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Description

La Complainte de Gênes sur la mort de Thomassine Espinolle

Un poème à la gloire de Louis XII
à la bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier

La bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier conserve, sous la cote H. 439, un poème anonyme composé en 1505. Sur l’un des feuillets préliminaires du manuscrit, une note en résume le contenu et se termine par la phrase suivante : « Je soupçonne du reste que Guillaume Crétin est l’auteur de cette complainte ». En réalité l’écrivain de ce texte n’est autre que le bénédictin Jean d’Auton qui en inséra le résumé dans ses Chroniques relatant le règne de Louis XII de 1500 à 1508.

Le manuscrit de Montpellier est modeste. Il comprend onze feuillets et mesure 207 mm. x 135 mm. De sa reliure, il ne reste que la trame faite de parchemins collés ensemble et recouverts d’une étoffe brune. Sur l’un des feuillets préliminaires du manuscrit est peint l’écu des Bouhier : un boeuf d’or sur champ d’azur soutenu par deux lévriers d’argent, sommé d’un timbre fermé avec pour cimier une tête de bœuf. Des lambrequins bleus et dorés naissent derrière le timbre et s’épanouissent de part et d’autre de l’écu sous lequel on remarque un cartouche contenant le titre erroné : « Regrets de Dame Thomassine Espinolle ». De part et d’autre on lit : « MS. E. = 63, de la bibliothèque de Monsieur le Président Bouhier », et au-dessous : « MDCCXXI ». Le manuscrit fut acquis, sinon inventorié, du temps de Jean IV Bouhier (1673- † 1746). À la vente de la célèbre bibliothèque bourguignonne en 1782, il entre dans les collections de l’abbaye de Clairvaux et enfin dans celles de la Faculté de médecine de Montpellier grâce au médecin bibliophile Gabriel Prunelle (1778- † 1853). Quelque peu oublié après la riche étude que lui consacra Henri-Marcel Kühnholtz au milieu du XIXe siècle, il mérite aujourd’hui d’être reconsidéré au regard de publications récentes et d’être mieux connu des Montpelliérains dont il fait partie du patrimoine.

Le titre exact du ms. H. 439 est « La Complainte de Gênes sur la mort de Thomassine Espinolle ». Rédigé en 1505, il raconte l’histoire d’une dame de la République, célèbre pour sa beauté : Thomassine Spinola. L’héroïne apparaît plusieurs fois dans les Chroniques de Louis XII que Jean d’Auton rédigea peu après La Complainte de Gênes et dans lesquelles il inséra une version abrégée de celle-ci. Son histoire commence en 1502 lorsqu’elle rencontre le roi qui séjourne à Gênes. De leurs discussions naît un amour platonique car la dame demande à devenir son intendyo et lui le sien. Thomassine néglige désormais son devoir conjugal afin d’être fidèle à son amant de cœur Louis XII quitte enfin Gênes, mais, au cours de l’année 1505, il tombe malade. Dans le royaume de France des processions sont organisées. La gravité de la crise qui le touche est telle que les médecins perdent espoir. Une rumeur le faisant passer pour mort se répand alors jusqu’en Italie. A l’annonce erronée du trépas de Louis XII, Thomassine s’abandonne à sa douleur et se retire dans une chambre obscure ou une fièvre ardente la consume en moins de huit jours. La République de Gênes lui décerne alors des funérailles publiques et députe deux de ses citoyens pour porter la nouvelle au roi de France. Ému par le décès de son amie, Louis XII commande à Jean d’Auton un poème commémoratif qui constitue le texte du manuscrit de Montpellier. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2006

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Béatrice BEYS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf