de Louis le Pieux de l’Astronome, ou encore le Poème sur Louis le Pieux d’Ernold Le Noir…

Enfin les chansons de geste, en particulier le cycle en langue d’oïl de Guillaume d’Orange, donnent à partir de 1ère moitié du XIIe siècle un portrait idéalisé du personnage historique, héros accompli, « figure idéale du saint guerrier combattant les infidèles puis tardivement converti au monachisme, figure proposée en modèle à tous les chevaliers du siècle ». Ces textes ont été construits à partir de la Vita antérieure mais aussi, selon Mme Claudie Duhamel-Amado, de récits élaborés (sans doute en langue d’oc à l’origine) autour de Gellone, au sein des familles du lodévois, du biterrois et du pays de Melgueil « se réclamant de la souche guilhelmide », ainsi que sur les chemins de Saint-Jacques.

Signalons également la récente biographie de Guilhem, parue en 1992, due à M. l’abbé Gérard Alzieu, archiviste-bibliothécaire de l’évêché de Montpellier, qui a tenté d’élaguer la vie du saint de toutes « fioritures hagiographiques » et de s’en tenir aux sources et aux auteurs les plus fiables. Enfin, il faut citer le colloque organisé en 2004 (29–30 octobre), à l’Université de Toulouse-Le Mirail, par le laboratoire France méridionale et Espagne (UMR 5136), intitulé « Entre histoire et épopée. Les Guillaume d’Orange (XIe – XIIe siècles) ». Les actes de cette rencontre n’ont pas encore été publiés au moment de la rédaction de cet article. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2005

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Jean NOUGARET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf