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Description

Maguelone, grand passé, petite île (1967-1973)

* *Directeur de recherche (hre) au CNRS, Université d’Aix-en-Provence,
Centre Camille Jullian. 34jcr@orange.fr, responsable des fouilles de Maguelone de 1967 à 1973

Avec cette quatrième contribution se termine le compte-rendu des fouilles que nous avons effectuées de 1967 à 1973 sur le site de Maguelone (Villeneuve-lès-Maguelone, Hérault) avec une équipe de permanents et de temporaires à laquelle revient la part la plus importante des résultats, tant sur le terrain que dans les études spécialisées qui précèdent, soit une centaine de personnes.

Nous tenons à rappeler ici quels étaient les objectifs de la recherche archéologique et historique. D’une part, il fallait essayer de savoir si une occupation antique, antérieure à la première mention textuelle de 589, avait existé et quelle en était l’importance et la chronologie. D’autre part, si cette occupation se révélait sur certains points de l’île en dehors de la Cathédrale et de ses abords immédiats, il était important de pouvoir les matérialiser au sol afin d’éviter de nouvelles destructions et, surtout, un réel projet de construction dans l’esprit des aménagements de la Grande Motte. Il serait possible aussi de lier le site de Maguelone, en fonction de sa chronologie, aux sites voisins du continent non seulement les occupations récemment révélées, au Sud de la Mosson sur le territoire de la Commune de Villeneuve-lès-Maguelone, mais celles mises au jour à l’Est du Lez sur le site antique de Lattes et sur les bords de l’étang de l’Or. Le Canal du midi et les aménagements modernes et contemporains pour la canalisation des fleuves, à travers les étangs, pour atteindre le cordon littoral ont artificiellement découpé un espace d’un étang unique d’Aigues-Mortes à Frontignan.

Il était donc facile depuis la Mer en passant par les graus qui s’ouvraient dans le cordon littoral en des points divers, de gagner les étangs et de là le continent, sur des barques à fonds plats. Depuis le continent, rien ne s’opposait, par barque, à se rendre à Maguelone. Ces facilités de circulation maritime ont donc permis à Maguelone de recevoir des habitats temporaires destinés aux pêcheurs et aux commerçants : les résultats des fouilles n’ont pas permis, jusqu’à ce jour, de trouver des installations importantes autres que des fonds de cabanes.

Nous avons en particulier été surpris du nombre réduit de découvertes monétaires qui datent pour l’essentiel du Bas-Empire. Par ailleurs, la présence d’inscriptions antiques ne laisse pas de poser le problème de leur origine : si pour le milliaire, réutilisé comme linteau de la porte d’entrée de la Cathédrale, il est certain qu’il provient d’un point éloigné de la Via Domitia, les autres inscriptions ont été souvent interprétées comme apportant la preuve d’une occupation antique importante et d’une nécropole. Ce point de vue demande, là aussi, un apport archéologique et nous nous sommes demandé si, en réalité, elles ne proviendraient pas de la nécropole de Lattes. Ce transport limité de pierres ne saurait nous étonner puisque l’île de Maguelone n’offre aucune carrière et que tous les moellons utilisés pour construire l’ensemble des bâtiments médiévaux, y compris la Cathédrale, ont été apportés du continent ! […]

Informations complémentaires

Année de publication

2015

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Jean-Claude RICHARD RALITE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf