« Hic et nunc ». – Telle pourrait être la devise de tous ceux qui se sont attachés à relater les faits survenus à Montpellier, au moment où ils y vivaient.

Si le nom des frères PLATTER, de DELORT, de l’Anonyme – si j’ose le paradoxe ! – de Montpellier sont connus, celui de Jean Antoine DUMAS, en revanche, ne dira certainement pas grand-chose à la majorité d’entre vous. Et pourtant, suivant l’exemple de ses illustres prédécesseurs, il a écrit, de 1835 à 1850, les « Annales de Montpellier », riches d’enseignements. Après quoi, il s’est livré à d’autres activités.

Il ne me fut pas facile de débusquer ce J.-A.DUMAS : hormis les dates des « Annales » et le style, qui m’a paru celui d’un homme du bon côté de ce qu’ il est convenu d’appeler « l’âge mûr », je n’avais que peu d’éléments sur lesquels travailler jusqu’au jour où je tombai, en fouillant les poussiéreux mais combien précieux dossiers des Archives Municipales) sur un dossier le concernant, relatif au droit de vote ; on y donnait son âge. Partant de là, ce fut un jeu d’enfant que de retrouver les dates essentielles de sa biographie : naissance, mariage, décès et de déterminer exactement la période pendant laquelle il fut à l’écoute de la vie de Montpellier.

Je vous raconte tout cela à la suggestion d’un membre de notre groupe « Mémoire d’Oc « : il m’assura qu’il serait intéressant de donner un aperçu du processus de nos recherches : voilà qui est fait – bien succinctement toutefois.

Je vais donc vous entretenir de ce J.-A. Dumas, libraire et imprimeur en une période historique instable et sourcilleuse : la Monarchie de juillet, l’éphémère II^ème République puis le Second Empire. Nous le suivrons dans ses activités de typographe, de chroniqueur et enfin de gérant de journal, parcours qui, en fin de compte, se révèlera parfaitement atypique.