Mémoire d'Oc n° 135
(novembre 2008)
De port Juvénal à Port Marianne.
C’était Port Juvénal…
40 pages – (2008)
Introduction
Avant de m’attaquer à ce qui va être le sujet que je veux traiter, il faut que je libère mon esprit.
Je ne reconnais plus ma ville, – ce qui ne signifie pas que j’ai cessé de l’aimer. Bien au contraire, je suis fière d’elle, de ses succès, de la réputation qu’elle est arrivée à se bâtir qui font qu’elle est aujourd’hui la huitième ville de France, après des villes comme Lyon ou Toulouse qui occupent leurs places depuis des siècles.Mon seul regret, qui n’en est pas un, c’est que ce succès ne soit pas dû qu’à nous, montpelliérains de souche. Dans les temps d’autrefois, je veux dire avant la seconde guerre mondiale, la seule immigration qui alimentait la ville nous venait des départements voisins de la Lozère ou de l’Aveyron plus pauvres parce que montagneux. Cela suffisait à faire de Montpellier une ville moyenne, plutôt bourgeoise, réputée dans la région pour la qualité de ses médecins et de ses hôpitaux, l’ancienneté et la valeur de son Université dont les étudiants animaient la ville une grande partie de l’année.
Cette ville provinciale s’est complètement transformée et très rapidement dans la deuxième moitié du 20ème siècle, une transformation subie, plutôt que voulue, mais à laquelle elle a su s’adapter. Elle a dû accueillir dans les années 1960 une immigration massive, conséquence de la guerre d’Algérie. Ces Français de l’autre rive de la Méditerranée ont été nombreux à choisir notre région qui leur rappelait un peu le pays qu’ils avaient dû quitter. Ils y sont maintenant solidement implantés, s’y sont mariés, y ont fait souche. Ils ont pris nos habitudes et nous ont appris les leurs. Ils ont donné un souffle nouveau à notre commerce, à notre agriculture, à notre industrie. Ils ont été suivis. La décolonisation étant en marche, les moyens de communication de plus en plus rapides, l’envie de bouger, de connaître, de s’évader, à gagné le monde qui s’est mis à bouger. Le résultat est là. On croise dans les rues de Montpellier des gens de toutes couleurs, on y entend toutes sortes d’accents. Nos jeunes ont entre eux un langage particulier. Mais il reste encore suffisamment d’anciens qui ont conservé notre « accent » dont les Parisiens, autrefois, se moquaient.
Bref, pour résumer, Montpellier est aujourd’hui une capitale de région, une ville cosmopolite encore en pleine expansion, plutôt jeune dans un 21ème siècle où la différence entre les grandes capitales régionales et Paris n’existe plus.
La conséquence, c’est que les nouveaux montpelliérains, dont certains ne sont que de passage, alors que d’autres envisagent de se fixer – et c’est à ceux-là que je pense – aimeraient mieux connaître ce pays, qu’ils découvrent souvent différent de ce qu’ils pensaient, pour se donner des racines et se sentir chez eux.
Actuellement, un quartier nouveau est en train de se bâtir, destiné à prendre de l’importance puisqu’il sera le siège de l’administration municipale. La nouvelle Mairie, dessinée par un grand architecte international, y est en cours de construction. Ce quartier se nomme déjà Port Marianne. Un nom qui peut paraître curieux. Pourquoi Port ?
Et, pourquoi ce nom de Marianne ? C’est à ces deux questions que je vais essayer de répondre en dévoilant un peu de son passé.
Contenu du numéro :
Chapitre premier – Montpellier d’hier à Aujourd’hui
Chapitre II – Mieux connaître la ville
Chapitre III – Les rapports de la ville avec le Lez
Chapitre IV – Voici enfin : Port Juvénal !
Chapitre V – Quartier du Port Juvénal, 3 siècles d’industries
Chapitre VI – La zone industrielle du Pont Juvénal
Chapitre VII – La vie du quartier.
Mémoire d’Oc
Hôtel de Varennes
2 place Pétrarque
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