Recherches Languedociennes n° 11 (février 1991)
Les troubadours
41 pages – (1991)
Introduction
Depuis la nuit des temps, les diverses régions qui composent le pays d’Oc ont été habitées : Tautavel, Cro-Magnon, Lascaux, autant de noms qui appellent à nos mémoires le souvenir de nos très lointains ancêtres ; partout ils ont laissé de très nombreuses traces et l’on s’accorde à reconnaître qu’existaient sur les deux versants des Pyrénées, à la fin du néolithique (-2500 environ) et au chalcolithique une culture et un peuple dont les Basques seraient les derniers représentants.
Certaines recherches laissent supposer qu’auraient vécu sur ces territoires des populations parlant une langue ou des dialectes appartenant à une langue-mère commune à la quasi-totalité du bassin méditerranéen.
Plus près de nous au IIème millénaire avant Jésus-Christ arrivent les Ligures ; plus tard au Xème et IXème siècle avant Jésus-Christ, c’est le tour des Celtes et au Vème, celui des Ibères, d’origine africaine.
Du VIème au IIIème siècle avant Jésus-Christ, Grecs et Gaulois s’installent aussi, ces derniers marquant fort peu les populations à l’inverse des Grecs.
Et puis… chacun de nous connaît la conquête romaine qui a pour conséquence de substituer la culture latine à la culture grecque.
Le temps passe, les envahisseurs aussi. Du VIème au VIIIème siècle les Wisigoths englobent le midi français et la Catalogne espagnole dans une commune monarchie. Au VIIIème siècle, voici les Arabes, vaincus par Charles Martel à Poitiers. Mais après leur défaite, si certains repassent en Espagne pour se cantonner au sud du futur royaume d’Aragon, nombre d’entre-eux s’installent en pays d’Oc comme simples citoyens et exercent des professions diverses : commerçants, professeurs, médecins…
Terres de passage, Midi et Catalogne manifestent une évidente communauté de civilisation ; n’oublions pas que, jusqu’en 1349, Montpellier est le centre universitaire des états catalano-aragonais.
Au VIème siècle, ces deux « provinces » ont déjà une grande activité littéraire dont témoignent Ausone, Sidoine Apollinaire ou Sulpice Sévère ; et les étrangers à la Gaule méridionale s’accordent à reconnaître la supériorité de la forme dans les œuvres qui en proviennent.
Ne peut-on voir là les prémices d’un des soucis majeurs des Troubadours ? « Terres de passage » avons-nous dit en évoquant « Midi » et Catalogne.
Bien évidemment, le mélange et le heurt de chacun de ces peuples en mouvement, les différentes traces qu’ils y ont laissées, ont c réé l’originalité et la richesse de l’esprit occitan et aussi, au cours des siècles, tout un langage.
Contenu du numéro :
Les troubadours
Peire Cardinal,
Rambaud d’Aurenja,
Giraut de Borneil,
Arnaud et Mareuil,
de Peyrol d’Auvergne,
Peire Raimond,
Azalais de Porcairargues,
Folquet de Marseille.
Mémoire d’Oc
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