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Description

L’origine de Montpellier : à propos d’une contribution récente

Le regretté Frank R. Hamlin, auquel la toponymie de l’Hérault et la toponymie d’oc en général doivent tant, et le catalaniste Joseph Gulsoy ont fait paraître récemment une nouvelle contribution à un problème dont la bibliographie était déjà riche : l’étymologie du nom de lieu Montpellier (Hamlin/Gulsoy 1999). Comme l’indique le titre (« Montpellier en Languedoc et Montpeller en Catalogne »), cet article enrichit le dossier de la prise en considération d’un cognat catalan (Commines 1996, 371-3). Mais ce n’est point là le seul apport de cet important travail.

1. Sont d’abord passées en revue [143-144] de façon méthodique (on trouvera un classement purement chronologique dans Hamlin 2000, 254) les formes médiévales des deux toponymes.

1.1. En ce qui concerne Montpellier, la classification n’est pas entièrement homogène à côté des « Formes romanes » (lesquelles, aux dates dont il s’agit, méritent pleinement d’être qualifiées d’occitanes), du « Type latinisé Monspistellarius », du « Type latinisé Montepessulus » et du « Type latinisé Monspessulus », figure en effet une catégorie baptisée « Première attestation ». Nous proposerons donc, comme base de la discussion, un classement différent des formes médiévales. Bien qu’on ne dispose pas encore, après de multiples tentatives étymologiques, d’un dossier de mot où originaux et copies soient distingués, les copies datées, et où la langue des documents soit systématiquement spécifiée, les données rassemblées par Hamlin et Gulsoy sont suffisamment nombreuses pour permettre de distinguer clairement plusieurs traditions (v. Hamlin 2000, 254 et Hamlin/Guisoy 1999, 1434, pour les contextes et les références).

1.2. La tradition la plus importante pour l’étymologie est celle dont toutes les formes vernaculaires médiévales se trouvent relever (chaque date ci-dessous correspond à un seul et même document) :

  • 1.a. Montpestlier 1090 (cont. lat.), Montpestler 1103 (cont. occ.), Monpestleir 1147 (cont. occ.), Monpestler ca 1160 (ong. ; cont. occ.) ;
  • 1.b. Montpeslier (var.) 1090 (cont. lat.), Monpesler 1147 (cont. occ.), Monpeslier 1191 (cont. occ.) ;
  • 1.c. Monpeylier 1423, Monpeylié 1424, Monpeylia 1435, Monpeliey 1438 ;
  • 1.d. Montpelier 1209 (cont. occ.), Montpellier ca 1375 (cont. fr.), 1395 (cont. occ.).

1.3. On peut placer sur le même axe diachronique, en prolongement de (d.), les formes plus récentes, à partir de Montpellier 1526 (Hamlin 2000, 254), jusqu’à la graphie et aux prononciations actuelles. Se rattachent sans difficulté au même ensemble un certain nombre de formes latines (le.) ou latinisées sur base occitane (1.f) : (le.) Monte Pestelario / Pestellario 985 (cop. déb. 13e s., Bourin-Derruau 1992, 80) et Montempestellarium ca 1076 ; Montepestilario / Mon tepistellario ca 1103 (peut être avec influence de pistillum) ; (11) Montepislerio 11e siècle, Montepesler 1122. Au total, la tradition (1) englobe l’essentiel des attestations disponibles depuis la forme la plus ancienne (a. 985) jusqu’aux formes actuelles. Cette tradition reflète plus ou moins directement et fidèlement, compte tenu du décalage chronologique entre l’évolution du mot dans le code oral et ses enregistrements dans l’écrit, et des trois langues dans lesquelles les documents qui nous intéressent ont été rédigés – et réserves faites en ce qui concerne les dates des copies -, l’axe principal de l’oralité. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2001

Nombre de pages

7

Auteur(s)

Jean-Pierre CHAMBON

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf