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Description

Saint-Guilhem-le-Désert, Les cloîtres de l'abbaye de Gellone incertitudes, hypothèses et recherches en cours (1985-1994)

En hommage à Pierre-Yon Vernière (1795-1875)
et à Pierre Gary

Lorsqu’au mois de mars 1990 paraît l’ouvrage collectif Saint-Guilhem-le-Désert, la sculpture du cloître de l’abbaye de Gellone qui présente une sélection de sculptures originaires du monastère de Gellone et conservées sur place, à Montpellier et à New York, il était clair qu’on y trouverait les propositions architecturales et les datations antérieurement établies, avec quelques exceptions. En ce qui concerne l’église elle-même, le texte tenait compte du vieillissement proposé par le professeur M. Durliat : le chantier a dû être ouvert au milieu du XIe siècle et la consécration a eu lieu en ou autour de la date de 1076. Quant au cloître inférieur, estimé comme une unité de quatre galeries, la datation correspondait à celle de l’église, même si un certain décalage a dû se produire, et, pour le premier étage, deux galeries romanes, antérieures à 1206, réalisées à l’Est et au Nord pour relier la tribune monastique de la nef avec les bâtiments monastiques, et deux autres postérieures (à l’Ouest et au Sud, donc), d’un « style gothique pauvre et banal ».

Ainsi, les huit galeries du cloître, en deux niveaux, se trouvaient dissociées en trois séquences chronologiques : le XIe siècle, le XIIe siècle (état constaté en 1206), enfin la période début XIIIe siècle-début XIVe siècle, jugée peu intéressante et, en tout cas, très mal documentée.

Avec cet ouvrage, qui est l’aboutissement d’une série d’études pionnières depuis Jules Renouvier (1804-1860), en passant par le baron Taylor, Léon Vinas, Henri Revoil, Paul Alaus, Léon Casan, Émile Bonnet, augmentées des nouvelles propositions de Maurice de Dainville et de Jean Vallery-Radot, se trouve, de notre point de vue, marquée une étape des recherches des années soixante-dix à quatre-vingt. Au risque d’être conduit à reproduire simplement ces travaux et leur synthèse récente, il nous a semblé préférable de présenter les nouvelles hypothèses en fixant d’autres dimensions à ces recherches sur les cloîtres, d’élargir les contributions dans l’espace et le temps et, enfin, de donner le plus régulièrement possible l’état d’avancement des travaux en cours.

Enfin, après les malheureuses excavations des années 1962-1964 pour l’église et la crypte et 1965-1967 pour le cloître et les abords, nous insisterons sur la nécessité de voir des recherches archéologiques conduites, aujourd’hui, par une équipe dirigée et conseillée par un large comité scientifique comprenant tous ceux qui, à des titres divers, ont à connaître de l’abbaye, dans sa totalité historique, et du site : c’est à ce prix que les erreurs du passé ne seront plus commises et que ces nouvelles recherches auront une réelle légitimité scientifique.

Il est clair que l’importance historique et archéologique de l’ensemble gellonais justifie amplement, aujourd’hui, les collaborations les plus étendues : lorsque Pierre-Yon Vernière (fig. 1), juge de paix à Aniane, membre correspondant, depuis 1835, de la Société archéologique de Montpellier, a constitué une collection à partir d’une faible partie des vestiges des cloîtres et en a réalisé une présentation « romantique » dans le jardin de sa propriété, il restait impossible d’aller, comme, aujourd’hui, jusqu’aux détails des analyses stylistiques, des discussions chronologiques et de la composition même des matériaux qui ont servi à la construction et à la décoration des cloîtres. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1994

Nombre de pages

16

Auteur(s)

Jean-Claude RICHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf