Description
Villages narbonnais aux XVIIe et XVIIIe s.
Les Villages dépendant de l’Archevêque de Narbonne
Il ne saurait être question d’étudier tous les villages du Narbonnais. Malgré quelques analyses isolées, l’étude d’ensemble reste à faire. Tout traiter serait d’ailleurs impossible. Aussi avons-nous choisi un commun dénominateur à quelques villages la dépendance à l’égard d’un même seigneur, l’archevêque de Narbonne ; ce qui, étant donné le rôle que joue l’archevêque, est orienter cette courte étude sur le fonctionnement des institutions villageoises.
En première approche, comment décrire le village ?
En Narbonnais, la plupart des villages ont un bon millénaire d’existence. La structure du terroir, le parcellaire, à peu de choses prés, sont fixés depuis des siècles. Aux XVIIe et XVIIIe s. les modifications seront infimes. Les traits principaux des villages du Narbonnais se sont fixés du XIe au XIVe s. – c’est la période de grande croissance villageoise en Narbonnais, où les villages construisent îlots et rues selon des solutions diverses mais qui ont presque toutes un air de parenté, où les terroirs se fixent définitivement les uns par rapport aux autres, où les consulats et les institutions communautaires se déterminent par la plupart.
Au XIVe s., le changement le plus important sera que, la croissance terminée, le village, ne s’étendant plus, sera obligé de s’enfermer à l’intérieur de rempart pour se défendre des conflits intérieurs au Narbonnais ou des passages des gens de guerre. Ce rempart dont la fonction de défense sera importante jusque vers 1650 fossilisera en quelque sorte le village : il restera pour des siècles, dans la plupart des cas, la limite indépassée et indépassable du lieu.
Le processus de différenciation et d’organisation des villages ne concerne donc pas la période moderne. Aucun village ne paraît s’effondrer ni croître démesurément du XVIe au XIXe s. Les seules transformations que l’on relève sont par exemple l’abandon entre 1640 et 1690 du village du Lac à moins dune lieue au nord de Sigean, fortement éprouvé par la peste de 1632 et surtout lieu d’étape sur la route du Roussillon, ce qui entraîna le déguerpissement des habitants. Malgré des menaces souvent répétées lors des mauvaises récoltes, on ne voit aucun abandon passager ni partiel de communauté.
Situés sur des buttes à quelques mètres au-dessus de la plaine mal égouttée, beaucoup de villages narbonnais sont circulaires.
Mais parmi ceux qui dépendent de l’archevêque de Narbonne, quelques uns s’écartent de ce modèle : les plus petits comme Fonjoncouse en pleines Corbières dont les maisons et les flots sont lâches, ou Cruscades à la limite nord des Corbières et à portée de l’ancien grand chemin de Carcassonne à Narbonne, ne sont ni parfaitement ronds ni entourés de remparts. Étaient-ils trop isolés comme Fonjoncouse ou n’eurent-ils pas suffisamment de ressources pour entourer le lieu de hautes murailles ? Des gros villages, seul Salles-d’Aude s’étire le long d’une rue centrale. À l’évidence jamais Salles-d’Aude ne fut entouré de remparts.
Exceptions. Partout ailleurs les villages sont parfaitement structurés, organisés. On les trouve ainsi au début des années 1700 : ovales généralement constitués autour d’un premier îlot, église-presbytère et dépendances (Saint-Marcel, Bize) ou ancien château (Sigean ou Gruissan). Ce noyau originel ou pôle de croissance a donné la direction et l’orientation aux premières rues et impasses. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 1980 |
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Nombre de pages | 12 |
Auteur(s) | Gilbert LARGUIER |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |