Le 24 Mars 1995, le quotidien « Midi Libre » publiait un article consacré aux « Lettres de France« , ouvrage du C.N.R.S. rassemblant des correspondances écrites à Montpellier, en 1777 et 1778, par un russe, Denis Fonvizine, « venu taire soigner sa femme du ver solitaire ».

Le journaliste donne à l’appui de son article un extrait d’une de ces lettres qu’il intitule : « L’ouverture des États » et qu’il présente en quelques mots. « Dans une lettre adressée à sa sœur le 1^er Décembre 1777, Denis Fonvizine décrit l’ouverture solennelle des États du (sic) Languedoc, Croustillant« .

Le commentaire du journaliste a le grand mérite d’être très bref ; un seul mot, c’est peut-être un peu court. Jacques Proust, l’un des auteurs de « Lettres de France« , est plus prolixe : « Du strict point de vue documentaire, les lettres de France sont d’un intérêt assez mince. Elles sont même quelquefois trompeuses ; Fonvizine, on le verra dans les notes, a quelquefois mal entendu ou mal interprété les Informations qu’il recueillait auprès de ses Interlocuteurs. Ce qu’il dit dans ses premières lettres de la composition et de la fonction des États du Languedoc contient plusieurs erreurs. Il s’est même trompé sur le nom du lieu où Ils se réunissaient, alors qu’il assistait lui-même à la cérémonie d’ouverture« .

La plaquette de  » Mémoire d’Oc » n’a rien de croustillant ; on souhaite seulement qu’elle permette au lecteur de découvrir ou de mieux connaître les institutions de la province au 18^ème siècle, en particulier ces États de Languedoc presque oubliés, malgré le rôle immense qu’ils ont joué pendant plusieurs siècles de notre histoire.

Elle lui permettra également de découvrir un court extrait d’une lettre écrite à la fin du mois de Novembre 1777, et sûrement de l’apprécier, même s’il ne concerne pas les États de la province : « Et c’est un fait qu’il n’est pas de meilleur climat au monde que celui d’ici. Tous les jours, nous nous rendons à la promenade où nous rencontrons beaucoup de monde. Actuellement, il fait le même temps qu’en plein été. Il n’est pas question de porter de pelisse, ni même de manchons. Il est clair que le Seigneur a particulièrement chéri cette région« .