Mémoire d'Oc n° 64 (février 1998)
Histoire du paludisme sur le littoral de l’Hérault
65 pages – (1998)
Introduction
Si l’on ne connaît le Paludisme et sa cause que depuis la fin du 19 ème siècle, par contre depuis très longtemps l’insalubrité de ces zones palustres a fait l’objet de multiples études et écrits. Mais nous ne remonterons pas plus avant que le 18 ème siècle.
Rôle de l'Ingénieur PITOT
En 1742 il fut chargé par les États du Languedoc et l’Évêque de Narbonne propriétaire d’étangs et marais près de Villeneuve-lès-Maguelone, de vérifier sur place la possibilité de dessécher ces zones insalubres, selon une décision prise par un Arrêt du Conseil. Il préconisa de construire des digues suffisamment hautes et solides pour éviter les inondations.
Plus tard, il rechercha les causes des épidémies attribuées à l’époque au « mauvais air » dégagé par les eaux croupissantes des étangs peu profonds, et il conclut à la nécessité de rouvrir les graus et de les entretenir, en citant pour exemple l’amélioration résultant pour Vic et Maguelone de la réouverture naturelle d’un grau lors d’une tempête. Ce grau, le Chapitre de Montpellier songeait, lui, à le faire fermer, car il nuisait à ses activités de pêche. Bien entendu les habitants s’y opposaient.
L’Ingénieur PITOT fut chargé de s’y rendre et donna pour avis de maintenir le grau. Il dura 10 ans, ce qui améliora les conditions de vie des habitants. Au bout de ce temps le grau se refermant, la situation des habitants empira. Le Chapitre de Montpellier avait en effet fait construire une digue et installé une maniguière de pêche derrière Maguelone. PITOT proposa alors de détruire la digue, d’ouvrir les digues du Canal pour permettre la circulation de l’eau entre les étangs, ainsi que de recreuser le grau. On préserverait ainsi, pensait-on, la santé des habitants de Maguelone, et même de Montpellier.
Ces observations de l’Ingénieur PITOT ont fait l’objet du « Mémoire » pour le Syndic du diocèse de Montpellier. On y lit notamment :
« Les villages de Balaruc et de Vic sont presque entièrement dépeuplés, celui de Mirevaux si célèbre dans ce pays ne l’est aujourd’hui que par ses ruines. On y comptait en 1750 quarante sept maisons abandonnées et délabrées sans aucun espoir de pouvoir les relever un jour, et les fonds en valeur supportaient alors plus de 386 livres d’allivrement pour les terres abandonnées…que les habitants réduits à la dernière misère étaient hors d’état de payer. Leur état n’à point changé depuis et les pertes qu’ils ont éprouvées dans les dernières années, augmentent leur affection et leur impuissance.
L’exposant ne retracera point ici les malheurs de la Communauté de Villeneuve : Elle a fait elle-même entendre ses plaintes et Nosseigneurs les États Généraux ont été si fort pénétrés de la triste situation de cette Communauté, dont tous les habitants sans exception ont été atteints depuis peu d’une maladie contagieuse, qui a enlevé 52 personnes dans l’espace de quelques mois ; qu’ils ont délibéré de la comprendre dans le cahier des doléances afin de lui obtenir tous les secours qu’elle a droit d’attendre de la bonté de notre Auguste Monarque.
Contenu du numéro :
Histoire du paludisme
Bref historique de la zone littorale de l’Hérault
1) L’insalubrité de cette zonne littorale à travers les siècles :
Rôle de l’ingénieur Pitot,
Intervention de Chaptal,
L’ordre de Malte et les marais du littoral,
La République et le dessèchement de marais.
2) Le paludisme et son éradication dans la région :
Le paludisme en 1939 dans les Pyrénées Orientales,
L’Administration face au paludisme,
L’après-guerre et la campagne de démoustication du littoral,
Rôle de l’E.I.D.
Documents.
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