Description
Notes et informations IX – 2012
De 1995 à 2011, nous avons publié, sous ce titre, des textes rapides dont certains ont pu donner lieu, ultérieurement, à des articles. Il s’agit des publications, des recherches, des manifestations… concernant les diverses périodes de l’histoire sous la signature d’auteurs qui ont bien voulu collaborer. En ce qui concerne les publications, il ne s’agit généralement pas de comptes rendus critiques mais, plus simplement, de faire connaître des travaux qui, d’une façon ou d’une autre, touchent le département de l’Hérault ou peuvent contribuer à engager de nouvelles recherches.
Le 14 juillet 1942, la Marseillaise et Albert Soboul...
L’année 1942 marque certainement un tournant important dans l’histoire de la France avec le retour de Pierre Laval et la fameuse phrase prononcée le 22 juin : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout… ». Si besoin était, les choses sont claires puisque la collaboration est bien la volonté de l’État ! À Montpellier, « capitale du pétainisme », cette déclaration n’a pas ulcéré seulement les membres du Parti Communiste et du Front National mais aussi tous ceux qui considéraient que la France avait déjà fait tellement de « concessions » et que les vrais patriotes recevaient, en quelque sorte, un coup de poignard…
Les jours qui marquaient les célébrations : 1er Mai, 14 juillet, 11 novembre… avaient, depuis 1940 (M. Tandonnet, 1940 : un autre 11 novembre, « Étudiant de France, malgré l’ordre des autorités opprimantes, tu iras honorer le Soldat Inconnu », Paris, 2009) connu un certain nombre de manifestations, interdites et réprimées. En 1942, de plusieurs côtés (à New York une grande manifestation est organisée au Manhattan Center par deux associations de Français) des invitations à « célébrer » le 14 juillet avaient été données et on s’attendait à ce que des réponses appropriées aient lieu à travers le territoire, en particulier bien sûr dans la zone dite libre. […]
De Victor à Jean Hugo, de Guernesey au Mas de Fourques à Lunel (Hérault)...
À la mort de Georges, petit fils de Victor Hugo, son fils Jean donna la maison de Guernesey à la ville de Paris et se réserva un certain nombre de documents et de livres de son illustre aïeul. Il les conserva durant sa vie dans le mas de Fourques mais les héritiers ont récemment décidé d’en céder la plus grande partie, tout en se réservant, à leur tour, des souvenirs, pour une vente publique qui vient d’avoir lieu chez Christie’s à Paris.
Ce n’est certes pas la première fois que Victor Hugo figure dans des ventes publiques et on ne saurait citer les milliers de lettres, de dessins ou d’ouvrages qui ont fait la joie des collectionneurs privés ou publics. Mais, ici, on est vraiment dans le coeur du grand écrivain et la variété des documents y compris les oeuvres picturales contemporaines de Jean Hugo apporte de nouvelles lumières sur la vie intime de Victor Hugo […]
Un Messerschmitt Bf 108 s'écrase sur les hauteurs de Brunan
(Saint-Guilhem-le-Désert) le 5 décembre 1943 !
Grâce aux recherches de Michel Vidal qui viennent de donner lieu à un fascicule multi-graphié (Saint-Guilhem-le-Désert, 2011, disponible chez l’auteur) sous le titre L’avion perdu de Brunan, il est maintenant possible d’avoir une plus grande lumière sur un accident qui a conduit un avion de courrier et son pilote Friedrich Donnerhake (1923-1943) à s’écraser sur une des hauteurs du relief accidenté de la commune. L’enquête minutieuse a été longue mais elle a permis de retrouver l’ensemble de l’itinéraire et des circonstances ainsi que la tombe du pilote d’abord inhumé à Montpellier au cimetière Saint-Lazare puis à Dagneux (Ain). Ce long travail de fourmi a ainsi permis à Michel Vidal de contribuer à la connaissance d’un épisode qui avait laissé si peu de traces. […]
La Franc Maçonnerie à Lodève
Nous avons eu communication d’un document qui concerne la Loge de la Franche Amitié 1744 dont la date est réellement importante pour les débuts de la F.M. dans la région :
Le Grand Maître de l’ordre de la franche amitié à notre aimé et féal chevalier le frère Pierre Fulcrand de Bethiol avocat en Parlement de la ville de Lodève, salut.
Nous avons été instruits que le 3° aoust 1743 il vous avait été expédié des Lettres de grand prieur à l’effet d’établir une Loge dans la ville de Lodève, lesquelles Lettres n’avoint point été munies du sceau de notre ordre. A ces causes et autre sage nous mouvans, de Lavis de notre conseil et de celuy de tous nos frères, nous avons confirmé et confirmons en tant que de besoin lesdites lettres du 3° aoust 1743. Nous avons créé et créons en tant que de besoin par ces présentes grand prieur à l’effet d’établir ou rétablir une loge dans ladite ville de Lodève. […]
De Saint-Martin de Carcarès (Gignac, Hérault) à Georges Vacher de Lapouge !
Les Notes et Informations VIII, 2011, ont donné une note sur une tête de jade découverte dans une nécropole entourant la chapelle rurale de Saint-Martin de Carcarès et ont évoqué le nom de G. V acher de Lapouge qui s’était intéressé à ces sépultures dans le cadre de ses recherches sur les crânes !
Le Professeur J.-M. Augustin vient de publier un ouvrage de synthèse (Georges Vacher de Lapouge (1854-1936) juriste, raciologue et eugéniste, Toulouse, 2011) qui permet de saisir la vie et les oeuvres de ce poitevin qui passa de nombreuses années à Montpellier (la Bibliothèque de l’Université Montpellier III contient des archives le concernant) où il fut bibliothécaire à l’Université et chargé de cours d’anthropologie, cours publié en 1899 à Paris : L’Aryen, son rôle social, cours libre de science politique professé à l’université de Montpellier (1889-1890). […]
Du quartier Lepic à la caserne Guillaut, le départ de l'École d'Application de l'infanterie...
Dans le cadre d’une restructuration des Écoles militaires, les deux établissements de Montpellier: l’EAI et l’EMA ont été transférés ailleurs. Si la caserne de Lauwe qui avait accueilli l’EMA a été prise en charge par le Ministère de l’Éducation Nationale pour en faire un Internat d’excellence, le quartier Lepic – Caserne Guillaut a été en partie attribué à la Gendarmerie Nationale et l’essentiel acquis par la ville de Montpellier. Le Musée a été mis en caisse en attendant une destination définitive !!!
Il nous a semblé intéressant de rappeler l’origine des noms successifs Lepic et Guillaut. Le nom de Lepic est en relation avec le Général Louis-Joseph Lepic, né à Montpellier (1765-1827), qui s’était illustré dans les campagnes de Napoléon en particulier à Eylau : le 8ème R. I. avait là sa caserne et le colonel Guillaut (1895-1944) en avait le commandement. Cet officier choisit, après le 11 novembre 1942, de mettre en place l’O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée) dont il devint le chef régional (J. Airic, L’Organisation de Résistance de l’Armée en Languedoc-Roussillon (R 3), Montpellier, 1995 et, plus récemment, pour la région Rhône-Alpes Ph. de Loisy, L’Organisation de résistance de l’armée (O.R.A.), >Les militaires dans la Résistance, Ain-Dauphiné-Savoie, 1940-1944, Avon-les-Roches, 2010, p. 225-244). […]
Escalier d'accès à l'ancienne chapelle des pénitents blancs de Saint-Guilhem-le-Désert (Hérault)
Dans les dossiers des Archives départementales qui concernent les actes du Tribunal du juge de paix d’Aniane, nous avons trouvé le jugement prononcé le 14 mars 1814 (4 U 2 6) à la demande de Louis Herail contre son voisin Antoine Charles Villaret.
« L’an mil huit cent dix sept et le quatorze mars, nous François Vernière juge de paix du canton d’Aniane, sur la réquisition à nous faite de la part du sieur Louis Herail propriétaire foncier domicilié à St Guilhem le désert, assisté de notre greffier ordinaire, nous sommes transportés audit lieu de St Guilhem où étant arrivés sur l’heure de une après midi, sont comparus par devant nous ledit sieur Herail et le sieur Antoine Charles Villaret tourneur domicilié audit St Guilhem, lesquels nous ont dit que ledit sieur Villaret acquéreur de l’édifice servant anciennement d’Église des pénitents scis sur la grand rue attenant à la maison d’habitation dudit sieur Herail, ayant fait construire une terrasse audevant de la porte d’entrée de cet édifice et sur l’étendue des degrés établis en dehors dudit édifice ledit Herail prétendant que la dite terrasse lui nuit en ce quelle le prive de partie du jour et de la vue qu’il avoit du cotté droit de la rue, etoit sur le point de former instance contre ledit sieur Villaret en démolition de ladite terrasse, mais que par la médiation des amis communs des parties, elles avaient convenu de faire vérifier le lieu en notre présence par le sieur joseph Couderc ingénieur géomètre domicilié à Montpellier, invité de se trouver au présent lieu, et quattendu sa présence, ils nous requièrent de visiter le lieu contentieux et d’en constater l’état, et à l’instant sur l’invitations et l’indication des parties ledit sieur Couderc présent a presté serment de faire… […]
Les événements de 1907, défilés de Montpellier
1907 a donné lieu à un nombre considérable de documents variés d’informations (livres, journaux, prospectus, correspondances, photographies…) et de réflexion (par exemple : R. Pech et J. Maurin, 1907, Les mutins de la république, Toulouse, 2007). En mars 2007, les Archives de l’Hérault ont réalisé une exposition itinérante et un Catalogue et dans certaines communes ont été organisées, pour ce centenaire, des manifestations diverses. Ce fut le cas à Saint-André-de-Sangonis où un document écrit a réuni les souvenirs (A. Labesse, Saint-André-de-Sangonis, autour de 1907, une période de crise, polycopié de 50 pages). Nous y relevons un document particulièrement intéressant émis par le Comité de Défense Viticole qui s’intitule : Appel aux Demoiselles et aux Dames St Andréennes :
« À vous soeurs dont le coeur sait vibrer si chaleureusement pour la défense d’une bonne cause, à vous toutes nous disons debout ! Debout oui pour clamer avec nous votre droit à la vie. Debout pour nous aider à crier bien haut nos justes et légitimes revendications. À vous toutes nous disons il faut que votre nombre grossisse notre nombre afin que nous puissions, dans un élan commun, dire à la France entière : « nous avons du vin et par la faute des fraudeurs nous n’avons pas de pain ; en travaillant nous voulons vivre ». Nous espérons que vous entendrez notre appel. Montpellier vous verra toutes à la tête de la population mâle de notre beau Saint-André. Organisez vous donc et, dans la page d’histoire de nos revendications viticoles, St Andréennes nos soeurs, vous aurez le beau rôle en clamant bien haut votre droit de vie au soleil méridional. À vous toutes de coeur. » […]
Missionnaires en Océanie
Les éditions Arts et Traditions Rurales viennent de réimprimer l’ouvrage, peu connu, de Léopold Verguet, Histoire de la première Mission Catholique au vicariat de Mélanésie (avec une présentation de J.-C. Richard, A. Saussol et J. Dauphiné). Il s’agit du texte original de Léopold Verguet accompagné d’une étude sur la carrière de ce personnage, prêtre diocésain, puis mariste, qui retourne rapidement dans son diocèse, après un court mais fructueux séjour en Océanie (1843-1847). J.-C. Richard, après avoir rappelé la carrière de ce prêtre, présente brièvement ses oeuvres sur la Nouvelle Calédonie et les Îles Salomon et son travail sur Carcassonne et la Cité. A. Saussol campe magistralement une géographie de cette région d’Océanie et décrit avec une grande précision les pérégrinations et les implantations du P. Verguet dans ces contrées, cartes à l’appui. J. Dauphiné, après avoir évoqué le personnage, tire une conclusion intéressante en mettant l’accent sur « la pondération de l’homme d’Église dans sa vision du monde indigène » attitude qu’il estime n’être pas fréquente dans le milieu missionnaire. Le montpelliérain Xavier Montrouzier (1820-1897), qui restera 52 ans en Océanie « il est enterré à Saint-Louis, près de Nouméa » et qui a légué son herbier déposé à l’Institut de Botanique de Montpellier, verra au bout d’un nombre d’années importantes ces indigènes d’un oeil favorable par rapport à ces occidentaux qu’il juge dépravés. […]
Rome et les « provinces »...
Sous le titre de Roma y las provincias : modelo y diffusion (deux volumes in4°, Roma, 2011) ont été publiés les actes du XIème colloque international sur l’art romain provincial tenu à Merida en 2009. Non seulement les chercheurs de la Péninsule Ibérique ont collaboré en nombre mais beaucoup de chercheurs étrangers se sont manifestés : 55 communications sont publiées dans le premier volume et 38 dans le second, avec 15 posters qui ont complété les présentations. Dans le premier volume sont regroupées les provinces romaines d’orient et d’Occident à l’exception de la Péninsule, le second volume étant entièrement consacré aux recherches sur la Bétique, la Lusitanie et la Tarraconaise. […]
Une carte postale témoignage des événements du midi viticole de 1907
Cette photo-carte, postée à La Couvertoirade le 28 juin 1907, montre un groupe de militaires appartenant au 100e régiment d’infanterie (le n° du régiment est lisible sur le col de plusieurs soldats). Deux d’entre eux tiennent le journal Le Matin mais il est impossible d’en lire la date.
Déposée directement à la poste et non remise au vaguemestre (sans doute pour éviter toute « censure »), elle est adressée à Cuxac d’Aude et son texte est significatif : « Nous ne croyons pas d’aller à Cuxac de ces jours-ci. Nous languissons de tirer nos pattes de ce charmant pays. Nous y sommes encore probablement pour quelques jours de plus ».
Elle illustre les conséquences d’un événement survenu à Narbonne le 9 juin 1907.
Rappelons les faits avec G. Betchel (1907, la grande révolte du Midi – Éditions Robert Laffont – Paris – 1976).
Le 100e régiment d’infanterie était stationné à Narbonne et il était composé en grande majorité de fils de viticulteurs. […]
La Chapelle du Belbézé de Lacoste (Hérault)
Sous ce titre a été publié en 2008 par l’Association coustouline une plaquette sur l’histoire de l’édifice établi sur la haute colline qui, près de Clermont-l’Hérault domine l’A75.
Irritée par la disparition de croix bordant les routes du village Madame Burandet décida de faire construire une chapelle avec un grand calvaire sur un terrain lui appartenant.
La première pierre fut posée le 11 juin 1908 et la consécration eut lieu en 1909. La chapelle supporte un grand crucifix en pierre de 11 mètres de hauteur : le Christ, en métal, mesure 5 mètres de haut, 4 m 40 d’envergure et pèse plus de 2 tonnes. La chapelle possède une relique de la Croix qui était vénérée chaque année le 3 mai. […]
Au sujet d'un inventaire de la bibliothèque de Fontcaude (Hérault) dressé en 1352
Pour l’ordre de Prémontré, si quelques bibliothèques anciennes des abbayes de la France du Nord (Belval ou Cuissy par exemple) sont maintenant assez bien connues, grâce àl’existence d’inventaires et à l’abondance des manuscrits conservés, il n’en est pas de même pour celles de la France du Midi. La rencontre d’un inventaire médiéval transcrit dans un cartulaire de l’abbaye de Fontcaude constitué au XVIIe siècle (aujourd’hui conservé à Montpellier, Archives départementales de l’Hérault, sous la cote 13H1) prend donc l’allure d’une aubaine. D’autant plus qu’il est conséquent (on y compte 146 articles, plus des recueils « sans titre ou de peu de valeur »), apparemment bien balisé (chaque article est introduit par item) et daté précisément, ce qui est rarissime. La date du 27 août 1352 est d’autant plus alléchante que les inventaires du XIVe siècle ne sont pas légion. Plus encore cet inventaire paraît avoir été dressé avec soin, puisqu’il relève des incipitrepères, destinés à faciliter l’identification d’un exemplaire particulier d’un texte. L’exploitation de ce document se heurte cependant à quelques difficultés et soulève un certain nombre de questions.
Et ce dès le déchiffrage du texte. Non que l’écriture de frère Pierre Palasin, qui a copié ce document en 1625, soit particulièrement difficile à lire. Mais le texte qu’il restitue est surprenant à plus d’un titre : mots inconnus ou déformés, graphies étonnantes, dont quelques-unes seulement peuvent être mises au compte d’une prononciation ou d’une graphie méridionale. Apparemment, P. P. a éprouvé des difficultés à comprendre et à reproduire un document déjà peut-être bien dégradé. S’il a tenté de l’améliorer, il ne l’a fait que des proportions infimes, reproduisant par exemple telle quelle une abréviation (art. 134) difficile à interpréter. Le texte une fois établi demeure donc problématique en bien des points (voir par ex. le de conflicti viaticorum et machina virtutum de l’art. 146, que je propose d’identifier avec le liber de conflictu vitiorum et virtutum d’Ambroise Autpert, ou le drinatoren de l’art. 123 qui doit correspondre à des Derivationes). L’une des raisons en est que P. P. – ou l’un des rédacteurs précédents de l’inventaire – a indéniablement travaillé sous la dictée impossible d’expliquer autrement comment desistere a pu se transformer en de cinere. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2012 |
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Nombre de pages | 11 |
Auteur(s) | A. Bondéelle SOUCHIER, Alain TRINQUIER, Danielle TERRER, J. VIDAL, Jean-Claude RICHARD RALITE, Louis SECONDY |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |