La plaquette réalisée en mai 2001 par Lou Parage de Mount-Peliè à la mémoire de Marie-Louise Rolland, Nostra Dona dau Fougau, mestra d’obra du Félibrige, renferme de nombreuses photographies la représentant à tous les âges de sa longue vie.

L’un de ces clichés nous est particulièrement cher ; c’est son portrait en costume de grisette du Clapàs, alors qu’elle n’est encore que Marie-Louise Lioure ; l’auteur est Eusèbe Bras, photographe félibre très connu à Montpellier.

Eusèbe Bras faisait partie d’un groupe de félibres appelés Lous Dissotiès (ceux du samedi), parce qu’ils se retrouvaient tous les samedis (lou dissate) per cantar, debitar, escoutar, discutar, charrar, sans estre derenjats, enfin se regalar, (pour chanter, dire des poèmes, écouter, discuter, raconter des histoires, sans être dérangés, enfin ,nous régaler), bref, passer ensemble quelques instants de plaisir entre amis.

Si j’osais employer un qualificatif que n’aurait pas renié François Dezeuze, l’Escoutaïre (celui qui écoute), le plus connu des Dissatiès, je dirais qu’il s’agissait de galabontemps (de joyeux vivants).

Monique Moutet est la fille d’Eusèbe Bras ; elle a découvert Mémoire d’Oc et ses activités ; elle a ainsi entrepris avec beaucoup de constance une recherche sur Lous Dissatiès en vue de présenter une conférence et une plaquette pour faire découvrir l’existence de ce groupe de félibres inconnu de la plupart des Montpelliérains de ce temps et qui a joué un rôle important dins lou menten e l’espandiment de la lenga nostra (dans le maintien et le développement de notre langue natale) ,à une époque où il était de bon ton de la mépriser et de la dénigrer.

C’est avec le plus grand plaisir que Lou Parage de Mount-Peliè vous présente cette plaquette de Monique Moutet-Bras, toute remplie de spontanéité et d’enthousiasme et qui illustre à merveille ce double •aspect de son propos fait de piété filiale et d’hommage à la lenga nostra.

Longo mai !