Catégorie : Étiquette :

Description

Contribution à l’histoire des étudiants ouvriers chinois en France :
Un jeune Chinois à Montpellier dans les années 1920

On connaît le principe des émissions télévisées de la série « Océaniques » programmées par FR3. Il s’agit de donner la parole à une personnalité remarquable pour la qualité de son témoignage. C’est dans ce cadre que les 22 et 29 février 1988, la télévision nous a offert une longue interview réalisée en juillet 1987 d’un vieux citoyen chinois, Cheng Tcheng né en 1899 à Itcheng près de Nankin sur les bords du Yang Tsé Kiang. Le réalisateur Olivier Horn a filmé à son domicile à Pékin puis à travers toute la Chine ce vieux monsieur qui s’exprime dans un français impeccable. Fils de mandarin, Cheng Tcheng a fait partie de cette génération de jeunes chinois qui ont accueilli avec enthousiasme toutes les tentatives faites en Chine au début du siècle pour moderniser le pays et surtout l’engager dans la voie des réformes sociales.

On peut reconstituer les éléments principaux de la biographie de Cheng Tcheng à partir de ces entretiens télévisés, de la relation écrite qu’il a donnée à Paul Valéry en 1928 et que celui-ci a insérée dans la préface qui précède un texte de Cheng Tcheng intitulé « Ma mère » paru dans la revue Commerce au printemps 1928 et de deux ouvrages de la collection Orient : Orient 1. Cheng Tcheng, Vers l’unité. 1. Ma mère, préface de Paul Valéry de l’Académie française, Éditions Victor Attinger, Paris Neuchâtel, 1928, 191 p. ainsi que Orient 3. Cheng Tcheng, Vers l’unité. 2. Ma mère et moi. A travers la Révolution chinoise, Idem, 1929, 240 p. En réalité, le texte intitulé Ma mère publié dans la revue Commerce est le premier chapitre de l’ouvrage du même nom paru la même année et qui comporte 13 chapitres. Dans l’avant-propos de cet ouvrage, écrit en septembre 1927 à Paris, Cheng Tcheng s’explique sur le titre de cette série d’ouvrages : « Vers l’unité. Oui, vers l’unité des civilisations de l’Orient et de l’Occident. Plus spécialement des civilisations chinoise et européenne. Je suis un Chinois européanisé, un Oriental occidentalisé. Mais je suis opposé à une imitation aveugle et exagéré de l’Europe. Je ne défends aucunement la pourriture de la tradition orientale. Je veux que la culture européenne devienne un élément organique de la vie orientale. Je veux que l’esprit oriental déterminé par la culture occidentale devienne, lui aussi, un élément principal de la vie européenne. L’union des bons grains et la disparition de l’ivraie de la grande famille humaine, c’est mon but… Au début d’une série d’ouvrages que je me propose de publier, je présente d’abord ma mère. Pour moi, elle est un type pur de l’Orient… Dans le second volume : Ma mère et moi, je décrirai surtout les types de la Révolution ou de transition, et, aussi les types mal européanisés et la conséquence de la synthèse des deux maux… Dans le troisième volume : Mon odyssée en Europe, je me ferai portraitiste. Je présenterai successivement les hommes de l’Orient en Occident et les Occidentaux eux-mêmes… Dans mes derniers volumes, je discuterai les qualités et les défauts communs à toute l’humanité. »

L’itinéraire d’un jeune Chinois « occidentaliste puritain »

Pour satisfaire le vœu des populations, il a fallu aller vite. Les registres des délibérations municipales nous rappellent souvent cette impatience. (« La population réclame la réalisation immédiate du projet » – Thézan-lès-Béziers, 8 octobre 1919.) C’est donc très tôt que les décisions ont été prises. C’est en général au cours d’une séance du Conseil Municipal que le Maire ou un conseiller en a fait la proposition (12 novembre 1917 à Lespignan, et ensuite 10 juillet 1917, Corneilhan, 12 novembre 1918, Cazouls-lès-Béziers, 27 novembre 1918, Murviel, 25 janvier 1919, Thézan, 21 mars 1919, Capestang). Mais c’est beaucoup plus tôt dans certains cas qu’on avait pensé à honorer la mémoire des victimes de la guerre. L’ancien Maire de Thézan, Delcellier, installant le nouveau conseil municipal élu en novembre 1919 pouvait affirmer : « Le Conseil dès qu’il fut informé que notre commune avait payé son tribut à la guerre, et que deux de ses enfants étaient tombés au Champ d’Honneur, décida dans sa séance du 24 décembre 1914 – (nous fûmes la première commune de France à prendre cette décision) – d’élever un monument en l’honneur de ses morts

A Puisserguier, en juillet et en août 1915, il a été prévu dans le budget une subvention de 800 F « pour un monument commémoratif  ». Mais la décision, tardive ici, n’a été vraiment prise que le 15 juin 1922.

Ainsi les décisions essentielles – érection du monument, appel à la générosité du public, vote au moins en partie des subventions municipales – ont été prises généralement dès 1919 et même 1918. Le choix des entreprises ou des artistes a été fait un peu plus tard, en 1920 et 1921. Et c’est en 1922 ou 1923 qu’on a pu procéder « à la réception définitive des travaux ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

1988

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Jean SAGNES

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf