Voilà ce qui nous est promis en cette fin de siècle.

Qui n’est pas encore allé contempler, dans le hall de la mairie de Montpellier la maquette de ce projet grandiose, doit le faire pour prendre conscience de son ampleur.

Mais ce port, au nom gracieux – et républicain -, prometteur de loisirs et de plaisance, n’est concevable, situé comme il est à l’intérieur des terres, que parce qu’il est relié à la Méditerranée toute proche par un canal ou une rivière canalisée.

Cette rivière existe, nous la connaissons, nous la redécouvrons. C’est :

LE LEZ

Voilà donc que, comme la Belle-au-Bois Dormant, LE LEZ va se réveiller de son long sommeil, sortir de l’abandon dans lequel on le laissait depuis des dizaines d’années.

Car, peut-être d’aucuns l’ignorent-ils, on a navigué sur ses eaux depuis l’Antiquité, où les radeaux des « utriculaires » remontaient le fleuve jusqu’à Substantio, l’ancêtre de Castelnau-le-Lez.

Mais au temps de Louis XIV et jusqu’au début de notre siècle, que de véritables barques sont venues charger et décharger des marchandises au Port Juvénal – alors port de Montpellier -, navigant sur la rivière canalisée.

On parlait alors de CANAL du LEZ ou CANAL de GRAVE, du nom de la famille qui le possédait.

Quelques auteurs se sont intéressés à son histoire, employant, à son égard, un ton volontiers ironique, en tout cas critique…

J’ai voulu essayer de comprendre…

Il est vrai que, comme dans le conte de Perrault, on pourrait croire qu’une mauvaise fée avait présidé à sa naissance, car, pas un seul jour, ses parents, ceux qui l’avaient fondé et leurs successeurs ne connurent la paix.