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Description

Une procession qui devient corso : la caritat

« Au moyen âge, dans les villes du Midi et du Languedoc en particulier, on donnait le nom de caritat aux associations ouvrières, et le jour de l’Ascension les diverses corporations de métiers célébraient une fête générale qui s’appelait festa de la caritat. A Béziers et à Pézenas, on célèbre encore de loin en loin, sous le nom de Caritats, des solennités de ce genre ». Frédéric MISTRAL. Lou Tresor dóu Felibrige.

Dans son étude du Hobby Horse and other Animal Masks, Violet Alford croit devoir préciser que « la Caritat n’appartient pas vraiment au Chameau, pas plus que le Sennibelet n’appartient à l’Âne de Gignac mais elle doit être brièvement décrite ».

C’est en effet une nécessité de rappeler ce qu’était la fête officielle du Jeudi de l’Ascension, une des trois sorties obligatoires du Poulain, qui semble avoir enthousiasmé les Piscénois, du moins au XIXe et jusqu’au début du XXe siècle – malgré quelques tentatives postérieures de résurrection, le dernier cortège de ce nom remonte à 1911. Nous allons essayer de faire le tour des éléments qui la composaient et de voir comment elle a évolué jusqu’à sa transformation en corso carnavalesque de la mi-carême, des débuts de la IIIe République à la Grande Guerre.

Quand naît la Caritat ?

On croit que la fête de Caritat date de l’année 738, à l’époque où Charles Martel chassa les Sarrazins de la Septimanie, en les battant une dernière fois près de Narbonne. Il est peu probable que des fêtes aient été célébrées en l’honneur de ce prince qui, s’il délivra notre pays des musulmans, brûla et dévasta nos villes. Albert FABRE, Fêtes de Caritach.

Comme toujours, il y a concours pour faire paraître l’événement le plus antique possible. Certains veulent que la Caritat ait été instituée par Charles Martel. Les Biterrois, pourraient se contenter de faire remonter la leur au XIVe siècle, dans son Libre de Memorias, Jacme Mascaro écrit en 1382 : « …lo jorn de l’Ascensio, que s’apela las Caritatz a Bezes… » mais ils veulent nous donner à croire qu’elle commença « en l’an 435, au temps où le Vandale Genséric fut chassé de Béziers par des chevaliers de Saint-Jean. Ils arrivèrent par mer, sur des galères. Escaladant l’acropole, ils parvinrent à pénétrer dans la ville… Cette victoire fut remportée le jour de l’Ascension ». […]

Informations complémentaires

Année de publication

2009

Nombre de pages

13

Auteur(s)

Claude ACHARD

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf