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Description

Pouvoir Monarchique et pouvoir Provincial à travers les délibérations
des États du Languedoc (XVIIe siècle)

Les États jouent un rôle essentiel dans la vie provinciale du Languedoc, puisqu’ils sont son organe représentatif auprès de la monarchie.

Il est à remarquer, que le but de ma démarche n’a pas été de faire une analyse juridique et exhaustive des pouvoirs du roi et des États dans la province, mais j’ai cherché et tenté de saisir, à travers les délibérations des États, comment ont été vécues et perçues les relations entre ces pouvoirs. Comment le roi est-il présenté dans les harangues des commissaires du roi pour susciter des États le secours financiers qu’ils en attendent ? Que peut espérer la province de la bonne exécution de ses devoirs envers la monarchie ? Lorsqu’il y a rupture de ces relations monarchie-province par l’un de ces deux pouvoirs, que peut l’autre pour obtenir l’exécution des obligations ?

A la lecture des comptes-rendus des délibérations, on s’aperçoit que les États considèrent le rattachement médiéval de la province à la couronne comme un libre don d’elle même, garanti par un engagement de nature contractuelle, et qui entraîne pour les deux pouvoirs l’exécution d’obligations réciproques. Ces obligations consistent en des rapports affectifs et dans le respect des liens de fidélité.

L’assemblée provinciale se représente les relations du Languedoc et du monarque sur le modèle des relations de fidélité, si fortes dans la société du XVIIe siècle. La notion de fidélité peut se définir comme un véritable don de soi-même, « le fidèle épousant toutes les croyances, les volontés, tous les intérêts de son maître. Il lui promet obéissance, conseil et assistance… Mais tout ce que le fidèle doit à son maître, à son roi, le protecteur le doit à son sujet ».

L’assimilation des rapports du Languedoc et du roi à des liens personnels de fidélité est rendue possible par le fait que les délégués des États pensent à la province comme à une personne dotée d’une capacité juridique et morale, dont l’assemblée est l’incarnation. Elle explique le caractère affectif du langage utilisé lors des relations avec les représentants du roi, caractère qui ne manque pas de surprendre le lecteur d’aujourd’hui. Elle permet également de comprendre les réticences des États à s’engager dans une opposition trop brutale aux volontés royales. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1982

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Catherine LOPEZ

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf