Description
Alexandre de Toulouse et de Lautrec, seigneur de Montfa (1632-1698)
Encore qu’il n’ait aucun lien familial avec le célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec, Alexandre mérite bien d’être connu des lecteurs des « Études sur l’Hérault » : il fut en lien avec une bonne partie de notre département, plus précisément, concernant le XVIIe siècle, avec les diocèses de Montpellier et de Saint-Pons de Thomières.
Alexandre de Toulouse et de Lautrec, baron de Monfa, est né en 1632 de Bernard Ier et de Marguerite de Vitrolles. La souche de cette famille paraît bien remonter à Isarn IV, seigneur de Montredon, Saint-Germier et Monfa en 1234. Il se trouve que les terres de Monfa comportaient une métairie du nom de Toulouse, d’où l’amalgame de ces noms. Toulouse, dans ce patronyme ne relève donc en rien du comté de Toulouse titre qui appartenait à la couronne de France depuis la mort du frère de Louis IX, Alphonse de Poitiers, en 1271.
Dès 1650, Alexandre épouse Catherine de Cambefort, fille de Julien de Cambefort, seigneur de Selve, et de Rose de Courtet. Julien de Cambefort était colonel d’un régiment portant son nom; est-ce l’influence de son beau-père ou la passion des combats qui engagea Alexandre à entrer dans la Cavalerie où il devint capitaine ? Cette carrière, du moins, ne l’empêcha point d’avoir quatre enfants, trois fils et une fille qui entra dans une communauté de clarisses.
Ce fut en 1670, que « notre combattant » vendit à François de Gélas, marquis d’Ambres sa part sur les droits de justice de Lautrec, moyennant 2 000 livres payables en deux années et 800 livres de rente. Malgré cette vente, d’ailleurs, Alexandre se permit, à titre honorifique, de se nommer toujours Lautrec. Comment sa carrière des armes prit fin, à quelle date perdit-il sa première femme ? Nous l’ignorons encore. Mais, à son heure, ce guerrier d’origine méridionale retrouva le terroir d’oc, oubliant ses sanglants combats. Plus, ce fut, peut-être, pour se racheter et « réparer des mauvais exemples passés », qu’il voulut devenir un valeureux croisé de la parole de Dieu. Lorsque l’on possède des terres ancestrales dans le diocèse de Castres, il n’est pas déconcertant de se rapprocher du diocèse de Saint-Pons de Thomières.
L’évêque de ce siège, comme bien d’autres prélats du Royaume, en ces années 1680, s’efforçait de ramener à l’Église romaine les divers réformés ; il prisait en particulier le rôle des missions publiques pour les convertir et les instruire.
Revenu sur ses terres, veuf de sa première épouse, Alexandre rencontra alors, Dorothée de Rampon, fille d’un conseiller en la Chambre de l’Édit de Castres, Julien de Rampon. Dorothée devenue l’épouse d’Alexandre se devait, à l’école de son père, de seconder son mari dans sa mission nouvelle, d’une paroisse à l’autre, exprimer à sa manière, la parole de Dieu, nuancer voire corriger l’interprétation réformée ; autant de tâches conformes à la pastorale de l’évêque du diocèse, de Saint-Pons de Thomières, Mgr Percin de Montgaillard. Ce dernier publia en 1683, une « Instruction contre le schisme des prétendus réforméz où l’on montre que de tous les prétextes qu’ils ont pris pour se séparer des catholiques, il n’y en a pas un qui soit légitime ». Il paraît très probable qu’Alexandre de Toulouse-Lautrec a « missionné » dès cette période ; nous ne possédons cependant aucune information sur son apostolat, avant l’année 1688. Mais, dès avant cette date, de concert dans une paroisse avec son seigneur époux, soit en apportant son aide à une régente d’école de village, soit en secondant une religieuse catéchisant les damoiselles d’un pensionnat, Dorothée put transmettre ces « Élévations à Jésus- Christ » elles semblent être le fruit de conversations, d’entretiens, de prières partagées par le vicomte et son épouse, en sorte « qu’un même cœur y parle ou que si c’en sont deux ils brûlent l’un et l’autre d’un même feu ». Les élévations de Dame Dorothée de Julien, vicomtesse de Monfa, sont au nombre de 40, proprement évangéliques ; suivent quelques autres élévations nées des Épîtres de saint Paul aux Hébreux et aux Philippiens. Des Reflexions Chrestiennes, plus générales que les élévations leur succèdent […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1994 |
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Nombre de pages | 4 |
Auteur(s) | Xavier AZEMA |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |