Les Amis de Clio

Cahiers du Haut Vidourle N° 36 - juillet 2022

Histoire et Ethnologie
en Piémont Cévenol

N° 36 - juillet 2022

86 pages

Sommaire

Être volontaire en 1915 : le cas du jeune Louis-Joseph Barticcioni

Dressé au bas d’un escalier qui mène vers l’ancien réfectoire de l’École Militaire Préparatoire de Saint-Hippolyte-du-Fort, le monument aux morts des anciens élèves tombés au champ d’honneur ne diffère en rien des milliers de monuments commémoratifs qui couvrent la quasi-intégralité du territoire national. La Grande Guerre a été une hécatombe pour le pays, suivant les estimations, entre 1 385 000 et 1 397 800 hommes sont décédés, parmi eux une minorité de tout jeunes adultes, ceux nés en 1898 et 1897 (30 000 et 25 000). Chiffres logiques puisque ces classes sont celles qui ont été appelées lors des dernières années du conflit. Mais les statistiques globales n’indiquent que l’année de naissance des morts au combat, et non pas celle du décès proprement dit. C’est là l’une des lacunes involontaires du monument de Saint-Hippolyte-du-Fort. Il indique bien l’année de décès mais ne donne en aucun cas l’âge des disparus. […]

Des citernes médiévales à Sauve

Contemporaines de l’enceinte romane (XIIe-XIIIe siècles) de la cité, dans laquelle elles sont incluses, les anciennes citernes du castrum des Bermond, seigneurs de Sauve et d’Anduze, sont l’un des vestiges les plus complets encore visibles, bien que relativement méconnues, car établies sur un terrain privé.

Le castrum

La mention la plus ancienne d’un castrum à Sauve est un acte du roi carolingien Charles III le Simple de novembre 898, par lequel il cède à Amuste, archevêque de Narbonne, « un village situé dans le territoire du château de Sauve dans le comté de Nîmes ». Puis, dans une charte du 7 octobre 959, un certain Dindibald (Dindibaldus) donne une terre sise « dans le château de Sauve » et en janvier 1052, Almerade, seigneur d’Anduze, en lègue une autre à l’abbaye Saint-Pierre de Sauve, « qui est située (…) sous le château de Sauve ». […]

Un pont sur l'Esclafar à Cros

Les siècles se suivent et se ressemblent. En 1832, un orage emporte le chemin vicinal N° 3, portion crousène de la route de Sumène à Lasalle par Saint-Roman-de-Codières qui franchit par un gué l’Esclafar, un des premiers affluents du Vidourle, à la hauteur de La Laurède. En 2021, un orage emporte la route D 169 de Saint-Roman-de-Codières à Saint-Hippolyte-du-Fort à peu près au même endroit. Le premier effondrement entraîna, quelques années plus tard, la construction d’un pont. Aujourd’hui, les deux ponts qui existent ont résisté, la route a été de nouveau ouverte à la circulation dès la mi-novembre 2021. La départementale passe sur le pont moderne, construit en même temps qu’elle à la fin du XIXe siècle. Le pont ancien, qui supporte toujours le chemin, avait bien besoin d’une restauration, objet de notre article. […]

L'octroi de Saint-Hippolyte, quatrième épisode

L’octroi est en place à la fin du XIXe siècle à Saint-Hippolyte-du-Fort. Il est temps désormais d’aborder son organisation sur le plan local, de détailler les conditions matérielles de fonctionnement, de décrire le travail du personnel, notamment les procédures administratives à suivre, et d’étudier le produit financier de cet impôt sur une courte période donnée.

Le règlement de l’octroi dans son article 2 précise l’aire sur laquelle s’applique le droit de perception. « Le rayon de l’Octroi comprendra tout le territoire de la commune. » Des poteaux portant l’inscription Octroi de Saint-Hippolyte « sont placés où besoin sera et notamment à l’entrée des routes et avenues principales ». Le voyageur est prévenu, tout le territoire communal est soumis à l’octroi, il doit donc déclarer ses marchandises quand il pénètre sur le terroir local. L’article 9 précise que l’octroi pèse sur les objets venant « par les routes de Nîmes, Pompignan, Le Vigan, Cros, Lasalle et Durfort, toute introduction d’objets soumis à l’Octroi par d’autres points que ceux indiqués par le règlement sera considérée comme frauduleuse et punie comme telle ». Pour le marchand, les chemins de traverse sont interdits. […]

Bains de langue occitane

L’EAV (École des Arts Vivants) est une association cigaloise initialement connue sous le nom d’École de musique. Son évolution l’a ensuite amenée à se tourner vers des domaines si variés qu’on ne les citera pas tous ici. Parmi eux le théâtre, le cirque, la danse, les langues, le recyclage créatif ou le soutien à la parentalité … L’EAV est aussi l’un des trois EVS (Espace de Vie Sociale) de notre communauté de communes, ce qui signifie concrètement que cette association est soutenue financièrement par la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) au titre des actions qu’elle mène pour favoriser et nourrir les liens sociaux sur le territoire. Quelques lignes, trois acronymes déjà et peu de chances de les croiser dans une méthode d’apprentissage du français… Démonstration s’il en est besoin que les cours de langue ne suffisent pas toujours à équiper la personne apprenante pour la lecture d’un dépliant, mais quoi d’autre pour s’approprier une langue ? […]