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Description

Saint-Guilhem-le-Désert : des guerres de religion à l’érudition mauriste
(XVIe-XVIIIe siècles)

La Bibliothèque Nationale possède, comme les Archives Nationales, des fonds importants, en quantité et en qualité, qui concernent l’histoire de l’ordre bénédictin et des monastères : la plupart des documents, très souvent des originaux, sont inédits ou inconnus. Dans le cadre d’une étude systématique de tout ce qui concerne l’histoire de l’abbaye de Gellone, notre attention avait été attirée, depuis longtemps, par un manuscrit dont l’Histoire du Languedoc n’avait publié que quelques lignes. Or ce manuscrit (BN latin 12672) qui appartient à la riche série du Monasticon Benedictinum (tome 15, fol. 261-286 v°) contient des documents qui apportent des renseignements précieux sur l’histoire du monastère au moment des guerres de religion (fol. 261-263 v°). D’autre part, le même manuscrit donne des informations sur les reliques du fondateur et les transferts (fol. 265-269 v°) ainsi qu’une description du monastère (fol. 269 – v°-272). Quelques compléments « bibliographiques » (fol. 272-272 v°) terminent ces pages avant des textes qui concernent le culte de Saint-Guilhem (fol. 273-274), un arbre généalogique (fol. 275) et, enfin, deux lettres originales, l’une (fol. 284-285 r°) datée du 28 juillet 1692, du Frère Maurice Terrin, prieur de 1690 à 1695, l’autre (fol. 286), datée du 1er décembre 1699, du Fr. Joseph Sort, prieur de 1699 à 1704.

Compte tenu de l’intérêt de ces documents pour Gellone, nous en livrons l’édition sans en exploiter, ici, toutes les conséquences pour l’histoire du monastère et de ses bâtiments et tout en sachant bien que, en cette fin du XVIIe siècle, après la Révocation de l’Édit de Nantes et, à Saint-Guilhem-le-Désert, après la restauration de la Confrérie des Pénitents Blancs et la construction de leur chapelle (1682-1685) sous la protection de l’abbaye, il était nécessaire de rétablir la continuité à travers la tragique « parenthèse » des guerres de religion…

Eclaircissemens sur ce qu’un ancien religieux a ecrit touchant les reliques de St Guilhem

[261 r°] On a remarqué, dans les reflexions faites sur les diverses vies ecrites de St Guilhen, Qun ancien religieux appellé La Roque qui estoit sacristain du monastere et prieur de St Martin de Londre, ayant receu une letre d’un autre ancien de la communauté de St Guilhen appellé Ranquier qui luy mandoit que tout le chapitre estoit en peine de scavoir ce qu’estoit devenu le corps du meme St Guilhen, La Roque lui fit reponce. Sa letre est dattée du neufvieme avril de l’année mille six cents trente. Voicy ce que contient cette reponce touchant les reliques de St Guilhen et ce qui s’estoit passé lors de l’invasion des calvinistes :

La Roque dit d’abord à Ranquier qu’il est marry que les religieux qui estoient, de son temps, au monastere ne luy eussent pas apris et a ses confreres ce que les anciens qui vivoient dans l’abbaie et en composoient la communauté lors de l’invasion des huguenots lui avoient apris et a ses confreres, ce qu’ils avoient fait et comment ils s’estoient comportez tant a l’egard des reliques que pour ce qui concernoit le monastere.

Avant que passer plus avant il faut remarquer, sur les premieres paroles de la reponce de La Roque, qu’il y distingue trois communautez differentes, selon la forme de vivre des religieux anciens de ce temps la, qui ne changeoient pas comme l’on fait a present, mais passoient toute leur vie dans le monastere.

La premiere communauté est celle des anciens qui furent les spectateurs de l’invasion des heretiques [261 v°] que La Roque avoit veus et desquels il avoit apris ce qu’il ecrivoit a Ranquier. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1990

Nombre de pages

18

Auteur(s)

Jean-Claude RICHARD, Pierre UCLA

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf