Catégorie : Étiquette :

Description

Quartier identitaire et « frontières culturelles » Le plan Cabanes à Montpellier

Nous avons pris le parti de faire ici état des questionnements qui ont jalonné une recherche en anthropologie urbaine et nous ont conduits à cerner les facteurs d’émergence d’activités commerciales et d’un réseau social, à caractère identitaire, dans un quartier ancien de la ville de Montpellier : le plan Cabanes.

Ainsi, aborder au travers d’un terrain urbain la problématique des frontières culturelles, nécessite une approche critique des référents théoriques de la discipline ethnologique au regard des phénomènes de société contemporains. Cette démarche est d’autant plus nécessaire quand il s’agit de considérer des populations issues de l’immigration et fréquemment assujetties à des représentations stigmatisantes. On ne s’étonnera donc pas que cet article prenne en compte certains aspects problématiques de l’étude ethnologique des minorités ethnoculturelles dans les sociétés contemporaines.

Du point de vue méthodologique, il reste à préciser que l’implantation ancienne et permanente de groupes sociaux dans le quartier, nous a parfois amenés à adopter une approche ethno historique, et ce, afin de saisir diachroniquement l’évolution urbanistique et sociale du quartier.

Risquant une comparaison avec le domaine de l’archéologie, il apparaît que l’analyse stratigraphique des couches de peuplement successives ou coexistantes sur le « territoire » étudié, offre une compréhension du tissu social qui révèle la permanence, l’apparition, la fusion ou la disparition d’une pluralité de marqueurs identitaires.

Concernant plus particulièrement les processus de regroupements identitaires, les questions et réflexions de l’anthropologie urbaine relatives à l’analyse des quartiers communautaires ou ethniques, ont nourri notre approche des phénomènes sociaux observables au plan Cabanes.

A ce titre, nous avons tenté de saisir les causes et les motivations qui participent à l’émergence d’un quartier identitaire. Les informations recueillies au sujet du plan Cabanes laissent entendre que la population maghrébine résidente n’y est pas prépondérante. En revanche, c’est principalement le « marquage identitaire » des activités commerciales, exercées sur le marché ou dans les boutiques du quartier, qui détermine les conditions de territorialisation et par là même, d’identification ethnique. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1998

Nombre de pages

11

Auteur(s)

Jean-Pierre BESOMBES-VAILHE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf