Depuis l’an dernier, nous parlons des domaines de l’Hérault, évoquant plus souvent leur histoire que leur agriculture. Toutefois, par exemple à propos du domaine de Saint-Sauveur, un certain nombre de détails nous ont été donnés relatifs à la culture de la vigne à laquelle ils consacraient une bonne partie de leurs terres même anciennement ; et on a évoqué aussi l’épidémie de phylloxera. Nous voudrions aujourd’hui, prolonger en quelque sorte cet aspect de l’économie agricole, en vous entretenant non pas des mas, ni de la vigne elle-même ni du vin, mais des récipients nécessaires au logement de celui-ci, c’est-à-dire des tonneaux, barils ou barrals (comme on disait ici), foudres et fûts.

Toutefois, parler pendant une heure entière du tonneau… serait d’un intérêt limité !, mais le nommer, c’es t penser à l’ensemble de l’artisanat dont il a été la raison d’être, c’est surtout évoquer un artisan, un homme, très présent en Languedoc pendant des siècles et jusqu’à ces dernières années, je veux dire le tonnelier.

Pour commencer, et pour rendre cet exposé plus compréhensible à tous, nous rappellerons comment on fabriquait un tonneau.

Ceci nous conduira dans une seconde partie, à parler de l’artisan tonnelier d’autrefois, de son mode de vie : au village d’abord, dans la ville ensuite ; enfin, dans une troisième partie, nous aborderons plus longuement l’étude de la tonnellerie à Sète ; car elle est passionnante : par sa curieuse naissance, son organisation originale, son extraordinaire développement au cours du XIX^ème siècle ; passionnante aussi parce que nous y découvrons comment, à la faveur des circonstances et tandis que la tonnellerie passe de l’artisanat à l’entreprise, le tonnelier, lui, modifie sa mentalité et laisse déjà présager l’ouvrier d’aujourd’hui. Mais pour l’instant, revenons à notre début…