Mémoire d'Oc n° 28 (novembre 1993)
Les constructions militaires à Montpellier
103 pages – (1993)
Introduction
Aujourd’hui, le logement des militaires ne peut être dissocié de la notion de casernement. Or il resta une exception jusqu’au règne de Louis XIV.
On a beaucoup écrit sur les manœuvres diplomatiques, sur les exploits militaires, sur les qualités manœuvrières des troupes ou sur la faiblesse des matériels. On s’est peu intéressé aux difficultés endurées par les troupes pour se loger, au sort des gens de guerre recrutés, délaissés, livrés parfois à eux mêmes en tout cas redoutés par ceux-là même qu’ils avaient mission de défendre.
Un intendant écrivait à Louvois en 1667 : « Le soldat est logé d’une manière à faire pitié« . Et E. Lavisse commentant cette situation écrit : « »Le soldat, obligé de vivre sur l’habitant était aussi dur au compatriote qu’à l’ennemi !«
Les exactions commises par la troupe, l’exaspération des villes et des habitants font l’objet de nombreux commentaires.
La condition du soldat, malgré les textes, ordonnances, édits royaux qui réglaient théoriquement dans le détail le logement des troupes et le remboursement des frais engagés par les communautés et les particuliers, restait bien précaire. Qui s’e n souciait ? La débrouillardise, et l’on sait où elle peut conduire, palliait souvent l’absence d’organisation.
Comment à Montpellier a-t-on vécu cette situation ? Comment le Pouvoir Royal, les États du Languedoc et la ville comprirent-ils la nécessité de construire des bâtiments spécifiques pour les troupes ? Quelle fut la continuité des constructions militaires dans la ville ?
Le Procès-verbal des États du Languedoc du 15 janvier 1695 apporte une première réponse : « Lorsqu’on a pensé à faire des casernes dans la Province du Languedoc, on a eu autant en vue la commodité des troupes que le soulagement des habitants«
Un premier dénouement avait abouti à mettre la ville sous la dépendance du Roi lors de la construction de la citadelle en 1624. Cette réalisation n’ayant pas convaincu la ville et ses habitants, tout un ensemble spécifique fut réalisé en 1695 complété par un hôpital militaire en 1757. Montpellier est l’une des premières villes à avoir encaserné des troupes au XVIIème siècle.
Ce sont ces constructions qui sont présentées dans ce travail lequel, modestement, se propose de les replacer dans leu r contexte historique et social et de réanimer des lieux que leur réemploi à transformés. Parler des constructions militaires à Montpellier aux XVIIème et XVIIIème siècles c’est faire revivre une longue période agitée qui va des guerres de religion à celles de la Révolution, de l’éphémère enceinte de Pierre de Conty au non moins éphémère Hôpital Royal et militaire Saint-Louis.
Contenu du numéro :
Constructions militaires à Montpellier
L’enceinte de Pierre de Conty ou la fin de Montpellier, place de sûreté protestante.
Le logement des gens de guerre :
Les casernes, infanterie et cavalerie,
L’hôpital royal et militaire Saint-Louis – Louis PERRIER.
LA CITADELLE
Naissance de Montpellier place-forte royale,
Construction de la citadelle,
L’organisation militaire au 17e et 18e siècle,
Évolution de la citadelle,
De la forteresse à la caserne,
La période révolutionnaire,
Son rôle de prison,
La Citadelle et l’urbanisation,
La fabrication de la poudre noire à Montpellier et Castelnau,
La raffinerie de salpêtre à Montpellier,
Le moulin à poudre de Castelnau,
Explosions au moulin,
L’administration des poudres sous l’ancien régime, la réforme de Turgot – Fortuné GIACOMINI.
Mémoire d’Oc
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