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Description

Religion et Révolution : la déchristianisation de l’An II

Sous ce titre, Michel Voyelle, Professeur d’histoire moderne à l’Université de Provence, a fait paraître chez Hachette en 1976 un volume de 316 pages. A l’origine de ses recherches, une enquête sur les prêtres abdicataires sous la direction du professeur Marcel Reinhard (en 1964).

On sait que, de l’automne 1793 au printemps 1794, à l’instigation des clubs et sociétés populaires et des envoyés de la Convention, un vaste mouvement fut entrepris pour tâcher d’extirper toutes les traces du christianisme en France. Cette « déchristianisation active » permet-elle de percevoir l’état de la déchristianisation profonde (ou vécue) dans la France de la fin du XVIIIe siècle ? L’auteur le pense qui, au nombre des indices à retenir, privilégie celui des « prêtres abdicataires ». Une forte densité d’abdicataires serait révélatrice des sentiments d’hostilité ou de détachement des populations face aux Églises. Tout au long de l’ouvrage, M. Voyelle va donc s’appliquer à justifier le choix de l’indicateur, choix qui avait suscité en 1964 les plus vives objections de la part d’Albert Soboul.

1. – Le problème des prêtres abdicataires

La déchristianisation de l’An Il correspond certes à « une impulsion propagée », mais elle fut aussi « accueillie inégalement selon les lieux ». Le cadre que choisit M. Voyelle pour l’étudier, comprend tout le Sud-est de la France, depuis la Nièvre, soit de 21 à 25 départements. Le succès ou l’échec de la campagne déchristianisatrice est étudié, pour l’essentiel, à partir des déprêtrisations. Mais l’étude est hérissée de difficultés. Et tout d’abord d’ordre statistique. Pour mesurer l’importance des déprêtrisations, quels chiffres de référence choisir ? La totalité des prêtres séculiers et religieux prêtres par diocèses en 1789 ? Mais ces prêtres n’étaient pas tous assujettis au serment et ce recensement est, à la vérité, fort difficile à établir car le cadre des anciens diocèses et celui des départements ne coïncide pas. Au demeurant l’Auteur commence par mettre à part toute une catégorie de prêtres : les réfractaires qui, écrit-il, « de par leur destinée ultérieure, émigration, clandestinité, détention ou exécution, ont échappé dans la plupart des cas à la déprêtisation ». C’est donc « au stock des prêtres jureurs ou constitutionnels qu’il est légitime de se référer pour mesurer l’intensité réelle de la ponction opérée par la campagne déchristianisatrice ». Des cartes indiquent la proportion des abdicataires par rapport aux effectifs du clergé constitutionnel ; par rapport aux assujettis au serment. Dans […]

Informations complémentaires

Année de publication

1977

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Gérard CHOLVY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf