Recherches Languedociennes n° 6 (mai 1990)
Les mas de la plaine de Lattes, "Soriech"
80 pages – (1990)
Introduction
Ne cherchez pas le domaine de Soriech, vous ne le trouverez pas – SORIECH N’EXISTE PLUS – Il s’appelle maintenant Castorama, Lévitan, But, Hypermarché Montlaur entr’autres…
C’était un grand et beau domaine dont l’origine remontait à l’occupation romaine et dont l’histoire s’étend sur plusieurs siècles. Le terrible mois de Février 1956 qui gela les pins, les oliviers et tua des milliers de ceps dans toute la région, sonna le glas de la propriété. Incapables de reconstituer leurs vignobles détruits, les propriétaires du moment : Comte des Pins et sa belle-sœur Mlle de Fortanier préfèrent vendre.
Soriech fut alors livré aux agents immobiliers qui le découpèrent et le vendirent par parcelles.
Nous allons tenter pour vous de reconstituer son histoire.
Villa Surégia, la gallo-romaine, vous sera contée par Monsieur Giacomini. Puis nous aborderons ensemble une longue période qui nous conduira jusqu’à la Révolution où nous verrons Soriech ou Soulliech partagé entre deux propriétaires indépendants et complémentaires : un prieuré sous le vocable de St Etienne de Soriech, paroisse et dimerie dépendant du Chapitre de Maguelonne puis de Montpellier – et un domaine appelé Mas ou Grange de Soriech, possession des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Ce sera l’occasion pour Monsieur Glacomini d’éclairer notre lanterne pour mieux apercevoir ce qu’étaient ces Hospitaliers – que l’on confond parfois avec les templiers dont ils héritèrent d’ailleurs d’une partie des bien s après leur élimination par Philippe IV le Bel.
Biens religieux, église et grange sont vendus séparément comme biens nationaux en 1793.
Le mas est acheté par Jacques David Martin Campredon, jeune capitaine qui deviendra bientôt un général d’Empire connu dont Monsieur Werner, vous contera les exploits.
Je vous parlerai de son frère Eustache Martin de Choisy, qui acheta l’église de Soriech mais qui finit par posséder le domaine entier. Ce sera l’occasion de parler de cette riche bourgeoisie protestante, noms connus de la société montpelliéraine du siècle dernier.
A l’époque de la viticulture triomphante, Soriech est un grand domaine dont la production vinicole annuelle moyenne est de 8 000 hl. C’est un chiffre énorme, ce n’est pas le plus grand, le domaine voisin Pailletrice (commune de Pérols) atteignit 12 000 hl.
Pour permettre de comparer, un petit propriétaire dans son village faisait vivre sa famille en exploitant une moyenne de 3 Ha et une production annuelle de 200 à 250 hl de vin.
Je vous parlerai de la vie de ce g rand mas, du personnel employé, des modes de culture etc., car nous avons la chance d’avoir rencontré un témoin de l’époque, nous l’avons écouté (il s’agit d’une vieille dame). Elle a pour nous évoqué ses souvenirs.
Nous essayerons de comprendre pourquoi de grands domaines comme celui-là disparaissent tous de nos jours, incapables de s’adapter aux nouvelles conditions du marché.
Contenu du numéro :
Les mas
Villa Soregia (Fortuné GIACOMINI).
Soriech sous l’ancien régime : l’église St Etienne de Soriech (Georgette ALARY).
Le mas proprement dit ou Grange des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem : l’ordre religieux de St Jean de Jérusalem (Fortuné GIACOMINI).
Soriech et Boirargues (Georgette ALARY).
Généalogie des Pélissier de Boirargues
Les chevaliers de Malte
La maladrerie dite de Soriech dépendant de Barbentane
Biens nationaux vendus aux frères Martin, général d’Empire,
Le général Martin de Campredon époux Poitevin (C. WERNER).
Un poète oublié :
Martin de Choisy
Biographie des Poitevin
Un domaine viticole,
Le témoignage de Madame Panafieu.
Soriech n’existe plus, à la place : Castorama, But, Carrefour, Conforama etc.
Mémoire d’Oc
Hôtel de Varennes 2 place Pétrarque 34 000 Montpellier
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