Aux environs de 1900 la région biterroise est une région de monoculture de la vigne. Il n’en a pas toujours été ainsi.

La culture de la vigne a probablement été apportée par les phocéens à Marseille au VI^e siècle avant notre ère, développée par les Romains et continuée durant le Moyen Âge. Cependant la vigne a réellement progress é aux 17^e et 18^e siècles, grâce, notamment aux facilités de transport offertes par le canal du Midi. Jusqu’au milieu du 19^e siècle, la terre est partagée entre les cultures du blé, de l’olivier, l’élevage des moutons et… de la vigne.

Le passage à la viticulture de masse, soit la quasi monoculture est à situer vers le milieu du 19^e siècle avec l’arrivée du chemin de fer qui touche Montpellier et Sète dès 1839, Nîmes en 1844, Béziers, Narbonne et Carcassonne en 1857. Désormais le vin peut être transporté rapidement vers la région parisienne ou d’autres endroits. De fait, sous le Second Empire, une première période de prospérité viticole se manifeste par une forte extension des superficies cultivées en vigne et donc, un essor important de la production de vin. Ainsi, le vin du Midi, vin de consommation courante est considéré comme une boisson énergétique. Il est très apprécié des travailleurs manuels, de plus en plus nombreux en cette période de forte industrialisation.

Cependant, la vigne est un arbuste fragile, attaqué au début des années 1850 par l’oïdium puis, de 1865 à 1880 par le phylloxéra, insecte destructeur du vignoble.

Les vignes de la région biterroise ont été touchées et en partie détruites par l’insecte, bien après les premiers ravages survenus de part et d’autre du Rhône aux alentours de 1865. Aussi, la région biterroise a-t-elle pu réagir avec vigueur contre la maladie en suivant l’exemple des régions situées plus à l’est et en adoptant les solutions que ces régions avaient trouvées. Il convient, ici, de saluer la mémoire de Jules Émile PLANCHON, professeur de botanique et directeur de l’École de Pharmacie de Montpellier et auteur de nombreux ouvrages dont « Les vignes américaines, leur culture, leur résistance au phylloxera et leur avenir en Europe » paru en 1875.