Mémoire d'Oc n° 035
Mémoire d'Oc n° 035

Mémoire d'Oc n° 35 (novembre 1994)
L’industrie lainière en Languedoc, suite et fin (XIXe siècle) (2)
Les Granier à Montpellier

110 pages – (1994)

Introduction

Le 25 Juin 1994, on inaugura le pont Jean ZUCCARELLI sur le lez, dans un quartier en pleine transformation, le quartier de la nouvelle Faculté de Droit et du futur Port Marianne.

Les vieux Montpelliérains, dont je suis, n’en croient pas leurs yeux. Pendant des siècles, le pont JUVÉNAL, plusieurs fois réparé, plusieurs fois reconstruit a assuré le trafic de la ville avec la mer pas si lointaine et son rôle était important dans l’économie de la cité.

Le lez qui coulait sous ses arches était, lui aussi, largement mis à contribution. Des peissières barraient son cours, il actionnait des moulins, on lavait la laine dans son courant, des barques apportaient au Port Juvénal le sel, le blé, les bois, les épices… L’activité était grande autour du pont.

En 1929 encore, le Petit méridional, journal de l’époque, à propos de l’extension du réseau électrique, énumère 17 usines qui fonctionnaient dans le quartier et déclare :

« Il n’y a à Montpellier aucune artère (l’avenue du Pont Juvénal) au point de vue commercial et industriel qui soit aussi intéressante ».

Le vaillant petit fleuve, surmené, se vengeait parfois par des « lézades » ravageuses. On les considérait comme une fatalité, on songeait un peu à ce qu’il faudrait faire pour les éviter et on oubliait…

Puis le progrès rendit le lez inutile… Alors, pendant des années, on l’oublia complètement, laissant s’embroussailler ses berges et son lit se remplir parfois d’immondices. Par contre, le Pont, lui, fut de plus en plus fréquenté par une nouvelle race de véhicules ; les automobiles, de plus en plus nombreuses, succédèrent aux charrettes et autres engins hippomobiles.

Comme l’engorgement devenait intolérable, la Municipalité jugea qu’il était urgent d’aider le vieux Pont. Elle décida qu’il n’assurerait désormais qu’un seul sens de circulation, celui qui permettait de sortir de la ville en direction de la mer. On construisit, un peu plus en amont, le nouveau pont de MONTABÉROU qui assura l’entrée dans la ville.

Mais cela n’était pas encore suffisant la ville ne cessant de croître et l’extension des quartiers sud étant en cours, il fallait encore un autre pont, celui qui fut inauguré le 25 Juin, pont à quatre voies assurant le trafic dans les deux sens, plus un axe réservé à la circulation des bus, plus une voie piétonne… un pont à la mesure des besoins d’aujourd’hui.

Et l’on redécouvrit le lez… Pouvait-on le laisser ainsi négligé dans ce quartier luxueux ? Nettoyé, endigué, pomponné comme une vieille coquette, il vit aujourd’hui une retraite paisible et sans doute définitive…

Les jeunes générations et les nombreux Montpelliérains nouveaux venus dans la cité ne sauront rien de son passé. Les bulldozers sont passés par là et ont fait table rase.

Cette plaquette, comme les deux précédentes, est faite pour conserver quelques souvenirs…

Contenu du numéro :

L’industrie lainière (2)

L’industrie lainière en Languedoc (suite et fin) :
     Quand on lavait la laine au Pont Juvénal,
     Dans la tourmente révolutionnaire,
     Une autre révolution.

Les Granier à Montpellier :
     De pareurs à fabricants de couvertes,
     L’Hôtel de Lunas,
     Les Granier de la Révolution à l’Empire,
     Où Pierre-Louis fait oublier Guillaume,
     La carrière politique de Pierre Louis,
     Les frères Granier, industriels et hommes d’affaires,
     Zoé Guillaume Granier, industriel et homme politique,
     Les belles années,
     Le déclin.

Mémoire d’Oc

Hôtel de Varennes 2 place Pétrarque 34 000 Montpellier

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