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Description

Pouvoir et Épiscopat dans le Languedoc Moderne

La notion de pouvoir est ancienne et a été employée par les théoriciens de la politique depuis l’antiquité. Les écrivains latins notamment tendent à utiliser trois notions pour définir les réalités politiques. L’imperium, qui est le droit légal de commandement civil et militaire, de nature sacrée, se traduirait en français par souveraineté, c’est-à dire la puissance totale de commandement appartenant à l’État. Potestas ou pouvoir, c’est la possibilité de faire, donnée à certains hommes qui reçoivent et le droit et les moyens d’agir dans le cadre des institutions. L’auctoritas est une qualité qui s’ajoute généralement au pouvoir pour lui permettre de s’exercer. Finalement, on peut penser que le pouvoir est la faculté de « faire » dans une activité donnée et l’usage d’une autorité émanant de la souveraineté, c’est-à-dire de l’instance suprême de décision. La sociologie contemporaine a considérablement élargi cette notion de pouvoir jusqu’à en faire un synonyme d’action dans la société humaine : pouvoir économique, pouvoir intellectuel…, à la limite celui qui agît crée un pouvoir

En ce qui concerne l’épiscopat, placé dans une hiérarchie de pouvoir, il est facile de constater que le pouvoir de l’évêque, c’est-à-dire l’action, dépend d’une souveraineté spirituelle ; la Pape, vicaire du Christ, d’une souveraineté temporelle ; l’État souverain, et que les pouvoirs exercés par l’évêque sont évidemment des pouvoirs religieux, mais aussi des pouvoirs politiques et administratifs et encore des pouvoirs économiques et sociaux. L’histoire dépasse, à la différence d’autres disciplines du savoir, le stade des définitions abstraites et des concepts opératoires, c’est pourquoi l’étude d’un problème historique est toujours localisée dans l’espace et repérée dans le temps. L’analyse du pouvoir épiscopal que je voudrais présenter concerne l’époque moderne, 1516-1790, et le Languedoc. Si le découpage chronologique va de soi, de la mise sur pied d’une institution par le concordat de 1516 à sa dissolution en 1790, la localisation géographique demande explication.

Le Languedoc moderne, ou encore Languedoc des États, est le territoire sur lequel s’exerce l’autorité des États du Languedoc, c’est-à-dire 22 diocèses, puis 23 après l’érection d’Alès en évêché en 1694. Ces diocèses ont formé l’armature du système électoral et du système administratif de la province, leur réunion en un même ensemble institutionnel se place dans la seconde moitié du XIVe siècle. Les évêques, chefs de diocèses, représentent leur circonscription aux États ; ils ont donc un pouvoir qui est spécifique au Languedoc ou, mieux, aux pays d’États.

L’étude du pouvoir épiscopal dans le Languedoc moderne permet de passer en revue les divers niveaux d’intervention du pouvoir épiscopal pouvoir relevant du temps long de l’Église catholique, apostolique et romaine, pouvoir du temps moyen du régime au concordat de 1516 en France et de l’institution des États de Languedoc, pouvoir du temps court de l’évêque en son diocèse. La personnalité de chaque évêque particulier s’introduit ainsi dans une personnalité provinciale, l’évêque languedocien, une personnalité nationale, l’évêque du Clergé de France, une personnalité de la tradition apostolique, l’évêque de la Sainte Église catholique, apostolique et romaine. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1982

Nombre de pages

4

Auteur(s)

Michel PERONNET

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf