Description
Origine et histoire du BnF Latin 3881 :
l’évêque de Maguelone Galtier et l’érudit montpelliérain Jean de Rignac
Le BnF Latin 3881 est un assemblage de textes majoritairement théologiques, de provenances hétérogènes, qui ne donnent a priori aucune indication sur son origine. Entré en 1682 dans la bibliothèque de Colbert, il avait fait partie des collections de Jean de Rignac, érudit montpelliérain. On a récemment relevé qu’il aurait appartenu à l’abbaye d’Aniane, mais il s’agit sans doute d’une erreur de lecture. La version de la Divisio Wambæ qu’il contient nous a incité à regarder du côté de Maguelone. Le Polycarpus et les conciles nous ont plus particulièrement dirigé vers un évêque, porteur de la réforme grégorienne dans le premier quart du XIIe s., Galtier. Ce dernier fit montre d’une activité intense au service des papes, et fut un intellectuel notable dont la production ne subsiste malheureusement que sous forme d’épaves.
The origin and history of the BnF Latin 3881:
Galtier, bishop of Maguelone, and the Montpellier scholar Jean de Rignac
The BnF Latin 3881 is a collection of texts, mainly theological, from heterogeneous origins, that a priori give no indication of its place of production. The manuscript was introduced into Colbert’s library in 1682 by Baluze, having previously been in a collection held by Jean de Rignac, an eminent scholar from Montpellier. It has recently been supposed that the manuscript belonged to the Abbey of Aniane, but this could be an error made by Baluze or copyist. The Divisio Wambæ version that it contains encouraged us to look at the Maguelone origin. The Polycarpus and the councils directed us more specifically towards a bishop who supported the Gregorian Reform in the first quarter of the 12th c., Galtier. He was very probably a canon of Saint Ruf, had intense activities in papal services, and would have been a notable intellectual but whose work unfortunately no longer exists except as scrap.
Origina e istòria del BnF latin 3881 :
L’evesque de Magalona Galtier e l’érudit montpelhierenc Joan de Rignac
Lo BnF latin 3881 es un ajustament de tèxtes magerement teologics, de provenenças eterogenèas, que a priori balhan ges d’indicaccion sus son origina. Dintrat en 1682 dins la bibliotèca de Colbert per l’entremesa de Baluze, faguèt partida de las colleccions del erudit montpelhierenc Joan de Rignac. Recentament foguèt senhalat que auriá apertengut a l’abadiá d’Aniana, mas s’agίs d’una error de lectura saique comesa per Baluze o per un copista. La version de la Divisio Wambæ que conten mena a gaitar del costat de Magalona. Le Polycarpus e los concilis nos an menat particularament vèrs un avesque portaire de la Reforma Gregoriana dins lo primièr quart del sègle XII, a saber Galtier. Aquel, de segur un ancian canonge de Sant Ruf, faguèt mòstra d’una activitat viva al servici dels papas, e foguèt un intellectual notable que sa produccion demora, per malastre, son que coma rèstas.
Origen e historia del latín BnF 3881:
el obispo de Maguelone Galtier y el erudito Montpelliense Juan de Riñac
El manuscrito Latin 3881 de la Biblioteca nacional de Francia (BnF) es un conjunto de textos principalmente teológicos, de procedencia heterogénea, que no dan ninguna indicación a priori sobre su origen. Incorporado a la biblioteca de Colbert en 1682 gracias a Baluze, el manuscrito formaba parte de las colecciones de Juan de Rignac, un erudito de Montpellier. Hace unos años, se apuntó que podría haber pertenecido al monasterio de Aniane, pero esta hipótesis debe resultar de un error de lectura de Baluze o de un copista. La versión de la Divisio Wambæ que contiene nos incitó a mirar por el lado de Magalona. El Polycarpus y los concilios nos dirigieron hacia Galtier, obispo de Magalona, promotor de la reforma gregoriana en el primer cuarto del siglo XII. Este, muy probablemente un antiguo canónigo de San Rufo de Aviñón, mostró una intensa actividad al servicio de los papas, y fue un intelectual notable del cual se ha perdido la mayor parte de la producción.
Introduction
Le manuscrit latin 3881 de la Bibliothèque nationale de France est intéressant à plus d’un titre. La quasi-totalité des textes qu’il contient a fait l’objet d’études, parfois anciennes, parfois très fouillées : le Polycarpus, par Paul Fournier ; sa version du Liber Sententiarum Magistri A., exhumée par Hermann Hüffer, qui a servi à Paule Maas pour établir l’édition de ce texte ; des canons de conciles, qui furent utilisés entre autres par Baluze lorsqu’il travailla à ses rééditions posthumes du De concordia sacerdotii et imperii de Pierre de Marca et, plus récemment, par Robert Somerville ; Roger E. Reynolds a, quant à lui, donné une analyse détaillée de l’Epistula ad Leudefredum.
Nous allons nous pencher ici à la fois sur l’histoire du manuscrit et son origine, ainsi que sur un de ses textes, désigné dans le sommaire donné par la BnF comme « Notitia provinciarum a Wamba, Rege Gothorum, in concilio Toletano edita », aussi connu sous le nom de Divisio Wambæ ou plus anciennement de Hitación de Wamba, version qui n’a jusqu’à présent pas retenu l’attention des érudits.
Nous n’aborderons pas ici les questions que nous avons traitées ailleurs de l’authenticité et de la datation de la source de la Divisio Wambæ, mais celle, indépendante, de la place de ce manuscrit dans les familles décrites par Vázquez de Parga. Pour la description du manuscrit, nous renvoyons à celle de Paule Maas, avec les corrections suivantes : les canons de conciles d’Urbain II et Calixte II occupent les f° 181 v° à 185 r°, intercalés au Polycarpus qui s’achève au f° 186 r ; la Divisio Wambæ se trouve aux f° 186 v° à 187 v°, suivie par l’Epistula ad Leudefredum qui commence au bas du f° 187 v° jusqu’au f° 190 v°. On complètera par ce qu’elle n’a pas su déchiffrer dans le contreplat du manuscrit : au crayon, d’une écriture moderne, on lit « (1682) aux armes de M. de Rignac, conseiller à la cour des Aides de Montpellier, voir ms. lat. 9364 f. 74-75 » ; en dessous, à la plume : « la notice de ce ms se trouve dans mon philologue, ann. 1818. – je la dois à Monsieur D’hautefort Gail. » Enfin le don du manuscrit à Colbert date de 1682 et non de 1662.
Histoire du manuscrit
Le Latin 3881 apparaît en effet sans ambigüité dans les sources en 1682, date à laquelle il fut offert par un M. de Rignac à Colbert. Le BnF Latin 9364, recueil de documents rédigés par ou pour Baluze et ayant trait aux manuscrits rassemblés pour la bibliothèque du ministre, indique au f° 74 r° : « Catalogue des mss donnés à Monseigneur par M. de Rignac coner en la cour des Aydes de Montpeslier, arrivés dans la bibliothèque le 6 février 1682 » et au f° 75 r° « Policarpus Gregorii Cardinalis Concilia Urbani II », identifié à l’actuel Latin 3881. Le manuscrit porta alors le numéro 4047 dans la collection de Colbert. Il est décrit dans le catalogue de sa bibliothèque comme « Polycarpus Gregorii Cardinalis / Concilia Urbani II & Calixti II » (disposé sur deux lignes). Avec l’essentiel de la collection du ministre, le codex rejoindra la Bibliothèque du roi en 1732.
Comment le Latin 3881 était-il parvenu entre les mains de ce M. de Rignac ?
En 1965, Jacqueline Rambaud-Buhot signalait, brièvement, dans un article sur Baluze, que le Latin 3881 devait provenir de Saint-Sauveur d’Aniane. Cette identification, comme l’explique Robert Somerville, dérive de plusieurs commentaires de Baluze, insérés au De concordia sacerdotii et imperii de Pierre de Marca et relatifs aux canons des conciles de Bénévent, de Troia, de Plaisance, de Clermont et du Latran, précisant qu’ils étaient extraits d’un manuscrit de l’abbaye d’Aniane, qui se trouvait alors dans la bibliothèque de Colbert (« … in vetero codice MS. monasterii Anianensis, qui nunc extat in bibliotheca Colbertina »). Les conciles en question sont précisément ceux contenus dans le Latin 3881. Le rapprochement entre Aniane et le Latin 3881 est confirmée par le catalogue de la bibliothèque de Colbert précité, où, à la hauteur des deux lignes de description correspondant au Latin 3881, a été tracée par la même main une accolade suivie de « Anian. », mot ensuite barré. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2019 |
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Nombre de pages | 17 |
Auteur(s) | David GAZEL |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |