Description

Minerve (Hérault), quartier Lo Mur :
occupation et fortification d’après la fouille de 2007-2008
Présentation générale du site

Frédéric LOPPE * avec la collaboration de Christian DOUILLET **,
et les contributions de Sylvain DUFFAUD ***, Thierry JANIN ****,
Claude RAYNAUD ***** et Edith VILLANUEVA ******

* Docteur en Archéologie médiévale, chargé d’études, ALC Archéologie, 87 rue de Verdun, 11000 Carcassonne ;
chercheur associé laboratoire FRAMESPA, UMR 5136, Université du Mirail,
Toulouse II et laboratoire Lattes-Montpellier, UMR 5140.
** Historien amateur. Recherche historique et bibliographique.
*** Docteur en paléontologie, Anthroposphère, 2 rue Kléber, 11260 Espéraza. Étude géologique et hydrogéologique.
**** professeur d’Archéologie, Université Montpellier III. Étude de la céramique du Bronze final IIIb.
***** Directeur de Recherches, CNRS, UMR 5140, Lattes-Montpellier.
Étude de la céramique de l’Antiquité tardive (Ve-VIe s.) et du Moyen-âge central (Xe-XIIe siècles).
****** Doctorante à l’Université d’Aix-en-Provence. Étude de la céramique d’Époque moderne (XVIe-XVIIe siècles).

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé dans ce travail : F. Amigues, Professeur d’Histoire, Université de Perpignan (détermination d’une céramique médiévale d’importation), M. Vallée-Roche, Docteur en Histoire médiévale, (données historiques, XIe-XIIe siècle), F. Dieulafait, chercheur rattaché à l’UMR 5608/UTAH, Université du Mirail, Toulouse II, 73 rue des Fontaines, 31300 Toulouse (étude des monnaies), M. Passelac, CNRS, UMR 5140, Directeur du laboratoire d’Archéologie du Lauragais (céramique du second Âge du Fer et du bas Empire), F. Fiore, architecte du patrimoine (plans, élévations).

Le village de Minerve, qui a donné son nom au Minervois, est situé à l’extrême Ouest du département actuel de l’Hérault, sur les contreforts de la Montagne Noire. Installé à l’extrémité sud-orientale du Causse Grand, sur une presqu’île calcaire d’environ trois hectares (alt. : 200 m.) créée par la confluence Cesse/Brian, il est entouré par des falaises à-pic de 25 à 40 m de hauteur, et donc naturellement très bien défendu.

Fortification

Doté d’une double enceinte, le village était protégé à l’ouest par un château (1) isolé par deux fossés taillés dans le roc (2) ; 1 : env. 10 m). Au nord-ouest, il était défendu par une tour circulaire dont on perçoit encore les bases (3). Une belle façade dotée de vastes baies en arc brisé, de latrines, et percée d’archères, est encore visible côté nord, face au ravin du Brian (logis fin XIIIe -début XIVe siècle ; 4). Une porte donnait directement sur le Causse Grand (5) et un accès équipé d’un pont-levis, isolait le château du village (6).

L’enceinte intérieure (7) protège la partie haute du village et enserre un habitat dense aux rues étroites : elle était percée d’au moins trois portes, au nord (8), au nord-ouest (9), et au sud (10), et possédait également deux tours, l’une sur la courtine nord (11), l’autre au sud-est (tour des Cathares ; 12).

L’enceinte extérieure (13), dont le tracé subsiste sur environ un kilomètre, renforçait les défenses naturelles du site. Elle était défendue par deux tours : l’une rectangulaire, côté ouest (18), et la tour de la Prison (19), au sud, voûtée en coupole et percée de trois archères à étrier (milieu/seconde moitié XIIIe siècle).

Trois portes donnaient vers l’extérieur : la porte principale (14), dite sur Sant Nazari ou Cap als Cabarets ; la Porta Bassa vers le lit de la Cesse (15) ; enfin, une poterne P2 (16) débouchait dans la barbacane défendant l’accès au puits Saint-Rustique (37 ; chemin couvert ; infra). Vers le sud, au confluent, les restes d’une pile de pont (35) et d’une chaussée (36) témoignent d’une zone de franchissement, au débouché de l’ancienne route de Narbonne.

Quartiers, monuments

Le village est subdivisé en plusieurs petits quartiers : la Barbacano (20), à l’intérieur des murs, entre la Porta Bassa et le passage voûté ; lo Mur (21), au niveau de l’enceinte extérieure orientale et de la barbacane d’accès au puits Saint-Rustique ; los Barris (22), entre la rue et la Barbacano de la Porta Bassa : las Esclavelas (23), sorte de méplat sur la rue qui descend aux Barris ; lo Caïre (24), placette d’où part la rue descendant vers Lo Mur.

Au cœur de l’agglomération, l’église Saint-Etienne (XIe siècle ; 27), a succédé à un autre lieu de culte paléochrétien, l’église Saint-Nazaire (28), mentionnée en 873 et autrefois édifiée près du lit mort de la Cesse, dans l’actuel cimetière (29). À l’ouest, subsistent encore les vestiges très ruinés d’une « léproserie » (30). Enfin, le site comptait au moins quatre citernes. Deux dans l’enceinte intérieure : la citerne A, sous la rue traversant le château (31), brièvement remise au jour lors de travaux dans les années 1980, et la citerne B (32), utilisée jusqu’en 1848, contre l’église Saint-Etienne. Deux autres près de l’enceinte extérieure : la citerne C (quartier Lo Mur, infra ; 33) et la citerne D (34), à mi-chemin entre le puits et la Porta Bassa. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2013

Nombre de pages

26

Auteur(s)

Christian DOUILLET, Claude RAYNAUD, Edith VILLANUEVA, Frédéric LOPPE, Sylvain DUFFAUD, Thierry JANIN

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf