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Description

Dans la Haute Vallée de l’Orb, activités et échanges
à propos des Foires de Ceilhes (1789-XXe siècle)

Justifiés et étayés par des conjonctures propices, marchés et foires ont décliné et, le plus souvent, disparu quand celles-ci se sont dégradées ou transformées. Ils ont alors été supplantés par d’autres formes d’échanges.

La première partie de l’étude portait sur l’Ancien Régime. Il nous reste à la poursuivre jusqu’au moment, récent, où, le marché hebdomadaire ayant été supprimé en 1833, les foires de Ceilhes se sont éteintes d’elles-mêmes bien qu’administrativement il en subsiste encore quatre comme voudraient en témoigner avec obstination les calendriers et annuaires divers. Mais il ne s’agit plus là que d’une pure fiction.

Ce n’est donc que sur un siècle et demi que portera la fin de notre étude. Elle nous conduira à aborder maints aspects de la vie de la commune, car celle-ci a constitué le principal support des foires. S’y sont ajoutées, pendant la première moitié du XXe siècle, des activités industrielles qui, assez paradoxalement, ont soutenu, quelques décennies durant, le contexte rural traditionnel et l’ont placé au contact d’éléments sociologiques différents.

1. – DES CAHIERS DE 1789 AUX NOUVEAUX CONTEXTES POLITICO-ADMINISTRATIFS

En 1789, la commune de Ceilhes-et-Rocozels reçut sa configuration administrative : elle résulta de l’union des deux paroisses et communautés de même nom. Toutefois le Hameau de la Ciffrerie, au sud, fut rattaché à la commune d’Avène. Par ailleurs, les hameaux de Salvagnac et de La Blaquière, à l’est, d’abord inclus dans la commune de Joncels, furent, à la demande de leurs habitants, réunis à Ceilhes-et-Rocozels sous le Directoire.

Peu après, eurent lieu les ventes des biens nationaux. Pour l’essentiel, elles affectèrent les domaines de Bouloc et de Rocozels, du duc de Fleury, et le domaine de l’Ordre de Malte de la Borie des Mayonnettes. Elles profitèrent fort peu aux paysans, mais surtout aux bourgeois, en l’occurrence des fabricants et hommes de loi de Lodève. En définitive la structure foncière de la commune ne fut pas sensiblement modifiée. Il est cependant vrai que, plus tard, les premiers acquéreurs ayant spéculé ou investi ailleurs leurs capitaux, leurs biens, morcelés, furent revendus et permirent une première diffusion certaine de la propriété du sol, comme en témoigne le premier cadastre de Ceilhes en 1827. Mais ces achats n’avaient pu être faits que par des paysans déjà aisés. C’est seulement après la monarchie censitaire, lorsque les propriétaires fonciers se tournèrent résolument vers l’industrie ou le commerce, que le parcellarisme fut plus poussé.

Nous avons déjà signalé la très grande importance des communaux sous l’Ancien Régime. Quel sort allait leur être alors réservé ? Les opinions étaient partagées entre les possédants et ceux qui n’avaient rien, ces derniers étant, faute de mieux, très attachés aux biens collectifs dont ils usaient.

A Lodève, le 22 juin 1792, le directoire du district s’opposa à la vente des communaux en montagne et sur les sols pauvres. La loi du 10 juin 1793 décida que ces biens seraient partagés dans les communes si 1/3 des habitants d’au moins 21 ans y était favorable. A Ceilhes, il en fut autrement et, à partir de 1801, on voit la municipalité, soucieuse d’aider les plus démunis, aux prises avec le problème, […]

(*) Pour la première partie de cette étude, voir Etudes sur Pézenas et l’Hérault, IX-3,1978, p. 9-20, et X-1,1979, p. 42.

Informations complémentaires

Année de publication

1980

Nombre de pages

14

Auteur(s)

Charles BONAMI

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf