Recherches Languedociennes n° 9
Recherches Languedociennes n° 9

Recherches Languedociennes n° 9 (décembre 1990)
Le Mas de la Paillade, de la seigneurie au quartier de banlieue

131 pages – (1990)

Introduction

Nous sommes dans la garrigue de Montpellier au début du 18ème siècle ; un jeune berger contemple le paysage. Tout là-haut, au loin, derrière le Pic Saint-Loup qui se découpe sur le ciel clair, le soleil fait briller la dernière neige tombée sur l’Aigoual, il y a quelques jours… pour « Jortget » (Saint-Georges le premier cavalier du froid – fêté le 23 Avril).

Autour de lui « les bêtes à laine » paissent « l’abauca » (le brachypode rameux) et le bragalon (l’aphyllanthe de Montpellier), « l’agialas » (le vent du Nord-Est), agite les flocons de laine accrochés aux feuilles « d’avaus » (le chêne Kermès).

Au bas de la garrigue coule La Mosson sous la ligne verte des « arbres aquatiques », peupliers, saules, frênes et ormeaux, « au bord de ces frais ombrages, écrit Grasset-Morel, et sous ce ciel existait… un antique castel, flanqué de ses quatre tourelles sur lesquelles grinçaient de vieilles girouettes couvertes de la rouille des siècles » ; ce bâtiment c’est le château de la Mosson.

Sur la rive droite de la rivière, tout près de l’eau deux mas, Fontcaude dont la source chaude fume quand il fait froid et Caunelle dans son parc.

Plus près de lui, juste au bord de la Mosson, à la limite de la garrigue et des terres cultivées, s’étend le mas que notre berger vient de quitter ; il voit « le maisonage« , « l’hière » (l’aire à battre) « la grande jassa » (la grande bergerie) où il rentrera ses bêtes le soir venu, « la palhièiras » (greniers et fenils) où l’on commence déjà à rentrer « Lo fen majenc » (le fourrage de mai). Il voit aussi « Lo ferrajal » cette petite prairie tout près du mas… sous l’aire, où paissent les agneaux de l’année trop jeunes pour suivre le troupeau dans « les patus » de la garrigue.

Un peu plus bas entre le mas et le grand chemin, il aperçoit une source ; un soir à la veillée le berger « majoral » le maître-berger, lui a raconté que la source s’appelait la Fontaine du Roy parce que le roi de France Louis XIII était venu s’y désaltérer à l’époque du siège de Montpellier, il y aura bientôt cent ans et y était revenu par deux fois quelques années plus tard accompagné de la reine Anne d’Autriche.

Ce mas c’est La Paillade ; le berger va le quitter définitivement dans quelques semaines pour épouser Marie Doumergue qui vit à une lieue de là dans ce mas perché sur « le truc » de Valmaillargues et qu’il aperçoit dans le soleil coucha nt. Ils s’installèrent alors dans le village bâti à quelques toises de la Mosson ; il peut en voir la muraille ainsi que l’église toute blanche récemment reconstruite.

Le village c’est Grabels ; le berger c’est Pierre COUDER, mon ancêtre, le père de l’arrière grand-père de mon arrière grand-père descendu quelques années auparavant de son Aubrac natal avec les troupeaux de la transhumance.

Contenu du numéro :

Les Mas

1. La Paillade à travers les siècles.

2. La vie à la Paillade.

3. La Paillade quartier de Montpellier.

Mémoire d’Oc

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