Catégorie : Étiquette :

Description

L’iconographie de saint Guillaume de Gellone
à la chapelle de Santa Maria di Casaluce
(province de Caserta, près d’Aversa, Campanie)

* Professeur d’Études romanes, Department of Romance Studies,
Morrill Hall, Cornell University, Ithaca, NY 14853-4701, USA.

[A l’occasion d’un voyage à Naples, au début de l’année 2007, M. Max Guy, spécialiste français de l’interprétation photographique aérienne et archéologue de la région de Narbonne, remarqua des fresques déposées et présentées dans le Castel Nuovo – Il Museo Civico. Elles étaient légendées comme illustrant « l’histoire de saint Guilhem de Gellone » et attribuées à Niccolò di Tommaso. A son retour en France, M. Guy signala ces fresques à Jean-Claude Richard pour savoir si elles étaient connues dans l’historiographie de Saint-Guilhem-le-Désert. Après de longues démarches – et grâce à la collaboration de J.-P. Brun, directeur du Centre Jean Bérard de Naples, de Marilyn Nicoud, directeur des études à l’Ecole Française de Rome, de J.-M. Martin, directeur de recherche au C.N.R.S. -, le catalogue du musée (épuisé) a pu être acquis afin de pouvoir examiner ces fresques et leur étude a été réalisée par le professeur Alice Mary Colby-Hall de Cornell University (Ithaca, N.Y.), spécialiste de Guillaume d’Orange-Saint Guilhem. Ainsi, à travers mer et océan, ces documents exceptionnels du XIVème siècle, grâce à un concours de circonstances amical, sont portés à la connaissance de la communauté scientifique. N.D.L.R.].

Raimond de Baux, comte de Soleto dans le royaume de Naples, a dû vénérer son ancêtre légendaire, saint Guillaume de Gellone, car il fit peindre sur les murs de la chapelle de son château de Casaluce près d’Aversa un cycle de fresques où des actes du saint étaient mis en vedette. Ces fresques furent achevées par le peintre florentin Niccolò di Tommaso entre 1367 et 1372. Déposées en 1972, elles se trouvent actuellement dans la Chapelle Palatine du Castel Nuovo à Naples, mais leur état fragmentaire et lacunaire rend leur interprétation difficile.

Dans l’ouvrage qu’il a édité sur le Castel Nuovo, Pierluigi Leone de Castris parle des fresques guillaumiennes dans le chapitre qu’il consacre à toutes les fresques de Santa Maria di Casaluce, mais il estime que le personnage qui fait l’objet de cette biographie picturale pourrait être saint Guillaume de Gellone, Guillaume d’Orange, saint Guillaume de Maleval ou saint Guillaume, duc d’Aquitaine et fondateur de l’ordre des guillelmites. Malgré une certaine confusion, que j’expliquerai plus loin, il s’agit bien de saint Guillaume de Gellone, qui devint Guillaume d’Orange dans les chansons de geste françaises, car l’on voit sur le pourpoint de Guillaume le cor de chasse héraldique de la branche d’Orange de la famille de Baux (fig. 79, 81). Le cor de chasse, appellé le cornet à Orange, fait allusion au nez aquilin ou raccourci de Guillaume al corb nes ou al cort nes, et ces armoiries furent adoptées en 1184 au plus tard par un trisaïeul du comte Raimond, Guillaume de Baux, prince d’Orange de 1182 à 1218, qui descendait du premier prince d’Orange, le Guillaume épique, à en croire la tradition locale. D’après les armoiries sur le tombeau de ce comte dans la chapelle des Baux à l’église Santa Chiara de Naples, il portait un écu écartelé aux 1 et 4 de l’étoile à seize rais des Baux et aux 2 et 3 du cor de chasse d’Orange. […]

Informations complémentaires

Année de publication

2008

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Alice Mary COLBY-HALL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf