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Description

Traditions populaires : « La festa del joven », à Montagnac

André NOS (professeur au Lycée)

La fête commençait le 21 Novembre et pouvait durer quatre jours. Elle précédait donc la fête patronale (Saint-André : 31 Novembre) et la tradition en a été maintenue, au moins pour le choix de la date de la fête jusqu’à nos jours.

Montagnac avait conservé une antique coutume qu’on retrouve dans d’autres localités du Languedoc, en particulier à Ambialet près de Villefranche d’Albigeois. Il s’agit certainement de la survivance d’une ancienne fête païenne que les Montagnacois ont peu à peu adaptée.

On n’y élisait pas des Miss ou des Apollon mais un « rey del joven ». On y distribuait des prix de course, de danse et de saut. Des ceintures (sinturas) étaient données aux filles, des bourses (borssas) aux garçons, « als miels coren, als miels dansen, als miels sauten » (qui couraient, sautaient ou dansaient le mieux).

Ce jour là les chefs de famille (caps d’ostal) recevaient un cordon plat (cordos plats) et les enfants des cordons plus petits (cordos petis). Danseurs et danseuses ornaient leurs coiffures ou leurs cheveux de « cabelieyras », sortes de rubans offertes par la ville. Aux menestriers on donnait un bonnet en plus de leur salaire et de leur nourriture. Ce jour là la ville payait de quarante à cinquante repas.

Cette fête n’était d’ailleurs pas la seule prévue dans l’année, il y en avait d’autres à des dates moins régulières. Dans les comptes consulaires de Montagnac de 1437-1438 et 1451-1452, une autre coutume est évoquée, celle d’inviter des jeunes gens de Pézenas. Bien que rien ne vienne le confirmer, on peut penser que l’invitation devait être rendue par les gens de Pézenas.

Avant le montant des dépenses et le détail des achats on trouve en effet : « Foc fala festa al joven de Pézenas que say se venguo deporta e per dansa » – (on a organisé une fête pour les jeunes gens de Pézenas qui sont venus participer aux jeux et danser).

Presque tous les ans une telle fête était organisée. On recevait d’ailleurs dignement les invités en leur offrant un repas où l’on trouvait du pain blanc, du mouton, de l’agneau et quelquefois des gâteaux.

Ces quelques détails nous les connaissons d’une manière très indirecte par le relevé des dépenses du consulat de Montagnac. Ceci nous permet d’imaginer ce qu’étaient ces fêtes des jeunes gens mais non d’en découvrir tout le pittoresque, c’est bien dommage.

André NOS Professeur de Lettres au Lycée de Pézenas.

Extraits de « La prose narrative en Moyen-Occitan ». Thèse de troisième cycle. 1966. D’après les comptes consulaires de Montagnac 1437-38 et 1451-52 (A.D.H. Montagnac)

Informations complémentaires

Année de publication

1970

Nombre de pages

1

Auteur(s)

André NOS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf