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Description

Une vervelle de la famille de Thézan découverte à Marseillan (Hérault)

Dès le milieu du XIIIe siècle, des petits objets métalliques, appelés « vervelles », étaient suspendus par paire aux pattes des faucons, vautours ou éperviers, ainsi qu’au cou des chiens. Elles portaient la marque du propriétaire (seigneur), identifié par son blason, afin de retrouver facilement un animal égaré ou blessé.

Très peu de ces documents ont été retrouvés, et les rares exemplaires connus figurent dans certains musées, spécialisés dans le Moyen Age ou la chasse, tel celui de Gien, ainsi que dans quelques collections privées.

Pour différencier la vervelle pour oiseau de celle portée par le chien, le poids et les dimensions sont les éléments déterminants. Celle du faucon, toujours de petite taille et très légère pour ne pas alourdir l’animal, a aussi pour rôle de permettre la réunion des jets et de la longe pendus à sa patte.

Au Moyen Age les vervelles se présentent sous différentes formes, elles sont carrées, rondes ou losangiques, mais la majorité d’entre elles a l’apparence d’un écu plus ou moins allongé, pointu ou arrondi à la base. Un changement radical interviendra dans le courant du XVIe siècle, la vervelle prendra alors la forme simplifiée d’un anneau.

Rappelons que la chasse au vol, pour laquelle des faucons étaient dressés, fut très longtemps un privilège de la noblesse à qui elle fournissait de la viande fraîche à une époque où l’élevage était assez peu développé. Ce mode de chasse, parallèlement à la chasse à courre, rencontrait un vif succès à l’époque médiévale et de nombreux seigneurs et gentes dames prenaient un grand plaisir à sa pratique.

En fonction du gibier qu’il était prévu de chasser, le fauconnier devait choisir entre le faucon, entraîné pour la chasse de haut-vol, sur le héron en particulier, et l’autour ou l’épervier. Très rapides, ces derniers en évoluant près du sol, poursuivaient entre autres les palombes, tourterelles, perdrix et lapins.

Grâce à l’obligeance de M. J. Chichard, nous avons eu connaissance de la trouvaille d’une vervelle à Marseillan. Elle provient du lieu-dit « Le Pont des Onglous », zone encore réputée de nos jours pour la chasse au gibier d’eau.

Ses caractéristiques sont les suivantes : poids : 8 g, largeur : 26 mm, hauteur : 37 mm (suspension comprise), métal : bronze. L’oxydation du cuivre a produit en surface une belle patine verte uniforme. Sur le chef de l’écu, dont seule une face a été gravée, se dresse la bélière de suspension. Le temps et l’usure ont fait disparaître la dorure sur les surfaces planes et l’émail (rouge) dans les deux alvéoles destinées à les recevoir.

Quant aux armoiries proprement dites, elles peuvent être attribuées avec une quasi-certitude à la noble famille de Thesan-Poujol en Languedoc.

Elles se lisent dans le langage héraldique : écartelé d’or et de gueules, à la bande d’azur brochant sur le tout.

En faisant connaître ce curieux petit objet, témoin de la vie sociale de la noblesse médiévale, nous aimerions que nos amis amateurs d’histoire et possesseurs de vervelles, prennent contact avec nous pour enrichir la connaissance de documents trop souvent ignorés. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1996

Nombre de pages

4

Auteur(s)

Denis ROUQUETTE, Michel LHERMET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf