Montpellier, sous l’Ancien Régime, était l’une des deux capitales de la belle province du Languedoc.

Montpellier, aujourd’hui, est la capitale de la Région Languedoc Roussillon, que son nouveau président a rebaptisée Septimanie pour rappeler ses origines anciennes. N’en déduisons pas, pour autant, que Montpellier a pour vocation d’être une capitale.

La Révolution avait fait d’elle un simple chef-lieu de Département, celui de l’Hérault et l’avait réduite à n’être qu’une moyenne ville de province, un peu endormie, qui vivait surtout de la réputation ancienne qu’elle devait à ses Facultés et à ses hôpitaux. Elle l’est demeurée longtemps.

Il a fallu un concours de circonstances heureuses et malheureuses, pour lui rendre son dynamisme, un dynamisme qui ne l’a pas quittée et qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.

Les circonstances dont je parle sont l’arrivée massive des Pieds Noirs qui cherchaient à retrouver ici un pays qui ressemblait un peu à celui qu’ils avaient quitté avec douleur. Ils ont apporté un supplément de population active et entreprenante.

La deuxième source d’expansion a été le retour de la ville à son titre de capitale de Région. Se sont dès lors installées chez elle toutes les Directions Régionales des grandes administrations publiques et privées. Le développement était en marche, il ne s’est pas arrêté.

Je suis une vieille Montpelliéraine. Je suis née au temps où Montpellier n’était que la petite ville dont j’ai parlé. Je suis aujourd’hui parmi les rares personnes qui parlent encore avec « l’accent ». J’avoue avoir parfois des difficultés à reconnaître ma ville dans ce qu’elle est devenue. Je veux ici l’évoquer telle qu’elle était dans mon enfance et mon adolescence, pour la nostalgie des anciens et pour la connaissance des nouveaux.

Je ne pouvais pas le faire pour toute la cité. J’ai donc choisi un quartier : les Aubes, très près du centre, dont la transformation a été assez spectaculaire. Ce quartier, je le connais bien, y ayant vécu toute mon enfance.

Voici donc l’histoire des Aubes, sur environ un siècle, en gros, entre 1850 et 1950.