Recherches Languedociennes n° 5 (mai 1990)
La Bugada à Grabels ou l'art et la manière de laver le linge
dans la garrigue de Montpellier
96 pages – (1990)
Introduction
La généralisation du français dans les campagnes languedociennes n’apparaît qu’à la fin du 19ème siècle avec l’enseignement primaire obligatoire de Jules Ferry. Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale dans les villages la plupart des gens sont bilingues et on trouve encore des personnes âgées qui comprennent le français mais ne le parlent guère.
Pour s’exprimer en français il faut traduire et ce n’est pas toujours facile ; parfois on traduit mot à mot si le mot français équivalent existe : « la tina » et la cuve ; d’autres fois, on donne une traduction approximative plus ou moins lointaine : « la rasa » et la haie, « lo mas » et la métairie ; dans d’autres cas, on fabrique un néologisme en francisant la prononciation du mot parce qu’on ne peut pas faire autrement soit qu’on ignore le mot français correspondant soit qu’il n’existe pas ; « Semaon » et « banaston » qui désignent une petite comporte ; « cabessau » qui est une sorte de turban rempli de paille servant à porter le « banaston » sur la tête ; « bourrassa » qui est une toile grossière servant à transporter foin ou fourrage en vrac ; « salle » qui est une toile imperméable désignant un tablier pour les lessiveuses ; on rappellera le nom de deux plantes essentielles de la garrigue qui n’ont pas de nom en français courant « l’abaoca » qui est le brachypode rameux, l’herbe aux moutons et « l’avaus » qui est le chêne kermès pour un parasite donnait la fameuse écarlate des draps de laine de Montpellier.
Il est enfin des mots pour lesquels, on n’a pas crée de néologisme et qui ne peuvent être traduits que par une périphrase ou par une phrase : « arribar » donner à manger aux bêtes, « abeurar« , leur donner à boire, « apalhar » faire leur litière avec de la paille, « Desalivar » faire un trempage du linge avant de « l’entinar » de le ranger dans « la tina » la cuve.
Et comment ne pas citer le mot « picador » qui est la pierre sur laquelle on frappe le linge avec le battoir ; on l’appelle aussi « la peira » la pierre. Dans une convention de 1750 dont il sera longuement question plus loin, on trouve pour désigner « lo picador » ou « la peira » une superbe traduction : « pierres de taille du couronnement du bassin servant à frapper le linge ».
Techniques et activités seront définies avec les termes languedociens utilisés à l’époque ; on aura le souci de donner à chaque fois, soit l’équivalent français, soit la définition la plus proche possible de la réalité.
Une note en annexe donne les précisions indispensables pour pouvoir lire les termes languedociens… et même les dire à haute voix.
Contenu du numéro :
La Bugada à Grabels
La « Bugada » est un mot languedocien qu’on traduit ordinairement par lessive
TECHNIQUES de la « BUGADA »
1. Le CALENDRIER HEBDOMADAIRE,
2. Les CONTRAINTES.
TROIS SIECLES de « BUGADA »
1. HISTORIQUE,
2. VIVRE AVEC la « BUGADA ».
Conclusion.
Annexes.
Mémoire d’Oc
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