Catégorie : Étiquette :

Description

L’occupation du sol à Salasc d’après les documents fiscaux d’époque moderne

Situé dans la vallée du Salagou, zone de contact entre celle de l’Hérault et les Monts de l’Escandorgue, le terroir de Salasc associe plusieurs types de terrains. Il s’étend à des altitudes allant de 150 à 500 mètres, sur les sols de ruffe du bassin permien de Lodève, mais aussi sur les calcaires dolomitiques du Cirque de Mourèze ou les terrains alluviaux du Salagou et de ses affluents. Devant une telle variété, il paraît légitime de s’interroger sur la nature de l’agriculture traditionnelle salascoise à une époque où les contraintes du milieu naturel étaient plus importantes que de nos jours. La vigne avait-elle dès avant le XIXe siècle commencé à se répandre comme dans la vallée de l’Hérault ? La civilisation pastorale des garrigues et des causses était-elle, au contraire, plus forte ? Et quelle était la part d’influence de l’irrigation, rendue possible par les abondantes sources d’origine karstique ? Aucune étude concernant l’occupation du sol à Salasc sous l’Ancien Régime n’avait jusqu’à ce jour répondu à de telles interrogations. Pourtant, les archives fiscales de ce village héraultais, appartenant au diocèse de Lodève jusqu’à sa suppression en 1790 se prêtent à l’histoire agraire.

Le compoix de 1601, plus ancien document conservé à être exclusivement consacré au terroir de Salasc, est parvenu jusqu’à nous intact. Certes, les informations statistiques qui peuvent en être extraites sont inégales quant à leur précision. Il n’en reste pas moins que ce compoix constituera un excellent point de départ à notre étude . Les consuls l’ont utilisé jusqu’en 1791 pour calculer le montant des impositions foncières des personnes possessionnées à Salasc, époque à laquelle ont été confectionnés les états de sections qui l’ont relayé. Ce dernier document, malgré quelques lacunes dues à l’outrage du temps, vient clôturer les deux siècles couverts par notre étude. Entre le compoix et les états de sections, outre quelques sources non cadastrales, deux registres apportent des compléments. Le premier est le compoix du diocèse dont les quelques pages concernant Salasc ont été élaborées à partir de mesures effectuées sur le terrain en 1627. Le second document est un plan-terrier dressé en 1766 à l’intention de l’évêque de Lodève, coseigneur du lieu conjointement au comte de Clermont. Bien que lacunaire, ce cahier de grand format, associant légendes et plans, contient des renseignements précis sur une partie du terroir.

La notion de terroir telle qu’elle est appréhendée ici doit être explicitée. Elle ne recoupe pas le sens que lui donnent les géographes d’aujourd’hui, qui préfèreraient employer le terme de finage. Pour notre part, nous considérons le terroir, selon la terminologie des compoix d’époque moderne, comme l’ensemble des terres dépendant du ressort d’une communauté. Dans le cas de Salasc, le terroir d’Ancien Régime correspond, à quelques nuances près, à la commune actuelle qui a cependant subi quelques amputations au XIXe siècle.

Les documents cadastraux nous permettront de mettre en évidence, d’une part l’évolution de l’espace bâti du terroir de Salasc entre le Moyen Âge et le début du XIXe siècle et, d’autre part, celle de la mise en culture aux XVIIe et XVIIIe siècles. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1998

Nombre de pages

9

Auteur(s)

Sylvain OLIVIER

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf